Paco les mains rouges
Dans l'enfer du bagne de Cayenne...
Amérique du sud Fabien Vehlmann La Guyane Les meilleures séries terminées en 2017 Prisons
Dans ce premier épisode de Paco les Mains rouges, on découvre l'histoire d'un jeune instituteur auteur d'un crime passionnel qui échappe à la guillotine, mais se voit condamné au bagne à perpétuité. Son calvaire commence dès le voyage vers la Guyane. Là-bas, « Paco les Mains rouges », surnommé ainsi parce qu'il a commis un crime de sang, doit affronter la réalité d'un monde carcéral où règne la loi du plus fort, où il faut survivre à chaque instant sans avoir le moindre espoir de sortir libre. (texte : Dargaud)
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Date de parution | 06 Septembre 2013 |
Statut histoire | Série terminée 2 tomes parus |
Les avis
Vehlmann est un scénariste qui a du talent, mais qui ne me séduit pas la plupart du temps. On peut trouver ses qualités dans cette série. Tout semble crédible et réaliste, sans doute qu'il s'est bien documenté pour écrire son histoire. Malgré tout, j'ai trouvé que cette série se lisait bien, mais sans plus. C'est le genre de récit qui ne m'a pas ennuyé, mais à aucun moment je ne suis totalement rentré dans le récit. Je n'ai même pas ressenti grand chose en voyant l'horreur des bagnes de l'époque. La faute sans doute à une narration trop présente qui a fini par m'agacer et par un dessin que j'ai trouvé correct sans plus. Le genre de série à emprunter à la bibliothèque.
Comment parler d’amitié, d’amour et de dignité en enfer ? Eh bien cette série réussit à le faire, alors que ça semblait une gageure a priori difficile à tenir. L’enfer, c’est le bagne de Guyane. Ou plutôt ce sont les bagnes, puisque l’on nous fait bien comprendre qu’il y a plusieurs lieux – et donc plusieurs degrés – dans cet enfer, vers lequel sont envoyés des délinquants de divers ordres, ayant en commun la volonté de la – bonne – société de la faire disparaître. Paco, le personnage principal, et de ceux-là. Il est aussi le narrateur – on devine donc qu’il va en réchapper. Mais pour cela il va devoir éviter un certain nombre d’obstacles, la mort guettant en permanence, la violence étant omniprésente, les détenus étant transformés en bêtes sauvage, l’espoir de sortir de cet enfer leur ayant été retiré. La chance de Paco est de faire partie des exceptions, mais aussi et surtout d’avoir su y nouer des relations saines, d’amitié, voire d’amour. La narration est équilibrée, fluide, la lecture est agréable. Le dessin moderne est dynamique, et colle très bien avec le ton adopté pour cette histoire où l’on croise, au détour d’une phrase, des détenus célèbres (Seznec, Papillon). L’intrigue est bien menée, crédible, et on ne s’ennuie jamais à la lecture de ce diptyque, que j’ai vraiment apprécié. Note réelle 3,5/5.
Cette BD a reçu le prix décerné par … Lulu la nantaise ! excusez-moi du peu ! je vois bien que vous êtes perplexes ! La rédaction de tous les sites du réseau ARTS dont fait partie 9ièmeArt est basée à Nantes. Je ne peux donc pas passer sous silence un prix nantais décerné à une bande dessinée d’auteurs nantais ! Wouais je suis peut-être un peu chauvin mais franchement cette série est une tuerie ! Mon palpitant en a pris un coup ! Lecture d’une seule traite. La Guyane et son bagne ! C’est le décor de l’histoire. Une narration comme si vous y étiez. L’atmosphère sordide qu’ont vécu les condamnés aux travaux forcés va vous coller à la peau. La descente aux enfers est subjuguante. Pas une minute de répit. Vous serez tenu en haleine et surtout vous ne pouvez sortir de votre lecture indemne. Tout est réglé comme du papier à musique. Les dialogues sont étudiés. Le rythme est cadencé. Pas de modération dans les propos. C’est cru mais bien dans le tempo de l’histoire. Nous sommes bien en territoire oppressant où règne la loi du plus fort. Paradoxalement dans ce climat putride et violent, c’est bien une histoire d’amitié (voir plus !) qu’Eric Sagot et Fabien Vehlmann nous relate ! Le ton est juste. Un peu d’humanité et d’espoir dans ce monde de brutes ! C’est magnifique. Le graphisme est tortueux et anguleux. Le trait est épais. La colorisation est en tons sépia. Même si pas un grand fan de ce type de dessin, j’avoue que c’est adapté pour décrire cette atmosphère suffocante. C’est brillant. Cette BD un petit bonbon acidulé à déguster sans modération. Je recommande chaudement.
Récit d'un bagnard à Cayenne au début du 20e siècle, Paco les mains rouges est une histoire réaliste et prenante. Elle est mise en image avec le dessin simple et un peu naïf d'Eric Sagot. Celui-ci se révèle très efficace et plaisant. Et même si les planches sont en simples tons sépia, le manque de couleur ne manque jamais. Avec Paco, on découvre la dureté du bagne mais aussi comment on s'y débrouille et comment, dans ce drôle d'enfer, des hommes pouvaient y trouver une vie ou une survie. J'ai appris pas mal de choses sur comment les choses se passaient là-bas à l'époque, loin du cliché des bagnards enchaînés et cassant des rochers que j'imaginais. Vehlmann y ajoute en plus une dimension différente en mettant en scène la relation ambiguë entre le héros et un autre prisonnier, relation qui éveille la curiosité et tient le lecteur en haleine en se demandant ce qu'il va se passer ensuite et comment tout cela va se terminer. Pas mal.
