Tyler Cross
Tyler Cross transporte 17 kilos de came, d'une valeur d'un demi million à la revente au détail. Et il a exactement 21 dollars et 81 cents en poche. Il note l'ironie de la chose et se met en marche.
Dargaud Tueurs à gages [USA] - Dixie, le Sud-Est des USA
Quand Tyler Cross s'est rendu chez Di Pietro et que celui-ci lui a proposé 20 kg d'héroïne mexicaine, il a cru a une erreur. Son truc c'est les braquages, pas le trafic de stup. A priori la routine, mais tout ne se passe pas comme prévu. Après une tuerie qui tourne mal, Tyler Cross se retrouve dans une ville sous la coupe de la famille tyrannique.
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Date de parution | 23 Août 2013 |
Statut histoire | Une histoire par tome 3 tomes parus |
Les avis
C'est la première série de Fabien Nury que je lis où le personnage est purement une fiction imaginée par les auteurs. C'est intéressant car on y retrouve un grand nombre de caractères de "mâle dominant" à la personnalité ambiguë que Nury aime bien exploiter artistiquement. Tyler Cross est le type de personnage que je déteste et je n'aime pas beaucoup plus qu'on en fasse la promotion. Mais ici la proposition de Nury et Brüno est bien plus subtile à mes yeux. Si Tyler possède ce côté hypnotique du crotale sans état d'âme mais qui finit souvent en robin des bois pour héroïnes affligées, les auteurs ne manquent pas de nous distiller quelques scènes qui nous rappelle la vraie nature de Tyler. Incontestablement Tyler me rappelle l'inoubliable Will Munny de Clint Eastwood (Unforgiven). D'ailleurs je trouve que Nury partage avec le géant Américain une maîtrise de la mise en scène époustouflante. Même si j'ai perçu le tome 2 Angola un poil en dessous dans sa construction, j'ai adoré le découpage des scénarii 1 et 3. Nury a cet immense talent de nous scotcher aux multiples facettes du "héros". Bien sûr le procédé narratif choisi par Nury fait de Cross un personnage presque omniscient, mais c'est partie de la magie de la série de ne plus savoir par moment qui est vraiment le narrateur. La prouesse de Brüno est de proposer un graphisme qui convient à merveille à la complexité des mises en scènes. Ses cadres vont à l'essentiel : des silhouettes carrées aux regards vides comme des robots télécommandés. Un découpage très dynamique qui ne nous laisse pas souffler un instant dans cette succession d'actions violentes et froides. Les rondeurs et les chaleurs des teintes sont réservées aux personnages féminins qui sont d'une exceptionnelle sensualité dans ce monde de brutes. Une façon pour le dessinateur d'exprimer le contraste entre les bourreaux et les victimes. Une lecture récréative d'une très grande qualité avec beaucoup de créativité dans un genre pourtant très visité.
Je viens de terminer ces trois albums et j'ai pris un réel plaisir. Tyler Cross : immoral, cynique et beau gosse. Il reçoit des contrats de la mafia. Il est clinique comme un animal à sang froid. Il ne fait rien transpirer de ses émotions. Un professionnel. Trois albums avec des histoires assez classiques mais dans des environnements très différents qui font la force de cette série. Cavale. Pénitencier. La côte Est. La personnalité énigmatique de Tyler apporte une fraîcheur aux récits. Je me suis laissé embarquer dans ses diaboliques aventures avec entrain. Trois tomes qui peuvent se lire indépendamment. Le style semi-caricatural des personnages contribue au charme du dessin et donne un ton rétro et désuet à l'histoire. Les femmes de Brüno sont merveilleusement sexy. Une mise en page audacieuse et des couleurs sombres accentuent le côté obscur qui gravite autour de notre héros. Si vous êtes amateurs de polars, Tyler Cross est fait pour vous. Sans aucun doute.
