Comment comprendre Israël en 60 jours (ou moins) ? (How To Understand Israel In 60 Days Or Less)
Le récit évocateur, parfois drôle et souvent plein d’émotion, du voyage de Sarah Glidden en Israël. Un journal tout en aquarelles et une plongée au cœur des débats sur l’État d’Israël et la question palestinienne.
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Lorsque Sarah Glidden entreprend son tour d'Israël dans le cadre du Taglit (programme mondial organisant des séjours de 10 jours en Israël pour les jeunes juifs qui ne l’ont jamais visité), elle s'attend à un voyage de propagande. Mais une fois arrivée à destination, son expérience ne cessant de se heurter à ses préjugés, elle découvre que les choses ne sont pas si simples… Carnet de voyage (initiatique) riche en détails pittoresques, Comment comprendre Israël en 60 jours (ou moins) est aussi l’histoire d’un processus très personnel qui examine les questions politiques complexes avec sensibilité, humour et profondeur...
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Date de parution | 11 Mai 2011 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Visite organisée de 10 jours en Israël - Il s'agit d'un récit autobiographique sur la découverte d'Israël en 10 jours par une jeune femme. Sarah Glidden a 27 ans quand elle décide de profiter d'un programme de découverte d'Israël financé par des donateurs pour faire découvrir le pays à de jeunes juifs du monde entier (programme appelé Taglit). le principe est le suivant : sous réserve que l'individu puisse justifier de son judaïsme (au moins culturel par un parent juif), il bénéficie d'un séjour en groupe avec guide de 10 jours, tous frais payés. le récit commence le jour du départ, avec les derniers objets à mettre dans la valise, puis les retrouvailles avec sa copine Melissa à l'aéroport et la prise en charge au sein du groupe. Sarah Glidden met en scène un compte-rendu des différents déplacements du groupe, des commentaires des différents guides, des lieux visités, de ses réactions par rapport à ce qu'elle voit, ce qu'on lui raconte et les individus qu'elle rencontre. le récit se termine le lendemain de son départ d'Israël. Sarah Glidden joue la carte de la sincérité tout au long de ce récit. Elle explique rapidement dans quel état d'esprit elle s'est inscrite à ce programme : des convictions politiques plutôt de gauche (la gauche américaine, tout est relatif), une culture juive peu approfondie (elle ne semble pas pratiquante) et un a priori négatif envers l'état d'Israël qui pratique une politique agressive vis-à-vis de ses voisins. le récit est linéaire, il suit les différentes étapes du voyage : un kibboutz, le plateau du Golan, le lac de Tibériade, Tel Aviv et Jaffa, le camp des Bédouins et Massada, et pour terminer Jérusalem avec ses différents quartiers et le Mur des Lamentations. À chaque fois, Glidden retranscrit les discours du guide et des intervenants, ainsi que ses propres réactions par rapport à ses connaissances et par rapport à ses émotions. De fait cet ouvrage comprend quelques éléments historiques limités sur Israël, limités parce que l'objectif de Glidden n'est pas de transformer son récit en cours magistral. Sont ainsi évoqués les destructions du Temple de Jérusalem, la Guerre des Six Jours, la création de cet état en 1948, l'installation des premiers pionniers au début du vingtième siècle (l'aliyah laïque à partir de 1881, la poésie de Rachel Bluwstein Sela), le sort des peuplades bédouines, le mandat britannique de 1917 à 1948, l'instauration de l'hébreu comme langue vivante, etc. Sarah Glidden a composé les souvenirs de son voyage en une découverte didactique du pays. le lecteur la suit en compagnie de sa copine Melissa, en train d'absorber ce qu'elle voit et de s'interroger sur certains des éléments. Ce récit est agréable pour plusieurs raisons. Tout d'abord, Sarah Glidden n'est pas blasée et elle ne souhaite pas donner une leçon à son lecteur ou le convaincre à tout prix. Elle prend bien soin d'adopter une narration qui ne laisse pas de place à l'interprétation : c'est son expérience de voyage qui n'a pas de vocation à être universelle. Ensuite elle prend le temps d'écouter ce que les autres lui disent sans être contre par principe. Elle émet régulièrement des réserves liées à la partialité de ses interlocuteurs, mais elle prend chaque témoignage comme une pièce supplémentaire dans une situation complexe, en le présentant comme un point de vue lié à l'expérience de la personne qui s'exprime. Elle ne se focalise pas sur les figures historiques de l'état d'Israël, mais sur la vie des habitants et sur la manière dont l'histoire a façonné leur cadre de vie. Elle insère des éléments historiques et culturels qui prennent parfois le pas sur les découvertes, mais qui évitent de rester au niveau du tourisme de masse. Et elle donne envie d'en savoir plus (même à un individu comme moi pour qui l'histoire reste une corvée fastidieuse). Les 2 cases consacrées à l'hébreu comme langue vivante suscitent des questions sur les