La Splendeur du Pingouin (Penguin : Pain & Prejudice)

Note: 3.75/5
(3.75/5 pour 4 avis)

Comment le jeune Oswald Cobblepot est-il passé du statut d'enfant bien trop chéri par sa mère à celui de criminel le plus redouté de Gotham ? Aujourd'hui, l'empire du Pingouin vacille sous les derniers coups d'éclats du Chevalier Noir, mais autre chose semble occuper l'esprit d'Oswald.


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Comment le jeune Oswald Cobblepot est-il passé du statut d'enfant bien trop chéri par sa mère à celui de criminel le plus redouté de Gotham ? Aujourd'hui, l'empire du Pingouin vacille sous les derniers coups d'éclats du Chevalier Noir, mais autre chose semble occuper l'esprit d'Oswald. Une rencontre amoureuse, chose totalement inattendue pour cet homme que la Nature a plongé dès l'enfance dans une solitude absolue. Quelque chose qui rappellera au baron du crime les humiliations endurées par le petit Oswald. Cette sérénité soudaine saura-t-elle guérir l'âme noircie du redoutable Pingouin ? C'est ce dont Batman devra s'assurer.

Scénario
Dessin
Couleurs
Traduction
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution 05 Juillet 2013
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série La Splendeur du Pingouin © Urban Comics 2013
Les notes
Note: 3.75/5
(3.75/5 pour 4 avis)
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15/09/2013 | gruizzli
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Par Présence
Note: 4/5
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Un criminel laid et crédible - Ce tome regroupe les 5 épisodes de la minisérie parus en 2011/2012, écrits par Gregg Hurwitz et illustré par Szymon Kudranski, ainsi que l'épisode Joker's asylum : Penguin écrit par Jason Aaron, et illustré par Jason Pearson (2008). Pain and prejudice - À la naissance, Oswald Cobblepot avait déjà un appendice nasal hors du commun, à tel point que son père découvrant son visage l'a laissé choir par terre. de nos jours, il est connu sous le sobriquet de Pingouin (Penguin). Il dirige un restaurant Iceberg Lounge, ainsi que des opérations criminelles. À ce moment de son existence, il est plus particulièrement intéressé par l'acquisition frauduleuse d'un énorme rubis monté en pendentif, puis d'une paire de boucles d'oreilles assorties. Cet intérêt est lié à la situation d'Esther Cobblepot (sa mère) et au fait qu'il souhaite lui faire plaisir. Il se remémore les souvenirs les plus marquants de son enfance, sa relation avec sa mère, l'ostracisation imposée par ses camarades, la relation entre son père et sa mère. Lors d'une de ses visites régulières au zoo, il aide Cassandra, une jeune aveugle, à se débarrasser de jeunes garçons tournant en dérision son infirmité. C'est le début d'une belle amitié (et plus si affinités). Premier avertissement : prévoyez une source lumineuse puissante pour lire cette bande dessinée. Szymon Kudranski s'est fait connaître en dessinant les aventures du nouveau Spawn (Jim Dawning) à partir de New beginnings 1. Il réalise ses illustrations à l'infographie. Il aime beaucoup le noir, et son coloriste (John Kalisz) réalise des camaïeux également assez sombres. le style de Kudranski peut être un peu énervant de temps à autre car il affectionne particulièrement les personnages sur fond totalement noir. Malgré tout ses compositions de page permettent toujours au lecteur de savoir où se déroule la scène et chaque décor est spécifique avec des particularités propres. Pour ces décors, il a recours à l'infographie de différentes manières : soit pour insérer une photographie retouchée en arrière plan, soit pour inclure un motif géométrique sur un sol ou un mur, soit pour rendre flou l'arrière plan comme si le