Neonomicon

Note: 3.3/5
(3.3/5 pour 10 avis)

H.P. Lovecraft revu et corrigé par Alan Moore


Alan Moore Auteurs britanniques Avatar Press H. P. Lovecraft

Des agents du FBI visitent l'un de leur ancien collègue interné dans un asile psychiatrique. Deux crimes lui ont été imputés. Depuis, ce dernier, Sax, ne parle plus, mais cela n’empêche pas Lamper et Brears d'enquêter sur cette sombre histoire. De l'univers des dealers de leur ville, aux cercles fermés d'initiés à des rituels sexuels pour le moins étranges, les deux agents sont bien loin d'imaginer ce qui s'est réellement passé...

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution 25 Octobre 2013
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Neonomicon © Panini 2013
Les notes
Note: 3.3/5
(3.3/5 pour 10 avis)
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03/11/2013 | Jetjet
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Par Présence
Note: 4/5
L'avatar du posteur Présence

Aklo - Ce tome contient The Courtyard, ainsi que les 4 épisodes de la minisérie Neonomicon. The Courtyard (2003, 66 pages, histoire d'Alan Moore, transposition en scénario d'Antony Johnston, illustrations de Jacen Burrows) - Aldo Sax semble absorbé dans ses pensées, dans sa chambre d'hôtel minable. Il est un excellent agent du FBI. Il enquête sur une série de meurtres avec mutilations qui ne semblent connectés que par le type de mutilations. Les indices l'ont conduit à établir un lien avec un club newyorkais (Club Zothique), dans un quartier appelé Red Hook, où se produit un groupe de rock Uthar Cats. Sa chambre se trouve dans une pension minable. Sa voisine est une schizophrénique, la salle de bains est commune aux locataires et souvent souillée par des déjections. Cette première partie est un peu particulière puisqu'il s'agit à l'origine d'un récit en prose écrit par Alan Moore en 1994. Il a été adapté en scénario par Antony Johnston. Cette transposition donne sa forme à la narration qui s'effectue à 90% par des textes de pensées d'Aldo Sax. Le narrateur présente donc la vue subjective du personnage principale et les découvertes qu'il effectue avec son ressenti. L'histoire en elle-même est classique et elle vaut donc plutôt pour son ambiance. Il s'agit d'un hommage à Howard Philips Lovecraft par un auteur maîtrisant parfaitement sa mythologie. Initialement cette histoire est parue en 2 parties, et le lecteur a l'impression que le choix de la mise en page a été dicté par la volonté d'avoir le plus de pages possible. Plutôt que de délayer le récit, il a échu au dessinateur d'utiliser une composition immuable de 2 cases verticales de la hauteur de la page, à chaque page. À la lecture, Jacen Burrows transforme cette obligation contraignante en un atout qui complémente le rythme donné par les textes de pensées. En outre, Burrows tire le meilleur parti possible de ces cases allongées, avec des compositions intelligentes et pertinentes pour chaque case, qui en utilise toute la hauteur. Neonomicon (2010/2011, scénario d'Alan Moore, illustrations de Jacen Burrows) - Quelques mois plus tard, Gordon Lamper et Merril Brears (2 agents du FBI) reprennent l'enquête d'Aldo Sax. Ils commencent par lui rendre visite dans l'asile où il est interné. Il ne s'exprime plus que dans un pseudo langage incompréhensible. Ils n'ont d'autre choix que de retourner à New York, reprendre contact avec Pearlman, leur chef, et retrouver la trace de Johnny Carcosa, le mystérieux contact d'Aldo Sax, qui fréquente le Club Zothique. Il s'agit cette fois-ci d'une