Les Quatre Fleuves

Note: 3.38/5
(3.38/5 pour 13 avis)

Angoulême 2001 : Alph-Art du scénario. L'association de Baudouin et de la romancière Fred Vargas, pour un polar sociologique.


Angoulême : récapitulatif des séries primées Les petits éditeurs indépendants Paris

Toujours campé sur ses rollers, le jeune Grégoire Braban et son ami Vincent s'adonnent avec plus ou moins de bonheur au vol à la tire. Ce jour-là, à Saint-Michel, il arrachent la sacoche d'un vieux. Trente mille balles. Le gros lot. Mais la sacoche est lourde de bien autre chose."Autre chose d'assez dégueulasse. Le sac du vieux, Grégoire, c'est la boîte dee Pandore. Il y a tous les péchés du monde là-dedans". Au soir, Vincent est assassiné, la cuisse lacérée de quatre coups de lame. Le commissaire Adamsberg s'inquiète de cet étrange dessin. Le tueur à la serpe, celui que la rumeur a surnommé Le Bélier vient-il de signer son quatrième meurtre ?

Scénario
Dessin
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution Novembre 2000
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Les Quatre Fleuves © Viviane Hamy 2000
Les notes
Note: 3.38/5
(3.38/5 pour 13 avis)
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22/08/2002 | ArzaK
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L'avatar du posteur Noirdésir

Je connais Fred Vargas de réputation, mais n’ai encore lu aucun de ses romans. C’est donc par cet album que je pénètre dans son univers. Eh bien, force m’est de reconnaître que c’est intéressant, qu’elle sait mener une intrigue, pas forcément de manière linéaire. Le flic et la famille hétéroclite et un peu chtarb que l’on suit – sans renouveler de façon trop révolutionnaire le genre – éclairent de quelques étincelles la noirceur de l’ensemble. Noirceur accentuée par le dessin de Baudouin, reconnaissable entre mille. Si certaines planches sont parfois difficilement lisibles, j’ai plutôt aimé son dessin au trait gras, mêlant flou et mise au point fine. Au final, c’est un bon polar, faussement classique, qui plaira aux amateurs du genre.

06/05/2017 (modifier)
Par Thobias
Note: 4/5

L'association entre Baudoin et Fred Vargas est une véritable réussite. J'ai toujours énormément apprécié les romans policiers de Vargas et je suis ravi qu'elle soit parvenue à changer de support avec autant de succès. J'aime beaucoup le dessin de Baudoin dans cette bd mais c'est clair que c'est surtout le talent de Vargas que j'ai savouré. Ce qui m'intéresse dans l'ensemble de l'oeuvre de cette romancière ce n'est pas l'enquête policière souvent basique (parfois les résolutions me déçoivent) mais ses personnages originaux et loufoques sans être caricaturaux. Ils sont originaux, attachants et pleins de poésie. Cette poésie se retrouve également dans certaines idées géniales de Vargas, ici c'est bien sûr la sculpture Les quatre fleuves en canettes.

