L'Artiste de la famille
Il ne s'agit pas ici d'une bande dessinée classique, mais plutôt d'un recueil de textes écrits à chaud par Larcenet, et très largement illustrés.
Autobiographie Format à l’italienne Larcenet Les Arts Appliqués de Paris Les petits éditeurs indépendants
Il ne s'agit pas ici d'une bande dessinée classique, mais plutôt d'un recueil de textes écrits à chaud par Larcenet, et très largement illustrés. Ces textes décrivent ses états d'âmes, en l'occurence très noirs. L'auto-portrait dressé par Larcenet est très acide, sans aucune gentillesse. En décalage complet avec son oeuvre humoristique, on découvre ici un autre aspect de la personnalité de cet auteur.
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Date de parution | Octobre 2001 |
Statut histoire | One shot (Inachevé par nature...) 1 tome paru |
Les avis
Larcenet me fait penser avec cet album au Trondheim d’ Approximativement, qui se questionnait en permanence, se demandait s’il savait dessiner, et si c’était important de savoir le faire pour faire de la Bande dessinée. C’est juste qu’ici, Larcenet – comme souvent dans les albums introspectifs qu’il a publiés chez Les Rêveurs – nous donne à voir sa face sombre, nous invite à explorer avec lui ses tourments, sans qu’il soit question de juger. La livraison se fait sans service après-vente, sans guide de visite. En tout cas, le dessin, usant de différents styles, mais presque toujours sombre et torturé – tout en restant lisible et relativement aéré, est plutôt chouette, et en tout cas raccord avec les textes (et à mon goût !). Ces dessins de Larcenet illustrent en tout cas ici un long poème noir dans lequel je vous invite à vous plonger, car il n’y a pas là que du poison, l’antidote s’y trouve aussi.
Un album où Larcenet parle de ses angoisses et du coté sombre de sa personnalité. C'est donc un album un peu dur et il y a peu d'humour dans ses textes. J'ai été touché par ses témoignages et principalement parce que je me suis parfois retrouvé dans Larcenet. Moi aussi il y a des trucs en maths que je ne comprends pas et moi aussi parfois j'ai un peu honte d'aimer des 'bêtes' séries humoristiques et qu'au lieu je ne devrais lire que des séries sérieuses. Le dernier témoignage est le plus touchant quoique paradoxalement ce même témoignage me questionne si c'était vraiment un bon album ou non car la 'thérapie' que Larcenet se fait à lui-même se termine soudainement parce qu'il en a marre. Cela donne un coté inachevé que je n'aime pas trop.
J'ai eu du mal à accrocher au début de cet album. Les premiers textes sont noirs, trop torturés pour moi, comme si Larcenet cherchait sciemment à entretenir et à extirper le plus noir de son esprit pour le déposer devant nous à la manière d'une psychanalyse dont je n'ai pas envie d'être le psychanalyste. Les dessins n'ont plus ne m'ont pas plu, pas esthétiques, pas harmonieux, aussi torturés parfois que les textes. Mais au fil de l'album, les histoires ont commencé à me toucher un peu plus, jusqu'à "la Momie Inca", que j'ai trouvé forte et prenante. Et puis il y a la dernière histoire où justement Larcenet exprime exactement ce que je ressentais au début de ma lecture : "pourquoi s'acharner à descendre au fond chercher les trophées macabres que j'exposerai au passant qui, forcément, s'y reconnaitra ? C'est de la branlette". J'aime quand Larcenet redevient simple tout en gardant sa lucidité pessimiste, j'y retrouve la force de son humour. Mais globalement, cet album n'est vraiment pas du genre que j'achèterais voire que je relirais : trop noir, trop torturé, et il n'a pas suffisamment su me toucher.
Sûrement l'album le moins bon des Larcenet parus chez les rêveurs à ce jour, ou plutôt celui qui m'a le moins touché, marqué. J'ai presque été déçu en fait, tant j'avait été impressioné par les 3 autres. Pourtant, on est loin d'avoir là un mauvais album. Larcenet fait toujours preuve de beaucoup de doigté pour parler de lui, sa finesse fait facilement passer ce récit et évite ainsi un nombrilisme puant. A acheter sans aucun doute, même si ce n'est pas accessible au "grand public".
Après avoir lu en diagonale les avis précédents - histoire de ne pas créer trop de redondances -, je commencerai par une banalité : c'est bien du Larcenet. Il faut donc apprécier qu'un auteur extériorise une part de son vécu. Mais il faut lui reconnaître la qualité de savoir "parler" et dessiner ce vécu... Le côté provoc' me plait aussi, parce que j'ai du mal à croire que ce ne soit qu'un acte thérapeutique de sa part... Non mais franchement, je suis quand même restée béate (alias sur le cul, mais y parait qu'il faut pas être vulgaire) par sa façon de faire s'enrichir mutuellement les dessins et les écrits, qui sont d'ailleurs simples et forts (forts car simples?), par sa façon de ne pas prendre de détours, par la façon dont il nous mène dans une bd sans scénar comme s'il y en avait un, et enfin, (ce n'est pas réservé à cet album), par sa façon de mener et de clore son album dans un mouvement circulaire et un brin fataliste. Arrêtons de retenir qu'il jette ses tripes, je pense que c'est juste sa pate et que son travail artistique la modèle franchement bien!
