Des Salopes et des Anges

A l’heure où le droit à l’avortement est remis en cause aux États-Unis – et toujours combattu par la frange la plus réactionnaire de la droite française, la lecture de cet album se révèle intéressante, et le combat qu’il illustre hélas toujours d’actualité. Après un rapide rappel historique, de l’antiquité au XXème siècle (piqûre de rappel loin d’être inutile), les auteurs nous présentent quelques femmes, aux origines sociales très variées (de la militante d’extrême gauche à la grande bourgeoise), qui partent à Londres pour avorter – la chose étant légalement et socialement impossible en France au début des années 1970. On s’attache à ces femmes, la narration est fluide, n’excluant pas les passages et dialogues humoristiques au milieu du drame des situations (leur variété renforçant le réalisme de cette présentation). Pas fan du dessin à gros nez de Cestac, j’ai pourtant lu facilement cet album, le sujet ayant été traité intelligemment. Il rend aussi hommage à Gisèle Halimi, et surtout à Simone Veil.

15/07/2022 (modifier)

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D'ordinaire, je fais un tel rejet du dessin de Florence Cestac que je pars toujours avec un mauvais à priori avant lecture. Mais j'ai ici assez vite accroché car l'histoire est intéressante et la narration menée avec justesse et sobriété. C'est donc l'histoire de 3 femmes parties vers Londres pour y avorter en 1973, année où l'avortement était encore interdit en France. De profils différents, elles y vont pour des raisons différentes. Et avec elles, on découvrir non seulement les conditions dans lesquelles les choses se passaient à l'époque mais aussi on croise le chemin de beaucoup d'autres femmes et couples dans les mêmes circonstances. Florilège de raisons amenant à ces avortements, d'états d'âme forcément malheureux des femmes concernées et de réactions face aux événements. C'est bien raconté, bien mené, et on s'attache plutôt aux protagonistes. D'ailleurs, l'épilogue m'a laissé dans le doute pour savoir s'il s'agissait de personnages réels ou non. Et si je n'aime toujours pas le dessin de Florence Cestac pour ses visages, je trouve par contre ses décors ici bien réussis.

17/06/2019 (modifier)

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Un sujet rare en BD et crucial pourtant: le droit à l'avortement. Rien que pour ça il faut le lire et le faire lire à ses enfants. Comme Gaston, je pense que les moments historiques sont les plus nécessaires, et aussi les plus émouvants paradoxalement. Le destin de ces trois femmes, qui vont se faire avorter à Londres alors que c'est encore interdit en France, ne nous touche pas autant que les injures proprement indignes qu'a du subir Simone Weil lors de la présentation de la loi (sous Giscard, je le rappelle, et je lui garde pour cela une certaine affection...) Comme d'habitude, le dessin de Florence Cestac ne me séduit pas beaucoup, mais je ne sais pas quel dessin aurait pu convenir à ce sujet qui a considérablement changé la vie des familles françaises. C'est plutôt un documentaire. La fiction reste un prétexte un peu mal construit, et en tout cas relativement superficiel, presque une distraction pour échapper à la gravité du sujet. Bref ne vous laissez pas repousser par la laideur multicolore de la couverture, et lisez cette piqure de rappel sur l'histoire de ce droit qui pourrait aussi bien nous être enlevé demain...

10/01/2016 (modifier)

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Un one-shot qui nous parle d'avortement. Je crois que c'est la première fois que je lis une bd sur ce sujet. L'album commence avec quelques pages qui nous expliquent l'avortement à travers le temps et ce sont les meilleures pages de l'album car elles sont très éducatives. Ensuite, on a droit à une histoire où trois femmes vont se faire avorter. Le scénariste décrit assez bien les émotions qu'une femme qui va se faire avorter subit avant son opération (la peur, la honte, etc). C'est sympathique car ces femmes sont un peu touchantes, mais je n'ai jamais vraiment été passionné par le récit. Il manque un truc dramatique pour que je rentre totalement dans l'histoire. Finalement, l'album se termine avec des pages sur la loi Simone Veil et notamment les difficultés qu'elle a eues pour faire passer sa loi (plusieurs députés, incluant un nombre important de son propre camp étaient contre). C'est encore une fois intéressant et je me dis que l'album aurait été meilleur s'il n'y avait que le côté historique et s'il n'y avait pas des femmes imaginaires qui se font avorter. Le dessin de Cestac est correct. J'ai lu que plusieurs détestaient son trait et ce n'est pas mon cas, mais je ne dirais pas non plus qu'il est beau. Disons qu'il me laisse indifférent.

11/08/2013 (modifier)

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