Come Prima
Angoulême 2014 : Prix du meilleur album. Début des années 60. Suite à la mort de leur père, deux frères, Fabio et Giovanni, sillonnent les routes au volant d'une Fiat 500.
1961 - 1989 : Jusqu'à la fin de la Guerre Froide Angoulême : récapitulatif des séries primées Frères et soeurs Les Alpes Mirages Road movie
Début des années 60. Suite à la mort de leur père, deux frères, Fabio et Giovanni, sillonnent les routes au volant d'une Fiat 500. Leur voyage, émaillé de disputes et de silences, de souvenirs et de rencontres, les conduira jusqu'à leur Italie natale, quittée depuis des années. Par bribes, le portrait de leur père se recompose et les amène à mettre en lumière leurs relations tumultueuses...
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Date de parution | 02 Octobre 2013 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Je suis tombé sur"Come Prima" d'Alfred parce que j’ai vu qu’il a été fauve d’or à Angoulême en 2014 (quand même) et en ai entendu parler dans plusieurs articles. Je suis un peu partagé. Parlons d'abord du dessin : oui, c'est joli. Alfred a vraiment un coup de crayon agréable. Ses illustrations captent bien l'ambiance de l'Italie des années 50. Mais, honnêtement, je n'ai rien trouvé de vraiment exceptionnel. C'est beau, mais pas révolutionnaire. Concernant l'histoire, on suit deux frères, qui se retrouvent après des années pour un road trip à travers l'Italie. Ça pourrait être super émouvant, mais pour moi, c'est resté assez plat. Les thèmes de la réconciliation, des souvenirs de famille, tout ça, c'est intéressant sur le papier, mais là c'est un peu convenu et prévisible. Il y a quelques rebondissements mais on n’est quand même pas dans l’ascenseur émotionnel. On pourrait se dire que ce n’est pas le sujet et que l’expérience recherchée est plus celle d’une balade contemplative mais ce n’est pas ce que j’ai vécu… Bref, ça se laisse lire, mais ça ne m'a pas vraiment transporté.
Après avoir lu Senso dans la même journée, "Come Prima" m'a semblé être une sorte de premier jet du même auteur. Il y a là les ingrédients qu'il a reprit dans sa BD suivante, à savoir deux personnes liées ensemble le temps d'un trajet/d'une nuit, la question de la famille, de la paternité, le tout dans une ambiance de l'Italie sous la chaleur, évoquant le passé. Maintenant, si j'ai vu des similitudes dans le procédé, les deux œuvres sont différentes, bien sur. Si je dis que je vois dans "Come Prima" une sorte de premier jet, c'est que j'ai été un peu moins touché par cette BD que par Senso. Sans doute que cela à à voir avec le sujet, ou alors que je m'attendais à certains rebondissements du récit (la révélation après l'accident notamment). Sans doute aussi que cette histoire de frère opposé par le temps et qui se rejoignent dans leurs blessures passées qu'ils doivent maintenant refermer ne me parle pas beaucoup. J'ai l'impression de passer plus facilement sur les histoires concernant le retour dans sa contrée natale, bien que je sois très chauvin de mon Alsace natale. Mais en dehors de ces appréciations personnelles, j'ai adoré le fait que l'histoire révèle petit à petit les implications de chacun dans ce passé, la découverte de ce qui s'est joué au départ du frère, le pourquoi. Le fait de voir en flashback progressif comment tout s'est dessinée est une super idée, donnant progressivement toutes les informations nécessaire à cette compréhension. Pour l'ensemble, je laisse ma note à 4, mais un 4 un peu plus petit que Senso qui m'a plus touché personnellement. Cette histoire ne m'a pas non plus laissée insensible et j'ai beaucoup aimé la lire. Alfred sait décidément faire des choses qui me plaisent, qui me donnent envie d'y revenir et d'approfondir encore sa biographie.
