La Brigade juive

Note: 2.6/5
(2.6/5 pour 5 avis)

La trilogie La Brigade juive est une bande dessinée qui mêle Histoire et aventure à la fin de la deuxième guerre mondiale. Son auteur, Marvano, nous propose de suivre une des unités les moins connues de l'armée britannique. Cette trilogie fait directement suite à Grand Prix (autre trilogie de l'auteur) même si ces deux séries sont totalement indépendantes l'une de l'autre.


1939 - 1945 : La Seconde Guerre Mondiale Europe centrale et orientale Nazisme et Shoah

Dans ce premier tome de La Brigade juive, Marvano nous entraîne dans les rangs d'une des unités les moins connues de l'armée britannique. Ce premier épisode de La Brigade juive se déroule en Pologne en 1945. Leslie et Ari, deux soldats de l'armée britannique, sont en embuscade près d'une église. Ils cherchent un prêtre... que Leslie abat froidement. Il s'agissait d'un S.S. Les deux hommes reprennent la route ; d'autres missions les attendent. Premier volet de la trilogie La Brigade juive, une bande dessinée qui mêle Histoire et aventure au sein de l'armée britannique.

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 08 Novembre 2013
Statut histoire Série terminée 3 tomes parus

Couverture de la série La Brigade juive © Dargaud 2013
Les notes
Note: 2.6/5
(2.6/5 pour 5 avis)
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18/12/2013 | Mac Arthur
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Par GREG
Note: 1/5

Cette trilogie m'a laissé un goût très amer. Je suis passionné d'Histoire, et étant à moitié allemand, je me suis énormément documenté sur tout ce qui touche à la seconde guerre mondiale et les années d'après-guerre, c'est donc un sujet que je connais bien. Une BD retraçant les péripéties de la fameuse brigade juive, un contingent de soldats ayant été recruté en Palestine en aout 1944 pour combattre en Europe avait tout pour plaire, sachant qu'on pouvait parler d'un sujet assez ignoré tout en posant des questions assez morales/philosophiques sur le thème des victimes face aux bourreaux, les relations avec les populations civiles germaniques occupées, mais aussi des questions quant à ce qui fait office de patrie : l'endroit où l'on est né, ou bien celui de sa religion. Hé bien c'est formidable car tous ces sujets, pourtant passionnants, sont soit complètement ignorés (la BD se passe après la capitulation, donc point de combats, à part de courts flash-back dans le premier tome), soit traités par le bais d'un anti-germanisme/arabisme primaire. Pour le côté germanique, je veux dire par-là que les seuls civils avec lesquels nos personnages interagissent sont systématiquement des monstres, et dès l'enfance. On a par exemple droit à deux séquences surréalistes: 1) Des vieux autrichiens habillés en hulans qui chassent des survivants de camps de la mort à cheval et à coup de fusils en plein jour ! Or si il y a eu des nombreux pogroms en Pologne ou en Tchécoslovaquie après la guerre, rien de tout cela en Autriche et en Allemagne, les alliés veillaient au grain, même dans la zone russe. 2) Des enfants de 6-7 ans armés membres des Werwolf qui planifient soigneusement l'assassinat d'un des personnages au seul motif qu'il est juif... Heu comment dire, les Werwolf, une petite troupe de saboteurs ados avaient cessé toute activité après la capitulation, et il n'y avait aucun enfant en bas âge parmi eux. Ils n'ont jamais non plus assassiné des soldats alliés. Donc imaginer une telle situation me laisse pantois : il y a suffisamment d'horreurs commises par les nazis pour ne pas trouver le besoin d'en inventer des nouvelles juste pour le plaisir. A l'inverse, les crimes de guerre de cette fameuse brigade (ils ont assassiné manu militari de nombreux prisonniers de guerre allemands) sont carrément niés (l'un des deux personnages explique gentiment qu'ils ont respecté les conventions internationales et n'ont exécuté personne malgré leurs envies...). Je ne condamne pas, étant donné le contexte, l'exécution de prisonniers SS, mais pourquoi mentir et retirer toute part d'ombre ? Le sujet des opérations de vengeance menées par cette brigade contre d'anciens nazis sert de fil rouge aux deux premiers tomes, mais là encore c'est traité de manière assez simpliste (pour être poli). De même que les opérations d'évacuation de juifs vers la Palestine avec la complicité passive de l'armée anglaise. Les deux premiers tomes qui se déroulent en Europe sont donc pour moi une intense déception. Le tome 3 qui se déroule en Palestine et voit la naissance de l'Etat d'Israël rattrape un peu ce bazar, même si on a encore une vision quelque peu manichéenne des évènements lors de la guerre israelo-arabe de 1947-48 : on nous présente des monstrueux arabes tuant tous les juifs et embauchant des SS pour les soutenir au combat. Sauf que la réalité est bien plus nuancée : la position du roi Abdalllah 1er, qui souhaitait parvenir à un accord avec Ben Gourion et Golda Meïr est passée sous silence. Et si quelques criminels nazis ont bel et bien été embauchés par les arabes (plus d'une centaine d'officiers allemands de tous les corps d'armée ont été recrutés, mais seule une minorité était de vrais criminels), ce fut après la guerre et dans des fonctions non-combattantes. Cela n'en reste pas moins méprisable, mais c'est assez différent de ce que la BD nous montre. Si il est évident que ce sont les nations arabes qui ont attaqué les premiers en 1947, et que de nombreux juifs ont été victimes de pogroms par leurs voisins arabes, des organisations sionistes extrémistes comme l'Igourn ou bien des formations paramilitaires comme le Palmah massacraient également des civils arabes en représailles... Mais on ne voit que les massacres commis par les arabes. De même, une citation attribuée à Abdul Rahman Hassan Azzam (secrétaire de la ligue arabe) se réjouissant à la perspective d'une guerre d'extermination figure en bonne place dans la BD, alors que des études récentes (antérieures toutefois à la BD) ont démontré qu'elle était fausse... En somme on a un contexte historique bien réel, mais très largement noirci au détriment des adversaires des héros dans une démarche qui me semble propagandiste. Ce qui est dommage car la vérité historique se suffisait à elle-même. Le peuple juif était clairement et sans contexte une victime, mais n'avait pas non plus les mains immaculées qu'on nous vend ici.

