Ardalén - Vent de mémoires

Note: 3.2/5
(3.2/5 pour 5 avis)

2014 : Prix du jury œcuménique de la bande dessinée. Une femme divorcée se met à la recherche d'un homme ayant connu son grand père, parti à Cuba faire fortune


Auteurs espagnols Espagne Prix oecuménique

A un tournant de sa vie, une femme se lance sur les traces de son grand père Pour cela elle se rend en Galice dans un petit village afin de retrouver un ami de sa famille Elle y fera une rencontre des plus étonnantes

Scénario
Dessin
Couleurs
Traduction
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 17 Mai 2013
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Ardalén - Vent de mémoires © Casterman 2013
Les notes
Note: 3.2/5
(3.2/5 pour 5 avis)
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25/07/2013 | montane
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L'avatar du posteur carottebio

Le thème de ce récit ne manque pas d'attrait : nos mémoires constituent le coeur de notre personnalité, de notre vie... Et ainsi des mémoires que l'on s'approprierait à l'extérieur de notre champ d'expérience propre, deviennent partie intégrante de nous même. Why not... Par contre la mise en narration de tout ceci souffre de quelques défauts qui m'ont rendu cette lecture assez pénible finalement. Tout d'abord une difficulté à me familiariser avec l'aspect des personnages. Régulièrement durant ma lecture je ne pouvais m'empêcher de constater que ces visages sont moches alors que les pleines pages de baleines forestières sont si belles! Les phylactères et leurs caractères sont laids aussi... L'utilisation de polices qui imitent une écriture naturelle mais qui le font si bien, si aligné, qu'on ne voit que la machine à l'oeuvre. Ca fait encore plus faux. D'ailleurs tous les petits extraits de dossiers, de carnets, de correspondances qui émaillent le récit font pour la même raison très faux aussi. Je trouve cela dommage de ne pas avoir gardé le même style graphique entre le récit et ces extraits. Et enfin, ce personnage pilier de bar, mauvais et vicieux, vénal, que l'on retrouve régulièrement dans le récit, on se demande bien ce qu'il fout dans cette histoire... Tous les autres personnages évoluent avec mystère et subtilité dans le récit. Mais qu'avait donc besoin l'auteur d'introduire ce sale type dans cette étude onirique et mémorielle? Je ne comprends pas. Ca m'a un peu (trop) gâché mon plaisir...

20/10/2020 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
L'avatar du posteur Ro

Ardalén est un pur roman graphique mêlant émotion et poésie. Il met en scène une femme cherchant les traces du passé de son grand-père dont elle ne connait que des bribes. Elle sait juste qu'il a émigré à Cuba dans les années 30 et a navigué notamment avec un autre marin originaire de Galice. C'est dans ce cadre qu'elle va se lier d'amitié avec un vieil homme vivant reclus dans une maison au fin fond de la campagne Galicienne en espérant qu'il arrive à percer le flou de sa mémoire étrangement défaillante pour peut-être se souvenir de son aïeul. Cet homme vit dans un monde à lui, n'arrivant plus à distinguer correctement le rêve de la réalité. Il s'imagine régulièrement plongé dans des eaux bleues, entouré de poissons évoluant autour de lui dans sa propre chaumière, quand ce ne sont pas des baleines volant au-dessus des arbres, et discutant avec des personnages imaginaires issus de sa mémoire ou de son imaginaire. D'ordinaire, j'aime beaucoup le dessin de Miguelanxo Prado. Pourtant, ici, il m'a moins plu que d'habitude. Je lui reproche dans cet album un manque de contraste dans son choix de couleurs qui le rend parfois un peu difficile à déchiffrer. Et surtout ce sont les bulles de dialogues qui sont très dures à lire car leur fond est semi-transparent et il en devient ardu de lire le texte manuscrit écrit parfois petit et fin. Il aurait suffi d'un fond blanc pour que ce soit plus lisible, c'est dommage. Hormis ces reproches, je ne peux tout de même que saluer la qualité du dessin voire de la peinture de Miguelanxo Prado qui nous offre quoiqu'il en soit beaucoup de très belles planches. Quant au récit, il m'a fallu un moment pour m'en imprégner. Son rythme est très lent, d'autant plus qu'il est régulièrement ponctué de faux articles de presse ou d'encyclopédie et autres documents fictifs. C'est une lecture dense pour une histoire qui prend tout son temps. J'ai fini par apprécier son charme, surtout à partir du moment où le voile se lève sur la caractéristique si spéciale de la mémoire du vieil homme et d'où lui viennent ses visions. C'est assez joli. Je ne suis pas complètement enthousiasmé mais il n'en reste pas moins un bel album, sur une idée originale et pleine de poésie, que l'on peut grandement apprécier si l'on n'est pas allergique aux récits lents et jouant essentiellement sur leur ambiance.

