Médée (Le Callet / Peña)
Un mythe réinventé : la vérité sur une femme libre, savante et meurtrière.
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Médée est surtout connue pour être la magicienne qui aida Jason à conquérir la toison d’or, et la femme qui, des années plus tard, tua ses enfants pour se venger d’avoir été abandonnée. Entre les deux, une série d’aventures, de voyages et d’exils jalonnés de meurtres abominables. Qui Médée était-elle vraiment ? Une mère aimante et une amoureuse assumant ses désirs, que sa passion finit par égarer ? Une femme libre refusant la tyrannie des hommes ? Une barbare venue semer la confusion dans le monde civilisé des Grecs ? Une sorcière redoutable, maîtresse de forces occultes ? Un monstre, tout simplement ? Pour percer ce mystère, c’est Médée en personne que la romancière Blandine Le Callet et l’illustratrice Nancy Peña ont choisi de nous faire entendre : par-delà calomnies, exagérations, et déformations infligées par le temps, Médée nous raconte sa véritable histoire, depuis les jardins luxuriants de son enfance en Colchide jusqu’à l’île mystérieuse d’où elle livre son ultime confession.
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Date de parution | 13 Novembre 2013 |
Statut histoire | Série terminée 4 tomes parus |
Les avis
J'aime énormément les réécritures. Je trouve l'exercice de réimaginer une base commune au plus grand nombre (qu'il s'agissent d'un conte, d'une légende, d'un mythe) pour approfondir le propos, moderniser la forme ou partir dans une direction totalement différente du récit de base absolument fascinant. Les contes et légendes du passé que nous connaissons aujourd'hui sont en eux-même des réécritures et la plupart ont souvent des origines que l'on ne soupçonnerait pas (je conseille d'ailleurs la lecture de Et à la fin, ils meurent). Ici, il s'agit d'une adaptation du personnage de Médée, à l'origine simple personnage secondaire suivant les argonautes et ici mise sur le devant de la scène. Pas de dieux ou de magies (tout du moins pas dans le cœur du récit, la fin touche un peu au fantastique), ici, Médée n'a de sorcière que le nom et les connaissances. Le récit cherche vraiment à être terre à terre. Les drames que vit Médée sont très humains et la voir devenir de plus en plus cruelle pour survivre rend le personnage très attachant et son destin profondément tragique. C'est le mot, d'ailleurs : une tragédie. Cette série est une tragédie. Encore une fois, pas de dieu ou de Deus ex machina, mais on retrouve bien dans les péripéties que vit Médée toutes ces pertes humaines, ces timings malheureux et ces chemins destructeurs qu'empruntent les personnages qui font le sel des tragédies antiques. C'est sombre, cruel, mais ici, contrairement aux tragédies précédemment citées, tout parait beaucoup plus humain, simple. Cela n'en est que plus tragique. Le dessin de Nancy Peña est beau, léché, et les teints sombres souvent utilisés jouent beaucoup sur ce ressenti de noirceur qui se dégage à la lecture. Bonne lecture et réinterprétation très intéressante, donc. (Note réelle 3,5)
Oh, mais c'est très très bien ça ! Je ne m'attendais pas à une telle série et je suis franchement ravi de l'avoir lu, parce que j'adore les mythes et que j'ai grandement apprécié les œuvres de Nancy Pena (pas toutes, mais en grande partie). J'ai pu me procurer l'intégrale généreusement complété d'un lexique documenté en fin d'ouvrage, et c'est parfait ! Il y a une certaine mode aujourd'hui à la reprise de figure mythologique (principalement grecques) pour en ressortir des histoires répondant aux nouveaux enjeux de notre temps (féminisme, homosexualité, etc …), non sans un certain succès d'ailleurs (Circé et le Chant d'Achille de Madeline