réglage était prévu uniquement pour le premier plan. Kudranski n'est pas un adepte du photoréalisme à tout prix, il compose chaque case pour y mettre certains éléments réalistes, mais sans risque de surcharge visuelle pour le lecteur. Par contre, le recours à des teintes sombres donne l'impression au lecteur de devoir lutter pour distinguer les formes dans certaines cases. Au final, Kudranski donne une apparence crédible à chaque personnage, optant pour les rendre tous réalistes, en minimisant tous les éléments propres aux superhéros. Les combats sont brutaux et les gadgets technologiques sont à la fois inventifs, tout en restant assez maîtrisés pour s'inscrire dans une réalité pas trop éloignée de celle du lecteur, et pas trop infantile. Deuxième avertissement, Hurwitz dépeint le Pingouin comme un vrai criminel endurci (et un peu troublé mentalement) qui dirige ses opérations sans entraves morales. Il expose les fondamentaux du personnage pour un lectorat plutôt adulte. Il suffit de savoir par exemple que les relations entre Oswald et maman Cobblepot ne sont pas très saines. Sans tomber dans l'inceste, Hurwitz indique sans montrer qu'Oswald n'a pas très bien digéré son Œdipe. Il développe également le fait qu'Oswald était la risée de ses camarades et leur souffre-douleur du fait de son apparence particulière. Hurwitz sait raconter cet aspect sans tomber dans les clichés inhérents à un enfant qui se fait maltraiter par ses camarades. Il montre les 2 aspects d'Oswald Cobblepot : le parfait gentleman, et l'homme d'affaires cruel qui a un don inné pour faire souffrir ceux qui sont sur son chemin. Ce dernier point donne lieu à des scènes éprouvantes dans lesquelles Cobblepot explique à la personne en face de lui comment il s'est remboursé de l'affront qu'il a subi, comment tout ce qui était cher à la personne a servi à payer. Hurwitz insère également quelques rares pointes d'humour noir, et quelques dialogues sarcastiques (une popstar qui fait le nécessaire pour que "plus jamais d'autres oreilles ne souffrent comme les siennes"). D'un autre coté, Hurwitz sacrifie à quelques codes propres à ce genre de récit. La minimisation des aspects superhéros (malgré 2 apparitions de Batman) lui permet de renforcer les aspects les plus sinistres et dérangés de la personnalité d'Oswald Cobblepot, sans que jamais sa silhouette ou ses parapluies ne lui fassent perdre de crédibilité, ne le renvoient dans le rôle du supercriminel coloré, aux gadgets idiots. de l'autre, cela signifie que ce récit devient plus un polar dans lequel quelques clichés deviennent inévitables, tels une police à l'inefficacité catastrophique, ou des meurtres à gogo sans que les criminels ne soient inquiétés. - Joker's asylum : Penguin (également réédité dans Joker's asylum) - Afin d'augmenter le nombre de pages et d'arrondir le prix, DC Comics a rajouté une histoire de tonton Joker qui explique que les filles se moquaient d'Oswald au lycée et qu'il ne fait pas bon froisser ou irriter Oswald maintenant qu'il est un adulte capable de se défendre et de rendre les coups vicieusement et au centuple. Il s'agit en fait d'exactement la même trame que celle d'Hurwitz (moins la figure de la mère). Jason Aaron a écrit un scénario ramassé et rapide autour d'une histoire où le caractère dérangé du Pingouin transparaît pleinement. Les illustrations de Jason Pearson sont incroyables d'expressivité et de moquerie, avec une exagération à la Kyle Baker irrésistible. Une histoire rapide pétrie d'humour noir et de méchanceté. Pour l'anecdote, il est amusant de voir que DC Comics a réuni dans un même recueil la minisérie de 2011 (post- Flashpoint), et une histoire d'avant ce point de rupture dans la continuité de DC Comics.