09/07/2020 (modifier)
L'avatar du posteur Noirdésir

Je ne suis pas vraiment amateur de roman graphique pur, mais je dois dire que cet album épais m’a séduit, et, une fois entré dans cette histoire qui dévoile peu à peu ses dessous, j’ai été captivé. Prado a construit une histoire pointilliste, qui traite de la mémoire, des souvenirs. De la manière de se souvenir, de la construction ou de la reconstruction des souvenirs. Du rêve et de la réalité, et de leur confrontation perpétuelle. Sabela cherche à connaître le passé de son grand père, Fidel cherche à faire surgir son passé. Leur rencontre va les mener à reconstruire un présent qui partait en loques. C’est vraiment une chouette histoire, qu’il faut prendre le temps d’apprivoiser, car c’est assez poétique, contemplatif. Le dessin est très beau, comme la colorisation d’ailleurs ! Et les souvenirs, les rêves de Fidel, qui se mêlent à la réalité, avec des baleines, des poissons « nageant » dans le ciel, m’ont fait penser à un album de Broussaille, mais surtout à certaines planches de Bilal (il faut dire que le bleu domine dans ces dessins de Prado, comme chez Bilal), en particulier dans Le Sommeil du Monstre. On retrouve ici le côté graphique de Trait de craie du même auteur. Même si je préfère ses œuvres d’humour absurde, regroupant des histoires courtes, il faut dire que ses romans graphiques ont vraiment de quoi séduire les amateurs !

19/01/2017 (modifier)
Par Gaston
Note: 3/5
L'avatar du posteur Gaston

J'ai bien aimé ce livre quoique le fait que cela m'a pris du temps pour vraiment aimer l'histoire a fait en sorte de baisser ma note. Le problème c'est que je ne sais pas trop où l'auteur veut en venir. L'histoire est plus originale qu'il ne semble au début et le thème de la mémoire est bien exploité sauf qu'à la fin je ne suis pas sûr si j'ai bien compris la condition du vieil homme. Le personnage féminin me laisse indifférent, le vieil homme et les habitants étant plus intéressants. J'adore le dessin, surtout les couleurs qui sont superbes.

29/09/2014 (modifier)
Par montane
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
L'avatar du posteur montane

Chamboulée dans sa vie professionnelle et personnelle, Sabela décide de se rendre en Galice afin d'y retrouver un ami de sa famille. Lui seul pourra, pense t-elle, lui communiquer des informations sur son grand père, parti chercher fortune du coté de Cuba il y a fort longtemps. Arrivé sur les lieux, elle doit rapidement faire face à la méfiance, voire à l'hostilité des locaux qui la soupçonne de vouloir faire main basse sur la fortune supposé de Fidel, un vieil original qui vit un peu en marge de la communauté. Une relation de confiance et d'amitié va alors s'installer entre Fidel et Sabela, cette dernière ayant le sentiment que Fidel a pu connaitre son grand père. Celui ci ne cesse en effet de lui faire part de ses souvenirs de voyage accumulés alors qu'il travaillait sur les navires. Fidel vit en effet au milieu des fantômes du passé, Rosalia une prostituée avec qui il aurait eut une relation et Ramon un séducteur qui fut un de ses compagnons de voyage. Et au milieu de tout ca, il y a des poissons, des baleines un peu comme dans "les baleines publiques" l'ouvrage de Frank Pé dans la série Broussaille chez Dupuis. Fidel le jure il se souvient bien du grand père de Sabela qui s'enthousiasme de plus en plus pour ce vieil homme. Pourtant la cafetière du village est formelle : Fidel n'a jamais quitté l'Espagne, où il a été élevé par une mère maquerelle. A qui appartiennent donc ses souvenirs ? Sont-ce les siens ou ceux des autres ? Entre rêve et réalité, Prado nous entraîne dans un superbe récit sur la mémoire, constituée de souvenirs réels ou imaginaires au travers de plus de 250 planches d'une beauté à couper le souffle dessinées en couleur directes, qui sont autant de superbes tableaux. Le grand auteur Espagnol nous revient ainsi dans un récit onirique dans la même veine sur Trait de craie ou le passé resurgit dans le présent. Une œuvre superbe et rare malheureusement reproduite dans un petit format, sans doute pour des considérations économiques. Mais que cela n'arrête pas le lecteur et qu'il se plonge vite dans ce beau récit initiatique.

25/07/2013 (modifier)