05/06/2014 (modifier)
Par Trarau
Note: 4/5

Les quatre fleuves part d'un scénario écrit par Fred Vargas pour son adaptation en BD, donné ensuite à Baudoin qui l'a travaillé en collaboration avec elle pour en faire ce récit original. C'est une des rares BD de l'édition Viviane Hamy. Malgré son succès, principalement par la critique, l'expérience n'est pas rééditée, même si en 2010 est sortie une adaptation d'une nouvelle de Vargas par Baudoin, qui est un polar noir au dessin libre. Commençons par la couverture, un homme en fuite avec une poule, des nuages qui sortent du cadre, le long d'une route, noir et blanc, quasiment pas de gris. Une partie du livre est déjà là, la fuite, le décalage, le naturel et la fluidité des lignes, elle nous donne envie d’entrer dans l’histoire et nous signale déjà que le style sera particulier. Le dessin en lui-même s'est adapté au genre, en quelques coups de feutres, il donne une ambiance. Il n'est pas forcément très précis, ne cherche pas à tout expliquer, mais il sait transmettre l'émotion des personnages, des situations, il plante le décor. Ensuite, c'est surement ce que l'on remarque en premier, un lien particulier existe entre texte et dessin, les deux sont en parallèle, ils se complètent et se répondent en permanence, mais ne cherchent pas à aller ensemble. Parfois, l'un va manger l'autre dans la page, lui prendre toute la place, ce qui dessine la situation, par exemple lorsque Grégoire pose une question à une marchande de journaux, et qu'elle lui parle, lui parle, son visage disparaît à la fois dans le texte et dans le reste du dessin, qui la déforme et la confond avec d'autres histoires, dans ce cas précis, le placement du texte fait entièrement partie du dessin, ensemble ils racontent l’histoire, parfois en restant décalés. Les personnages sont plutôt originaux et bien travaillés dans leurs spécificités, ils semblent tout de même parfois caricaturaux et peu recherchés. Estelle est pour celà la plus flagrante, disons qu'une fille sans parents, dont le meurtrier s'occupe, qui le protège tout en tombant amoureuse de celui qu'il veut tuer, avec peu de détails et d'explications, cela semble un peu facile et déjà vu. Malgré cela, on les sent ces personnages, par exemple on comprend vite la connaissance l'un de l'autre et les différences du commissaire Adamsberg et du lieutenant Danglard ou le point auquel les quatre frères forment un "bloc" avec des orientations opposées. En parlant de ces quatre frères, ils sont peut-être le sujet principal du livre, comme l'indiquerait le titre, l'omniprésence de la création du père (par la recherche des cannettes, et sa vision dans les scènes de la maison) et les réflexions de fin d'enquête. À leur manière d'être plus ou moins en-dehors de la société, sans que celle-ci les empêche de vivre, ils montrent quelque chose, un autre point de vue sur elle et on comprend vite la façon de vivre différente de chacun. Lorsqu'on observe ces personnages, c'est principalement dans leurs dialogues qu'on commence à les comprendre, à les intégrer, et les paroles sont particulières à chaques personnages, ils ont chacun un rôle, qui transforme parfois le livre en pièce de théâtre, ou les répliques s'échangent avec quelques perles, citations et reprises par-ci par-là. Un peu tous les styles de dialogue sont utilisés, de la narration froide ou orientée, des répliques courtes, du silence, des monologues... Ensemble ces personnages et ces dialogues occultent la noirceur du polar, ils lui donnent un aspect lumineux, ouvrant le regard du lecteur tout en le divertissant. Après cela, il ne faut pas oublier de juger la qualité de l'histoire et là, par rapport à celle de la mise en forme, cela n'est peut-être plus aussi réussi. Le scénario reste tout de même prévisible, même s'ils sont assez originaux, en particulier les personnages principaux, sans même parler de Grégoire et d’Estelle. Adamsberg, à la fois dans son flair et dans sa manière de procéder, est bon, tellement bon qu'il résout l'enquête sans aucune difficulté et qu'aucun des "gentils" n'a de problème. S'il est facile de prendre son temps à chaque page, et même si elle ne s'étale que sur quelques jours, l'enquête va trop vite, le plaisir du polar dans lequel on se demande pendant des heures et des heures ce qu'il pourra se passer n'est pas présent, certaines parties de l'histoire sont juste aperçues (les meurtres précédents, les relations entre Estelle et le meurtrier...) et à aucun moment on ne craint pour la survie des personnages. Les quatre fleuves possède un style original, excellent par la forme et l’ambiance, sûrement grâce au talent des deux auteurs chacun dans sa spécialité, qu’ils conservent grâce au mode d’écriture du livre ; ils conservent tout au long du livre un lien particulier entre texte et dessin, à la fois en mélangeant les deux et en les faisant se confronter.