Très très proche du culte, j'ai dévoré les 3 tomes. Atar Gull ou le destin d'un esclave modèle m'avait laissé un goût d'insatisfaction, pas Tyler Cross. C'est très noir, on tombe dans un monde de pourris où l'on suit les aventures de Tyler Cross. Indépendant, il n'oublie jamais de calculer chacun de ses actes pour, malgré tout, garder une certaine sécurité. Il connait la géopolitique des mafieux véreux comme sa poche, lui permettant presque toujours d'obtenir ce pour quoi il est destiné: le butin. On ne sait rien de lui, on cherche à déceler ce qu'il lui reste encore d'intimes. En vain. Il est le mystère des 3 histoires. Il a une petite faiblesse pour les individus injustement victimes des évènements, mais ses opposants ne le voient pas, trop aveuglés par le gain et le pouvoir. C'est cette différence qui nous nous permet de l'apprécier. Si le dessin et la colorisation équivaut à celui d'Atar Gull en termes de rendu et de qualité - que je trouve génialissime -, ma satisfaction atteint maintenant le summum grâce à un scénario terriblement bien foutu. Ou plutôt 3 scénarios. Chaque tome a son propre environnement et sa propre ambiance, sans jamais dénaturer l'ensemble. La narration est percutante, les phrases sont courtes, froides et logiques. Cette rationalité pragmatique participe à rendre une ambiance de polar bien noir. Les pensées de Tyler, traduites en narration à la troisième personne, me refont penser à la façon dont Rorschach mène son enquête dans Watchmen. Ici, elles sont d'autant plus essentielles qu'elles entraînent le lecteur à pénétrer dans les pensées des personnages et à comprendre absolument chaque action d'une scène. C'est beaucoup trop bien foutu. Super puissant. Pour les amateurs de polars et d'histoires de mafieux, foncez lire cette série en espérant que vous ne serez pas rebuté par le dessin de Bruno au style particulier (mais tellement beau!)
Je me suis rendue compte récemment que je n’avais jamais lu le troisième tome de cette série, que je possède pourtant depuis un certain temps. Ça m'a donné envie de relire les deux premiers tomes avant de lire le troisième. Cette seconde lecture n'a fait que confirmer le bien que je pense de cette série. En enchainant les trois tomes, j'ai pu apprécier le fait que chaque tome propose un cadre et une ambiance différente : j’ai particulièrement apprécié l’ambiance western du premier tome, et l’atmosphère de Miami dans le troisième. Les scénarios et les personnages ne sont pas follement originaux, mais ça n’a pas grande importance. Ce qui fait la réelle force de cette série, c’est la réalisation : la narration, le découpage, les cadrages, et bien sûr le superbe dessin de Brüno magnifié par les couleurs de Laurence Croix. Certaines planches sont magnifiques, à condition bien sûr d’apprécier le dessin de Brüno qui est très particulier et ne plait sans doute pas à tout le monde ; personnellement je suis très admirative de son travail, je me suis surprise plusieurs fois à arrêter ma lecture pour admirer certaines planches. Je trouve en plus qu’il retranscrit à merveilles les ambiances, et sur ce point je pense que le travail de Laurence Croix aux couleurs y est pour beaucoup. Je suis plus mitigée concernant la voix off, je la trouve parfois un peu trop présente ; en revanche son utilisation dans certaines scènes est très réussie (je pense notamment à la scène avec le serpent dans le premier tome qui est assez marquante). Quoiqu’il en soit c’est une série qui mérite à mes yeux les critiques élogieuses qu’elle a pu recevoir, je suis sous le charme alors même que je ne suis pas vraiment la cible privilégiée de ce genre de récits. Mais devant autant de talent il est difficile de résister.
Une fois de plus, ce qu’écrit Fabien Nury me plaît beaucoup. Cette histoire de gangster froid, taillé à la serpe (au sens propre comme au figuré) nous tient en haleine du début à la fin de chaque album. Il y a du rythme, de la violence, pas mal de sang et des dialogues froids et bruts, eux-aussi. Personnellement, j’aime beaucoup le dessin de Brüno, brutal, carré, aux aplats de couleurs vraiment top ! D’une efficacité incroyable ! Le scénario n’a rien de terriblement original, mais l’ensemble est puissant, différent des histoires de gangsters classiques. Un très bon polar noir, bien maîtrisé, avec une très bonne alchimie entre le dessin et le récit. Encore du très bon Nury/Brüno…
Une bande dessinée qui renoue avec les polars bien noirs. Un dessin des personnages (et surtout du héros) qui s'améliore dès le tome 2 afin de paraître plus crédible. Une narration froide et captivante. Tyler Cross est une réussite. Le dessin épuré et les couleurs peu nuancées n'ont pas à vous freiner. Plongez dans l'histoire et apprenez ce qu'est un véritable tueur de sang froid.