histoire originale écrite directement pour le format comics, initialement parue sous la forme d'une minisérie en 4 épisodes, que Moore déclare avoir écrite uniquement pour payer ses impôts. Son intention était d'écrire une histoire en hommage à Lovecraft, tout en y introduisant son point de vue, et en rendant explicite le racisme et la sexualité dégénérée sous jacents. Cette histoire est certainement l'une des plus simples à lire qu'Alan Moore ait écrites depuis longtemps. Le récit est linéaire, les personnages sont faciles à saisir, l'intrigue avance vers une résolution satisfaisante. Si vous connaissez les récits de HP Lovecraft, vous ne serez pas surpris par l'utilisation qu'y en est faite, et vous constaterez avec plaisir qu'Alan Moore les connaît sur les bouts de doigts, y compris les liens avec les inventions de Clark Ashton Smith ou de Arthur Machen . Sinon, vous serez peut être un peu déçu par cette mythologie banalisée par des dizaines d'autres auteurs. Toutefois, Moore ajoute une autre couche, pour le coup entièrement personnelle, sur la mythologie de Cthulhu qui fait écho à la conception du temps de Jon Osterman . Enfin il tient sa promesse de rendre plus explicite les sous-entendus des récits de Lovecraft et d'écrire de vrais morceaux d'horreur et de terreur. Jacen Burrows a donc la lourde tâche de dessiner l'indicible et les horreurs innommables. Il doit donner une forme à ce que Lovecraft laissait à l'imagination du lecteur. Il utilise un style clair, avec des délimitations de contours, pour les objets comme pour les individus, effectuées avec un trait fin sans variation d'épaisseur. Il s'agit d'un dessinateur appliqué qui ne sacrifie pas les décors. Le lecteur se sent donc pleinement présent dans chaque scène, dans des lieux concrets et plausibles. Il a adopté pour la minisérie une mise en page de 4 cases superposées, de la largeur de la page (avec de rares variations sur cette trame). Là encore Burrows emploie des cadrages qui utilisent toute la largeur de chaque case ; il n'y pas simplement 2 têtes en train de parler à chaque extrémité de la case, et un vague fond coloré en guise de remplissages. Il s'avère un peu moins convaincant pour les personnages qui sont souvent anémiés, avec des expressions faciales pas toujours justes. Malgré tout cette approche prosaïque de la représentation de l'histoire fonctionne très bien et les parties horrifiques dégagent un vrai malaise qui force le lecteur à sortir de son confort de voyeur complaisant (effectivement Moore n'y a encore pas été avec le dos de la cuillère pour un personnage féminin). Cet aspect graphique des atrocités et de la sexualité destine cet ouvrage à un public mature. La mise en couleurs de Juanmar intensifie judicieusement les ambiances et les textures, tout en restant discrète. Ce tome se révèle une lecture facile et simple, à de rares occasions à la limite de l'insipide quand l'hommage à Howard Philips Lovecraft se rapproche trop de l'original, avec des illustrations et une mise en page entièrement au service de l'histoire, avec une application qui leur permet de dépasser la simple fonctionnalité pour acquérir un début de personnalité. Dans les 2 ou 3 scènes dans lesquelles Alan Moore s'éloigne des écrits de Lovecraft, le récit acquiert tout de suite plus de substance et de saveur. Il s'agit donc d'un très bel hommage à Lovecraft avec quelques morceaux plus consistants et plus originaux que le matériau de d'origine. Alan Moore a à nouveau pioché dans la mythologie lovecraftienne pour Coeur de glace .