15/06/2024 (modifier)
Par Gaston
Note: 4/5
L'avatar du posteur Gaston

3.5 Cet album regroupe une minisérie sur le pingouin ainsi que deux histoires courtes sur lui. J'ai bien aimé l'histoire principale. Il y a plusieurs clichés (le pingouin a eu une enfance malheureuse, il sort avec une aveugle car elle ne voit pas à quel point il est laid), mais ils sont bien utilisés. Le point fort est comment le scénario montre la psychologie du pingouin qui est un vrai psychopathe lorsqu'on l'insulte ! J'ai eu un petit problème avec le dessin que je trouvais un peu illisible au début, mais je me suis vite habitué à ce style. La deuxième histoire présente le pingouin. Elle dure deux pages et c'est sans grand intérêt. La troisième et dernière histoire est bonne. Encore une fois, les auteurs exploitent bien la psychologie du pingouin et en une vingtaine de pages ils réussissent à créer un récit mémorable.

15/06/2014 (modifier)
Par Jetjet
Note: 3/5 Coups de coeur expiré
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Par sa collection DC Nemesis, Urban a offert une belle opportunité aux amateurs des DC Comics d’en savoir un peu plus sur les êtres malfaisants peuplant les villes de Metropolis et surtout de Gotham City. Ce titre permet ainsi aux amateurs d’en savoir un peu plus sur l’un des méchants les plus populaires mais également un des plus méconnus. Le récit ironiquement retitré en français sous le nom de « La splendeur du pingouin » s’inspire grandement de la représentation qu’en avait fait l’époque Tim Burton pour son magnifique Batman Returns mais pas uniquement. On y retrouve les origines d’un être méprisé par les siens et les difficultés à se faire accepter comme tel enfant avec ses difformités par une société cruelle qui repousse et se moque des différences d’autrui. Le Pingouin, né petit, obèse, laid et avec un nez rappelant l’animal qui lui sert de sobriquet, va donc devenir un personnage trouble bien plus craint par ses tiers que respecté en tant que tel. Son rayon d’action passe par un réseau souterrain, de magouilles et de trafics en tous genres, d’influence, d’esclaves et de contrebande. Il est à la fois un personnage clé de la bourgeoisie de Gotham comme un de ses plus perfides dangers. La démonstration de sa cruauté sans limites s’effectue par un petit jeu rodé inaliénable : convoquer le sujet qui aurait agacé Mr. Cobblepot dans son bureau et lui annoncer de façon continue et sur un ton monotone les évènements tragiques arrivés en temps réel (et commandités par Le Pingouin) à son entourage pour mieux le détruire psychologiquement. Par ailleurs son obstination à combler ses proches par des bijoux dérobés lors d’assauts très violents achèvent de faire du Pingouin un personnage aussi dangereux voire davantage que son grand collègue le Joker dont on aperçoit deux apparitions furtives et muettes laissant supposer que ce dernier est également à la botte de l’homme-oiseau. L’ambiance est donc glaçante et le lecteur se sent rapidement mal à l’aise, tantôt touché par les flashbacks de l’enfance d’Oswald et les soin qu’il prodigue à sa mère ou à sa compagne (nous y reviendrons) que par les excès de violence outranciers et indirects dictés par sa colère. Le Pingouin cultive donc la peur paradoxalement à son allure désuète et inoffensive à l’exception notable d’un seul autre personnage emblématique de Gotham : le Batman ici peu présent (la véritable vedette ce n’est pas lui) mais indispensable à une enquête somme toute assez classique au final. L’attachement du Pingouin à une jeune fille aveugle et sincèrement amoureuse de lui va-t-il l’emmener à sa propre perte ? Je n’en dirais pas plus mais ce récit malmené par l’ambiance volontairement glauque et très sombre de Kudransky s’accorde aussi bien que la splendide couverture sombre de ce recueil. Dommage que le découpage soit parfois si confus en espérant qu’une seconde lecture lèvera ces légers soucis de continuité. Le duo d’auteurs est d’ailleurs spécialisé dans les comics à tendance « supervilain » pour avoir représenté d’autres personnages troubles chez le Punisher ou Spawn. Puisqu’il s’agit de recueil on a également droit à une autre histoire bien plus courte d’une dizaine de pages sur la situation amoureuse complexe du Pingouin. Elle n’est absolument pas dénuée d’intérêt et ferme l’ouvrage de façon réellement satisfaisante pour peu que l’on s’intéresse à un personnage que l’on croit connaître sur le bout des doigts mais dont on ignore véritablement les griefs. Le procédé n’est pas nouveau et ne le sera pas (l’ensemble m’a rappelé curieusement la genèse de Moloch dans Before Watchmen Compagnon) mais il peut apporter au novice comme à l’amateur confirmé de l’univers Batman un complément relativement pertinent sans être indispensable. La splendeur du pingouin n’est donc pas un récit indispensable ni inoubliable mais il risque de hanter au moins votre prochaine nuit pour toute la noirceur et le pessimisme qu’il dégage.