Je n'ai lu que le premier tome pour l'instant, mais je suis étonné de le trouver bien meilleur que dans mes souvenirs. Une lecture espacée dans le temps, puisque la première remonte à quelques années, mais je garde une bien meilleure impression à ma deuxième. Dans mes souvenirs, je gardais un sentiment confus sur l'ensemble de l'histoire, avec l'idée d'une histoire bateau servie par un dessin que je n'aime pas. A la relecture, je me suis rendu compte que le dessin est d'un genre particulier, qu'il faut accepter sans forcément le trouver beau. Mais il rend très bien pour le récit, ajoutant un côté froid et monolithique à Tyler, mais également en jouant sur les couleurs notamment dans les paysages. Et pour l'histoire ... Ben oui, c'est bateau. Classique du genre, mafieux dans le Texas et trafic, désert, ville perdue et famille d'enfoirés. Des classiques du genre, déjà vus et éculés .... Mais qui marchent ! C'est assez fou, mais à la relecture je me rends compte que les poncifs du genre ne sont finalement pas usés jusqu'à la moelle. Tout est classique dans la facture, mais on s'y plonge quand même et j'ai eu le petit suspense lors de ma lecture. La preuve de son efficacité, c'est qu'il est lisible d'une traite sans se rendre compte de rien. En deuxième relecture, Tyler Cross est une BD de polar efficace à défaut d'être dans l'originalité la plus totale, mais qui me plait. Et alors que ma première lecture m'avait laissé sur un sentiment mitigé, je me rends compte que finalement je suis bien enclin à chercher la suite pour me replonger dans cette ambiance et ce décor. Une petite réussite !
J’ai eu à peu près la même difficulté à entrer dans cet album que pour Atar Gull ou le destin d'un esclave modèle, la précédente collaboration du duo Nury/Brüno. La faute au dessin de Brüno, qui nécessite un temps d’adaptation (pour moi en tout cas). Puis, une fois habitué, je lui trouve des qualités (même s’il ne fait pas partie de mes préférés). Il faut dire qu’il colle plutôt bien à cette histoire finalement assez épurée. L’histoire justement. Le scénario de Nury est bon, utilisant à bon escient certains flash-back pour créer des effets de surprise. Pour ce qui est des dialogues et de la construction, on est assez proche je trouve de Tarantino, violence teintée d’humour y compris d’ailleurs. Alors, c’est sûr que Tyler Cross fait le ménage autour de lui, et qu’il ne fait pas bon se trouver au travers de son chemin. Voire même sur le bord… et qu’il vise bien (et que son chargeur est bien rempli...) ! Enfin bon, les quelques invraisemblances sont habillement escamotées par un rythme haletant, et nous suivons – en essayant de les précéder en imagination – les péripéties menant Tyler à traverser le Rio Bravo. Une bonne histoire de gangsters, avec un personnage principal aussi froid que Chéri, son éphémère compagnon de cellule de crotale. A découvrir. Et à suivre, puisque les deux auteurs annoncent une suite (même si cet album se suffit à lui-même et pourrait très bien rester un one shot). ****************************************************************************** Bon, ben voilà, la "suite" est sortie. Encore que, de suite il n'y en a pas vraiment, puisque chaque album se lit tout à fait indépendamment de l'autre. On y retrouve donc le dessin de Brüno, qui n'est toujours pas ce que je préfère, mais auquel je vais finir par m'habituer. En tout cas il colle bien au parti pris de Nury, c'est à dire de "raconter" une histoire sans fioriture, avec des coups de poings scénaristiques, et une voix off omniprésente. C'est toujours violent, froid, visant l'épure au niveau des émotions et de la personnalité des personnages (Tyler y compris). Simplicité aussi dans les thèmes abordés: rien que du classique. Au point qu'on pourrait croire que Nury souhaite faire le tour de tous les clichés du polar noir, dans une sorte d'anthologie rendue vivante par l'implacable Tyler Cross. Cet album est sans doute mieux réussi que le premier. Je ne change pas ma note, mais si vous ne devez en lire qu'un, choisissez cet album, dense, prenant (le découpage, très haché et cinématographique est vraiment bien fait). Pour amateur d'action, un très bon "album de genre"... Note réelle 3,5/5 (3 pour le premier, 4 pour le second)... ************************** Les auteurs continuent sur la même lancée avec ce troisième tome, Miami, en jouant encore la carte de l'album de genre, avec un dessin épuré, des cadrages et un Montage très cinématographique. Et des dialogues eux-aussi minimalistes, à la fois brutaux et teintés d'humour noir. L'album se laisse lire rapidement, il n'y a pas trop de temps morts, ni de circonvolutions au niveau du scénario: comme Tyler, on va à l'essentiel. Si j'avais préféré le tome précédent, celui-ci ne dépare pas par rapport aux autres (note réelle 3,5/5). Je profite de cette mise à jour pour monter aux quatre étoiles. Cette série sans prétention n'est pas un chef d'œuvre, mais elle est un très bon divertissement, jouant sur les clichés, les codes du polar, et dynamisant les classiques par un traitement tarentinesque.