Je n'ai pas totalement été convaincu par cette série primée à Angoulême. Pourtant je lui reconnais un grand nombre de qualités mais je suis resté en dehors de l'ambiance proposée par Alfred. Le scénario part comme un road movie classique. Deux frères ennemis qui se retrouvent pour effectuer un long chemin de rédemption ou de réconciliation à travers des rencontres, des luttes physiques ou psychologiques et des accidents de route. Tous les codes du genre sont bien là. L'originalité d'Alfred est de nous mener par le bout du nez là où on ne s'attend pas à arriver. Alfred s'approprie la pensée qui dit que le chemin compte beaucoup plus que le but. Ainsi je trouve que cela est très bien construit avec cette opposition entre un passé ambigu, figé sur des photographies et un présent aléatoire, brutal mais dynamique et porteur de renouveau. Le graphisme participe à cette narration un peu chaotique mais que l'on suit vaille que vaille à travers les sinuosités du parcours de Fabio et Giovanni. Un dessin économe qui garde son élégance de mouvements tout en nous proposant des épisodes graphiques bien différents. La mise en couleur qui alterne les tons chauds du Sud et les ambiances bleutées froides participe à ce puzzle qu'Alfred nous demande de reconstituer au delà des apparences. J'y ai vu une série très bien travaillée avec pas mal d'originalité mais ce rapport familial entre les deux frères m'a laissé assez indifférent au niveau des émotions.
Super bd qui, au final, est plus profonde qu’elle n’y paraît. On part sur l’histoire de deux frères qui partent en voiture tous les deux de Paris à l'Italie natale. Ils ne se sont pas vus depuis des années, ils n’ont plus grand chose en commun, et ont plein de choses à se reprocher. On part donc sur un road movie ultra classique, mais très bien réalisé. Les personnages sont bien développés sans trop en faire, sans tomber dans le pathos. Ils en deviennent touchants, au fur et à mesure que l’on connaît et que l’on comprend leur histoire. J’ai surtout beaucoup aimé le personnage de Fabio, qui est certes classique mais bien développé. Cette histoire d’un homme qui doit apprendre à se pardonner et à accepter ce qu’il a pu faire et faire subir aux autres est très bien rendue. Et les aventures que vivent les deux frères sont somme toute assez plaisantes, et parfois très intéressantes. De celles-ci, j’ai préféré la confrontation entre le prêtre et Fabio, confrontation de deux camps ennemis étrangement similaires. Le dessin est très agréable, j’aime le trait d’Alfred, simple sans vraiment l’être. Les personnages sont aisément reconnaissables et les couleurs chaudes, rendant ainsi très bien l’atmosphère méditerranéenne de l’histoire. Par rapport à “Pourquoi j’ai tué Pierre”, l’autre album dessiné par Alfred que j’ai lu, j’ai trouvé que le dessin s’était amélioré, étant plus esthétique. Bref, un beau dessin et une bonne histoire, que demande le peuple ?
Deux frères qui ne se sont pas donné de nouvelles depuis des années s’embarquent dans un road movie intimiste pour ramener l’urne funéraire de leur père dans leur village natal. A l’étroit dans une Fiat 500, ils roulent vers l’Italie. Sans échanger un mot. Ils n’ont pas fait les mêmes choix de vie, les mêmes choix politiques dans cette Italie des années 1930 quand les fascistes ont pris le pouvoir. Fabio, orgueilleux et sanguin, y a vu l’opportunité de vivre autre chose, de trouver la liberté. Giovanni, resté au village, a dû supporter les violences fascistes. Ponctué de flashbacks superbement traités graphiquement, le dialogue, d’abord impossible, finit par s’engager. Giovanni reproche à son frère ses mauvaises fréquentations et son choix politique. Fabio, qui refuse de se remettre en question, méprise la vie sans intérêt de son frère. Au fil des pages et des paysages qui défilent, le récit s’enrichit des confidences des deux frères, dévoilant des secrets profondément enfouis. Un album envoutant, aux personnages attachants. Les dessins dont les ambiances rappellent un peu le travail de Pedrosa, nous font particulièrement bien ressentir la chaleur écrasante de l’Italie. Un très bon moment de (re)lecture…
J'ai été assez étonné de voir dans les commentaires précédents que cet album a reçu le prix Angoulême. Un peu trop déjà vu et convenu aussi pour ma part. C'est un peu comme un bon blockbuster, pardon pour la comparaison, mais on apprécie sur le moment, on connait à l'avance le fonctionnement de l'intrigue, on sait ce qu'on va y trouver et effectivement on y trouve ce qu'on était venu y chercher. Là c'est pareil version "one-shot d'auteur". Après les dessins+colorisation sont très beaux, effectivement. Mais comme souvent ça pêche sur l’originalité scénaristique. Cet album vous plaira si : -vous pensez que chasser les espèces protégées en quad c'est mal -"le sud" de Nino Ferrer est une de vos chansons préférées
Je n’ai pas été charmé par ce récit de pardon et de rédemption sous la forme d’un road movie Franco-italien. Trop de non-dits, trop de mystères m’ont empêché de m’attacher à des personnages dont finalement je ne comprenais pas les rancœurs ou les motivations. Tout se dévoile petit à petit, mais trop lentement à mon goût. Par ailleurs, certains flash-back me sont apparus très obscurs même après avoir fini l’album. Et comme, au niveau du dessin, je ne peux pas dire que le style très vif, très brut d’Alfred soit mon préféré, et bien j’ai lu l’album sans m’y attarder. Et je l’ai refermé sans regret et sans avoir ressenti d’émotion.