Excellent ce diptyque, c'est grâce au prêt d'un ami que j'ai pu faire cette lecture, loué soit il car sans cela il y a bien peu de chances pour que je sois allé y jeter un œil. En effet le dessin n'est a priori pas ma tasse de thé, bien dommage car au final je m'y suis très bien fait et il colle bien à l'histoire, ce style semi réaliste permettant de mettre la distance nécessaire avec les faits racontés. Pas manichéenne, l'histoire arrive plutôt finement à mêler plusieurs thèmes sans que ceux-ci soient racoleurs, l'on aurait facilement pu tomber dans le truc un peu bourrin parfois inhérent au genre d'histoire se déroulant en milieu carcéral. La colorisation assez douce concourt à donner à l'ensemble une atmosphère finalement tranquille à mille lieues des évènements vécus par les personnages. C'est donc quelque chose qu'il faut lire, vraiment très bien.
Je suis d’accord avec les autres avis : l’histoire est tellement bien écrite qu’on a l’impression qu’elle est autobiographique. Fabien Vehlmann est vraiment au sommet de son art, ses personnages sont parfaitement développés, et la narration maitrisée. L’histoire est prenante, malgré sa lenteur et son coté introspectif (ce qui n’est absolument pas un reproche), et je trouve sa longueur parfaite (bouclée deux tomes). Le cocktail violence/homosexualité/viol/maladies a de quoi choquer, mais j’imagine que tout est vrai et documenté… J’ai adoré la façon dont ces hommes condamnés trouvent un peu d’amour et d’espoir dans cet enfer sur Terre. Le dessin d’Eric Sagot est très joli, même si j’aurais préféré un peu plus de couleur (choix personnel). Un chouette diptyque.
Les récits dans les prisons guyanaises sont plutôt à la mode en ce moment en témoigne le récent "Aux îles, point de salut' que j'ai posté dernièrement. Ce récit de Vehlmann va plus loin en terme de maturité introspective. On dirait effectivement une histoire vraie tant cela sent le vécu. Bref, on reconnaît le talent de l'auteur de nous faire croire. Et pourtant, le sujet est plutôt difficile dans cet univers carcéral au bout du monde. Cayenne a toujours une image de bagne qui colle à la peau. On se souvient de l'excellent film Papillon avec Steve McQueen. L'auteur se concentre sur l'enfer du bagne entre violence et intimité. On ne reviendra pas sur le crime commis par ce jeune instituteur. Ce qui importe, c'est le moyen de survivre dans cet univers carcéral très difficile pour tout le monde y compris les gardiens. Visiblement, le message véhiculé est que la violence serait le seul moyen de survivre ce qui est moralement choquant. Les adeptes du tout répressif et qui dénoncent un certain laxisme devraient sans doute réfléchir. Mais bon, cela ne les arrêtera pas. Je n'ai pas trop aimé la fin où Paco tombe amoureux d'un autre détenu. Cette romance ne colle pas avec ce qu'il a vécu dans ces lieux ténébreux. On tombe dans un excès qu'il est difficile de comprendre compte tenu des circonstances entre viol et lynchage. C'est traité tout en pudeur avec un trait et des couleurs qui se marient à merveille pour représenter ce climat oppressant. On verra ce que nous donne la suite et fin.
Tons sépia, histoires de bagnards, violence suggérée, récit rythmé.... voilà à quoi s'attendre en se saisissant du premier tome de la récit des Paco! Le dessin n'est pas réaliste, ce qui permet de suggérer l'action plutôt que de la décrire frontalement. Le dessin de Sagnot invite même à la poésie lorsqu'éclot une histoire d'amour. Le récit est dépaysant tant dans son univers (bagne guyanais) que dans son intrigue (survie en milieu carcéral) et servi par un bon sens du rythme. Une belle découverte!
Longtemps, à la lecture de l'album, j'ai cru qu'il s'agissait d'une histoire vraie, tant les accents de vérité étaient prononcés. Mais au final, non, il s'agit bel et bien d'un récit original de Fabien Vehlmann, sans doute inspiré par de nombreux témoignages authentiques. Le scénariste nous emmène donc dans l'enfer -vert- du bagne de Cayenne, à l'époque où de nombreux criminels y étaient encore envoyés. Nous sommes dans la peau de Paco, meurtrier qui va devoir construire sa dimension, trouver sa place en prison, là où le viol, les persécutions, les trafics sont rois. Le ton est assez sec, on sent bien que le narrateur revient de nombreuses années en arrière pour conter son histoire. Pas non plus de détails trop sordides, même si l'infamie est parfois présente. Mais il y a aussi des lueurs d'espoir, des petites choses touchantes dans ce récit. Il est curieux que Vehlmann ait confié le dessin à Eric Sagot, avec son style semi-réaliste, a priori un peu léger mais très expressif. Cela permet d'en savoir plus sur l'histoire des bagnes, par le petit bout de la lorgnette. Je ne suis pas super enthousiaste, mais je lirai la seconde partie du diptyque avec curiosité.
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