Tome 1 : Black Rock "Tyler Cross" n’était pas passé inaperçu lors de sa publication, et on comprend pourquoi à sa lecture. Ce n’est pas tant le thème qui est original (l’histoire d’un braqueur égaré dans le Far-West des années 50) mais la façon dont l’histoire a été traitée. Signé de Fabien Nury, le scénario est excellent et pourrait parfaitement être adapté à l’écran par un Tarantino, qui ne renierait pas l’humour caustique des dialogues et de la narration. Un scénario qui claque et envoie le bois, en parfaite synergie avec l’ensemble graphique. Cadrage cinématographique de haut vol, dessin rétro-futuriste sans fioritures, à-plats de couleurs rutilantes, contrastes pertinents. Simplicité, fluidité, efficacité. Les personnages quant à eux ont des personnalités bien identifiées. Tout concourt à faire de ce polar-western un succès qui ne s’est d’ailleurs pas démenti à sa sortie. -------- Tome 2 : Angola Après un premier tome impeccable, c’est peu dire que cette suite était attendue avec impatience. Une fois encore, les auteurs utilisent les codes du film noir dans un scénario acéré comme une lame, sans temps morts. Certes, on a l’impression d’avoir vu ça mille fois au cinéma, mais il y a quelques arguments… à commencer par Tyler Cross lui-même, ce héros charismatique et ténébreux à qui il ne vaut mieux pas s’aviser d’en chercher, des crosses… Fabien Nury prouve ainsi que le recours aux clichés n’est pas incompatible avec la qualité du scénario, néanmoins un peu moins prenant que pour le premier épisode. Mais ce qui retient surtout l’attention est une fois encore le graphisme unique et innovateur de Brüno, agrémenté d’un jeu d’ombres et de couleurs en a-plats magnifiques dans lequel harmonie et simplicité fusionnent à un point que c’en est jubilatoire. Une telle stylisation est assez inhabituelle pour ce type d’histoire, qui généralement est plus associée à un dessin d’un réalisme académique. Le tout, porté par un cadrage cinéma très punchy, a vraiment de la gueule ! La violence de certaines scènes est tenue à distance par l’esthétique propre à Brüno, un peu à la manière d’un Tarantino, aussi trash mais avec un humour moins marqué. A cet égard, je n’imaginais pas qu’une insignifiante petite cuillère pouvait constituer une arme aussi redoutable. Ce qui m’amène à la conclusion de cette chronique en forme de conseil : attention les yeux ! -------- Tome 3 : Miami Cette nouvelle histoire du mercenaire au menton en crosse de révolver commence très fort, avec l’assassinat sordide d’une prostituée, mais avec une bonne dose d’humour noir, histoire de mettre dans l’ambiance. Un début en béton, pourrait-on dire, ce qui paraît la moindre des choses pour une intrigue qui se déroule dans le milieu de l’immobilier de Miami, une ville où visiblement « le crime paye »… Le reste du récit est axé sur un personnage féminin, Shirley Axelrod, jeune et jolie assistante de direction d’un promoteur mafieux. Présentée dans un premier temps comme une fille fragile et soumise aux hommes qui l’entourent, celle-ci va se découvrir une âme d’héroïne après avoir échappé par son seul instinct de survie à une mort quasi-certaine, juste parce qu’elle en sait trop. Un beau personnage de femme que Quentin Tarantino n’aurait pas renié (on pense avant tout à Jackie Brown). Au final, l’intrigue se révélera beaucoup plus classique que ne laissait espérer l’introduction, voire un brin complexe, avec profusion de personnages peu fréquentables dont la seule préoccupation est d’empocher le pactole, peu importe les moyens utilisés. Heureusement, pour compenser la baisse de punch scénaristique de Fabien Nury, qui clairement laisse le lecteur sur sa faim, il y a le dessin de Brüno, qui lui n’en manque pas, tant s’en faut. Son trait élancé et épuré, hyper visuel, très bien calibré pour accueillir des à-plats de couleurs vives et vintage, comporte tout ce qu’il faut de cinématographique sur le plan du cadrage pour immerger facilement le lecteur dans l’histoire. Il a vraiment de la gueule, son dessin, au gars Brüno ! Et c’est en grande partie par ce style si reconnaissable, si puissant dans ce minimalisme parfaitement dosé, qu’il a imposé le personnage charismatique de Tyler Cross. C’est donc avec plaisir que l’on découvre ce nouvel épisode, malgré les quelques réserves exprimées quant au scénario, celui-ci s’avérant assez peu marquant – contrairement à certaines scènes qui produisent leur petit effet - et in fine recourant de façon un peu trop appuyée aux clichés des films de gangsters des années cinquante. Comme avec « Blackrock », l’excellent tome inaugural, on aimerait juste que chaque épisode soit à la hauteur de ce héros ténébreux.