21/08/2024 (modifier)
L'avatar du posteur Agecanonix

Cette trilogie sur fond de vengeance permet d'explorer les années qui ont vu la fin de la Seconde guerre mondiale et qu'on a tendance à vouloir oublier pour leur contenu parfois sordide. Le premier tome est un tome de mise en place où les personnages principaux sont les témoins de la reconstruction de l'identité d'un peuple dont l'extermination avait été entreprise par les nazis. Ils se placent comme des justiciers en exécutant des nazis, et le récit se positionne un peu dans une tournure à la Inglorious Basterds, le film de Tarantino sorti en 2009 ; est-ce que Marvano s'en est un peu inspiré ? c'est possible. Dans les tomes suivants, le récit devient plus sérieux, voire grave, l'ensemble est bien échafaudé en nous faisant découvrir cette brigade méconnue de l'Histoire, et en mettant en avant la complexité de la situation en Europe, la géopolitique de l'après-conflit en 1945 où les héros poursuivent leur mission purificatrice, sans oublier les tensions qui ont présidé à la création de l'Etat d'Israël. C'est une histoire beaucoup plus complexe qu'elle n'en a l'air, camouflée au départ sous une étiquette d'aventure historique, mais dont le scénario engagé et instructif grâce à une solide base de réalité historique, est apte à susciter la réflexion. C'est un récit qui m'a donc pas mal captivé, aidé par le dessin de Marvano ; je n'ai pas lu encore La Guerre Eternelle mais j'avais lu Grand Prix dont le récit ne m'avait guère intéressé, mais dont j'avais apprécié la partie graphique. C'est un dessin sans génie mais efficace, clair, lisible, avec des images fortes voire parfois douloureuses.