Une très belle bande dessinée, à lire si on a envie de voir du pays, si on a envie de chaleur écrasante et de la sensation de porter un tee-shirt à manches courtes même en pleine nuit tellement il fait chaud. Le scénario est surprenant, il nous emmène là où on ne s'attend pas à aller, on découvre les personnages au fur et à mesure et on comprend que tout n'est pas tout rose ou tout noir... Les dessins sont très beaux, on s'y croirait, et j'ai oublié le temps de ma lecture qu'il faisait nuit et froid et que j'étais à Bruxelles. Bref, j'ai adoré et j'ai même eu les larmes aux yeux à la fin, après avoir eu la gorge nouée pendant une partie de ma lecture. C'est une bande dessinée très humaine !
Un road movie globalement réussi même si quelques longueurs se font parfois ressentir à travers ces 224 pages. La relation entre ces deux frères est prenante, parfois un peu nébuleuse, tendue, avec pas mal de non-dits et on se demande comment ça va finir entre eux. Certains passages sont parfois un peu flous (la relation entre Maria et Giovanni) et l'auteur n'en dira pas plus.... L'album est assez lumineux au niveau des couleurs avec de beaux paysages (le soleil d'Italie, les routes de campagne,...) on sent une certaine nostalgie....L'émotion est aussi bien présente mais malgré tout je n'ai pas été touché plus que ça par le destin de ces deux frères. Une lecture convenable mais pas inoubliable.
Comme le suggère le titre de cet album, il est question de ce passé rêvé auquel on se raccroche souvent pour oublier un mal-être trop présent. Cette BD road-moviesque raconte comment un homme (Giovanni) va profiter de la mort de son père pour obliger son frère aîné (Fabio) à la confrontation, après des années d’exil et de silence. Au début, l’aîné passe pour le salaud, celui qui a laissé derrière toute sa famille et son Italie natale pour réaliser ses rêves de voyage, sans donner aucun signe de vie… mais au fil des pages, le lecteur comprendra que les choses ne sont pas aussi simples, que les petites histoires sont souvent mises à mal par la grande Histoire, et que même chez un macho comme Fabio, les failles intérieures ne peuvent jamais longtemps être dissimulées… Par l’entremise d’un graphisme aux allures poétiques, le récit est traversé par une douce nostalgie, contrastant avec les sentiments violents qui habitent les personnages. Alfred m’avait déjà bluffé avec Le Désespoir du Singe, par sa faculté à poser des ambiances par le jeu des couleurs. Représentées telles des fresques naïves aux teintes chatoyantes, les Alpes et l’Italie évoquent les voyages de l’enfance, suscitant un certain émerveillement, par ailleurs renforcé par la présence de la petite Fiat 500. L’auteur semble à l’aise dans des styles différents même si certaines mauvaises langues en concluront peut-être qu’il n’en a pas. Son trait au contraire respire la liberté, se veut plus stylisé que dans Le Désespoir, encore plus zen dans les interludes consacrés au passé des personnages où seules interviennent trois couleurs désaturées, soulignant cette quête du retour aux sources et ses corolaires, pureté des sentiments et sérénité. Chacun pourra se retrouver d’une façon ou d’une autre dans cette intrigue familiale tumultueuse non exempte d’émotion. Une intrigue qui prend son temps pour exposer la psychologie de ses personnages – qui conduisent une Fiat 500 et non une Ferrari ! - avec des rencontres imprévues et anecdotiques mais toujours porteuses de sens, qui influeront les deux frères de façon plus ou moins consciente pour le dénouement de l’histoire. La narration souffre parfois d’imprécisions (je n’ai pas compris si Giovanni habitait en France ou en Italie), et aurait gagné à être un peu plus ramassée, mais ce bémol ne suffira pas à en déconseiller la lecture, bien au contraire.
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