Miller par exemple). A mon sens, Médée s'inscrit totalement dans cette optique : elle est une reprise de mythe grec mais se veut aussi une œuvre redonnant du sens à un personnage féminin et surtout, surtout, une incroyable remise en contexte historique de la légende. C'est sur ce point là que la série m'a convaincu définitivement : la reprise dans un contexte historique très précis, avec des explications de l'origine du mythe à la fois plausible mais surtout bien documentée pour en faire un récit historique (dans les grandes lignes). A ce niveau là, j'ai apprécié les ajouts qui renforcent la crédibilité : les grecs et les barbares, les questions de nouveautés techniques, les royaumes en guerre, les personnages mythologique qui s'inscrivent dans des réalités concrètes … J'ai senti le poids des recherches effectuées, des interactions crées mais aussi les explications que l'auteure a fourni aux mythes. Comment ceux-ci se sont crées et pourquoi, avec cette touche de poids historique qui le rend plausible. La série est comblée avec le dessin de Nancy Pena, qui a sorti les grands moyens et ça se voit. Les dessins, les couleurs, les effets de lumière … On sent le soleil de la Méditerranée, la Grèce, la mer. Elle s'est aussi fait plaisir sur les personnages, incarnant les mythes à l'opposé de ce qu'on imagine généralement : Jason n'est pas une montagne de muscle ni un héros à l'apparence sublime, les rois sont souvent moches, gras. C'est un dessin que j'apprécie grandement et qui est magnifiquement mis en scène. Cette série est une merveille, j'en suis sorti avec un énorme coup de cœur que je n'ai pas hésité à décerner immédiatement. La somme de travail, la réalisation, le dessin, le propos … On sent que les auteures parlent de la place des femmes dans une Grèce classique, mais sans verser dans la dénonciation absurde de notre monde. C'est aussi une très belle histoire sur la complexité d'un monde et de l'Antiquité qui s'ouvre aux nouvelles techniques. Une vraie belle découverte, je ne peux que la recommander chaudement. C'est une surprise de bout en bout, mais c'est une magnifique surprise.
Bien servi par le trait tout en finesse de Nancy Peña, ce récit propose une revisite du mythe de Jason et de ses argonautes. Le point de vue change radicalement puisque nous découvrons cette histoire au travers du regard de Médée. Et non seulement l’idée était audacieuse mais, de plus, le pari est pleinement réussi. Médée nous y apparaît profondément humaine, jeune fille aux allures de garçon manqué puis femme déterminée mais fragile à la fois, amoureuse et libre, manipulatrice et manipulée, inventive, moderne. C’est réellement un très beau portrait de femme qui nous est offert ici. Et si l’aventure se centre sur Médée, le récit demeure profondément ancré dans la mythologie grecque. Il s’agit « seulement » (si j’ose dire) d’un changement d’angle de vue, mais sans perte de l’essence dramatique, sans fantaisie malvenue. En lui retirant tout son aspect fantastique, les auteures recréent le mythe, lui apportant leur vision réaliste du destin tragique de Médée. Et celui-ci n'en a que plus d'impact encore ! Aujourd'hui, la série est terminée, avec une vraie fin conclusive. On peut lui reprocher çà et là quelques longueurs, une petite baisse de rythme durant de courts passages. Il n’empêche que, dans son ensemble, elle a réussi à demeurer passionnante, intelligente et joliment illustrée. A découvrir si vous êtes attiré par les mythes et légendes de la Grèce antique. A découvrir si vous aimez les portraits de femmes fragiles et fortes à la fois. A découvrir si vous aimez le trait fin, fragile, délicat de Nancy Peña. A découvrir… même si vous ne faites pas partie des catégories susmentionnées.
