Polonius

Note: 3.2/5
(3.2/5 pour 10 avis)

Réédition d'un album de 1976. La série parue dans "Métal hurlant". C'est une fable aux résonnances antiques, morbide, intemporelle, qui relate la sombre histoire de l'esclave Polonius, un homme au destin tragique évoluant dans un univers fantasmagorique et cruel.


Ecole nationale supérieure des Arts décoratifs Les années Métal Hurlant Tardi

Polonius, ancien vagabond, du désert condamné au bagne, est devenu le protégé d'un général influent et corrompu. Polonius sombre à son tour dans les turpitudes du pouvoir. Malgré son amour pour Ezzulia, il devient un homme insensible et égoïste. Notre héros finit par errer dans la ville de Ru infestée par la peste. L'histoire se termine donc sur une ultime impression de désenchantement...

Scénario
Dessin
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution Octobre 1977
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Polonius © Futuropolis 1977
Les notes
Note: 3.2/5
(3.2/5 pour 10 avis)
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23/08/2002 | brunelle
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L'avatar du posteur Noirdésir

Étrange, en tout cas très inhabituel, de retrouver Tardi dans un tel univers (une sorte de SF fantastique rétro, avec des personnages habillés à l’antique, dans une ambiance à la Fellini). C’est la principale curiosité de cet album je trouve. On y retrouve déjà son trait, même si pointent encore quelques influences (Moebius ou Bilal), assez fortes dans la revue Métal Hurlant où l’histoire avait été publiée. L’univers développé par Picaret est donc hybride et foutraque, violent, parfois érotique (mais là aussi la violence est de mise), et le dessin de Tardi – comme il le fera ensuite pour dénoncer les guerres (la première guerre mondiale surtout), joue d’un expressionnisme cru, que ce soit pour les scènes de sexe (viol ?), de torture ou de mort. Je parlais d’univers développé, mais l’adjectif est presque malheureux, tant justement je trouve qu’il manque quelque chose, de la profondeur, à cette intrigue, autour de ce personnage, Polonius donc, esclave raflé, mais devenu personnage important d’une société décadente. Par exemple, la découverte de la locomotive (et, l’étrange stock de montres à gousset) n’est pas du tout exploitée, tout reste en suspens. Une curiosité donc, qui pourra surprendre les amateurs de Tardi. Note réelle 2,5/5.

10/03/2021 (modifier)
L'avatar du posteur Agecanonix

Il est assez surprenant de voir Tardi s'écarter autant de ses thèmes favoris avec ce péplum étrange et cruel. C'est une fable sur le pouvoir qui corrompt, avec un air un peu fellinien inspiré de Satyricon, à l'érotisme bestial et à la violence sordide ; à l'époque où la bande a été dessinée, c'était peu courant ce genre de sujet traité ainsi. Il y a aussi un mélange d'époques et de genres ; en fait, on n'est pas dans un vrai péplum, ça y ressemble mais la ville de Ru est imaginaire, et le fantastique surgit de façon impromptue. En plus, le dessin est peu soigné et paraît bâclé, mais il y a surtout un gros manque de consistance dans cette Bd qui ne m'a pas du tout convaincu ou que je n'ai pas su voir.

20/02/2014 (modifier)
Par Miranda
Note: 3/5
L'avatar du posteur Miranda

Pour commencer je dirai que « Polonius » tient plus de l’inclassable que du roman graphique, il y a une touche de science-fiction, une autre de fantastique, un poil d’aventure, un soupçon de conte et d‘érotisme, l’histoire se déroule à une époque indéfinie nous rappelant les gréco-romains, le tout surmonté par un fort suspense, je n’y vois nulle trace de roman graphique. Voilà qui est dit. Le récit est assez original et bien mené, j’ai été captivée par l’intrigue jusqu’au bout, mais la chute est trop ouverte et je suis restée sur ma faim. Beaucoup de choses restent éludées, comme les passages du train et des montres goussets ou encore ce que devient Polonius, qui auraient mérité d’être plus développés. Le récit est assez noir et les personnages bien développés psychologiquement malgré sa brièveté, même si on aurait eu envie de faire plus ample connaissance avec eux. Il y a aussi une petite leçon de morale mais qui est juste lancée sur les pages sans vouloir s’imposer et c’est bien vu. Ce one shot aurait dû être une série, avec son univers attique mélangeant les époques et sa touche de fantastique, cela lui aurait donné plus de consistance et surtout un plaisir de lecture plus long. Si on oublie la frustration finale cette bd mérite d’être lue, quant à l’achat il est juste réservé aux fans de Tardi.

08/06/2010 (modifier)
Par Ems
Note: 4/5

La petite édition de 2000 faite par Futuropolis et Gallimard est très belle. Je suis étonné de lire qu'il s'agit d'une réédition d'une BD sortie il y a plus de 30 ans maintenant. En effet, je ne trouve pas qu'elle ait pris une ride. Il y a évidemment le dessin intemporel de Tardi mais surtout le scénario bien pensé et sans compromis. Cette espèce de péplum traite de sujets encore et toujours d'actualité. Certes la forme est osée : c'est gore voir trash par moments, mais c'est assumé et en corrélation avec le contexte historique. Le fond en est forcément amplifié. La logique de ce conte politique et social est imparable. C'est du beau travail. Toutes les BD ne garderont pas un tel intérêt après 30 ans.

