L'Etranger
Après avoir adapté en 2009 la nouvelle L'Hôte, Jacques Ferrandez s’est attaqué, à l’occasion du centenaire de la naissance d’Albert Camus, à son roman "L’Étranger".
Adaptations de romans en BD Albert Camus Les prix lecteurs BDTheque 2013 Maghreb Procès
"L’Étranger, c’est l’histoire d’un homme condamné pour n’avoir pas pleuré à l’enterrement de sa mère." -A. Camus- Mais il est surtout accusé du meurtre d'un homme sur la plage. Et lors de son procès, il sera accusé plus pour n'avoir montré aucun sentiment à l'égard du décès de se mère que pour le meurtre en lui-même.
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Date de parution | 12 Avril 2013 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Comme beaucoup j'ai lu le roman de Camus au lycée. Ouvrage de toute une génération (pas la mienne) et je dois dire que j'étais passé un peu à travers à l'époque même si j'en ai gardé des souvenirs assez précis. Je remercie Jacques Ferrandez de m'avoir permis cette relecture que j'ai trouvée très nourrissante. En effet je trouve cette adaptation vraiment excellente entièrement dans l'esprit Camus. Il est vrai que c'est probablement plus facile d'appréhender le personnage de Meursault quand on a un vécu un peu plus étoffé qu'à 18 ans. Les dialogues semblent être issu directement du roman (je n'ai pas vérifié) ce qui souligne la virtuosité du découpage et de la mise en scène de Ferrandez. Le graphisme remplace la partie descriptive du roman avec brio. L'ambiance algéroise est décrite avec justesse. L'atmosphère surchauffée qui tient un rôle si important dans le roman est toujours présente. J'ai même trouvé des plus à la lecture de la BD comme l'incarnation du frère assassiné ou l'enchaînement de l'enterrement suivi de la rencontre avec Marie bien plus explicites en image. Le trait est fin, précis et détaillé. Les extérieurs d'Alger sont très beaux et montrent la magnificence de cette ville. Une excellente lecture qui ne m'a pas lâché et que je ne peux que conseiller aux lycéens (et aux autres). Finalement je trouve que les propositions de l'auteur valent explications du texte de Camus.
L’Étranger, un monument dans l’œuvre de Camus ! Jacques Ferrandez s’attaque avec réussite à l’adaptation de ce grand roman. Dès la première case, on est transporté à Alger avec sa lumière et sa chaleur comme sait si bien les restituer Jacques Ferrandez. On s’installe pour un confortable moment de lecture et, que l’on ait lu ou non le roman d’Albert Camus, on est pris par l’histoire de cet homme qui n’a rien demandé à personne et qui veut juste vivre comme il l’entend. Il est indifférent à ce qui l’entoure, c’est comme ça ! Mais la société le rattrape et porte sur lui un jugement moral sans appel. C’est là que l’histoire bascule dans l’absurde noir et sans issue. Ferrandez réalise là un superbe travail d’adaptation dans lequel on retrouve toute la qualité du roman original. Vraiment, une très belle lecture.
J’ai un temps été lecteur compulsif de Camus, et, parmi les récits, L’Étranger était clairement celui qui m’avait le plus captivé. On ne peut pas rester insensible à ce personnage, sa personnalité, son comportement, et cette histoire qui vire à l’absurde le plus noir. Étranger aux autres, il est condamné lors d’un procès où on le juge comme s’il en était absent. C’est son indifférence, son manque d’empathie visible, son étrange atonie que l’on condamne. Ne pas avoir pleuré à la mort de sa mère plus que d’avoir tué un Arabe. J’ai aimé me replonger dans cette histoire, ici sobrement mise en images par un autre amoureux de l’Algérie, Ferrandez. Qui a fait le bon choix de ne pas changer grand-chose au texte, froid, dérangeant, de Camus. C’est en tout cas une belle adaptation, d’un livre que je vous conseille de lire si ce n’est déjà fait. Note réelle 3,5/5.