10/04/2024 (modifier)
L'avatar du posteur Agecanonix

Je ne suis pas autant connaisseur et surtout très fan de l'univers de H.P. Lovecraft que je le suis de celui d'Edgar Poe, pour moi l'horreur de l'indicible et ces créatures de cauchemar, ça ne m'a jamais trop emballé. C'est pourquoi j'avais commencé à lire ce volume il y a 4 ou 5 ans et puis j'avais laissé tomber parce que ça ne me passionnait pas ; faut dire que Alan Moore, je n'en suis absolument pas fan non plus, ce soi-disant génie anglais du scénario m'a souvent déçu dans toutes les approches que j'ai pu faire de ses Bd, la seule qui m'ait vraiment intéressé étant V pour Vendetta que j'avais lue après avoir vu le film. Donc en reprenant la lecture entière de cet ouvrage, sachant que c'était à la fois signé Moore et que c'était basé sur l'univers de Lovecraft, j'y allais un peu à reculons... j'aurais peut-être mieux fait de ne pas y revenir. En fait, en s'attaquant à un monument de la littérature fantastique, Alan Moore se livre à une relecture très personnelle du mythe de Cthullhu. Le titre fait évidemment référence au fameux Necronomicon, et Moore semble y faire de nombreuses allusions érudites, mais il ne s'agit pas d'une adaptation fidèle à l'un des récits de Lovecraft, c'est plutôt une réécriture toute personnelle où Moore en profite pour décrire un monde en perdition et une charge carabinée de la société qui selon lui, est peuplée de dégénérés. Au bout d'un moment, j'en ai eu vite assez, tout ceci est assez révulsant et verse dans un récit foutraque et des plus malsain dans lequel je n'ai pas pu ni voulu rentrer, on dirait que Moore a voulu donner un côté encore plus sombre et surtout très sordide, voire trash à cet univers en insistant sur un aspect cradoque, putride et sexuel des monstres, ce qui donne lieu à des séquences dégoûtantes. Ceci est évidemment accentué par le dessin que j'ai trouvé correct bien que sans génie, mais vraiment, cette lecture me conforte encore une fois de plus dans mon rejet, je refuse tout simplement de considérer Alan Moore comme un scénariste de génie, pour moi, c'est du racolage cradingue et vomitoire, je doute même que ce genre de séquences se retrouvent dans l'oeuvre de Lovecraft avec un degré aussi pervers.

02/10/2022 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
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J'ai acheté et lu cet album car c'est une des clés essentielles de la compréhension d'une autre série plus récente d'Alan Moore et Jacen Burrows, Providence. L'histoire de Neonomicon s'insère en effet au niveau de l'avant-dernier chapitre de cette autre série et le dernier chapitre amène un épilogue et une conclusion à Neonomicon. De quoi s'agit-il ? Il s'agit pour Alan Moore de faire revivre l'ambiance des récits Lovecraftien dans une intrigue policière se déroulant de nos jours, où quand des inspecteurs du FBI sont confrontés à l'aberration et à l'horreur surnaturelle de l'univers de Nyarlathotep et autres adorateurs de Dagon. Comme j'avais lu juste avant Providence, j'ai retrouvé avec plaisir tous les éléments qui font le lien entre les deux séries : personnages et autres lieux, même si l'époque n'est pas la même. J'ai beaucoup aimé le prologue de l'histoire mêlant enquête sur un tueur en série et sombre folie Lovecraftienne. De même, j'ai beaucoup accroché au premier chapitre qui est la suite directe de ce prologue et revient sur les mêmes lieux. J'ai eu par contre beaucoup plus de mal avec le deuxième chapitre et notamment sa controversée scène orgiaque. Je ne suis pas facile à choquer et je savais plus ou moins à quoi m'attendre, mais j'ai trouvé la façon de raconter ce passage très malsaine et surtout trop longue. Elle m'a rendu mal à l'aise, comme si les auteurs prenaient le même plaisir que les participants à leurs actes immoraux, et je ne parle pas là de l'orgie en elle-même mais de son contexte et de son déroulé. Du coup, le malaise a mis du temps à se diluer pour moi, d'autant que le début du troisième chapitre continue un peu sur la même lancée, mais le fait que l'intrigue tienne ensuite la route et que la fin apportée au quatrième tome soit assez satisfaisante a suffi à me contenter. Je regrette cependant que l'intrigue en elle-même de l'album se résume plutôt vite et se révèle un peu trop linéaire une fois le prologue achevé. Mais c'est parce que j'ai pu apprécier la façon dont le récit de Providence et celui de Neonomicon en viennent à s'imbriquer que j'ai pu davantage apprécier cette lecture. Chacun apporte davantage de profondeur à l'autre. Du coup, c'est pour ça que je conseille cet album, mais s'il n'avait été qu'un one-shot sans rien à côté, je ne suis pas sûr qu'il se serait suffi à lui-même.

