Violette Nozière Vilaine chérie

Note: 3/5
(3/5 pour 5 avis)

L’un des plus célèbres faits divers des années 30 revisité en bande dessinée


1930 - 1938 : De la Grande Dépression aux prémisces de la Seconde Guerre Mondiale La BD au féminin Les grandes affaires criminelles

Vieille de soixante-dix ans, cette affaire est mise dans une perspective terriblement actuelle, car avec l'instruction du cas Violette, c'est celle du laxisme parental qui est faite. Les époux Nozière se seraient contentés de gâter leur progéniture, de fermer les yeux sur tout ce que leur rapportait leur entourage, y compris sur la première tentative d'assassinat.

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 15 Janvier 2014
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Violette Nozière Vilaine chérie © Casterman 2014
Les notes
Note: 3/5
(3/5 pour 5 avis)
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19/01/2014 | jurin
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L'avatar du posteur Noirdésir

Je connais cette affaire, que j’ai approchée non pas au travers du film de Chabrol (que je n’ai pas vu – même si je me doute de ce qui a pu l’intéresser dans cette affaire, où une certaine morale bourgeoise est battue en brèche), mais par la plaquette que le groupe surréaliste a publiée à la fin de 1933 (même si une bonne partie de la plaquette a été saisie en douane, elle a été rééditée il y a une vingtaine d’années je crois, je possède les deux versions), poètes et peintres du mouvement exaltant chez Violette le rejet de l’inceste, mais surtout la façon dont cela mettait en avant un acte de révolte absolue. Je reste très circonspect concernant les partis pris d’Eddy Simon (auteur que je découvre ici). En effet, il suit la ligne selon laquelle les accusations d’inceste de Violette à l’encontre de son père ne sont que des affabulations sans fondement, ce qui n’est pas étayé. De plus, Violette est ici une petite godiche à baffer, inconstante : son portrait en fait donc un monstre, comme si son « crime » (elle a empoisonné son père et sa mère, seule la seconde survivant) devait forcément être expliqué par une vie et une motivation criminelles. Pour le reste, le récit se laisse lire, mais c’est un peu « hoqueteux », le découpage accentue franchement le côté volage de Violette, qui multiplie rencontres et amants, enjolive sa vie, sans que l’on arrive vraiment à s’attacher à elle ou à son histoire. Le seul point qui me contente vraiment, c’est le dessin (et la colorisation) de Camille Benyamina. Pas forcément hyper détaillé, mais j’ai vraiment bien aimé le rendu, bien plus « doux » que l’histoire qui, elle est assez noire. Note réelle 2,5/5.

14/06/2023 (modifier)
Par sloane
Note: 3/5
L'avatar du posteur sloane

De justesse ce pas mal, ce n'est pas tant le dessin que je mets en cause assez joli dans le genre, mais plutôt la construction scénaristique. En 1934, Violette Nozière est condamnée à la prison pour l'empoisonnement de ses parents. Sa mère survit tandis que son père décède. Pourquoi un tel acte ? Pourquoi Violette évite t-elle la peine de mort ? A la première question les auteurs ne donnent pas franchement de réponse. Ils nous dépeignent une jeune fille franchement mythomane qui a envie de s'amuser, qui offre son corps parfois pour de l'argent. Aucune explication sur la détestation qu'elle éprouve pour ses parents. D'ailleurs plusieurs cases nous montrent des scènes assez surréalistes où Violette s'engueule avec ses parents et l'instant d'après nous avons droit à des "Maman chérie". Violette était-elle cyclothymique ? Aucune explication. Les parents de la jeune fille supposés être des monstres, ressemblent plus ici à de braves couillons, quant à la famille auvergnate elle est une caricature absolue. Si vous souhaitez en apprendre plus sur cette affaire et les circonstances qui l'on amenée, mieux vaut aller consulter Wikipédia. Dommage que cette BD s'égare parfois et n'aille pas au fond des choses à d'autres moments.

