Rampokan

Note: 3.25/5
(3.25/5 pour 4 avis)

1946. Les Indes Néerlandaises rejettent la tutelle des Pays-Bas qui envoient l'armée pour mater la rébellion. Un jeune soldat natif de l'archipel essaie de retrouver le paradis colonial qu'il a connu durant son enfance.


1946 - 1960 : L'Après-Guerre et le début de la Guerre Froide Aire Libre Asie du sud-est Auteurs néérlandais Le Colonialisme

En 1946, après avoir subi l'occupation japonaise, les habitants des Indes Néerlandaises refusent de retourner dans le giron colonial des Pays-Bas. Des groupes armés s'en prennent aux représentants du pouvoir blanc. La métropole envoie des troupes pour reprendre la main dans l'archipel indonésien. Une guerre brutale éclate, avec son cortège de brutalités et d'exactions. Parmi les soldats, Johan Knevel, jeune colon qui a passé son enfance en Indonésie, mais en a été écarté durant la Seconde Guerre mondiale, essaie de retrouver les traces de son paradis perdu…

Scénario
Dessin
Couleurs
Traduction
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution 01 Avril 2003
Statut histoire Série terminée (Réédité en un album intégrale chez Dupuis) 2 tomes parus

Couverture de la série Rampokan © Dupuis 2003
Les notes
Note: 3.25/5
(3.25/5 pour 4 avis)
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22/10/2013 | Eric2Vzoul
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Par Yann135
Note: 2/5
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Très partagé sur cette série. Le dessin tout d’abord. Je pensais que j’allais accrocher mais en fait cela m’a ennuyé rapidement au point d’être agacé. Clairement nous sommes sur de la ligne claire. Ce n’est pas rédhibitoire mais ce côté ocre blanc que Peter Van Dongen alterne d’une case à l’autre, c’est lassant. Si vous rajoutez une histoire alambiquée sur la décolonisation de l’Indonésie jusqu’à son indépendance, le tableau historique dépeint n’est pas des plus captivants. C’est confus. Nous sommes plutôt sur un enchevêtrement de planches et c’est aux lecteurs de se débrouiller pour y trouver du lien entre elles. Ok ok ok on voyage mais ce n’est pas suffisant pour que je puisse apprécier le récit. Je ne peux pas mettre 1 étoile. Il y a du boulot sur cette BD. Peter Van Dongen a travaillé presque quatorze ans sur celle-ci. Il s’est documenté et il a été à la pêche aux informations pour rendre son histoire réaliste. Il faut saluer le travail effectué. Je n’apprécie pas et je ne ressens aucune émotion mais cela ne veut pas dire que cette série ne trouvera pas un public plus compréhensif et moins exigeant que moi. Tous les goûts sont dans la nature.

29/12/2020 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
L'avatar du posteur Ro

Initialement publié en France en deux tomes chez Vertige Graphic, Rampokan vient d'être réédité en album intégrale dans la collection Aire Libre de chez Dupuis. Outre le nouveau format, cette réédition a surtout la particularité d'offrir une colorisation complète à cette bande dessinée qui n'était juste là parue qu'en bichromie sépia. Et quand on voit la qualité de cette colorisation, on ne peut que regretter que la série ait pu être publiée sans elle à l'époque. Ce sont des couleurs élégantes et harmonieuses qui ajoutent une réelle profondeur à l'ambiance exotique de l'Indonésie des années 40 qu'elles dépeignent. Elles s'allient parfaitement au trait Ligne Claire de Van Dongen. Ce dessin à l'ancienne est plein de classe et nombre de cases voire de planches entières sont superbes. Là encore j'ai aimé cette vision vivante et détaillée de l'Indonésie d'époque. Le héros de cette histoire, Johan Knevel est né à Célèbes avant de quitter l'île pour faire ses études en Hollande. C'est en 1946, après la seconde guerre mondiale et le départ de l'occupant Japonais, qu'il revient en Indonésie en tant que soldat colonial hollandais pour retrouver les traces de son passé dans un pays en plein conflit d'indépendance. Mais le pays est dans un tel chaos qu'il sera rapidement embarqué dans une suite d’événements qu'il aura bien du mal à maîtriser. L'intrigue permet de découvrir la situation du pays dans ces années là, juste avant que l'Indonésie acquiert son indépendance. C'est une situation complexe qui se rapproche de celle à la même époque en Indochine ou en Algérie Française, avec de nombreux partis en présence, beaucoup de suspicion et de violence. A cela s'ajoute la culture spécifique Indonésienne, mélange d'islamisme, de folklore local, de mode de vie insulaire et d'influence hollandaise. Sur le plan de la découverte du pays, mis en image par le beau dessin de Van Dongen, cette BD est une réussite. Cependant, la narration est un peu difficile, avec beaucoup de passages manquant de clarté et quelques sauts chronologiques pas toujours évidents à suivre. D'autant plus que l'intrigue en elle-même est compliquée, avec de nombreux personnages et des motivations pas toujours évidentes, si bien qu'il est parfois nécessaire que le lecteur s'accroche pour bien s'y retrouver. Ce manque de fluidité dans la lecture risque d'en refroidir quelques-uns et c'est dommage.