26/07/2017 (modifier)
Par sloane
Note: 3/5
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A vrai dire je suis assez mitigé après ma lecture. Grand fan de Lovecraft dans ma jeunesse je ne pouvais que me réjouir de le voir mis en images grâce à un scénario d'Alan Moore. Toute la difficulté, lorsque l'on veut mettre en images les récits de Lovecraft, réside dans le fait que cet auteur a toujours beaucoup plus suggéré que montré. L'horreur, l'indicible, comme il disait, se distillait peu à peu. A part une ou deux nouvelles les choses n'étaient jamais décrites ou seulement en partie. De même le sexe était totalement absent ou alors juste des suggestions d'accouplements contre nature entre des êtres hideux et des populations avilies et dégénérées. Ici la vision et ce que nous montre Moore et Jacen Burows au dessin va à l'encontre complète des écrits. Partouze échangiste et surtout l'on voit la "bête". Ceci étant, montrer la violence, le sexe est un parti pris qui n'est pas totalement idiot et qui s'ancre dans une réalité très contemporaine et très cinématographique. A mon avis ceux qui sont peu connaisseurs de Lovecraft pourront se contenter d'une BD pleine de références et visuellement intéressante, pour les autres dont je suis, un poil de déception. Je reste donc sur ma faim et j'attends encore le dessinateur et le scénariste qui me retranscrirons les écrits de ce maître de l'horreur qu'était Lovecraft.

13/02/2015 (modifier)
Par Gaston
Note: 3/5
L'avatar du posteur Gaston

J'aime bien Alan Moore et Lovecraft donc il fallait que je lise ce one-shot. J'ai trouvé que le résultat était pas mal, mais je n'irai pas jusqu'à dire que c'est mémorable. En effet, après un excellent prologue où j'ai retrouvé l'Alan Moore que j'aime (celui qui écrit des dialogues accrocheurs et a une mise en scène efficace), la suite est un peu convenue. Le récit manque un peu de surprise à mes yeux et je ne réussis pas à m'intéresser aux deux agents du FBI. Le dessin est correct, mais je trouve qu'il ne donne pas une atmosphère inquiétante. En fait, je trouve que cette histoire ne fait pas vraiment peur.

17/06/2014 (modifier)

Quand Moore rencontre Lovecraft, on ne peut que penser qu'il va y avoir du lourd ... et il y a du lourd :) Tout y est ! Atmosphère lugubre, peur visible sur les personnages et ambiance glauque. Le scénario est à l'image de ce que HPL aurait pu faire, une longue introduction très bien mise en scène qui ne laisse pas deviner ce qui va se passer. Les surprises sont au rendez-vous et la pression monte au fur et à mesure que les pages se tournent. Aucun personnage n'est épargné et le dessin est un plaisir à découvrir avec sa lecture. Les couleurs et les traits sont bien adaptés à la terreur et les interrogations des protagonistes, sa finesse transmet autant de sensations à ces derniers que chez le lecteur. Ils ont du prendre beaucoup de plaisir à créer cet album et j'ai eu beaucoup de plaisir à le lire.

25/03/2014 (modifier)
Par gruizzli
Note: 4/5
L'avatar du posteur gruizzli

En grand fan de Lovecraft (même si je n'ai pas lu toute sa bibliographie), je me suis précipité sur cette BD qui venait de sortir et associait à la fois la BD et Lovecraft avec Alan Moore, sans compter des retours déjà positifs. Et ce fut un très bon choix ! J'ai effectivement fait l'erreur de lire le résumé au dos, ce qui nous spoile agréablement tout le prologue, mais en dehors de ça je dois reconnaitre que c'est agréable de lire une pareille BD, même si Alan Moore n'a pas exprimé ici autant de talent que dans d'autres récits bien mieux construits. D'ailleurs le ton du prologue se perd par la suite et c'est vraiment regrettable, parce qu'il est particulièrement efficace. Le ton du livre est excellent, mélangeant les récits de Lovecraft avec l'auteur et l'époque actuelle. Lovecraft se glisse bien dans n'importe quel récit, c'est connu, mais c'est vraiment bien rendu ici. D'ailleurs l'auteur nous glisse énormément d'allusions à l’œuvre de Lovecraft, ce qui parait évident, mais j'ai apprécié la finesse dans la façon de le faire. Et notamment emprunter certains tics de l'auteur, comme de rendre certaines choses obsolètes alors qu'elles semblaient capitales auparavant. C'est une idée qui colle bien au style policier de la BD, en apportant son lot de fausses pistes. Le dessin n'est pas en reste, et pour les différentes situations, de sang ou de sexe, il rend bien, et certaines idées sont les bienvenues (surtout le passage où l'héroïne enlève ses lunettes). La façon aussi de traiter en bande verticale la première partie est excellente, et apporte un charme d'ambiance noir au prologue. En bref, j'ai adoré cette façon de concevoir Lovecraft et sa réutilisation en BD. L'esprit de l'auteur a été bien conservé, et Moore en a tiré une histoire originale, même si en dessous de ce qu'il est capable de faire, mais toujours très bon. Je ne peux que recommander la lecture de cet opus, agréable quand on connait les deux auteurs, pour retrouver une ambiance angoissante mais inventive.