Alors là... Une découverte qui restera dans ma mémoire. Blandine Le Callet et Nancy Pena ont créé une série magistrale. (Lecture de la version intégrale) De base, les récits mythologiques m'attirent beaucoup et je les trouve très inspirants. Plus jeune, j'ai regardé plusieurs dizaines de fois "Jason et les Argonautes" (1963) et je peux le revoir sans déplaisir. Alors pensez-donc : retrouver la bande à Jason à travers l'histoire de Médée, cette femme traversant les âges et les contrées de la Grèce, se retrouvant (malgré elle) connectée à bon nombre d'autres personnages antiques et légendaires, c'est le pied! D'autant que chaque rencontre est une opportunité saisie par Le Callet pour y introduire un épisode mythologique connexe, sans qu'il ne passe comme simple anecdote mais bien comme un ruban nouant les liens de causes et d'effets entre les histoires. Tout cela est subtilement construit. Alors que je suis friand des postfaces qui remettent les choses dans leur contexte, je n'ai pas encore pris le temps de lire celle qui se trouve dans cet intégrale mais ça n'est que du bonus bon à prendre! Mais ce qui est encore plus appréciable, c'est la qualité de retranscription. Cette série est le fruit d'un travail de documentation titanesque. Je me suis amusé à prendre quelques pauses pour vérifier la véracité de certains passages, et il n'y a quasiment aucune incohérence! Il y a seulement la partie où Médée tue "accidentellement" son frère, dont le corps est découpé par les argonautes pour retarder les poursuivants colchidiens. Apparemment, le récit originel semble raconter que c'est Médée qui aurait agit de son propre chef. De manière générale, Le Callet a souhaité donné à Médée une image plus "humanisante" dans le but d'accentuer certainement la tragédie grecque. Et là encore, c'est une vrai réussite: le dramaturgie pèse énormément, et on la ressent ! Certains aviseurs ont apprécié l'approche moderne du récit. Et je suis tout à fait en phase avec cette critique. Les dieux sont démystifiés, tout cette histoire est une affaire d'hommes et de femmes. Aussi, choisir de s'y concentrer permet de donner un nouveau souffle à ces récits (sur)exploités depuis tellement d'années. Une originalité vraiment bienvenue! Le côté réaliste ouvre également la porte à de nombreux thèmes qui font encore échos dans notre monde moderne : la question de l'indépendance de la femme dans la société, les stratégies du pouvoir et les relations/contraintes diplomatiques, les engagements et les trahisons, l'amour et la vengeance, la tolérance réservée aux étrangers, le pouvoir d'influence sur les populations... Tout cela dresse un tableau fouillé sur le fonctionnement de nos civilisations et de la psychologie humain, bien que l'ensemble est exploité ici à des fins dramatiques. Ce dessin est également parfait pour moi et m'a permit de ne jamais buter. Bien au contraire, le trait fin est vraiment super agréable. On profite de tout un environnement riche et détaillé, nous permettant ainsi de plonger dans l'univers grecque de l'époque. Je m'avance sans trop savoir car je ne connais pas les différences d'architectures et de modes vestimentaires qu'il pouvait y avoir entre les régions, mais il m'a semblé que l'ensemble était un peu trop homogène à mon goût, alors qu'on est envoyé de royaume en royaume. J'aurais également apprécié plus d'éclats au niveau des vêtements, dont les couleurs m'apparaissent un peu fades parfois. Mais ces petites imperfections sont purement subjectives et ne retirent en rien la qualité graphique de cette série, que je trouve rigoureusement réussie du début à la fin. Une très grande série que vous devez vous procurer et qui se trouve dans ma (longue) liste d'achats. A garder près de soi, les relectures ne manqueront pas de nourrir le plaisir, que celui-ci soit porté par la thématique qui retiendra notre attention ou par un épisode mythologique que nous aurons envie de connaître en particulier.
Cette magnifique série prouve à ceux qui ne le pensent pas que plaisir et culture peuvent faire bon ménage dans une BD. L'excellent travail de Nancy Peña pour les dessins et de Blandine Le Callet pour le scénario en est la meilleure des preuves. Blandine Le Callet revisite la légende noire de Médée d'une façon originale avec un parti pris réaliste qui se tient de bout en bout. Point d'intervention divine, ni de sauveur de dernière minute mais tout bonnement un enchaînement de situations tellement logiques et vraisemblables que l'on a l'impression d'avoir un récit journalistique. Le scénario suit évidemment les textes antiques mais Le Callet se permet quelques adaptations dans la mise en scène qui renforcent l'homogénéité et la puissance dramatique du récit. Tout au long des cinq tomes (le tome 4 est composé de deux livres) ce n'est qu'un crescendo dans la tragédie qui se déroule sous nos yeux pour atteindre son climax en fin de tome 4 livre 1 mais qui ne retombe pas à plat pour autant ensuite. Cette construction du récit est vraiment remarquable et très rare par sa qualité littéraire dans les séries que j'ai lues. Le dessin de Nancy Peña est au même niveau. L'auteure joue avec les situations émotionnelles, les éclairages et les découpages. Dans l'abécédaire de la fin de l'édition intégrale, elle s'amuse à nous présenter quelques-uns de ses anachronismes dans les styles d'architectures, de costumes ou de bijoux. Comme si les auteures nous invitaient à une relecture savante pour retrouver ces détails. Un vrai régal. La multiplicité des thèmes abordés d'une manière profonde vous conduit à une réflexion permanente sur l'utilisation du progrès, sur l'amour, sur le combat des femmes pour la liberté ou sur la violence. La déconstruction de l'image du héros Grec au premier rang desquels Jason, est terriblement efficace et crédible. Cela me plait beaucoup. De l'excellente BD. À lire à offrir, à posséder pour un public pas trop jeune.
