Le Curé du Diable
Marseille, début du XVIIe siècle. Madeleine, une jeune religieuse, accuse le curé Louis Gaufridy de l’avoir séduite avec l’aide du diable. Le frère Michaelis, expert en questions occultes, est chargé de l’instruction de ce qui restera comme le dernier des grands procès en sorcellerie.
1454 - 1643 : Du début de la Renaissance à Louis XIII En Provence... Marseille
À Aix-en-Provence, une pénitente Ursuline souffrant de terreurs nocturnes et d’hallucinations est exorcisée à la veille de Noël 1609. Bientôt rejointe dans ses déclarations par d’autres femmes, elle accuse son confesseur marseillais, le curé Louis Gaufridy, de l’avoir séduite et ensorcelée. Reprenant ces accusations un peu plus tard, en 1611, le Parlement d’Aix conclura après « expertise médicale » que le prêtre, au terme d’un pacte avec le diable, est devenu rien moins qu’un « lieutenant de Lucifer ». Torturé, Gaufridy passe aux aveux. Il est condamné au bûcher et brûlé en public le 30 avril de la même année. Le Curé du diable retrace les principales étapes de cette authentique affaire de sorcellerie, objet d’un procès retentissant à l’orée du XVIIe siècle, dans la France de Louis XIII.
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Date de parution | 03 Avril 2013 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Cet album semble peu connu, et ne paye pas de mine. On peut presque trouver le traitement de cette « affaire » un peu sec. Mais ce serait une erreur de passer à côté, car j’ai trouvé cette lecture intéressante. C’est au départ une commande officielle des Archives départementales des Bouches-du-Rhône pour une exposition, qui trouve un prolongement dans cet album, l’auteur, Hugo Bogo, ayant gagné un concours pour officier. Il ne semble pas avoir publié ensuite, et c’est dommage. Car ses choix esthétiques et son dessin sont intéressants, originaux, et globalement réussis. Allant d’esquisses à peine rehaussées à des dessins où les traits préparatoires laissés apparents sont relevés par quelques touches de couleur, le rendu est agréable. Tout tourne autour d’une histoire assez classique, réelle, dans laquelle un curé, accusé par deux novices, se trouve soumis à la Question, avoue ses crimes de sorcellerie et est condamné au bucher. Accusations qui s’avèreront erronées, les prétendues « victimes » ayant menti et la machine inquisitoriale ne pouvant se déjuger une fois la supercherie connue. Si l’intrigue est assez épurée, le sujet est quand même bien traité – d’autant plus qu’un dossier historique bien fichu clôt l’album et permet de bien situer le contexte. C’est une histoire qui aurait plu à certains auteurs de romans gothiques du XIXème siècle (comme le Moine de Lewis). Un album à (re)découvrir en tout cas.
Cette histoire vraie du 17e siècle met en lumière les rouages implacables qui conduisirent bon nombre d’innocents au bûcher, accusés de sorcellerie ou de pactiser avec le diable. Ce récit historique est traité de manière relativement « moderne », tant dans le découpage et la narration que dans le dessin. Point de lourdeur ou de complexité, la clarté et la fluidité sont privilégiées pour une lecture facilitée et plus agréable. Ca se lit vite mais l’intérêt reste bien présent. Côté dessin, le trait de Bogo est plein de promesses. Il nécessiterait encore quelques ajustements mais il évite l’écueil du réalisme qui est classiquement de rigueur pour pareil récit. Voici donc un bon moment de lecture sur un sujet qui devrait en intéresser plus d’un. A noter la présence d’un dossier de 8 pages en toute fin d’album qui vient éclairer le contexte historique de cette période trouble.
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