27/12/2013 (modifier)
L'avatar du posteur Michelmichel

J'ai acheté cette BD au hasard. Le synopsis me plaisait, et puis c'est vrai qu'Alan Moore est capable de pondre de sacrés trucs. Je ne connaissais Lovecraft que de nom, et ne faisais même pas le lien entre lui et Cthulu, pensant que ce personnage avait été inventé dans des jeux de rôles... De cet ouvrage, j'ai bien aimé le début et la fin, mais pas trop le milieu. L'introduction via le premier chapitre est entraînante, on a envie de connaitre le pourquoi du comment. La suite est un peu gâchée par des dialogues de mauvaise qualité, piètres répliques, et raccourcis grossiers, comme la femme agent du FBI qui expose à qui veut l'entendre son problème de nymphomanie. Le niveau remonte sur la fin avec le dénouement. La postface est également intéressante avec ses illustrations, qui donnent envie d'en savoir plus sur l'univers d'HP Lovecraft. Côté graphisme, c'est satisfaisant mais sans plus. On saluera la bonne idée et le bon effet que procure le flou visuel de notre héroïne qui perd ses lentilles et qui découvre donc le monstre en le devinant plus qu'en le voyant, celui-ci étant au départ suggéré plus que montré. Ca manque un peu de piquant et d'originalité ceci dit, notamment concernant les humains. Au final, un ouvrage surprenant, car il m'a fait découvrir un univers intéressant et même inquiétant. Ceci dit, c'est assez vite lu et pas toujours très bien raconté sur toute la longueur de l'histoire. Un "pas mal" bien mérité. (273)

25/12/2013 (modifier)
Par Tomeke
Note: 4/5 Coups de coeur expiré

N’y allons pas par quatre chemins, cela s’adresse à un public averti... Si j’ai déjà connu Alan Moore nettement plus inspiré, je dois dire qu’encore une fois, j’en ai eu pour mon argent. Comprenez que dès que cela est rythmé, que ça se tient et que c’est sensé me bousculer, « dans mon slip ou ailleurs », ça me plaît ! Pas que cela soit vraiment excitant mais plutôt percutant. Nous ne sommes pas dans le porno de Filles perdues, ni même dans la critique sociétale de V pour Vendetta, c’est plus direct et moins complexe tout en gardant cette touche de génie propre à Moore ! Bien qu’étant étranger à l’univers de H.P. Lovecraft, je me suis délecté de ce récit fantastico-policier constamment bercé par une dose d’horreur savamment dosée. C’est hyper prenant, surtout la préface passée qui promet dès le départ un retournement de la situation. À ce sujet, petit conseil : éviter de lire le quatrième plat. Encore une fois, il dévoile ce premier retournement qui, quand il est découvert, induit chez le lecteur une curiosité qui ne sera rassasiée que par la claque qu’il recevra au fil des planches… L’aspect graphique est bien maîtrisé, tant dans le trait que dans la colorisation. C’est d’ailleurs sur ce dernier point que l’album se distingue. L’angoisse et le suspens sont aussi créés par l’ambiance graphique que le dessinateur a su donner à l’histoire. Le tout ne manque pas de cohérence et confère à l’ensemble cette touche de folie bien malsaine… Vous l’aurez compris, je suis une fois de plus satisfait de l’œuvre de Moore. S’il rend hommage à Lovecraft, comme mentionné sur le premier plat, j’ai surtout pu découvrir un récit dérangeant, situé à la croisée de l’horreur, du fantastique et du policier. Ça ne plaira pas à tout le monde mais moi, j’en redemande !

