Noxolo
2013 : Nalaxa est policière au poste de New Tsakane, à l’est de Johannesburg. Sur son bureau, des dossiers à trier et à classer. Parmi ceux-ci, l’un brûle les mains de la jeune femme : celui de Noxolo, une mère de 2 enfants, âgée de 24 ans qui fut violée puis battue à mort en 2011.
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2013 : Nalaxa est policière au poste de New Tsakane, à l’est de Johannesburg. Sur son bureau, des dossiers à trier et à classer. Parmi ceux-ci, l’un brûle les mains de la jeune femme : celui de Noxolo, une mère de 2 enfants, âgée de 24 ans qui fut violée puis battue à mort en 2011. Pourquoi ses tortionnaires n’ont-ils pas été identifiés et appréhendés ? N’y avait-il pas moyen de recueillir les indices nécessaires ? Et son orientation sexuelle ne serait-elle pas à l’origine du calvaire qui lui a été infligé, dans une Afrique du sud où le « redressement de lesbiennes » est une pratique sinistrement répandue ?… Malgré les mises en garde de sa hiérarchie, Nalaxa ne peut s’empêcher de mettre son nez dans cette affaire. Elle contacte un groupe de défense des droits des homosexuels, EPOC… Un ouvrage conçu et publié en partenariat avec Amnesty International.
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Date de parution | 16 Janvier 2014 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
C'est un récit qui ne peut pas laisser insensible. Jean-Christophe Morandeau avec la documentation d'Amnesty International s'empare d'un thème sensible. L'homosexualité en Afrique qu'elle soit homme ou femme est souvent très mal perçue. La postface de Marc Levy rappelle combien l'homophobie est enracinée profondément dans les mentalités. Noxolo une jeune femme lesbienne vivait en Afrique du Sud un pays à la législation est théoriquement protectrice des homosexuel(le)s. Mère de deux enfants on ne pouvait même pas lui reprocher de ne pas accomplir son rôle de femme-maman. Pourtant une horde barbare au cri de " On va te montrer que tu es une femme" a pensé "soigner" la jeune femme à coup de pierres et de viol collectif. L'auteur met alors en scène une jeune policière qui tombe sur ce cold case que son chef voudrait geler définitivement. La narration de Morandeau est fluide et met en avant la double injustice que subit Noxolo et à sa suite toutes les victimes de ces crimes à qui on refuse la notion même de justice post mortem. L'intensité dramatique augmente au fil du récit jusqu'à cette scène qui se résume malheureusement par "I have a dream". Il y a parfois du Pratt dans le N&B de Morandeau ainsi que dans ses personnages qui rappellent les Ethiopiques. Les dessins sont tout en contraste d'une réalité quotidienne qui ne colle pas avec la législation. Une lecture rapide mais qui remue tellement elle éclaire les horreurs de l'ignorance et de la bêtise.
La couverture précise que l’album parait sous l’égide d’Amnesty International (c’est plutôt attractif), mais annonce aussi une postface de Marc Lévy (ce qui est pour moi hautement répulsif – mais pas grave, de toute façon je ne l’ai pas lue). Mais le graphisme de cette couverture m’a intrigué, et j’ai ouvert, puis lu cet album. Et je dois dire que le dessin confirme tout le bien que j’ai pensé de lui à partir de cette couverture. Le Noir et Blanc assez gras est intéressant, et convient très bien au sujet. Le trait est comme jeté sur la feuille par un caricaturiste ou dessinateur de presse travaillant dans l’urgence, les décors sont épurés (comme beaucoup de détails des personnages d’ailleurs), mais le rendu d’ensemble est très fluide. Même si certains passages sont un peu ratés (comme la baston page 60). L’album traite d’un sujet grave, la violence faite aux femmes, et en particulier contre les homosexuelles, dans l’Afrique du sud post Apartheid, et l’inertie, pour ne pas dire plus des autorités, de la police, face à ces discriminations et ces violences. L’intrigue tourne autour d’une enquête, après qu’une jeune femme, Noxolo donc, ait été violée et sauvagement assassinée. Elle était lesbienne et militante. Alors que l’enquête est au point mort faute de volonté, une jeune policière décide de la relancer, malgré les obstacles rencontrés. L’album se laisse lire, c’est fluide, mais je suis resté un peu en retrait, un peu sur ma faim, comme si le sujet avait anesthésié l’histoire. Et l’enquête elle-même, est un peu « bâclé » (par la police bien sûr, mais aussi par l’auteur, qui « boucle » ça un peu brutalement). Mais c’est quand même un album qui mérite le détour, et pas seulement si l’on est militant LGBT. Le texte d’Amnesty International en fin d’album montre qu’hélas le combat pour la tolérance et la justice est encore à mener !