Tome 1: Black Rock Avec Atar Gull ou le destin d'un esclave modèle, le duo Nury et Brüno nous avait déjà livré un album remarquable. Encore une fois, leur nouvelle collaboration débouche sur une histoire qui ne restera pas inaperçue pour cette rentrée. En rendant hommage au cinéma américain des années 50 - je pense en particulier à l'ambiance de "Traquenard" de Nicholas Ray (1958 ) ou encore de celle d'"Un homme est passé" de John Sturges (1954), références d'ailleurs rappelées dans la très belle édition en noir et blanc, limitée à 1 200 exemplaires, publiée chez Dargaud. L'ensemble des canons du polar américain est présent dans cet album : le gangster, la belle, la ville aux mains d'une famille, une vengeance qui se dessine et des tueries en série que ne renieraient certainement pas un certain Quentin Tarantino. Cet album est simplement jubilatoire. Le scénario de Fabien Nury, même s'il reste très éloigné de son chef d'oeuvre Il était une fois en France, est de très bonne qualité. Le tout servi sur un dessin très élégant de Brüno, qui prend toute son ampleur dans l'édition en noir et blanc proposé par Dargaud. Un scénario puissant, un dessin superbe, bref un album très réussi et qui marquera sans doute cette rentrée. En outre, la voix off, style Le Tueur vient renforcer l'aspect romanesque de l'aventure. C'est certes un scénario classique, assez loin de ce que nous avait proposé Brüno avec son irrévérencieux et très déjanté Lorna, paru en mai 2012. A noter que deux versions sont proposées ; une, mise superbement en couleur par Laurence Croix; l'autre, plus sobre, en noir et blanc, comme les éditions Dargaud l'avaient fait avec "Atar Gull". Pour ma part, je n'ai pu résister à l'achat des deux versions. Un second one shot est d’ores et déjà prévu, qui, aux dires des auteurs, pourrait se situer chronologiquement avant le présent opus, album que j'achèterai évidemment les yeux fermés. Tome 3 : Miami Troisième aventure de "Tyler Cross", et troisième réussite pour le duo Nury-Brüno. Ayant pour décors Miami, cet opus est truffé de références cinématographiques et littéraires comme le souligne sur un ton très humoristique, Fabien Nury, dans le dossier réservé à l'édition noir et blanc de Canal bd. Cette aventure reprend l'ensemble des canons du genre, avec des traitres, des truands hauts en couleurs, des fusillades et des jolies filles. L'incipit, par ailleurs, m'a furieusement fait songer à l'épisode de la série Columbo, " Une ville fatale"(1971) où le pilier d'un immeuble en construction servait de tombeau. S'il fallait pinailler, je pourrai dire que certaines ellipses m'ont obligé de revenir parfois en arrière pour suivre l'histoire, que trop de gros plans coupent les visages, mais c'est juste pour relever un éventuel défaut. Depuis le lancement de cette série, je n'arrive pas à me départager entre l'achat de la version noir et blanc et celle en couleur, les deux versions ayant leur intérêt. J'ai donc opté pour les deux versions pour chaque volume. D'ailleurs, Brüno est un des dessinateurs dont j'achète systématiquement la version n&b, lorsqu'elle est disponible (comme Commando colonial ou encore Atar Gull). Il faut néanmoins souligner le travail de Laurence Croix qui, au niveau des couleurs, réalise un travail remarquable, j'en arrive même à découvrir une nouvelle histoire avec la version couleur, après avoir découvert cette aventure en n&b. Cet opus est digne des meilleurs polars des années 50, et le scénario se place, à mon avis au dessus du tome 1, et au niveau d'"Angola", le tome 2, qui avait placé la barre très haut. J'attendais ce troisième opus avec impatience, je n'ai pas été déçu.
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