modalités pratiques de son instauration. Et elle évite les questions de religions, la plupart du temps (heureusement parce que ses explications sur la fondation du Temple de Salomon ont dû mal à intégrer la dimension religieuse sans la rendre risible). Sarah Glidden a choisi un graphisme très personnel pour mettre en image son périple à travers ce pays. Elle utilise un style qui évoque la ligne claire pour les individus et les visages. Chaque personne est reconnaissable malgré le peu de traits distinctifs. Par exemple pour distinguer Sarah de Melissa, il suffit de savoir que l'une est souvent coiffée avec une petite queue de cheval et porte un vêtement vert, et l'autre porte des lunettes et un vêtement violet. Cet aspect simpliste facilite la projection du lecteur dans ces personnages qui ne présentent pas beaucoup de traits distinctifs. Les décors sont également rendus dans des formes simples, mais toutefois assez détaillée pour l'on puisse distinguer un endroit d'un autre et reconnaître les lieux plus ou moins touristiques. de ce fait l'immersion en terre israélienne est complète, sans pour autant tomber dans les cartes postales touristiques. le dispositif graphique qui permet de contourner l'écueil du simplisme et des images naïves et enfantines, réside dans le choix de la mise en couleurs. Glidden a indiqué elle-même dans des interviews qu'elle a eu du mal à trouver la technique qui permettrait d'apporter les nuances nécessaires aux illustrations. Elle a finalement opté pour l'aquarelle dont les teintes pâles se marient parfaitement au style des dessins, tout en leur apportant une subtilité liée aux variations de teintes dans une même nuance. du coup les illustrations sortent du registre amateur et enfantin pour retranscrire les jeux de lumière et les ambiances de chaque site. Sarah Glidden a réussi à m'intéresser à ce voyage organisé, renforcé par des éléments d'histoire et de géopolitique auxquels je suis généralement hermétique. Son récit bâti sur des scènes prosaïques maintient une forme de suspense quant à l'évolution du positionnement idéologique et moral de sa narratrice. Et elle évite l'écueil de la donneuse de leçon, ainsi que celui du voyage organisé superficiel. J'ai beaucoup apprécié de découvrir avec elle une partie des aspects de ce conflit complexe et je suis même allé rechercher des renseignements complémentaires pour voir une vision plus complète de certains éléments.
Comment comprendre Israël en 60 jours (ou moins) ? Visiblement, la réponse est "ce n'est pas possible". C'est en tout cas le cas pour l'auteure qui, malgré un séjour en Israël dédié à la compréhension de ce pays en ressort complètement déboussolée et sans avoir réussi à se faire une opinion. Nous suivons donc cette jeune femme juive américaine, démocrate et laïque, participant à un séjour organisé par une association Israélienne. Elle cherche à savoir comment les choses se déroulent pour de vrai entre Israéliens et Palestiniens, et si les autorités sionistes vont tenter de lui inoculer leur propagande. Elle va découvrir à la fois le pays, les escales imposées par l'organisme en question mais aussi les quelques exposés et conférences organisés par ce dernier sur la politique et la vie en Israël. Sur la forme, nous sommes donc confrontés à un carnet de voyage dessiné sans fioritures, un témoignage relativement intéressant sur comment s'est passé le séjour de l'auteure d'une part, et sur ses états d'âme au fur et à mesure de celui-ci. Elle se retrouve en effet perdue entre sa conviction que l'état sioniste et les colons sont responsables de la situation malheureuse des palestiniens, et ses racines juives, le fait que les juifs qu'elle rencontre ne sont pas les fanatiques anti-palestiniens qu'elle pouvait imaginer, et le projet de construction et de développement d'un état où les juifs pourraient vivre en paix et en sécurité. A travers elle, on partage également vaguement les opinions de quelques autres personnes rencontrées au cours de voyage mais jamais de manière très approfondie. Et puis malgré ses intentions initiales, elle n'arrive finalement jamais à visiter les territoires palestiniens et avoir une vision concrète de leur situation à eux pour la confronter à celles des Israéliens. J'étais assez intéressé par cette lecture pour deux raisons. D'abord parce que j'ai brièvement visité Israël également et que j'étais curieux de revoir les mêmes lieux au travers de cette BD. Ensuite parce que moi aussi j'aimerais bien comprendre ce pays et l'état d'esprit des Israéliens vis-à-vis de la situation palestienne. Malheureusement, comme l'auteure visiblement, je n'ai pas appris grand chose ici car on n'obtient pas les réponses aux questions qu'on peut se poser. On obtient des informations, des bribes de témoignages, des discours dont on ne sait pas plus que l'auteur la part de propagande et de vérité ils contiennent, mais rien de suffisamment profond et concret pour se forger une opinion. C'est assez frustrant. Donc avis mitigé, mais malgré tout je ne me suis pas ennuyé.