J'ai été assez ému par la tragédie de Noxolo, une jeune femme de 24 ans mère de deux enfants qui vît en Afrique du Sud dans un township non loin de Johannesburg. C'est une lesbienne qui a été victime d'un crime atroce le 23 avril 2011. Depuis, la police sud-africaine ferme les yeux et a bâclé insidieusement l'enquête. Il faut savoir que pourtant l'Afrique du Sud a adopté une loi très favorable à la cause gay. Cela ne suffit pas à faire évoluer les mentalités. Amnesty International a décidé de se mobiliser autour de cette histoire afin que cette mort ne reste pas sans suite. C'est un combat à la construction d'un monde nouveau où l'on pourrait vivre sans craindre d'être tué parce qu'on est différent. Le célèbre écrivain Marc Levy a écrit l'une des plus belles postfaces de bande dessinée. Il conclut sur le fait que sur une terre où tant de misère existe, où tant de guerres sévissent, quelque soit la façon, aimer ne devrait jamais être un crime. Alors, oui, cette oeuvre terrifiante dans le fond est tout à fait utile à lutter contre l'injustice de ce monde que cela soit en Afrique du Sud ou en France où un élu n'a pas hésité à déclarer à propos du mariage homosexuel que c'était une porte ouverte à la pédophilie. Mais bon, cette semaine j'ai déjeuné avec un haut cadre qui a glorifié l'action d'Hitler sans que personne ne réagisse à ses propos honteux (à part moi ). A une époque, on aurait renvoyé pour dire de pareilles choses. Plus maintenant car ils ont le vent en poupe ! Cela me fait peur également et pourtant, je ne suis pas gay.
Le style graphique et certains tics narratifs familiers m’ont interpellé en début de lecture. Le site de l’éditeur confirme mes doutes : Jean-Christophe Morandeau n’est autre que Jean-Christophe Pol (ou JC Pol), auteur de nombreux albums postés sur BDT (La Maison dans les blés, Une Ame à l'amer etc.) que nous avions d’ailleurs interviewé en 2008. Je me demande pourquoi il a choisi de signer de son vrai nom cette fois-ci. L’album, conçu et publié en partenariat avec Amnesty International, dépeint la violence faite aux femmes homosexuelles en Afrique du Sud. Le constat est édifiant : alors que la législation de ce pays est une des plus libérales au monde, les mentalités, elles, peinent à suivre, et la police ne s’intéresse guère aux crimes homophobes (comme le cas de Noxolo, mère de 2 enfants, âgée de 24 ans, violée puis battue à mort en 2011). Une flic un peu plus têtue va à l’encontre de sa hiérarchie et rouvre le dossier, quitte à y laisser son boulot voire plus. La narration volontairement décousue nous raconte les déboires présents de Nalaxa (la flic) et les horreurs subies par Noxolo (la victime) deux ans auparavant. Le choix de raconter la scène du viol via les phylactères, sans aucune représentation graphique, est judicieux, et permet d’éviter le voyeurisme tout en donnant plus de poids à l’horreur du texte. Le dessin si particulier de l’auteur sied parfaitement l’histoire, et explose vraiment en noir et blanc. Je ne suis pas fan des quelques passages un peu « mangaesques » et « super deformed » (page 20 par exemple), mais c’est vraiment le seul reproche que je ferai à ce superbe album. A découvrir.
Noxolo est un ouvrage conçu en collaboration avec Amnesty International. Il porte sur les violences faites aux homosexuels en Afrique du Sud en se focalisant sur un cas qui a fait parler de lui en 2011, le viol, la torture et l'assassinat de Noxolo Nogwaza, lesbienne et jeune mère de deux enfants. Son auteur est Jean-Christophe Morandeau, également connu sous le nom de Jean-Christophe Pol, auteur de BD telles que Une Ame à l'amer ou encore La Maison dans les blés. Le sujet est intéressant car il nous apprend pas mal de choses sur la situation des homosexuels en Afrique du Sud, pays qui a autorisé le mariage gay et l'adoption dès 2006 mais où paradoxalement le racisme anti-LGBT semble encore particulièrement fort dans la populace. Le dessin est beau. Je le trouve esthétique en vue d'ensemble, et l'héroïne est mignonne comme tout. Ceci dit, l'alternance d'encrage très fins et d'aplats noirs est certes original mais il rend certaines cases un peu ardues à déchiffrer. Cela embrouille la narration. Et cette dernière n'avait pas besoin de ça car plusieurs passages un peu métaphoriques ou oniriques ainsi que de nombreux sauts chronologiques et narratifs souvent inutiles à mes yeux la rendent déjà assez embrouillée. Ce qui m'a déplu par contre, c'est son côté très politiquement correct. L'album se révèle trop didactique, on dirait régulièrement que les protagonistes récitent un tract dans des dialogues qui paraissent très artificiels. "Au nom de la loi, de la liberté, de l'amour et des droits !", y déclame-t-on en plein cœur de l'action. Bon, OK, cette partie là était un rêve. Mais la discussion entre l'héroïne et son ami militant ou avec son chef de police sonnent vraiment faux et gâchent l'intérêt de la lecture. En résumé, je dirais que l'intérêt du sujet et l'esthétisme du dessin m'empêchent de mettre une note plus basse, mais la manière dont le récit est raconté manque de finesse et le thème aurait mérité d'être traité de manière plus posée, avec moins d'envolées lyriques et moins de didactisme.
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