Sarrasins !

Note: 3.33/5
(3.33/5 pour 3 avis)

Peu avant l’an mil. La région de Provence se meurt des conflits incessants auxquels s’adonnent les nombreux seigneurs ou moines locaux. Elle est la proie de pirates sarrasins qui règnent en maître sur la quasi-totalité des côtes méridionales françaises depuis une centaine d’années ! Pillages, enlèvements et demandes de rançon y sont monnaie courante.


987 - 1299 : Moyen-Âge et Capétiens Auteurs italiens En Provence... Quadrants

Hazar est un jeune pirate, téméraire et ambitieux, aux cheveux blonds et aux yeux bleus. Depuis le Freinet de Saint-Tropez, il accompagne ses frères Muwallad dans leurs incursions sur la terre ou sur la mer. Lors d’un raid qui vise un émissaire de l’abbaye de Cluny en route vers Rome, son père adoptif est sauvagement massacré et lui-même accusé de traîtrise. Il ne sera jamais un « vrai » Muwallad ! Hazar n’aura de cesse de prouver son innocence, quel que soit le prix qu’il devra payer.

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution 21 Août 2013
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Sarrasins ! © Soleil 2013
Les notes
Note: 3.33/5
(3.33/5 pour 3 avis)
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20/08/2013 | Ro
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Par Erik
Note: 3/5
L'avatar du posteur Erik

Il fut un temps où la pire insulte qu'on pouvait donner à un homme était de le traiter de sarrasins. On va nous conter leur histoire et surtout de leur point de vue. Les barbares, c'était nous. Eux, ils avaient le droit de venir nous piller, d'assassiner nos femmes et de voler nos enfants et nos terres, de rançonner de pauvres moines sans défense etc... Certes, on pourra leur trouver un côté sympathique pour le respect des cultures. On va s'apercevoir qu'il faut introduire des nuances car ils vont être trahis par leurs frères andalous alors que nous aurions tendance à les mélanger. La domination sarrasine a duré près d'un siècle sur la Provence (830-990). Par la suite, les populations locales auront encore à subir leur assaut par la mer jusqu'au XIII ème siècle. Ces raids ont pour but d'enlever les populations pour être réduite en esclavage. Bref, que de joyeuses perspectives ! Non, décidément, j'ai eu du mal à sympathiser avec ce peuple d'autant que notre héros qui a pourtant vu la mort brutale de son père va totalement adhérer à leur cause. Pour moi, on appelle cela un traître. La bd a le mérite de nous en apprendre un peu plus sur cette page de l'histoire un peu oubliée. A chacun après de se faire son idée.

21/12/2014 (modifier)
L'avatar du posteur Agecanonix

Le propos dans la présentation du début me surprend et me dérange un peu, car il nous ferait presque prendre en sympathie ces Muwallad obligés de se servir sur ce que le monde leur offre au lieu d'être un peuple paisible, alors que c'était de vils pirates qui pillaient, tuaient sans pitié et rançonnaient tout ce qu'ils pouvaient, qui plus est en ne s'attaquant qu'à des proies faibles et faciles. Il faut savoir que les Arabes qui avaient été repoussés par terre à Poitiers en 732 par la Chrétienté (et par Charles Martel comme on l'a tous appris en primaire), sont revenus par mer ; en 848, ils pillaient Marseille et ont envahi le massif des Maures (d'où son nom actuel) en s'y installant avec Fraxinet (la Garde-Freinet) comme principale citadelle, puis leurs expéditions de pillage s'étendirent jusque dans la vallée du Rhône et en Savoie. Les Provençaux seront forcés de se retirer sur des hauteurs fortifiées, d'où l'origine de villes comme Grasse, Castellane, Sisteron, Les Baux. Après le XIIème siècle, l'effritement de l'Empire Byzantin porta la piraterie des Sarrasins vers les côtes Dalmates et même vers la République de Venise, avant d'être supplantés par les Barbaresques qui écumeront toute la Méditerranée jusque vers la fin du XVIIème siècle. Mis à part ce point qu'il fallait nuancer, cet album ne m'a pas apporté une réelle satisfaction sur le plan du plaisir de lecture, la narration n'est pas mauvaise, le dessin est assez joli, avec de beaux effets, il me plait bien, mais je trouve que ça repose sur une amorce ou un appât plutôt léger, encore un mystérieux parchemin, artefact assez rebattu et qu'on a déjà vu ailleurs, comme dans Les Voies du Seigneur... L'album vaut aussi par sa mise en page mais surtout par sa description intéressante d'un peuple de pillards aux moeurs farouches, c'est ce qui m'incite à ne pas lui décerner une note négative.

11/06/2014 (modifier)
Par Ro
Note: 4/5
L'avatar du posteur Ro

Note : 3.5/5 Cette bande dessinée m'a appris de manière fluide et agréable des faits historiques très intéressants que j'ignorais totalement : je ne savais pas du tout qu'il existait une nation de pirates sarrasins fermement installée sur la côté Provençale aux alentours de l'an Mille, plus précisément dans la ville de Freinet (La Garde-Freinet de nos jours). Dès les premières pages, on est plongé aux côtés de cette petite nation faite d'hommes libres vivants du pillage, d'enlèvement et de commerce. Ils sont rendus attachants, dotés d'une véritable âme et d'une culture intéressantes. Et on découvre leur relation complexe entre le marteau formé par les chrétiens de Provence et l'enclume formée par le Califat de Cordoue et les Maures d'Espagne à la civilisation très différente et nettement plus installée. S'il n'y avait pas eu quelques légers défauts réduisant à mes yeux la qualité complète de cet album, je lui aurais volontiers accordé le demi-point qu'il lui manque pour être franchement bien. Parmi ces défauts, il y a pour une petite part le dessin qui n'est pas mauvais mais ne m'a pas tellement charmé et qui présente quelques personnages trop similaires et quelques expressions de visages pas très réalistes. Il y a ensuite quelques invraisemblances comme le fait que visiblement soit les personnages parlent toutes les langues locales sans accent, soit les chrétiens, les sarrasins et les maures parlent tous la même langue puisqu'ils se comprennent tous et peuvent se dissimuler les uns parmi les autres sans être repérés à l'oreille dès les premières paroles. En outre, je n'ai pas très bien compris en quoi récupérer le fameux parchemin était si important pour le Califat de Cordoue alors que d'une part sa simple destruction suffisait à remplir ses objectifs et que d'autre part l'émetteur du parchemin restait en mesure de transmettre de nouveau l'information si cruciale donc qu'il était plus dangereux encore que le parchemin. Bref, cette bande dessinée manque légèrement de finition à mes yeux sur le plan de l'intrigue et de maîtrise technique sur le plan graphique mais, sur le plan narratif et sur le plan historique, elle est très bien foutue et très instructive. A lire.

20/08/2013 (modifier)