C'est d'Angoulême que je ramène cette nouvelle série de Nancy Peña. Moi qui ai beaucoup apprécié sa série Le Chat du kimono, ce fut une agréable surprise de découvrir cet album que je n'avais pas vu sortir. Elle s'associe ici à Blandine Le Callet au scénario, pour nous proposer le récit de Médée, ce personnage de la mythologie grecque associé à la Toison d'Or. Pour en avoir discuté avec Nancy Peña, il s'agit en fait à l'origine d'un roman qui n'a pas trouvé à se faire éditer et qui du coup a été retravaillé pour nous proposer une série BD qui s'annonce en 5 tomes. Prometteur ! Nos deux auteures ont en effet comme elles l'annoncent en fin d'album, dans l'idée de raconter sa véritable histoire... Vaste programme. Et ce premier tome pose les jalons d'une histoire bien construite sur les bases d'une trame mythologique bien chargée. On découvre ici l'enfance et l'adolescence de Médée, en Colchide où elle habite avec sa famille. L'insouciance laisse rapidement la place aux responsabilités, et Médée en fille très intelligente a du mal à trouver sa place au milieu des intrigues distillées tant par son père, le roi de ce territoire, que par son entourage. Nancy Peña donne à cet univers une vitalité étonnante grâce à son coup de crayon toujours aussi fin. Sa façon de composer ses pages donne au récit l'élan nécessaire à sa narration. On rentre progressivement dans celui-ci ; le rythme s'installe doucement et monte petit à petit en puissance, comme la conscience de ce qui entoure la jeune Médée. Un coup de chapeau au passage à la très bonne colorisation réalisée par Sophie Dumas et Céline Badaroux-Denizon. Elle renforce de façon très efficace toutes les ambiances qui parsèment les pages de cet album ; chaleur et lumière du bassin méditerranéen, tempête, complot, etc. Ce premier tome m'a donc plutôt convaincu et plu ; j'attends la suite avec curiosité pour voir comment tout cela va évoluer et j'espère relever davantage ma note. (3.5/5) *** tomes 2 à 4 *** Ce furent finalement 4 et non 5 tomes qui conclurent cette magnifique série, le dernier tome offrant une pagination plus conséquente de 105 pages. Et quelle série ! Wow ! J'ai vraiment pris un énorme plaisir à lire cette série qui tout en jouant à démystifier la mythologie grecque, s'en empare et nous la restitue de telle façon qu'au sortir de cette lecture je n'ai eu qu'une envie replonger dedans ! Car c'est à mon sens la force majeur de Médée, c'est qu'au travers de ce personnage hors norme, nos autrices ont réussis à nous la rendre très contemporaine en questionnant le rôle de la femme à travers l'histoire, mais pas que. C'est aussi interroger le destin et notre libre arbitre (ahhh la tragédie grecque !), la place de l'étranger, celle des religions... Bref, tout en composant avec le caneva mythologique de Médée, Nancy Peña et Blandine Le Callet nous dressent le portrait universel des sociétés finalement pas beaucoup plus évoluées qu'à l'époque. L'étiquette de la barbarie de se colle juste pas au même endroit, elle est aujourd'hui juste plus sophistiquée. Et puis cette album fourmille de petits détails et de bonnes idées narratives qui en font un réel plaisir de lecture. Le dessin reste magnifique et subtil de bout en bout avec même quelques planches à couper le souffle. De la mythologie comme ça, j'en veut bien tous les jours ! Voilà une série à ne pas rater et je monte ma note à 4 + coup de coeur
Je n'avais pas été emballé à ce point par Le Chat du kimono à tel point que je crois bien n'avoir pas posté d'avis sur cet album, un rapide feuilletage m'avait un peu refroidi. Après la lecture de cette Médée je crois bien que je vais y retourner voir. En fait c'est vraiment bien, un peu comme tout le monde j'avais entendu causer de la dame, la raccrochant vaguement à Jason et ses argonautes. Ici nous sommes face à une sorte de biographie d'une, d'abord adolescente puis jeune femme, qui dans une époque où la masculinité est de mise fait des choix profondément modernes. Je ne ferai pas de la psychanalyse à deux balles mais l'on peut se poser des questions ou plutôt avoir des réponses quand on voit le père de la jeune fille, dans le genre castrateur y a pas mieux. Bon ceci n'explique sans doute pas cela mais cela pose un contexte que les auteures montrent bien par petites touches dans cette BD intelligente et non seulement divertissante mais grâce à laquelle on apprend pas mal de choses. Alors oui de la Grèce antique de cette manière là j'en redemande, je ne cite personne mais d'autres BD fleurissent par les temps qui courent sur le thème de l'antiquité grecque qui sont bien plus didactiques, et le terme est gentil. Donc oui si l'on aime cette période et les magnifiques personnages qu'elle nous offre, et le beau dessin, si, si je vais finir par vraiment l'apprécier, il faut lire Médée et faire tourner.