21/09/2020 (modifier)
Par Gaston
Note: 3/5
L'avatar du posteur Gaston

Je ne savais pas que cette série était la suite d'une autre que je n'ai jamais lue. Heureusement, on n'a pas besoin de l'avoir lue pour comprendre l'histoire. Je ne savais pas qu'il y avait eu une brigade juive durant la fin de la seconde guerre mondiale. J'ai bien aimé ce cadre historique, mais malheureusement le scénario ne m'a jamais semblé exceptionnel. Il y a des bonnes scènes (j'aime bien celles avec le soldat allemand dans le deuxième tome par exemple), mais la moitié des scènes m'ont semblé un peu oubliables. C'est le genre de série que je lis une fois agréablement et il n'y a rien qui me donne envie de la relire et au final je ne me souviens que de quelques scènes fortes. J'ai pas trop aimé le troisième tome qui m'a parfois semblé un peu manichéen sur le conflit Israel-Palestine. On parle tout de même de villages arabes massacrés par un commando de juifs pas gentils et le héros n'est pas content de l'apprendre. Je préférais tout de même lorsque le héros tirait sur des nazis.

28/08/2018 (modifier)
Par Erik
Note: 3/5
L'avatar du posteur Erik

Cette série va s'intéresser à une brigade un peu spéciale au sein de l'armée britannique. Winston Churchill considérait que plus que toute autre race, les juifs avaient le droit de frapper les allemands sous leur propre drapeau. Pour autant, il voulait que cela soit le plus discret possible. C'est bien un aspect méconnu de la Seconde Guerre Mondiale qui nous est dévoilé. En 1945, la Palestine était sous mandat anglais. Les combattants juifs provenaient de Palestine. Il était question de régler les comptes de manière assez expéditive dans le genre oeil pour oeil, dent pour dent. La scène d'ouverture sur l'assassinat d'un nazi ayant revêtu l'habit du prêtre est assez marquante. Bref, on ne réinvente pas l'histoire car à la fin de la guerre, cette brigade était chargée d'éliminer les criminels de guerre nazis en fuite. Juste retour des choses pour venger les millions de morts des camps d'extermination. L'auteur aborde subtilement deux thèmes à savoir la vengeance et l'identité d'un peuple. On sait que l'état d'Israël va naître de la Shoah. On sait que cela se fera aux détriments des palestiniens qui seront à leur tour massacrés, faute de paix. Je n'ai pas lu Grand Prix dont on retrouve ici certains personnages. Cela ne m'a pas empêché d'aborder cette série.

07/12/2014 (modifier)
L'avatar du posteur Mac Arthur

La Brigade Juive peut être considérée comme le prolongement de 'Grand Prix', du même auteur. On retrouve en effet un personnage commun et ce récit s’inscrit chronologiquement peu après la série précitée. Prolongement, certes, mais la lecture préalable de 'Grand Prix' n’est pas obligatoire pour qui voudrait se lancer dans cette série. Ceci dit, j’ai retrouvé très logiquement quelques points communs entre ces deux séries, le principal étant le souci de véracité historique couplé à l’originalité de son approche. Le thème central, ici, est, vous vous en doutez, la brigade juive. Une brigade de volontaires qui se sont joints aux troupes alliées pour combattre les nazis et qui pourra (enfin) faire ses preuves à la toute fin du conflit. Nous suivrons ainsi deux volontaires alors que la guerre est pour ainsi dire terminée. Ils sillonnent les voies polonaises en quête de criminels de guerre, afin d’empêcher ceux-ci de disparaître dans la nature. Leur route croisera celle d’une enfant juive miraculée de l’holocauste. Contrairement à Grand Prix, La Brigade Juive s’articule autour d’un nombre réduit de personnages et n’est nullement étouffé par une surabondance d’informations historiques. Ce qui donne, en définitive, un premier tome facile à lire tout en étant intéressant, historiquement parlant. Une très agréable entrée en matière même si cet album sert avant tout à placer l’univers que veut développer l’auteur. Le dessin de Marvano reste singulier. Il est des plus efficaces et suffisamment précis pour illustrer ce genre de récit réaliste et historique mais la simplicité des compositions fait en sorte que je ne me suis jamais vraiment attardé sur une planche pour admirer le travail graphique effectué.

18/12/2013 (modifier)