12/12/2009 (modifier)
Par Gaston
Note: 2/5
L'avatar du posteur Gaston

L'univers créé par Picaret et Tardi est plutôt intéressant et on a droit à une galerie de personnages étranges comme je les aime. Habituellement, j'aurais adoré l'histoire. Malheureusement, l'histoire souffre de ce que je déteste le plus : le rythme est trop rapide et rien n'est vraiment développé. On dirait que l'histoire faisait 150 pages et que les auteurs l'ont ensuite résumée à 42 pages. C'est vraiment frustrant !

04/12/2009 (modifier)
Par Telechamp
Note: 4/5

Cette BD est particulière… parue dans les débuts de Métal Hurlant, elle met en scène une ville avec une espèce d'héros ! Cela peut se comparer à la Rome antique, avec ses orgies, sa violence extrême… Le début de l'histoire paraît comme un rêve pour Polonius, puis cela se dégrade au fur et à mesure... C'est en quelque sorte, un des premiers péplums, certain personnage sont complètement tarés, on se croirait en plein régime de Caligula, ou autre empereur complètement fou et désorienté ! C'est un péplum gore et sale que nous offre Tardi, maintenant cette BD est cotée très cher, surtout l'EO... Regardez sur des sites !

09/10/2008 (modifier)
Par cac
Note: 3/5
L'avatar du posteur cac

Polonius est un récit de l'époque Métal Hurlant. Paru au milieu des années 1970, c'est une sorte de péplum futuriste car il met en scène une antiquité telle qu'on la connait avec ses orgies décadentes et la violence de sa société mais dans un contexte post-apocalyptique. L'homme a en quelque sorte suivi un cycle, une fois son apogée atteint, une période sombre proche d'un moyen-âge reprend place. Polonius est un homme de la steppe, devenu bagnard, une fois libre il essaiera de trouver sa place dans la cité de Ru. Le dessin de Tardi est reconnaissable, peut-être un peu moins travaillé que dans ses parutions ultérieures, mais il me plait bien comme ça. Un one shot sympathique, à découvrir pour ceux qui apprécient Tardi et les autres.

16/07/2007 (modifier)
Par Ro
Note: 2/5
L'avatar du posteur Ro

Un conte noir et bien étrange... Le dessin y est bien reconnaissable du style de Tardi, quoiqu'il ne soit pas aussi bon à mes yeux que dans ses séries plus connues comme Adèle Blanc-Sec ou autres : c'est un peu comme s'il avait dessiné cette BD assez rapidement sans trop prendre le temps de s'appliquer (ou alors il maitrisait moins son dessin à l'époque). Le résultat n'est pas mauvais (enfin quand on apprécie le dessin de Tardi) mais loin d'être fantastique. Côté scénario, c'est vraiment spécial. Ce n'est pas vraiment une histoire dans le monde antique puisque le décor a l'air antique (quelque part entre la Rome Antique et les civilisations mésopotamiennes) mais avec également des anachronismes comme des ruines de chemin de fer et des montres à gousset. La narration est très rapide : le temps s'écoule vite, les évènements sont bouleversés d'une page à la suivante. On suit en accéléré le périple d'un jeune plein d'ambition dans une ville digne de Sodhome et Gomorre. D'abord esclave, il deviendra successivement affranchi, explorateur, miséreux, prostitué, manipulateur politique, rebelle... Polonius est une critique violente de la société, de la politique et des petits ambitieux prêts à tout sacrifier pour un peu plus de pouvoir, pour leur gloire et leur plaisir. Mais le tout est raconté sous la forme d'une fable étrange, à la narration peu prenante, aux anachronismes étranges, au contenu noir, pornographique et violent exacerbé, de telle manière que je n'ai guère accroché et surtout j'ai trouvé la fin trop en queue de poisson. J'en suis resté franchement mitigé, ne voyant pas trop où l'auteur voulait en venir et la finalité de tout ça. Trop glauque, un scénario qui ne m'a pas accroché et une finalité un peu trop abstraite, voilà mon avis personnel sur cette oeuvre.

13/09/2004 (modifier)
Par fourmi
Note: 4/5

Une BD extremement étrange, et effectivement très décalée. On ressent une ambiance malsaine, aucun espoir dans ce peplum : esclavage, pouvoir, maladie, prostitution, mort ... L'illustration est sublime comme d'habitude. Dans la même lignée, vous pouvez lire La Véritable histoire du soldat inconnu chez Futuropolis (pas encore réédité). Une des périodes les plus intéressantes dans la bibliographie de Tardi, car les illustrateurs de l'époque n'avaient pas forcément la liberté d'expression (avant 1981)qu'ils peuvent avoir aujourd'hui. Il en ressort des oeuvres complètement décalées, noires, sans espoir, elles nous donne une vision de l'ambiance que pouvaient ressentir les auteurs à cette période.

19/10/2002 (modifier)
Par brunelle
Note: 5/5

Un péplum noir, torturé, que je considère sans l'ombre d'un doute comme la meilleure oeuvre de Tardi. C'est complètement atypique de Tardi, pourtant. Ca ne ressemble à aucun des autres albums qu'il a pu sortir, ça sort du style "14-18, avant, pendant, après", ou encore du polar à la der des ders, et autres burmas. "Polonius" a toute la dimmension d'un mythe tragique, qui semble s'étendre sur tous les personnages, et sur toutes les situations : le desert, la prison, les luxurieuses orgies, les rues délabrées... Du début jusqu'à la fin, on sent la tension constante de la mort, cette espèce de fatalité pesante... d'accord, cette bd est complètement décalée, peu connue, (peu aimée ?) mais moi, c'est celle à laquelle j'accroche le plus.

23/08/2002 (modifier)