Adaptation clairement réussie (lecture 1ère édition) Le dessin tout d'abord. L'importance du soleil écrasant n'est pas mis de côté et la représentation est excellente. Plus particulièrement, il y a 2 scènes qui sont essentiellement attendues par le lecteur ayant lu le roman. La scène de la plage est une merveille de représentation : 4 planches muettes tabassent M. Meursault de coups de soleil, avec un découpage qui l'oppresse et le pousse jusqu'à l'acte. Cela peut tomber sous le sens, mais le fait de ne pas avoir écrit de narration descriptive était la meilleure solution. Autre scène que je trouvais importante dans le même thème est celle du corbillard. J'en suis moins friand, elle passe plus inaperçue par rapport à mon souvenir du roman. M. Meursault est très sensible à ce qui l'entoure, et l'auteur le traduit par une mise en image sous silence : quand il regarde les gens par la fenêtre, lorsqu'il est avec Marie, lorsqu'il entre dans la pièce de Raymond Sintès, les deux scènes décrites plus haut... C'est fabuleux de réussir à traduire les pensées écrites vers une mise en image. Pour moi, Jacques Ferrandez parvient à éviter le premier grand piège comme un chef. Second piège, le texte. Si ma mémoire est bonne, tout le texte paraît reprendre mot pour mot celui du roman. C'était le meilleur choix à faire. Albert Camus a créé un nouveau genre littéraire, c'est quand même pas rien! Alors pas question de dénaturer le maître. Avec humilité bienvenue et salvatrice, Ferrandez rend à César ce qui est à César. Troisième piège, M. Meursault. Il est sensuel je l'ai dit, mais bien étranger à plusieurs égards : français en Algérie, pas d'appartenance à un groupe social, il nous paraît comme un inconnu dont on ne connait même pas le prénom, indifférent dans toutes ses relations affectives. Et là encore, c'est la mise en image qui fait parfaitement bien le boulot pour tirer l'essence du roman. Ses émotions sont rarement exprimées. On voit bien quand il ne comprend pas le monde qui l'entoure. Inversement, on se tue en cherchant à le comprendre. Et boum, voilà la fin ! Si on ne le comprend toujours pas, lui peut scander ses propres convictions et faire triompher sa philosophie face à toutes ces péripéties. Le culte est peut-être réservé par Camus, mais Jacques Ferrandez mérite tous les honneurs pour avoir réussi à adapter un récit sous haute surveillance, en ayant su utiliser les codes de la BD. Cette dernière sera une excellente alternative à celui ou celle qui ne serait pas tenté(e) par le bouquin originel. Si vous avez déjà lu le roman, allez-y quand même et voyez comme la BD sait apporter un nouveau souffle!
