Victor Hugo, Aux frontières de l'exil
Septembre 1853; Victor Hugo est en exil sur l'Ile de Jersey. Il va enquêter sur la mort de sa fille, Léopoldine
1816 - 1871 : De la chute du Premier Empire à la Commune Iles anglo-normandes La BD au féminin Les panthéonisé-e-s Les petits éditeurs indépendants Les prix lecteurs BDTheque 2013 Poètes et poésie Romanciers et Monde littéraire Victor Hugo
Septembre 1853; Victor Hugo est en exil sur l'Ile de Jersey. Il va enquêter sur la mort de sa fille, Léopoldine Hanté par ses visions nocturnes lui intimant de faire la lumière sur la mort de sa fille, le poète se lance dans une enquête qui le mènera jusque dans les mystères du ventre de Paris Là, au péril de sa vie , il découvrira un univers peuplé d'âmes sombres, qui lui inspireront la formidable épopée humaine des "Misérables"
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Date de parution | 29 Août 2013 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Dès la première page, c'est une vraie splendeur ! la perfection du dessin emporte l'admiration ; les 2 premières pages ont une puissance évocatrice indéniable pour rappeler le souffle du Romantisme, avec le poète écrivant face aux flots chaotiques sous un ciel incertain, c'est une vision très parlante, que l'on retrouve sur la couverture d'album. J'avais pu admirer le dessin de Paturaud sur Les Passants du Clair de Lune, Succubes et Les Contes de l'Ankou, mais ici son trait confine à la pureté, j'aime beaucoup ce style graphique, il est idéal pour ce sujet ; les visages de femmes sont magnifiques, les visages célèbres bien reproduits, les décors aussi ne sont pas oubliés et sont parfaits, avec des pleine-pages. Le rendu est si beau et si bien documenté sur les costumes et les architectures que j'ai passé du temps à contempler les cases pour que rien n'échappe à mon oeil inquisiteur.. bref un véritable régal, une joie sans pareille. Cette Bd m'a grandement attiré, non seulement par son traitement graphique, mais aussi à cause de mon attachement à Victor Hugo et son oeuvre. Il y a aussi une autre raison : en effet, c'est d'autant plus troublant que je me suis rendu 3 fois sur les lieux même du drame de Villequier, j'y ai vu les tombes du cimetière, la statue d'Hugo pleurant sur la rive de la Seine, avec à ses pieds cette simple plaque et ce vers "Il faut que l'herbe pousse et que les enfants meurent, je le sais ô mon Dieu !". J'ai visité aussi le Musée Victor Hugo installé dans l'ancienne maison des Vacquerie, bien reproduite dans ces pages. Le scénario développé par les auteurs, brode une histoire peut-être un peu fantaisiste au sujet de la mort de Léopoldine et de son mari, qui ne serait pas due au mascaret ; bon, c'est un parti-pris comme un autre, et après tout on peut l'accepter. J'ignore comment est le mascaret sur la Seine, mais je peux dire que vers chez moi, sur la Garonne, à une centaine de km de l'estuaire de la Gironde, c'est parfois si violent que les surfers se laissent glisser sur la vague sur une longue distance, ça peut donc faire chavirer une barque.. Ce qui est intéressant aussi dans cet album, c'est l'investigation de Victor Hugo qui, avide de vérité, cherchant à savoir les causes de la mort de sa fille chérie, plonge dans le Paris de la misère, il y rencontre des personnages pittoresques comme Thénard (qui deviendra le sinistre Thénardier), Vidocq (qui lui inspirera Javert) et Gavroche... tout ceci marquera sa mémoire tandis que germe l'idée des Misérables. Le rendu est donc excellent de ce côté, ajouté à un peu de spiritisme et une injustice judiciaire méconnue. L'album se termine par un passionnant dossier sur Hugo et son temps, au moment des faits, le drame de Villequier, l'exil à Jersey et Guernesey, le Paris populaire sous le Second Empire, Vidocq, Haussmann, Juliette Drouet et les autres personnages réels et importants vus dans cette Bd... Une lecture dont je suis sorti ébloui et ravi.
