Sin Titulo
Alex Mackay apprend la mort de son grand-père et découvre une photo qui l'intrigue en récupérant ses affaires... C'est le début d'une recherche qui va le plonger dans une aventure très étrange...
Ankama Format à l’italienne
Après la mort de son grand-père, le jeune Alex Mackay découvre la photographie d’une femme dans les effets personnels du vieil homme, qui va le conduire à en savoir plus sur sa relation avec lui. À partir de ce jour, Alex plonge dans un engrenage de plus en plus sordide et violent, à tel point que la réalité perd de sa substance. Secrets de famille, souvenirs, l’enquête d’Alex va le mener au bout de lui-même, où tout ce qui en sort est irrémédiablement changé.
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Date de parution | 24 Janvier 2014 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Enfin un comics qui sort du lot. J'ai été charmé par autant de virtuosité dans la mise en scène. On ne sait plus où commence le rêve ou plutôt le cauchemar et la réalité. On est tout de suite entraîné dans le monde d'Alex Mackay comme happé par le récit pour ne plus le lâcher. Le jeune homme nous livre ses faiblesses et son obsession grandissante à vouloir résoudre le mystère laissé par la mort de son grand-père. Mais surtout, il y aura un aspect psychologique très important. C'est presque de la schizophrénie avec une ambiance digne de ce nom. Pour le reste, c'est réalisé avec virtuosité aussi bien sur le plan graphique que scénaristique. Que dire de plus? Cette oeuvre a été vainqueur du Eisner Award en 2010 dans la catégorie webcomic et c'est bien mérité pour une fois. Oui, c'est une belle réussite.
En voila une BD qui te vous bouscule allègrement l'intellect. Démarrant comme un gentil petit polar avec un mystère autour du grand père et d'une blonde un brin fatale, notre héros et particulièrement votre serviteur se trouvent au final embarqués dans une furieuse histoire qui n'est pas à recommander aux lecteurs à tendances paranoïdes. Effectivement c'est pas du récit linéaire où les bons et les méchants sont repérables au premier coup d’œil et le côté malin de l'histoire est de nous embarquer quasiment à chaque page sur une fausse piste. L'on se dit, ben oui c'est clair le gars va se réveiller en HP, et paf de nouvelles embrouilles lui tombent sur le râble. C'est pas forcément mon style de BD, mais j'avoue que parfois il est bon de se faire balloter comme à bord d'un grand huit infernal. Une réponse ou des réponses viennent clore ce récit alambiqué mais tout de même aisé à suivre. Il y a un rythme métronomique, obsessionnel dans cette histoire ponctuée, détail important, par un dessin, en noir et blanc auquel s'ajoute quelques taches de sépia, dessin, également obsessionnel ?, dans la présentation des cases ( huit par pages ). Certainement à relire pour en goûter tout le sel, c'est pour moi une excellente découverte et aussi un coup de cœur.
J'ai copieusement détesté. Au début la BD fait illusion. Il y a une ambiance oppressante. Le mec est-il fou? C'est effectivement proche d'une ambiance à la Lynch. Et puis on bascule dans le n'importe quoi. L’île, l'arbre, le tableau. Pas d'explication ou quand il y en a, elles sont ridicules. Pour un cartésien comme moi, c'est insupportable et je ne peux m'empêcher d'y voir de la facilité. On sent que le mec improvise son histoire au fur et à mesure. Pas d'idée claire de où il doit diriger son personnage. Il navigue à vue..... Pas de cahier des charges. Cela me donne l'impression des histoires qu'on peut lire sur des forums : quelqu'un commence une histoire et chaque chapitre est écrit par un lecteur qui prend la suite etc. C'est un exercice intéressant mais on arrive souvent à un ensemble boursouflé et non homogène. J'ai cette impression à la lecture de cet ouvrage alors qu'il y a un seul auteur crédité. Le dessin est pas trop mal mais pas non plus de quoi crier au génie. Le pire est cette mise en page monotone. Gaufrier de 8 cases par page sur 160 pages. Avec des cases toujours de taille