14/05/2014 (modifier)
Par gruizzli
Note: 4/5
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Le Pingouin, c'est un méchant bien particulier de l'univers de Gotham, puisqu'il ne s'agit pas d'un personnage fou, nullement enfermé à l'asile d'Arkham, mais d'un homme d'affaire corrompu, verreux, trafiquant tout ce qui peut se faire, tirant les ficelles dans l'ombre. Un vrai Al Capone de Gotham, petit, obèse, moche, méchant et hargneux, rancunier et surtout riche, maitre de la ville, au moins des affaires crapuleuses juteuses. Le principe d'un spin-off sur le Pingouin m'intéressait beaucoup, le fait est qu'il n'est pas le méchant le plus mis en valeur dans l'univers du Chevalier Noir, alors même qu'il est très charismatique aussi (pas autant que le Joker -chose je pense impossible-, que Dent ou Poison Ivy, certes, mais je dirais quatrième) et présente une facette plus réaliste, celle du truand-homme d'affaire à la Al Capone (ils ont d'ailleurs plusieurs points communs). Passionné d'oiseaux et porteur de parapluie, c'est un personnage curieux, perclus de défaut et qui ne semble avoir qu'un mauvais côté. Cet ouvrage nous ouvre une autre possibilité en présentant le Pingouin sous un meilleur jour, examinant sa vie antérieure, ses motivations et ses pulsions. J'ai adhéré au concept, car après tout, il faut bien avouer qu'un héros se défini vraiment par ses méchants (ce qui fait que Batman reste pour moi le meilleur), et sa grandeur d'âme se mesure à la noirceur de ses opposants. Le Pingouin c'est aussi apporter de l'épaisseur à un méchant qu'on trouve souvent comme second rôle d'autres (je pense à ses apparitions dans Un long Halloween ou Joker par exemple). Bref, le principe m'a plu. Ensuite, le livre ne compile pas que une, mais bien deux histoires du Pingouin. Deux histoires qui permettent de mieux appréhender le personnage simple mais intéressant du Pingouin. La première (et en fait la principale), c'est une triple histoire : l'histoire du Pingouin enfant, étouffé entre une mère trop aimante, une famille qui le rejette, l'humiliation constante, un physique ingrat et une passion pour les oiseaux, qui vont le pousser à vouloir se venger de l'ensemble de la société et rejeter en bloc ses composants. Et surtout, à effacer les sourires de tous les personnages vivants qu'il croise (sauf celui de Batman). Ce côté "naissance du personnage" se couple avec ses relations familiales, notamment avec sa mère (je vous laisse découvrir comment). S'ajoute dessus l'histoire des activités du Pingouin, toute son organisation, ses combines et ses manières d'agir, bref, tout le côté gangster du personnage. Enfin s'ajoute une autre dimension, avec cette rencontre d'une jeune femme (Cassandre) dont il tombera amoureux, alors que la jeune fille est aveugle et qu'elle ne peut pas voir son visage ni savoir ses activités. Bref, tout un autre pan, mais cette fois-ci amoureux. La BD se centre cette fois-ci uniquement sur le Pingouin, Gordon et Batman ne sont que spectateurs (presque absents), et le Joker aura le droit à deux cases (très sympathiques d'ailleurs). Le propos est vraiment de comprendre ce personnage. Et c'est très intéressant ! La BD va nous présenter un personnage par tout ses côtés odieux et affreux (dès l'ouverture de la BD), mais qui va nous présenter toutes ses raisons d'agir. Et là, ce personnage, sans l'excuser, nous allons le comprendre. Comprendre comment un homme peut en arriver là. Et plus d'une fois nous serions presque tenté de le plaindre. Mais le récit est suffisamment bien construit pour que lorsqu'on commence à le prendre en pitié, quelque chose arrive alors comme pour nous dire qu'il ne le mérite pas. Bref, nous oscillons entre plusieurs points de vue sur le Pingouin, pour finir par un personnage qui semble à la fois bon et mauvais. Le deuxième récit est lui plus court et présenté par le Joker, qui nous raconte comment le Pingouin vécu une de ses histoires d'amour (le problème avec les femmes semble être récurrent au personnage). Si le récit est plus court, je l'ai trouvé aussi intéressant, surtout avec la morale développée sur la fin. Le tout est moins développé mais tout aussi intéressant. Je n'ai pas parlé du dessin, très noir dans le premier récit (avec quelques cases parfois que j'ai moins appréciées, notamment lorsque Cassandre sourit), et plus proche du cartoon dans le second (bien que le récit, un peu humoristique, soit très noir), mais dans les deux cas très beau. Les ambiances ressortent bien et apportent la dimension très sombre au comics. En résumé, j'ai trouvé ce livre très intéressant, autant sur le personnage du Pingouin qui prend de l'épaisseur que sur les relations compliqués qu'il entretient avec tout le monde (sa famille, ses amours, Batman aussi d'ailleurs). Le Pingouin gagne une nouvelle place dans les criminels de Gotham, n'étant pas seulement un fou ou une création improbable, il est un criminel de grande envergure qui pourrait très bien être née dans notre monde. Et, s'il devient plus humain, il n'en reste pas moins un bandit. La BD n'excuse aucun de ses crimes, et le personnage devient plus ambivalent comme cela. J'ai beaucoup aimé. Le récit apporte un bon compléments au Batman normaux et montre encore une fois à quel point l'univers de ce héros est développé, peut-être plus du côté des méchants que du héros d'ailleurs ... Et le Pingouin rentre largement dans le top de ces méchants intéressant. Je ne peux que recommander la lecture.

15/09/2013 (modifier)