Adaptation d’un roman (très) connu que je n’ai jamais lu, étant un des rares à être passé au travers pendant mes années lycée, où il était fréquemment au programme en français. L’adaptation d’un roman en bd est un exercice périlleux, et seulement coucher l’histoire sur le papier ne suffit pas toujours. C’est le cas ici selon moi. On a un récit un peu froid, un peu décousu. Ca manque de liant quoi. Le dessin n’est pas mauvais mais n’a pas contribué à dissiper ce sentiment. L’histoire, je pense, me plait. La condamnation d’un homme pour un meurtre parce qu’il n’a pas pleuré sa mère, je trouve ça absurde et du coup très intéressant. Mais la bd n’a pas réussi à me faire plonger pleinement dans l’histoire ni dans cette problématique. Quand on adapte un roman en bd, ou en n’importe quoi, il faut trouver un truc en plus. On ne peut pas coucher tout le texte et ses subtilités, ses singularités sur un différent support. Il faut donc, à mon sens, apporter un supplément d’âme, par un parti pris scénaristique ou graphique. Ce n’est ici pas le cas à mon sens. Le scénario est linéaire, on nous raconte l’histoire, comme Camus doit le faire, mais en sautant forcément des passages. Et le dessin est bien, il colle à l’ambiance du récit mais n’apporte rien de plus. Une lecture un peu sans relief mais pas forcément désagréable et qui a au moins réussi à me donner envie de lire le livre. Note réelle : 2,5/5
Je n'avais que de très vagues souvenirs de cette lecture effectuée dans ma jeunesse. le souvenir que j'en gardais est qu'il était question d'un meurtre mais sans plus. Et puis Camus quand même, un grand de la littérature française. Méfiance donc, dans quoi allais je m'embarquer ? Au bout du compte c'est une excellente surprise, je ne reviendrai pas sur le dessin de Ferrandez qui à petites touches d'aquarelle arrive à nous faire ressentir la chaleur de l'Algérie. Il n'est pas simple de retranscrire un récit où le texte possède toute son importance, fait de silence, de ruptures, franchement je dis chapeau bas, ce texte n'est pas ici envahissant ni pour autant édulcoré, c'est du bel ouvrage qui fait ressortir toute l'ambiguïté du personnage de Meursault dont on ne sait s'il faut le considérer comme un poltron, un lâche, un illuminé, ou un naïf. Il ne faut pas oublier, ce qui peut aider à comprendre le personnage, que ce roman fait partie d'un cycle dont le maître mot est l'absurde. Au final une belle adaptation qui rend un bel hommage au roman. BD dont je conseille la lecture sans modération.
La lecture du roman de Camus quand j'étais jeune ne m'avait pas enthousiasmé. J'avais juste retenu son intéressante représentation de la vie en Algérie Française dans les années 30. J'étais tout de même curieux de voir son adaptation en bande dessinée par Ferrandez car lui aussi excelle dans la représentation de l'Algérie de l'époque coloniale, notamment dans sa série Carnets d'Orient. L'adaptation du roman est réussie. Le texte y est et il est dense, mais la mise en scène et la taille de l'album permet de ne pas rendre la lecture trop lourde. Les décors et les personnages de cette Algérie française sont superbes. Le trait de Ferrandez est vraiment bon dans cet exercice et on sent qu'il a acquis une vraie connaissance de ces lieux et de cette époque. Il n'y a que la chaleur, chose qui m'avait marqué au moment de la scène cruciale sur la plage, que je n'ai pas ressentie autant à la vue des images qu'à la lecture du roman. Et puis la seconde moitié de l'histoire se déroulant en prison et au tribunal, c'est tout de suite nettement moins intéressant sur le plan graphique. Un peu plus que quand j'avais lu le roman, j'ai pu constater l'état d'esprit si spécial du héros de l'histoire. Etranger oui, indifférent au monde qui l'entoure, on observe bien son décalage avec la société dans laquelle il vit et comment son procès à la fin est celui de sa façon de vivre et de penser, la dénonciation du fait qu'il est trop différent et que la société ne peut pas l'accepter ainsi. C'est intéressant sur le plan social et philosophique. Je n'arrive cependant toujours pas à cerner ce personnage et le comprendre. Quand il s'exprime pour de bon en fin de récit, je n'arrive pas à saisir où se situe sa colère et ce qu'il veut vraiment dire. Du coup, le message de cet album, comme celui du roman, n'arrive pas à me toucher et du coup je dois dire que la seconde partie de la BD m'a légèrement ennuyé.