Offrez-vous par cette lecture une vrai plongée anachronique dans le 19ème siècle ! Le traitement graphique, superbe, vous y invite ! Les décors très documentés et magnifiquement rendus, comme la colorisation légèrement sépia, s'y prêtent à merveille ! Il y a eu beaucoup de BD récentes sur des écrivains : - Stefan Zweig avec un très bon Guillaume Sorel à l'aquarelle. - Robert-Louis Stevenson avec un époustouflant René Follet aux pinceaux. - Un "Rimbaud l'indésirable" avec un trop rapide et brouillon Xavier Coste au dessin et à la couleur. - Et enfin ce " Victor Hugo, Aux frontières de l'exil" qui présente de loin le scénario le plus percutant et le mieux mené. L’extraordinaire finesse et intelligence du scénario (la scénariste est historienne) conduit par un graphisme très "authentique" impose d'emblée cette BD en tête de peloton dans ce genre biographique. Mais cette narration, contrairement aux autres ouvrages précités, reste limitée à un épisode bien défini dans la vie de l'écrivain. L'ouvrage met en scène le merveilleux poème de Victor Hugo dédié à sa fille disparue. En fin d'histoire, se trouve également la reproduction d'un courrier-pamphlet humiliant la politique Napoléon III sur la peine de mort, comme de la soumission lamentable des Anglais suite aux pressions de ce même Napoléon III. La lecture de ces courriers reproduits, jette un froid ! Qui d'autre, en une demi page, pourrait par sa seule qualité de plume et d'âme, avec une telle trempe du français, incendier et humilier toute la politique française de Napoléon III comme jamais, et par la suite, rejeter la même sauce aux Anglais. Un monument de lecture !
J'ai attendu que les éditions canalbd sortent enfin ce tirage de luxe pour me plonger dans cette aventure. Il s'agit là certainement de l'un des albums les plus intelligents et remarquables qu'il m'ait été donné de lire en cette rentrée. Explorant les failles de Victor Hugo (son désespoir après la mort de sa fille, Léopoldine, son goût des séances de spiritisme, son aversion contre l'Empire), Esther Gil nous propose un scénario finement ciselé, très éloigné d'une biographie classique. En effet, c'est une véritable énigme policière que l'on suit tout au long de ces 93 pages, énigme policière ponctuée d’événements et d'autant de personnages qui alimenteront l’œuvre de l'écrivain. On y croise en effet,Gavroche, Vidocq (qui deviendra Javert sous la plume de Victor Hugo) mais nous assistons également à la célèbre scène de fuite dans les égouts de Paris que l'on retrouvera dans Les Misérables mais aussi en toile de fond, nous découvrons l'histoire de John Charles Tapner, dont s'inspirera Victor Hugo pour son pamphlet "le dernier jour d'un condamné à mort". Et l'auteur ose même une explication assez personnelle du port de la barbe par le Poète. Cet album s'inscrit dans la droite ligne du combat de Victor Hugo contre Napoléon III, avec un empereur plus vrai que nature sous les traits de Laurent Paturaud. Car la force de cet album réside sans doute dans les magnifiques planches de Laurent Paturaud, aussi à l'aise pour nous décrire la cour de l'Empereur, que les bas fonds de Paris.Mais il excelle dans les personnages, surtout les personnages féminins, qui sont de toutes beautés sous ses pinceaux. Il suffit pour s'en convaincre de vous plonger dans la cahier d'esquisses, qui est presque trop court! Pour les amateurs, je vous conseille les éditions canalbd qui proposent un dossier historique (en plus des esquisses) reprenant les personnages et événements présents dans cet album. Bien sûr, vous ne pouvez refermer ce livre sans découvrir ce poème que tout les écoliers ont appris, sous un autre angle: "Demain, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne, Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m'attends ...."
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