Je ne suis que moyennement convaincu par ce voyage en terre d’Israël, et je dois avouer être même un peu déçu de ce qui est proposé au final. Cette BD est apparemment un petit succès dans sa forme prépubliée, mais je n'en ai quasiment jamais entendu parler (et je ne sais toujours pas comment elle a atterri dans ma liste d'achats mais passons). Même si elle peut sembler un peu datée aujourd'hui, puisque datant de 2007 soit douze ans, elle évoque un sujet qui continue d'être régulièrement le point d'actualité. Car la terre sainte reste encore et toujours un problème entre plusieurs nations et un point chaud de la planète. J'ai le souvenir d'avoir lu la BD de Guy Delisle qui évoque également ce conflit, et je note un grand écart entre les deux BD, avec quelque chose qui me titille beaucoup plus dans celle-ci. Je sais que le point de vue change beaucoup, et entre une Américaine juive et un français moyen, on a un grand écart d'idées à la base. Sans compter que l'auteure va ici découvrir le pays via un système de voyage organisé directement par l'état d'Israël. C'est une approche bien différente, et plus sujette à caution. Ce que l'auteure ne rejette d'ailleurs pas, elle est justement très à cheval sur la notion d'objectivité et de regards croisés. Ce qui est le cœur de cette BD d'ailleurs : son opposition simple à la politique et la façon d'être d'Israël, alors qu'elle découvre une réalité bien plus nuancée et plus difficile à juger. Ce qui me dérange, et c'est sans doute lié à ma condition de français athée, c'est le point de vue très particulier des Israéliens sur les juifs et des juifs sur eux-même. Je pense que c'est le résultat de mon éducation et le fait de vivre dans un pays où l'appartenance religieuse n'est plus autant affirmée qu'elle l'était (sans que cela n'enlève toute la question de la laïcité et de ses interprétations). Mais du coup j'avais du mal à rentrer dans les émotions de l'auteure et tout ce qu'elle traversait en découvrant ce pays et son histoire. Personnellement j'ai l'impression d'avoir beaucoup moins de doutes et d'hésitations à la fin de ma lecture que l'auteure. En soi, la BD est bien faite et assez éclairante avec un recul sur ce qui est présenté, mais en même temps je ne peux m'empêcher de penser encore une fois que tout n'est qu'un problème de foi avant tout le reste. Bref, je ne suis pas rentré plus que ça dans la BD et je lui trouve beaucoup trop de petits reproches pour recommander l'achat. Tant pis, j'aurais essayé !
À son retour d’Israël, Sarah Glidden, jeune américaine, raconte son expérience sous forme de minicomics auto-éditées, qui créent un buzz énorme et lui valent d’être honorée du prestigieux Ignatz Awards du « Talent le plus prometteur ». Ce succès a conduit à la publication de la présente version, « longue », de Comment comprendre Israël en 60 jours (ou moins), considérée par Publishers Weekly comme l’un des 10 meilleurs romans graphiques parus aux USA en 2010. Il est vrai que comprendre Israël pourrait prendre toute une vie alors 60 jours, c'est presque inespéré ! On va suivre le parcours de cette jeune américaine d'origine juive qui grâce au taglit va pouvoir voyager gratuitement et découvrir cette terre originelle. C'est un pays bien différent de ses idées préconçues ce qui provoquera en elle bien des réflexions tout à fait légitimes. J'avoue avoir eu peur à la lecture de ce titre un brin provocateur mais j'ai décidé de juger à la sortie. Même si on a de la sympathie pour les palestiniens, on ne ressortira pas indemne de cette lecture car les choses ne sont pas si simples qu'on pourrait le croire. J'ai aimé la façon non manichéenne de la construction de cette oeuvre de 205 pages. On ne s'ennuiera pas et on apprendra un peu plus sur cette démocratie pas comme les autres. Bref, c'est un récit touchant et parfois drôle avec une préface signé par Guy Delisle.
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