Landru
Avril 1919. Un certain Henri-Désiré Landru est arrêté. On estime le nombre de ses victimes à une douzaine de femmes dont aucun corps n'a été retrouvé. Petit homme barbu, cynique mais élégant et très poli, il clamera son innocence durant tout son procès et le jurera encore jusque sous la guillotine en 1922.
1919 - 1929 : L'Après-Guerre et les Années Folles Circus Les grandes affaires criminelles Procès Serial killers
Amateurs de macabres affaires, voici un mets de choix Une Bd en forme de documentaire précis sur une des affaires criminelles les plus célèbres du début du 20ème siècle Le fameux "aller-retour et un aller simple" pour Gambais, à 50 km de Paris.
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Date de parution | Janvier 1981 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Je serais plus sévère que mes prédécesseurs. L'histoire de Landru, un des plus célèbres tueurs en série français, est étrangement un parent pauvre de la BD. En effet, seules deux adaptations ont été réalisées : celle-ci et une autre plus récente en 2006 par Christophe Chabouté qui prend le parti de présenter Landru comme une victime. Or les faits sont là : de nombreux éléments bien tangibles ne laissent planer aucun doute : le fait que Landru était la dernière personne à avoir accompagné les victimes, que celui-ci se soit ensuite approprié tous leurs biens, que des ossements humains ont été retrouvés sur place... La liste est longue. Cette adaptation date de 1981, et se présente comme une œuvre factuelle et bien documentée au premier abord, tout en ne laissant aucun doute sur la culpabilité de Landru. Les dessins sont très bien réalisés, l'encrage net et superbe. Il est également intéressant de noter que l'auteur prend un grand soin à renseigner ses lecteurs sur le contexte international à mesure que le temps passe, ce qui est point positif à souligner. Mais le bas blesse sérieusement par plusieurs aspects : - Tout d'abord, le déroulement de l'intrigue est assez confus, passant presque sans crier gare du présent, au futur, puis au passé, et vice-versa. Cela nuit grandement à la lecture et à la lisibilité de l’œuvre. De même que si l'album se conclue par le procès de Landru, il ne nous explique pas pourquoi les jurés ont été convaincus (juste une case nous les montrant dire "il est coupable, c'est évident"), et la dernière case est grand-guignolesque au possible, montrant la tête décapitée de Landru rouler en disant "je suis innocent" (ce qui n'a jamais eu lieu). - Ensuite, sur les dessins : si ceux-ci sont très beaux, il est à noter que Novi a pris le curieux choix artistique de représenter chaque victime de Landru en belles jeunes femmes au corps de déesse et au visage magnifique...Or les victimes de Landru étaient pour la plupart plutôt rondes, relativement âgées et au physique assez ingrat. Une fois que l'on découvre cet aspect, on en vient à douter de la pertinence de certains faits....Ce qui nous amène au dernier point. - En effet, par des soucis romanesques, l'auteur modifie certains faits afin de rendre l'ensemble plus "émotionnel" : un exemple, on nous explique que la maîtresse de Landru se suicidera peu après sa déposition en se jetant dans la Seine à Paris... Or ce "peu après" a eu lieu plus de 40 ans après les faits, et son suicide a eu lieu dans les douves d'un petit château de province! C'est aussi inutile que dommage, car l'ensemble est plutôt bien documenté.
Cette bande dessinée, désormais un peu vieille tant par l'âge que par l'aspect, est une biographie bien documentée de la vie et des méfaits de Landru. Sa narration s'attache à relater les faits tout en rappelant régulièrement à quelle époque ils se déroulaient et quels événements historiques marquait ces temps. Car cela se passe juste après la première guerre mondiale et le monde est alors en plein bouleversement pour se redresser du conflit. Avant d'en arriver au récit du procès lui-même de Landru, on y suit les manigances de ce dernier. Mais comme la bande dessinée s'attache seulement aux faits, il ne sera montré aucun meurtre de femme. Car malgré une somme énorme d'éléments accablants, ni lors du procès ni plus tard il ne put être apporté de preuve irréfutable que l'accusé ait véritablement tué ces nombreuses femmes qui ont mystérieusement disparu après s'être rendue dans sa maison de campagne. Et Landru n'a jamais avoué. Mais on y découvre en tout cas un être particulièrement retors et cynique, un escroc manifeste et avéré, mais il plane jusqu'à la fin un certain doute sur le fait qu'il soit véritablement un tueur en série même s'il est difficile de croire qu'il put en être autrement quand on constate le faisceau de présomptions. Si le contenu de cet album est intéressant, si le récit est bien documenté et si le dessin est soigné quoiqu'un peu désuet dans le style, la narration est parfois mauvaise. J'ai eu du mal à suivre la chronologie des planches et des faits, comme si d'une planche à la suivante on revenait soudainement en arrière sans prévenir. Tout se mélange. Le choix narratif est un peu étrange et gâche une partie de la lecture. Dommage.
On a tous plus ou moins entendu parler de cet assassin au visage sinistre et inquiétant qui emmenait des femmes seules ou veuves rentières à Gambais dans sa propriété campagnarde, les brûlait dans sa cuisinière, puis récupérait leurs biens. Même s'il n'y a jamais eu de preuves tangibles (tout de même des dents et des débris d'ossements enterrés dans le jardin), les journalistes de ce début de siècle qui raffolaient du sensationnel et de l'odeur du sang, ont fait de Landru un monstre qui a inspiré claude Chabrol en 1963 pour un de ses meilleurs films, et en 1978 une Bd publiée dans Circus, réalisée par Novi et Bielot. Novi, dessinateur d'après-guerre qui a illustré de nombreux romans et des pages de l'almanach Vermot, a dessiné cette biographie édifiante à la fin de sa carrière, d'un trait élégant, en noir et blanc, adoptant une mise en page originale aux cadrages dans le style Art Nouveau qui correspond à la Belle Epoque. Les agissements de Landru, l'enquête et son procès alternent avec les évènements politiques ou culturels de l'époque ; cette méthode entrave un peu la narration alors qu'il eut été plus judicieux de s'en tenir à la seule affaire qui eut pu mieux être développée, ma note en tient compte, sinon, c'est un album correct qui relate une affaire criminelle jamais traitée en BD, assez difficile à trouver en occase.
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