C'est donc la légende de Médée vue par ses yeux à elle. Et c'est en lisant cette BD que j'ai découvert que je ne connaissais en fait pas du tout Médée même si j'avais évidemment souvent entendu son nom. Je croyais à tort qu'il s'agissait d'une des sorcières de Thessalie. En réalité, sans entrer dans les détails de son arbre généalogique, c'est un personnage secondaire de la légende de Jason et les Argonautes et aussi un peu de Thésée. Son parcours se révèle assez sinistre, encombré de vengeances, d'infanticide et de fratricide assez expéditif. On imagine donc un personnage noir, menaçant et égoïste. Mais en racontant sa vie avec ses yeux à elle, en montrant sa jeunesse et ce qui l'a doucement amené à faire ses choix, on comprend son parcours et on ne peut que se ranger à ses côtés quelque soit la noirceur de ses actes. C'est un récit enrichissant et bien mené. Les personnages y sont bons, la retranscription d'une Grèce Antique et d'une Colchide mythique mais réaliste y est réussie, et le rythme du récit est prenant. Et surtout il y a le dessin si personnel et qui me plait toujours autant de Nancy Peña. Je le trouve très beau, plein de charme. Même les couleurs pourtant assez sombres me plaisent par leur élégance. Je n'y ai qu'un unique regret : les yeux un peu trop gros de certains personnages vus de profil qui leur donnent un aspect presque cyclopéen. Une belle BD qui apporte un regard neuf et profond sur un personnage mythique finalement peu connu.
J'ai bien aimé cette dernière oeuvre de ces deux auteures au féminin qui sont si souvent repoussées dans le monde masculin et singulièrement macho de la bande dessinée. Cela fait vraiment du bien ! Je trouve que nous avons là l'oeuvre la plus aboutie de Nancy Peña au niveau graphique. Par ailleurs, il y a une véritable construction du scénario qui va directement à l'essentiel et qui procure un plaisir de lecture. Nous suivons le destin d'une famille royale dont le roi est plutôt cruel. On s'intéresse surtout à Médée, la fille du roi. Il y a une véritable ambiance pesante et de peur dans cette cour. On a hâte de découvrir la suite de cette grande aventure mythologique. Paradoxalement, c'est un personnage comme Médée qui a inspiré la misogynie à commencer par les grecs. Elle va avoir un destin des plus terribles. On voit que rien ne lui a été épargné durant sa jeunesse. Bref, ces deux premiers tomes parviennent à convaincre totalement.
Nouvel album de Nancy Peña, qu'on ne présente plus sur BDThèque. Son trait est soigné et agréable. Décors et personnages sont réussis, comme toujours j'ai envie de dire. Pourtant il y a un petit je ne sais quoi qui me perturbe. Peut être les cadrages qui sont moins originaux que dans ses albums précédents. On est plus ici sur du "gaufrier" classique. Ou alors est ce le fait de la couleur ? Bref, c'est beau, mais légèrement différent de ce qu'on connaissait avant. L'histoire est bien racontée, on plonge dedans assez facilement. Le cadre de cette cité antique est intéressant, les différentes péripéties sont accrocheuses. Pour quelqu'un comme moi qui ne connaissait rien du mythe de Médée, ce premier tome donne bien envie de lire les suivants. Ce début de série est assez prometteur. Il faudra voir si la suite tiens ses promesses, alors qu'on peut s'attendre à pas mal de changement dans le personnage de Médée.
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