Alisik
- Je m'appelle Alisik. - Je sais, c'est indiqué sur ta tombe. - Est-ce que je suis une sorte de vampire ? - Parce que nous dormons dans un cercueil et disparaissons au lever du soleil ? Mon Dieu, non. Ah ! Ah ! Ah ! Tu es drôle, ma petite ! - Alors, que sommes nous ?
Auteurs allemands Fantômes Néo Gothique
Alisik se réveille une nuit dans un cimetière. Un peu effrayée, elle décide de s'enfuir au plus vite. Mais, rapidement, elle se rend compte qu'aucun vivant ne la voit. Et pour cause, Alisik est morte. Pire, elle est coincée entre enfer et paradis, en attente du jugement de Mr. Mortis, lequel tarde à venir. En attendant, elle et ses nouveaux amis, tous dans le même cas, vont devoir sauver le cimetière de la destruction. Pour cela, elle peut compter sur l'aide de Ruben, un jeune aveugle, seul vivant capable de l'entendre, et qui ne la laisse pas indifférente...
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Date de parution | 11 Octobre 2013 |
Statut histoire | Série terminée 4 tomes parus |
Les avis
Je suis allé à reculons vers cette série en 4 tomes. La faute à un style que j'assimile immédiatement à du proto-néo-gothisme romantique à l'eau de rose pour jeunes adolescentes et à des planches embrouillées, pleines d’esbroufe et de couleurs de couchers de soleil et d'effets visuels informatiques. Je n'aimais pas le visage de poupée rose de l'héroïne et sa bouche en coeur permanente. Et je n'aimais pas non plus l’inter-calage de petits textes poétiques ou d'extraits de journal intime, d'illustrations toujours aussi pleines d’esbroufe graphique et de cette petite mascotte de lapin rose qui apparaît par-ci par-là sans rien apporter au récit. Bref, avant de l'entamer et durant les premières pages du premier tome, j'étais persuadé ne pas être du tout la cible de cette lecture et qu'elle ne pouvait plaire qu'à de jeunes filles en proie à leurs premiers émois de pré-adolescentes et trouvant trop trop beau un tel type de graphisme et trop trop romantique et triste l'histoire de ces personnages. Mais en fait, ça se lit plutôt bien. Même si l'héroïne est un peu pénible et convenue, ceux qui l'entourent sont plutôt sympas et pas inintéressants. L'intrigue est diluée du fait de l'abondance de planches vides, de textes d'ambiance et d'illustrations entre chaque chapitre, mais elle finit par tenir assez bien la route, même si on peut déplorer le côté manichéen des promoteurs immobiliers qui jouent le rôle des méchants. La fin est aussi en demi-teinte, un peu trop tout est bien qui finit bien et assez mièvre du coup. Ce n'est pas pour autant une série dont je conseillerais forcément l'achat mais elle pourrait quand même plaire à de jeunes lectrices voire même lecteurs.
Alisik est une série de type gothic girly due au talent de deux auteurs allemands et… Mais… Où ils sont partis ? Non, sérieusement ! Revenez !!! Je sais que dit comme ça, ça peut faire peur. Pourtant, après avoir lu les trois premiers tomes, et en tenant compte de l’excellent Gung Ho, lui aussi dû aux talents conjugués de deux auteurs allemands, j’en suis arrivé à me demander si l’avenir de la bande dessinée ne se trouvait pas outre-Rhin. Ces deux séries se distinguent en effet par une approche graphique que je trouve révolutionnaire tant la palette graphique y est parfaitement maîtrisée au service de l'histoire et non pour "en mettre plein la vue" (tout en en mettant quand même plein la vue). Pourtant, de prime abord, Alisik n’avait rien pour me plaire. Comme je le dit, c’est gothique, girly et plutôt destiné aux adolescentes. Mais cette série est truffée de qualités qui en font un de mes coups de cœur actuels. Tout d’abord vient le dessin. Les couvertures vous donnent le ton. On est proche de l’art-book et je pense que plus d’un lecteur passera devant elles sans se douter qu’il s’agit d’une bande dessinée. Pourtant, quand on l’ouvre, on tombe sur une présentation traditionnelle… ou presque, parce qu’il y a quand même cette peluche de lapin qui surgit par ci par là on ne sait d’où sinon de l’envie du dessinateur d’en rajouter une couche. Et il a bien raison, car lorsque ce lapin n’apparait plus, il me manque (à l’image de la coccinelle chère à Gotlib). Mais, bon, ce détail mis à part, la mise en page est traditionnelle… sauf qu’il y a ce découpage en chapitres qui s’ouvrent sur des articles de loi s’adressant aux post-mortems. Et puis des phrases venues d’ailleurs aussi, des poèmes, des sonnets, quelques lignes du journal intime de l’héroïne… Ceci mis à part, DONC, on est dans une bande dessinée classique, sauf que le dessin, très informatisé, use d’effets de flou très bien maîtrisés et judicieusement employés, d’effets de relief tout aussi bien maîtrisé mais parfois moins heureux. L’artiste n’hésite pas à nous balancer de grandes illustrations (enfin, grandes comme le format du livre… qui est petit) très girly qui rythment vraiment la lecture. Toutes ces qualités donnent aux albums un aspect assez unique, structuré et bordélique, sympathique et gothique, avec une grande richesse dans les détails tout en étant immédiat. Vient ensuite le scénario. Là, de prime abord, on se dit qu’on va avoir du classique. Une adolescente qui vient de mourir est accueillie par une poignée de sympathiques fantômes dont le cimetière, on l’apprend rapidement, risque d’être rasé pour donner naissance à un centre commercial. Sauf que, grâce au découpage réalisé, l’intrigue ne cesse de s’enrichir. On en apprend donc plus : - Sur le pourquoi de ces post-mortem et de leur présence dans ce cimetière ; - Sur le passé des différents personnages et les causes de leur mort ; - Sur Alisik, bien sûr, sur son état et ses nouvelles capacités. Ce serait déjà pas mal mais, par ailleurs, vient se greffer là-dessus : - Une histoire d’amour entre Alisik et un jeune aveugle capable d’entendre les morts ; - Une intrigue sur la cause de l’infirmité du jeune homme (due à un accident de voiture) ; - Une intrigue autour de l’entrepreneur désireux de construire son centre commercial. Et au milieu coule une rivière… celle de la mémoire d’Alisik, effacée par sa mort et qui lui revient petit à petit (il faudra attendre le troisième tome pour qu'elle la retrouve). C’est riche, ça part dans beaucoup de directions et il est finalement difficile de déterminer quel est l’élément central du récit car même Alisik devient à l’occasion le simple témoin de chapitres mettant en scène l’un ou l’autre personnage, par ailleurs secondaire. C’est original, c’est différent. Pourtant, cela demeure facile à lire et ne donne pas du tout l'impression d'être expérimental tant tous les aspect sont maîtrisés. C’est Alisik et c’est vachement bien !!! (Et je n'en reviens pas d'être toujours le seul à avoir posté mon avis sur cette excellente série).
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