24/10/2015 (modifier)
Par Erik
Note: 3/5
L'avatar du posteur Erik

Je ne connaissais pas l'affaire Colette Nozière. Pour ceux qui s'intéresse à la criminologie, cela sera du pain béni. Bon, le crime sera franchement odieux. Cependant, ce récit nous permettra de comprendre les mécanismes qui ont conduit à l'abominable dans le contexte de l'époque. Pour autant, la justice sera plutôt clémente avec cette femme hors du commun. A voir notamment le dossier en fin d'album avec les archives d'époque. C'est aussi une manière de montrer comment une fille unique et surprotégée peut devenir un véritable monstre. A trop gâter les enfants, ils ne le rendent pas comme on si attend... A noter que le dessin est vraiment superbe. On entre tout de suite dans l'histoire grâce à une calligraphie adaptée. Bref, un fait divers bien retranscrit sur le format bd.

04/08/2014 (modifier)
L'avatar du posteur Mac Arthur

Si le dessin est agréable à l'œil, cet album ne m'a tout de même pas vraiment convaincu. En causes, plusieurs petits détails mais aussi et surtout le sentiment que les auteurs sont passés à côté de leur sujet. En effet, à la lecture, le profil de Violette Nozière se résume à celui d'une petite peste narcissique. Ni exceptionnelle, ni touchante, elle m'est surtout apparue comme une tête à claques. Pourtant, plusieurs traits de son caractère laissent entrevoir une personnalité plus complexe marquée par de profonds troubles mythomanes. Mais cette piste n'est pas explorée (alors qu'elle explique le comportement du personnage, son détachement, son besoin de plaire, d'être quelqu'un d'autre, et même sa ''rédemption'' ). On reste dans le superficiel, dans une énumération de faits sans jamais trouver l'âme des personnages. Par ailleurs, je n'ai pas trouvé le découpage très fluide. On saute parfois dans le temps, Eddy Simon élude certains faits ou résume de manière trop concise certains passages (la manière et les raisons pour lesquelles Violette Nozière fut graciée, par exemple). Le récit se traine sur certains faits qui me semblent anodins et s'accélère là où j'aurais aimé plus de profondeur. Au final, je n'ai pas compris ces personnages. Comment Violette Nozière pouvait-elle autant plaire ? Pourquoi ses parents furent-ils aussi indulgents, benêts, couillons ? Ces questions n'ont pas reçu de réponse à mes yeux. Reste l'agréable dessin, quoique je pense que Camille Benyamina dispose encore d'une belle marge de progression (dans le dynamisme de ses personnages et la fluidité des mouvements), un dessin bien mis en avant puisque la narration est tout sauf envahissante. Mais c'est insuffisant à mes yeux.

17/07/2014 (modifier)
Par jurin
Note: 4/5

Cette BD est inspirée d’un fait divers se déroulant en France dans les années 30, Violette Nozière âgée de 18 ans est accusée d’avoir empoisonné ses parents. Cette histoire va faire les choux gras de la presse bien pensante de l’époque, les méthodes employées étant pareilles à celles d’aujourd’hui, faire du fric en transformant ce fait divers en roman fleuve rémunérateur, si bien que Violette devient la souffre douleur de cette société conservatrice. J’avais bien entendu parler du film de Claude Chabrol en 77 mais Je ne connaissais pas l’histoire, c’est donc sans aucun à priori que j’ai découvert l’histoire de Violette Nozière dans cette BD. Eddy Simon fait ici du bon boulot, on découvre l’évolution de Violette pas à pas ,on s’étonne de la surprotection et de la naïveté des parents envers cette fille un peu déjantée mais aussi de la pression sociale subie par Violette en fréquentant un milieu social qui n’est pas le sien, tous les ingrédients sont là pour provoquer l’irréparable. Mais si Eddy Simon a su donner le tempo adéquat à cette histoire vraie, Camille Benyama n’est pas étrangère à la qualité de ce one shot, un dessin très joli, bien travaillé et apportant l’atmosphère de ces tumultueuses années 30. Une BD à découvrir.

19/01/2014 (modifier)