Ordures

Note: 3.67/5
(3.67/5 pour 3 avis)

Quotidien de trois marginaux...


Région parisienne

Moudy, le Noir, et Alex, le Blanc, travaillent dans un centre de tri d’ordures ménagères en banlieue de Paris. Moudy aime les garçons. Le regard désapprobateur de ses « frères » lui fait quitter le foyer africain où ils sont entassés à 10 par piaule. Il s’installe alors, à proximité des décharges d’ordures, au dernier étage d’une usine désaffectée, promise dans moins d’une semaine à la démolition. Pendant 7 jours, il sera donc le roi qui surplombe son territoire. Samir gagne sa vie en vendant des cigarettes de contrebande, et d’autres substances moins légales, sous le métro aérien des quartiers parisiens malfamés. Il rêve de papiers, qui lui permettraient de quitter la clandestinité, mais à la « préfecture de Barbès », la filière officielle des faux-papiers, on ne fait pas crédit et du blé il n’en a pas assez... C’est ainsi qu’il fait la connaissance de Moudy et d’Alex, en voulant leur piquer leur fric lors d’un deal d’herbe. Soudés dans leur misère quotidienne, leur situation s’aggrave encore lorsque lors d’une manif de sans-papiers durement réprimée par les forces de l’ordre, ils commettent l’irréparable pour sauver leur peau... (texte : Futuropolis)

Scénario
Dessin
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 07 Février 2014
Statut histoire Série terminée 2 tomes parus

Couverture de la série Ordures © Futuropolis 2014
Les notes
Note: 3.67/5
(3.67/5 pour 3 avis)
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07/02/2014 | Spooky
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Par sloane
Note: 4/5
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Ça c'est de la claque ! Bien sûr ce n'est pas gai, c'est même carrément noir et tout au long de ces deux tomes, nous ne voyons que fort peu de lueurs d'espoir. La fin pourrait le laisser supposer mais l'on se dit que tout ce que traîne de vie fracassée ce jeune couple ne lui donne pas toutes les chances. Il s'agit ici de montrer la débrouille, les petites arnaques et finalement une grande misère sociale où tout semble écrit dès l'instant de la naissance. Comment nos sociétés peuvent-elles répondre et surtout proposer des solutions qui aient un sens pour éviter de laisser sur le côté de la route des populations entières ? Dans ce diptyque il n'y a ni bons ni méchants, seulement des individus placés là par le destin. Qu'ils soient petits trafiquants ou flics, dealers aussi paumés que leurs clients ou revendeurs de faux papiers, ils tentent tous de survivre. J'entends déjà certains dire "oui mais pourquoi ces gens ne font-ils pas des boulots honnêtes ?" Bonne question, merci de l'avoir posée. Juste un truc : le fait de s'appeler Moudy, d'être gitan et tutti quanti n'ouvre pas toutes les portes de l'éducation et l'opportunité de faire un job partout. Foin de digression, l'avantage des auteurs par rapport à moi, c'est qu'à aucun moment il ne porte de jugement, c'est un simple constat sur des vies sans espoir. Seule lueur : ce cours de danse où des corps semblent voler, s'échapper de la grisaille qui environne le reste du monde. Je sais que ce type de BD au caractère social et où la noirceur du propos l'emporte n'est pas grand public, toutefois il faut à mon sens lui rendre hommage, grâce à son dessin noir et blanc acéré qui fait plus que donner le ton, elle est un véritable coup de poing sur l'envers de la médaille. A lire bien sûr !!

06/12/2015 (modifier)
Par Spooky
Note: 4/5
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Pas évident de raconter le quotidien de trois marginaux... Et pourtant le duo formé par Stéphane Piatzszek et Olivier Cinna relèvent le défi de façon fort honorable. Le récit de Piatzszek a cette noirceur, ce réalisme froid qui nous propose une descente aux enfers sans répit, sans temps morts ou presque, même quand Moudy contemple son "royaume". Il parle de marge, de groupes socio-ethniques sans en pointer du doigt aucun, c'est vraiment fort. En effet on ne sait pas qui a raison qui a tort entre ces laissés-pour-compte et les autorités. Le récit de Stéphane Piatzszek est tiré au cordeau, il n'y a pas de temps mort, surtout dans le tome 2, que l'on peut avaler en 10 minutes. Olivier Cinna, incarne par son dessin LA noirceur. Il y a une telle puissance, une telle évocation dans ses trames que l'on se sent tout de suite emporté dans cette histoire si proche de nous...

07/02/2014 (MAJ le 03/05/2015) (modifier)
Par Erik
Note: 3/5
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On peut se demander à la lecture de ce récit quelles sont les véritables ordures. On descend dans les bas-fonds d'une mégalopole française pour se rendre compte que la pauvreté peut conduire à la violence. Les gangs se partagent désormais les ordures: quel beau magot ! Les histoires de vauriens qui pourrissent doivent effectivement trouver un public preneur. Le dessin en noir et blanc ne va pas non plus faciliter la tâche. C'est vrai que je ne suis guère attiré par le sordide dans une voie sans issue. Entrée nord et sortie sud... Cette oeuvre n'est certainement pas destiné à être jeté à la poubelle. Objectivement, on pourra trouver quelques qualités intrinsèques dans la description de la société des exclus et laissés-pour-compte. La racaille doit-elle être nettoyé au karcher ? Le débat est lancé. L'auteur donne une autre réponse plus sociale...

25/10/2014 (modifier)