Villain, l'homme qui tua Jaurès
Une bande dessinée retrace la biographie très mal connue de l’assassin de Jean Jaurès.
1900 - 1913 : Du début du XXe siècle aux prémices de la première guerre mondiale 1914 - 1918 : La Première Guerre Mondiale Biographies Les petits éditeurs indépendants
Villain, l'homme qui tua Jaurès. Combien d’entre nous connaissent Raoul Villain? Une personne sur cent, sur mille? Quand bien même il y en aurait moins, ce ne serait pas si grave. Illustre inconnu, peut-être doit-il le rester, tant son manque de charisme, de personnalité et bien plus encore son trop plein d’inaptitude à quelqu’emploi que ce soit le rendent inintéressant. Oui, mais voilà, il a tué Jaurès. Faut-il pour autant s’attarder sur cet insignifiant personnage? S’il est le - même médiocre - représentant d’un courant de pensée dans ce turbulent début de vingtième siècle, probablement. Délaissé dès son plus jeune âge par une mère qui a tenté de le tuer et par un père plus avide de temps passé au bordel que d’éducation, Raoul Villain poursuit une existence marginale, rejeté par les femmes et raillé dans tous les milieux qu’il côtoie (les jésuites, l’armée). Ses premières expériences professionnelles sont des échecs. Il ne trouve de repos que dans son intérêt pour l’art, son nationalisme et surtout, sa dévotion, pleurant à chacun de ses passages devant la statue de Jeanne d’Arc...
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Date de parution | 29 Septembre 2011 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
La biographie de Raoul Villain, l'homme qui tua Jean Jaurès en 1914. Les auteurs insistent sur l'aspect lunaire et ultra catholique du personnage. Cette folie, il la répercute dans leur narration, en particulier leur longue introduction narrée par un ange qui débite des envolées lyriques pas toujours très compréhensibles. On découvre ainsi un enfant puis un homme décalé, ne trouvant jamais sa place dans le monde, persuadé d'être le défenseur élu de la foi chrétienne, de la tradition, des arts et de la patrie française mais en réalité minable dans tout ce qu'il entreprend. La BD permet de découvrir le parcours de cet homme peu attachant, dont on ne peut que regretter qu'il ait eu un tel impact sur l'histoire de France par son acte déboussolé envers Jean Jaurès. On découvre aussi son procès après la première guerre mondiale et son verdict aberrant mais sans qu'aucune explication n'y soit donné, puisque a priori personne n'en a réellement même de nos jours hormis peut-être un nationalisme aveugle. La biographie d'un con, racontée de manière relativement originale mais malgré tout pas très passionnante.
Tiens, je me demandais justement l'autre jour, en passant devant le restaurant où Jaurès a été assassiné, quelles étaient les circonstances, qui était l'assassin... Cet album vient donc répondre ma question, et de façon assez péremptoire : l'homme, parmi les plus illustres de son époque, a été tué par l'un des plus piteux. Illuminé par son éducation religieuse, peu instruit, hélas, par ses voyages dans le sud de l'Europe, Raoul Villain est un rustre, un bigot de la pire espèce. Je ne vois pas cet album comme une élégie, mais bel et bien comme un portrait, à peu près honnête, de celui qui a peut-être bien privé la France de l'un de ses meilleurs éléments, alors qu'elle s'apprêtait à basculer dans la tourmente. Un homme qui mérite donc le mépris. Pour illustrer l'histoire écrite par Frédéric Chef, c'est l'ultra-efficace Daniel Casanave, avec son trait noir et blanc qui ne s'embarrasse pas de contingences costumières et architecturales mais se révèle encore une fois très à l'aise. Un moment de lecture instructif.
Ce récit se consacre sur la vie d’un homme qui va commettre un crime sur une des figures les plus marquantes de l’histoire de la République française à savoir Jean Jaurès et ceci à la veille de la Première Guerre Mondiale. Villain est un nom qui est tombé dans l’oubli et c’est tant mieux car il ne méritait franchement aucune considération. Les auteurs semblent raviver de mauvais souvenirs en le mettant en lumière comme pour expliquer son acte. Il sera assez peu question de Jaurès. Pour autant, il n’y aura pas de parti pris pour l’assassin qui a pourtant été acquitté en 1919 lors de son procès par une justice résolument nationaliste et partisane. On se rend compte qu’il s’agit encore une fois d’un raté, d’un illuminé qui se croit investi par une foi particulière à l’image de Jeanne d’Arc et qui visiblement va être encouragé par les nationalistes épris de haine. Bref, cet ouvrage tente aussi d’expliquer comment celui-ci a pu en arriver à assassiner le leader socialiste à la veille de la Première Guerre Mondiale. La ville de Reims jouera d'ailleurs un rôle assez particulier dans cette tragédie. J’espère que cela ne donnera pas d’autres idées à des auteurs souhaitant alors raconter la vie de celui qui a tué John Lennon ou encore Martin Luther King car c’est le genre d’hommage ou de rétrospective dont au fond je me passerais bien. Pour le reste, on peut dire que cela a un intérêt historique manifeste et c’est bien cet aspect-là que je vais retenir.
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