13/11/2013 (modifier)
Par Jetjet
Note: 4/5
L'avatar du posteur Jetjet

Alan Moore revisite l'oeuvre de H.P. Lovecraft !!! Cela est suffisamment intriguant pour tenter n'importe quel fan de l'un ou de l'autre de ces auteurs sacrés mais il est peut-être utile de prévenir dès le début que ce récit justement nommé "Neonomicon" en hommage au fameux livre maudit "NeCronomicon" de Abdul al-Hazred, poète arabe dément qui l'aurait écrit en 730 à Damas est destiné à un public adulte averti. En effet si l'on retrouve aux pinceaux le plutôt doué mais décrié Jacen Burrows qui avait illustré le comics trash Crossed avec son style imméditement reconnaissable, on peut comprendre que ce récit sera tout aussi gore et outrancier, ce qu'il est tout à fait... La légende veut que Moore ait écrit Neonomicon pour régler ses impôts et dans une période particulièrement énervée où son amour du prochain était au plus bas. On retrouve donc dans ce récit linéaire et limpide le "maître" au service d'un autre qu'il cite régulièrement et sans détours pour une enquête des plus glauques située quelque part entre X Files pour le duo d'agents et du film Seven pour le côté poisseux et malsain qu'il s'en dégage... Une série de meurtres avec cadavres amputés de leur mains et au torse ouvert comme une fleur introduit donc un agent black et sa coéquipière, une jolie blonde myope de retour aux affaires après quelques soucis de santé liées à ses mœurs. Ces meurtres ont été effectués par diverses personnes qui ne se connaissaient pas mais qui possèdent quelques troublants troubles du langage... :) L'un de ces criminels n'est autre qu'un ancien agent infiltré aujourd'hui placé en asile (non, non pas à Arkham :) ) et cette visite va entrainer notre duo vers de stupéfiantes rencontres dont l'issue risque de leur faire aussi mal qu'au lecteur ! Voilà, vous êtes bien accrochés ? La suite relève de l'horreur pure et je ne voudrais ni en dévoiler les artifices ni en dévoiler un peu trop... Disons que le découpage en 4 bandes horizontales permet convenablement d'installer une ambiance bien malsaine dont je me délecte encore tant ce petit bouquin pas du tout convenable m'a plu. Grand amateur de Lovecraft comme de Moore mais aussi d'histoires policières borderline, j'ai eu beaucoup de plaisir à lire un récit certes linéaire mais parsemé de références et gratiné de quelques scènes chocs à orientation sexuelle (Moore se permet de dévoiler ce que Lovecraft se contentait à juste titre de suggérer) et d'une fin convenue mais tout à fait honorable. A savoir que la présente édition Urban est agrémenté d'un prologue assez conséquent et basé sur un texte de Moore. La connexion entre les deux récits est évidente puisqu'il s'agit de l'histoire ayant conduit l'agent interné à se "retourner" contre son autorité. Il s'agit là d'un découpage astucieux de deux bandes verticales par page qui se passe exclusivement en voix off et est finalement bien plus subtil que le récit qui suit lui-même. Au final cette curieuse association ne plaira surement pas à tout le monde et l'ensemble pourra paraître "putassier" mais j'ai fortement apprécié cet écart de conduite qui n'est pas uniquement là pour choquer mais également desservir les propos des deux mentors... On peut dire qu'on tient à la fois une belle investigation du monde de Ctulhu mais uniquement destiné à un public averti des outrecuidances qu'a bien voulu y glisser un Moore paresseux mais non dénué de talent. Vous êtes prévenus ! ;)

03/11/2013 (modifier)