19/10/2011 (modifier)
Par AqME
Note: 3/5

J'ai acheté cette pseudo bande-dessinée à ma chérie qui est une grande admiratrice de Fred Vargas. Mais il faut dire aussi que cela m'attirait sensiblement car je suis de nature curieuse et que le travail d'une romancière dans un autre domaine me semblait intéressant. Déjà, ce livre est-il réellement une vraie BD ? Je ne saurais répondre car il y a des passages vraiment BD avec cases et bulles et d'autres passages sans dessin et avec que du texte. De ce fait, il est un peu déroutant de se retrouver avec ce livre qui est plus un roman graphique qu'une BD pure. Le scénario, signé Vargas, vous l'aurez deviné, relate les mésaventures de Grégoire, un jeune voyou qui pique un sac à un vieux avec l'aide d'un autre voyou. Malheureusement, l'autre voyou se fait descendre assez violemment et Grégoire se fait poursuivre par le vieux en question. Adamsberg, le détective fétiche de Vargas va mener l'enquête. Scénario classique d'une histoire policière noire, avec enquête et personnages caricaturaux. Néanmoins cela se suit assez bien et on reconnait très vite la patte de l'écrivain. Là où ça se gâte, c'est au niveau des dessins. J'ai énormément de mal à accrocher avec ce type de dessin. Les traits sont gras, certains visages sont gribouillés, alors que d'autres sont juste esquissés sans donner plus de détails. Le seul bon point au niveau du dessin, c'est les dessins de rues ou de bâtiments. Même si le trait peut aller en adéquation avec un scénario noir, il reste trop inégal et gâche un peu le tout. Le final reste décevant, avec une résolution à la va vite et un retournement pas si surprenant ou si exaltant. En bref, "Les quatre fleuves" reste une curiosité à lire pour les fans de Vargas.

06/08/2010 (modifier)
Par Ems
Note: 2/5

224 pages qui auraient pu tenir en 96 voir moins. Je met un 2/5 surtout pour le scénario qui a réussi à me retenir et globalement à me plaire. Mais que cette lecture fut pénible... Le style de Baudoin ne correspond pas au récit. Son dessin fait sale et non fini mais c'est surtout la mise en page qui m'a rebuté : c'est l'anarchie complète, on a même le droit à des passages 100% texte. Si la partie graphique ne gène pas, cette BD peut alors être lue. Je l'ai trouvée longue à lire alors que le contenu est finalement assez léger. Un gros bof final.

26/06/2010 (modifier)
Par konfucius
Note: 3/5

Etant un grand fan de Fred Vargas c’est avec un certain enthousiasme que j’ai découvert cette BD. Du coté du scénario et des dialogues, on reconnait sans problème la talentueuse romancière, c’est tout bonnement génial et je n’ai pas été déçu. Comme toujours les personnages sont atypiques et attachants, et on entre très bien dans l’histoire de ce jeune délinquant monté sur roulette qui a eu le malheur de s’attaquer à la mauvaise personne. Par contre, j’avoue que pour le dessin ce n’est pas trop à mon goût. Généralement ça ne me gêne pas car après quelques pages je m’habitue, mais là je n’ai pas pu m’y faire. En fait, le reproche majeur que je ferais ce n’est pas tant que le dessin ne me plaisait pas (car cela reste bien souvent totalement subjectif) mais c’est que j’ai eu l’impression que les dessins n’apportaient pas grand-chose à l’histoire. Finalement, en lisant la BD sans regarder les dessins, on apprécierait tout autant l’histoire. Cela dit, si vous ne connaissez pas Fred Vargas, je vous encourage vivement à découvrir cette BD qui vous amènera peut-être à lire ses excellents romans par la suite (vous pouvez également passer directement aux excellents romans). Et pour ceux qui connaissent déjà cet auteur, je pense que vous passerez comme moi un agréable moment en compagnie de nos amis Adamsberg, le commissaire lunaire, et Danglard, son fidèle adjoint au savoir encyclopédique.

07/05/2010 (modifier)
Par Erik
Note: 3/5
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J'ai lu un magnifique roman policier bien orchestré. La narration est tout à fait originale et place cette BD sur un piédestal concernant son scénario. Je dois bien avouer que j'ai rarement été aussi déçu par le dessin. Quand un scénario me plaît mais que le dessin est limite, je n'en tiens pas trop compte. Néanmoins en l'espèce, ce dessin noir au trait très gras m'a un peu gâché mon plaisir de lecture. C'est à peine si on peut distinguer les silhouettes des différents personnages. Il me faut quand même un minimum en matière graphique. Pour autant, j'ai décidé de ne pas baisser la note à deux étoiles car cela reléguerait cette oeuvre dans le commun des mortels. Or, c'est quand même une lecture à découvrir qui ne laissera pas indifférent. Pour l'achat, cela ne sera pas indispensable compte tenu du graphisme. Il ne faut quand même pas pousser Mémé dans les bégonias!