On retrouve dans L'Artiste de la famille ce qui a fait tout l'intérêt de Presque, paru chez le même éditeur. C'est à dire le versant obscur d'un auteur à part dans le paysage de la BD franco-belge. Un auteur qui doute, qui se met à nu, livre ses réflexions profondes, exprime ses déviances. Un auteur qui jette tout sur le papier, sans se soucier de contingences de style ou de forme. Une expérience à vivre, assurément.
Bon les avis sont partagés et le mien est définitif : Larcenet est un excellent artiste avec énormément de capacités. Il nous donne ici la preuve qu'il sait diversifier ses oeuvres, et qu'il est aussi un humain plein de doutes et de faiblesses. Ce qui le rend à mes yeux beaucoup plus fort que le plus pédant des pseudo-artistico-intellectuel. (on sent le vécu, non ?) Pour preuve, sa mise à nu est exemplaire, et d'aucuns de lui reconnaître au moins cela, il n'est pas facile d'exposer nos peurs et notre impuissance à la vie à un large public connu ou inconnu. Ici, précisément, celle d'un artiste plein d'émotions qui se révèle à un public habitué à quelque chose de nettement différent et surtout de beaucoup plus léger. J'adore cette phrase qu'il dit à un moment (je cite approximativement n'ayant pas la bd sous les yeux) : "Il y a certainement plus de choses sur moi dans une page de "Bill Baroud" que dans l'essai ici présent". Je trouve intéressant ce genre d'essai justement, bien sûr l'approche de cette lecture est très personnelle et le décalage qu'il y a avec ses autres oeuvres prouve que Larcenet a maintenant atteint une maturité que je trouve prometteuse. "L'artiste de la famille" est une thérapie, comme le dessin l'est au quotidien pour tout artiste. Et là, le fameux protagoniste règle ses comptes avec lui-même et bien d'autres, et surtout il prend des risques. J'aime par dessus tout les gens qui prennent des risques car à mon sens c'est une preuve de courage. Même si la lecture semble dure, ne vous y fiez pas, c'est très beau. alors en conclusion, risquez-vous à lire cet ouvrage original.
Dans le même style graphique que "Presque", je trouve "L’artiste de la famille" moins réussi ou en tout cas moins fort même si très (trop) personnel. L’auteur lui-même ne destinait pas forcément au départ ce travail d’introspective à la publication. Il livre ses angoisses, ses peurs, ses envies, avec une certaine pudeur mais sans faux semblant, ce que je trouve extrêmement courageux. Car, à la différence du "Combat ordinaire", on est là totalement dans l’autobiographie. C’est relativement intéressant mais vraiment décousu (forcément). Un Larcenet touchant cependant.
Dur... C'est vraiment dur, comme recueil. Je dis recueil, car difficile ici de parler de bande dessinée... une chose est certaine, Larcenet change radicalement de ton ici pour extérioriser ses angoisses d'auteur BD, sa vision des choses et de son travail. Le tout est présenté sous la forme d'extraits de journal intime, auquels viennent se calquer des dessins, parfois dont le rapport avec le texte n'est pas évident au premier coup d'oeil, mais qui sonnent toujours justes. Attention, c'est tout de même assez noir. Ne cherchez pas ici l'humour désopilant de Larcenet, mais un simple constat de sa situation d'auteur, et de son incapacité à interesser les "bien-pensants" de la bande dessinée, au point de douter lui même de la crédibilité de l'album. Faire de la BD d'auteur pour faire de la BD d'auteur ? L'album est d'autant plus dur que l'artiste arrive au constat humble que ce tome est un massacre... ...massacre qui m'a touché, vraiment.
Je n'aime absolument pas cet étalage de vie privé très malsain, comme si on avait publié les pages d'un journal intime, mais aussi que son journal intime avait été écrit dans le but d'être publié. J'ai toujours pensé Larcenet un peu mégalo sur les bords, sa démarche ne fait que confirmer ce que je pensais. Et alors quoi ? Il publie un exutoire qui ne concerne que lui, mais ça n'est pas de la bd .(D'ailleurs je ne sais même pas pourquoi c'est listé ici, mais bon, sujet litigieux, chut. :)) On ne lit pas Larcenet pour ce qu'il est, mais pour ce qu'il fait. On lit pas un poète parcequ'il est fou ou drogué, on le lit pour ses poèmes. Sa vie n'a pas à être psychanalysée aux quatre vents. Oui ça peut se réveler utile pour comprendre l'oeuvre, mais ça n'a vraiment rien de commun avec son oeuvre elle-même.
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