26/11/2018 (modifier)
L'avatar du posteur Noirdésir

Voilà un récit d’aventure plutôt bien mené, dans le contexte de la lutte pour la décolonisation des Indes néerlandaises, dans l’immédiat après-guerre. L’atmosphère de cette période est assez bien rendue, avec des autorités coloniales qui se braquent, des troupes envoyées de métropoles employant des méthodes ultra violentes dans un sentiment d’impunité imbibé de racisme (mais d’autant plus inacceptables que les Pays-Bas sortent tout juste de l’occupation nazie) : la France connaîtra la même chose quelques années plus tard en Algérie – avec les mêmes résultats d’ailleurs. Au milieu de ces luttes armées, Peter Van Dongen a réussi à insérer quelques personnages clés, emportés par les flots de l’Histoire. Cela se laisse lire (même si, essentiellement dans le premier tome, plusieurs bulles « mal attribuées » gênent la lecture). Le dessin – une ligne claire classique –, est franchement bon, et la colorisation assez originale, habille agréablement ce diptyque d’aventure qui mérite mieux que le relatif anonymat où il semble végéter. Note réelle 3,5/5.

18/11/2016 (modifier)
L'avatar du posteur Eric2Vzoul

"Rampokan" nous propose une histoire peu connue. En France, nous avons vécu entre 1946 et 1962, deux conflits coloniaux, en Indochine, puis en Algérie. C'est peut-être pour cette raison que nous n'avons pas prêté attention à ceux de nos voisins européens, qui furent pourtant similaires par leur violence et par les déchirements qu’ils provoquèrent chez les colonisés comme chez les métropolitains. Les Néerlandais étaient présents en Indonésie depuis le XVIIe siècle et ils considéraient que l'archipel, dont ils avaient tiré de substantiels bénéfices depuis 300 ans, leur appartenait de droit. Quand les Japonais l'occupent en 1942, les nationalistes autochtones les accueillent en libérateurs ; d'ailleurs, dès la fin de la guerre, ils proclament leur indépendance. Mais les Pays-Bas, comme les autres pays d'Europe, ne comprennent pas que le temps du colonialisme est révolu. Ils envoient des troupes afin de rétablir l'ordre. Débute alors une de ces sales guerres d'indépendance, faite d'attentats sanglants, de représailles aveugles, de massacres, de tortures où la brutalité du colonisateur répond à l’intransigeance meurtrière des indépendantistes… Une guerre qui dure 3 ans pour parvenir à un résultat prévisible, puisque l'Indonésie obtient son indépendance en 1949. Voilà pour le contexte. La mère de l'auteur, Peter Van Dongen, a vécu ce conflit et c'est à partir de certains de ses souvenirs qu'il a construit l'histoire. Le personnage principal et un fils de colons blancs, piégé en Europe par la guerre, qui découvre avec le lecteur à quel point le paradis colonial de son enfance lui est devenu étranger en une petite décennie. Envoyé dans la colonie avec l'armée hollandaise à la fin de l’année 1946, il est le témoin et l'acteur impuissant d'une guerre perdue d'avance. Van Dongen dépeint avec justesse le crépuscule de l’empire hollandais à travers une galerie de personnages en demi-teinte, sans jamais sombrer dans le manichéisme ni la caricature. La société coloniale indonésienne est présentée avec toutes ses contradictions. À travers les deux albums de son récit, cette guerre devient l’archétype des guerres coloniales. Un beau récit, nuancé, vraiment touchant. Les dessins, en noir et blanc, relevés de plages ocre, font partie de l’école de la ligne claire, qui reste très vivante chez les néerlandophones. Le trait de Van Dongen, bien maîtrisé, rappelle le travail de Bob de Moor (Barelli), ou pour évoquer des auteurs plus récents, Eric Heuvel (Jennifer jones) ou Henk Kuijpers (Franka), sauf qu’ici, l’humour n’est pas vraiment de mise, même si certaines situations liées à l’absurdité de la société coloniale peuvent faire sourire. Cependant, les choix graphiques de l'auteur permettent surtout d’introduire une distance qui tempère judicieusement la violence de certaines scènes. Peter Van Dongen a obtenu plusieurs prix aux Pays-Bas pour cette œuvre. Il est regrettable que les éditions « Vertige Graphic », qui l’ont fait paraître en 2003-2005, n’aient pas réédité ces deux albums, qu'il faut aujourd’hui rechercher chez les bouquinistes. Rampokan est vraiment un beau diptyque, une histoire forte et originale servie par un dessin maîtrisé.

22/10/2013 (modifier)