05/08/2007 (MAJ le 13/04/2009) (modifier)
Par Spooky
Note: 3/5
L'avatar du posteur Spooky

Très bonne intrigue policière. Bien mené, ce tome permet d'apprécier le style de Fred Vargas, qui démontre de belles qualités d'écriture, en plus de la faculté de bien construire le pitch policier. J'ai eu peur à un moment que le flic se retrouve dans la peau d'un détective surdoué, qui devine tout en un rien de temps, mais non, Vargas, aidée par Baudoin, prend son temps pour bien développer l'histoire. De plus, les personnages, en particulier les quatre frères, objets de la métaphore artistique de leur père, sont bien amenés. Avec une pointe d'humour dans la plupart des situations, que demande le peuple ? Un dessin correct, peut-être ? Comme plusieurs de mes camarades, j'ai beaucoup de mal avec le dessin d'Edmond Baudoin. Sale, difficile à déchiffrer par moments, il gâche ce bon moment de lecture par une fatigue des yeux. Vraiment dommage.

29/03/2009 (modifier)
Par Ro
Note: 4/5
L'avatar du posteur Ro

Je m'attire souvent des regards sévères car je n'aime pas le dessin de Baudoin et du coup je n'ai que très peu apprécié mes lectures de cet auteur jusqu'à présent. On m'a cependant nettement conseillé cet album pour essayer de me faire une autre opinion. Après une longue hésitation, je me suis finalement lancé. Résultat : je n'aime toujours pas le dessin de Baudoin. Je n'apprécie pas du tout son encrage qui me donne l'impression d'avoir été réalisé avec un gros pinceau où la peinture noire aurait un peu séché. Je n'aime pas du tout le rendu de ces planches, leur aspect "sale", leur manque de détail, etc. Il y a un style indéniable, et malgré cette impression de trait grossier on reconnait bien les personnages, mais je n'aime pas. Et pourtant j'ai trouvé cette BD très bonne. Le scénario est excellent et on sent que Fred Vargas et Edmond Baudoin se sont vraiment bien entendus pour mettre au point leur album. L'intrigue est celle d'un polar noir assez simple finalement, quand on la résume. Seule l'idée du serial killer qui est en même temps le gourou de sa propre secte personnelle est surprenante. Mais ce sont surtout les personnages qui sont bons. Ils sont originaux, attachants, intelligemment rendus et très crédibles malgré la loufoquerie de certains. Par le biais de ces personnages, et grâce à une narration très réussie, les auteurs parviennent à captiver le lecteur et à rendre très prenant le récit. Il y a en même temps quelques idées touchantes, notamment tout ce qui tourne autour de cette famille de 4 frères qui ne savent pas qui est le vrai fils de leur père, et autour de cette sculpture en canettes de bière, "les Quatre Fleuves". Un peu de poésie et d'humour se dégagent dans une ambiance qui aurait autrement pu être assez glauque. Une très bonne lecture qui m'a réconcilié avec Baudoin dont je n'apprécie toujours pas le dessin mais dont je sais maintenant qu'avec un bon scénario, il peut offrir une oeuvre de grande qualité.

16/01/2009 (modifier)
Par cac
Note: 4/5
L'avatar du posteur cac

Force est de constater que si Baudoin se contente de pondre un magnifique dessin, on part sur de meilleures bases que lorsqu'il est également au scénario. Ca devient très réussi quand Fred Vargas lui propose un polar bien rodé que ne reniera pas un autre adepte du genre qu'est David Chauvel. On découvre ici une sale histoire, au départ un simple vol à la tire qui va attirer bien des ennuis à ses auteurs, un serial killer est sur leur trace. Celui-ci est très méthodique, le rituel du meurtre et sa mise en scène est nécessaire comme beaucoup de tueurs en série. On suit alors un jeu du chat et de la souris, et du chien de garde entre les flics, le jeune voleur un peu paumé Grégoire et sa victime qui ne compte pas en rester là devant tel affront. On sent venir le dénouement environ 30 ou 40 pages avant, déroulement logique et bien ficelé.

18/07/2007 (modifier)