J’ai trouvé cette adaptation très fidèle au souvenir que je gardais du roman. Les deux éléments les plus réussis à mes yeux sont cette impression de chaleur accablante et le détachement du personnage central, un détachement qui donne un côté très décalé entre ce personnage et son entourage, comme si les dialogues ne sonnaient pas justes (et c'est la thématique même du roman). Ferrandez réussit donc son adaptation. Son découpage est fluide, son trait est agréable même si je le trouve parfois brouillon sur ses personnages, sa colorisation est chaude et donc en parfait accord avec le sujet, et les éléments essentiels du roman sont bien mis en avant. Ceci dit… Je n’étais pas fan du roman, je ne le suis pas plus de cette adaptation. Je trouve la thématique intéressante mais je continue à ne pas saisir l’emportement final du personnage central et la morale de l’histoire (si tant est qu’il y en ait une). Il est tellement étranger à ce qui l’entoure et à lui-même dans les 9/10èmes du récit que je me demanderai sans doute jusqu’à la fin de mes jours ce qui peut bien le foutre en rogne à la fin. Si vous aimez cette histoire et que vous avez envie de la découvrir sous la forme d’une bande dessinée, foncez sur cet album. Si vous êtes fan de Ferrandez, vous y trouverez également votre compte. Si vous ne connaissez ni l’une ni l’autre, passez peut-être par un emprunt dans un premier temps. Personnellement, je continue à ne pas accrocher à cette histoire (pourtant intéressante). Donc, voilà, je l’ai lu, je ne le regrette pas mais je n’achèterai pas l’album (et ne relirai pas le roman). Conseiller l'achat dans ces conditions me semble donc délicat.
Je n'avais qu'un très vague souvenir de ma lecture de ce roman que j'ai lu il y a plus de 20 ans. Pas spécialement attiré par le dessin de Jacques Ferrandez, et pas spécialement fan des adaptations de romans, surtout quand elles sont estampillées "classiques de la littérature", c'est donc avec assez peu de ferveur et pas plus que ça de motivation que je me suis lancé dans cette lecture. Comme quoi, passer au dessus de ses a priori, ça a du bon. Car même si effectivement j'ai eu du mal à rentrer dans l'histoire, passé l'enterrement de la mère de Meursault (le personnage principal), Ferrandez a réussi à me faire rentrer dans son récit. D'une part, grâce à son dessin tout en aquarelle qui rend à merveille la chaleur écrasante qui domine cette histoire qui se déroule en Algérie, mais aussi grâce à l'histoire écrite par Albert Camus que Ferrandez retranscrit de façon plus que concluante. S'il est difficile de mettre en image et en page un roman, Ferrandez le fait ici avec art et manière, en restant fidèle à ce qui fait l'essence du roman de Camus. C'est donc une bonne surprise et une très bonne lecture que cet album, dont je recommande la lecture, qu'on ait lu ou non le roman de Camus.
De l'étranger de Camus, le roman donc, je ne connais que le début que j'ai étudié en terminale (il y a longtemps). Autant dire que c'est comme si j'avais attaqué cette lecture en n'en connaissant rien du tout. Il faut distinguer 2 choses dans cette BD. Premièrement la qualité de l'adaptation. Et là c’est réussi. Visuellement le dessin est sympa, les cadrages bien choisis et le découpage pertinent. Grace à ça j'ai plutôt bien accroché à la première partie de l'histoire. Par contre je pense que si j'avais lu le roman en entier, même à l'époque j'aurais eu du mal à aller au bout. Et c'est exactement ce qui s'est passé avec cette adaptation. La deuxième moitié de l'histoire est soporifique et ennuyeuse. Notre héros est enfermé en prison, on assiste à un procès. C'est trop long car il n'y a aucune avancée dans l'intrigue, et c'est également trop bavard. J'ai trouvé très peu d’intérêt dans tout ça. C’est simple le personnage principal est une sorte de anti-héros, un homme froid, taciturne et antipathique. Cette deuxième partie est totalement à son image. Froide et on n'a pas envie de s'y plonger. Bref si j'ai bien aimé le début la fin de la lecture a été trop laborieuse pour que je mette une autre note. Mais cela n'est pas du à la qualité de l'oeuvre mais bien à l’intérêt qu'a suscité cette histoire chez moi.
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