identique et disposées de la même manière. On remarque trop qu'il s'agissait d'un web comics. Le procédé de mise en page pouvait être intéressant en lecture sur le web mais une fois en papier, je trouve qu'on en voit les limites et que le procédé parait plus être dû à une limitation technique qu'à une réelle volonté de mise en page. Du coup le plaisir de lecture en est amoindri. On devine facilement à quels endroits se situaient les coupes de publications en web comics. Cela me rappelle mon incompréhension face aux critiques dithyrambiques du Nao de Brown Dans le genre ambiance lynchienne, Black hole de Charles Burns me parait un milliard de fois supérieur. Thématiquement et formellement. 1/5
Ouvrir Sin Titulo engage à oublier ses repères, à en perdre la notion et à l’appréhender comme une œuvre de Charles Burns. On compare souvent cet élégant ouvrage à l’italienne aux œuvres de Lynch période Blue Velvet, Lost Highway ou Mulholland Drive mais c’est surtout à Donnie Darko dont la conclusion comme les voyages interdimensionnels me font écho, ça y est vous y êtes ? ;) Si vous continuez à lire mon humble point de vue, c’est que vous êtes réceptifs à ce style de récit, les autres peuvent facilement tourner la page ou cliquer ailleurs voir la Scarlett du jour. :) Cameron Steward, second couteau talentueux, a eu l’idée de prépublier cette œuvre « sans titre » sous forme d’épisodes sur internet. Le lire dans sa continuité aujourd’hui permet de se rendre compte sur papier de la beauté de son trait limpide et clair dans un ton sépia bichromique de toute beauté. Il a beau utiliser la méthode du gaufrier à 8 cases, la mise en scène inventive et l’incongruité des situations tient le lecteur en haleine du début à la fin sans connaître une baisse de rythme. En effet le lecteur est placé dans la peau de cet Américain moyen qui va tout mettre en œuvre pour découvrir quelle est cette séduisante jeune femme blonde en photo à côté de son grand-père récemment décédé. C’est le départ pour une histoire qui va mélanger rêves et réalité, personnages intrigants, violents et décalés et permettre un voyage en introspective au plus profond des souvenirs de Jake Mc Kay. Ce dernier va perdre la raison, ses attaches, son métier et sa propre identité au fil d’une histoire en apparence sans queue ni tête mais qui ira jusqu’aux extrêmes limites de la curiosité de Jake ainsi que de celle du lecteur. Il y a de l’étrange, de la violence mais également de la nostalgie et de la poésie tout au long d’une lecture limpide et réellement agréable. Qu’il est bon parfois de se laisser porter dans un monde sans repères mais pas sans intérêt. La conclusion peut décevoir au premier abord car elle repose plus de questions qu’elle n’apporte de véritables réponses mais le tour de force c’est qu’elle donne envie de relire toute l’histoire en boucle, armé de nouvelles questions ou indices et que la déception laisse rapidement place à la satisfaction. Le livre comme souvent chez Ankama (pour ne pas dire toujours) fait l’objet d’une très jolie réalisation éditoriale à ranger directement entre les livres Cornélius de Charles Burns. Je raffole aussi de ce genre de récits troublants qui donnent l’impression de malmener le lecteur pour mieux le séduire. Mission réussie !
À lire les avis ci-dessous, vous vous rendez bien compte que l’esprit cartésien qui préfère les romans plus « carré », c’est moi. Quoique je ne suis pas contre un récit parfois alambiqué, mêlant habilement fantastique et réalisme. Mais ici, le récit part vraiment en vrille. Et encore, ce n’est pas vraiment cela qui me dérange, c’est plutôt le fait de ne pas obtenir la moindre clé du mystère. Cela me rappelle la première fois que j’ai vu le troisième épisode de Matrix, quand cela devient franchement tordu. Pourtant, je lui trouvais pas mal d’atouts, et j’ai terminé l’album sans en être dégouté. C’est surtout que cette touche d’abstrait restée sans réponse ne me convient pas, tout simplement. À tester car je pense que ça passe ou ça casse !
L'histoire : Comme évoqué, on démarre sur un pitch classique de polar pour mettre le pied dans le fantastique. Tout comme le héros, nous sommes happés, traînés par les évènements. Pour ceux qui ont vu la mini-série "The Lost Room", il y a un certain parallèle avec "Sin Titulo" : M. Lambda est confronté malgré lui à une réalité différente de ce qu'il connaît et lutte pour retrouver le monde "normal" Le dessin : Cameron Stewart dessine simplement et bien. Le trait qu'il a adopté sert parfaitement l'histoire. Pour ma part, j'aurai préféré un noir et blanc simple plutôt que ce noir et blanc et "sépia" (ou beige, ou je sais pas quelle couleur) ; ou alors plus de parcimonie dans cet ajout. Mais pour le reste, c'est tout bon. Le dessin des personnages colle à leur caractère, leur donne vie juste comme il faut. Le plaisir : Impeccab'. Même fatigué en entamant l'ouvrage à 23h30 un soir en semaine, je l'ai lu d'une traite avec la tête qui tourne après et des rêves bien de travers qui ont suivis. Le seul point négatif au final, c'est d'avoir loupé M. Stewart à Angoulême...
L’avis de PAco est éloquent, mais j’en remets une couche. Je ne crois pas spécialement au coup de foudre BD, mais cet album me fit de l’œil de son étagère, avec son élégante couverture et son format à l’italienne. Le résumé au dos et le dessin finirent de me convaincre : l’union fut instantanée ! L’intrigue débute comme un polar assez classique, mais dérape rapidement et tombe dans le fantastique-horreur. Les rêves éveillés du protagoniste et la montée en puissance de la violence m’ont happé, et je n’ai pas pu reposer l’album avant d’en lire son dénouement. Alors certes, les réponses fournies ne sont que partielles et pas très cartésiennes, et d’une manière générale je ne conseillerais pas cet album aux amateurs de polars bien carrés où tout s’explique à la fin. PAco parle de Lynch, et là je crois que tout est dit. Mais moi je suis tombé sous le charme, c’est un album que je pense relire, ce qui ne m’arrive pas souvent. Le dessin est certes classique, mais élégant et maitrisé, et la couleur marron ajoute un cachet indéniable ;) Allez, un coup de cœur pour moi aussi !
"Sin Titulo", c'est le genre de thriller qui vous accroche d'emblée en vous chopant par le colbac pour vous trainer jusqu'à la fin d'un récit vécu comme une plongée dans un monde hypnotique qu'on ne maîtrise pas, où tout est dans l'ambiance et le ressenti. C'est prenant, flippant, un peu comme un Lynch mal digéré au p'tit dej et qui vous prend aux tripes. Cameron Stewart pause son style, impose son rythme avec une narration maîtrisée des plus efficaces et s'appuie pour ça sur une gaufrier de 8 cases qu'il ne lâche pas de bout en bout. Il vient le loger dans un format à l'italienne que j'affectionne énormément et qui donne son cachet à l'album. Graphiquement il développe un noir et blanc racé, tout en ligne claire où viennent se poser des aplats de noir profond et de sépia pour toute colorisation. Ambiance assurée ! Maintenant que je vous ai posé le cadre, attaquons le fond. Derrière une mise en bouche très réaliste, Cameron Stewart nous lance sur les pas d'Alex Mackay qui apprend le décès de son grand-père au bout d'un mois. A la suite de cette nouvelle des questions commencent à apparaître et le mystère à s'installer pour ne plus nous lâcher. Tout le monde plonge... Le rêve (ou cauchemar ?) semble rattraper la réalité pour aller flirter avec le fantastique... ou pas. Alex s'embourbe ; hypnotisés nous suivons, tout aussi largués que lui alors que tout s'accélère. On s'accroche, on résiste, on veut savoir... Et ? Et la réponse tombe. Ou plutôt une réponse... Je n'en dirais pas plus. Les amateurs d'histoires un peu alambiquées ou torturées y trouveront plus que leur compte. Pour ma part, j'ai beaucoup apprécié le voyage, et je crois que je vais rapidement attaquer une seconde lecture pour en apprécier toute les subtilités. Hostile Holster a décidément de très bonnes cartouches en magasin ! On est loin des pétards mouillés que certains thrillers montés en épingle à coup de marketing nous offrent malheureusement trop souvent... Un vrai plaisir que cette lecture que je ramène d'Angoulême, en ayant même eu la chance de rencontrer Cameron Stewart le temps d'une dédicace. Je ne peux qu'en recommander chaudement la lecture !
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