Riche, pourquoi pas toi ?

Note: 3.6/5
(3.6/5 pour 5 avis)

Riche, pourquoi pas toi ? est une enquête fiction sur l'argent signée Marion Montaigne. L'auteur s'appuie sur les écrits de Michel Pinçon et Monique Pinçon-Charlot, deux authentiques sociologues « spécialistes des riches »... Riche, pourquoi pas toi ? est une histoire complète, une BD documentaire et humoristique sur l'argent et les riches.


Documentaires Gobelins, l'École de l'Image La BD au féminin

Riche, pourquoi pas toi ? est une enquête fiction sur l'argent signée Marion Montaigne. L'auteur s'appuie sur les écrits de Michel Pinçon et Monique Pinçon-Charlot, deux authentiques sociologues « spécialistes des riches »... Riche, pourquoi pas toi ? est un one shot qui raconte l'histoire de Philippe Brocolis, heureux gagnant de la cagnotte du Loto. Avant, les choses étaient simples : pour Philippe, être riche, c'était – eh oui ! – avoir de l'argent ! Pourtant, après avoir reçu son gain, il s'aperçoit que ce n'est pas si simple à définir, la richesse. Avec l'aide des sociologues Michel Pinçon et Monique Pinçon-Charlot, la famille part à la conquête d'un monde qui lui est totalement étranger, celui de la bourgeoisie. Riche, pourquoi pas toi ? est une histoire complète, une BD documentaire et humoristique sur l'argent et les riches.

Scénario
Dessin
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution 31 Octobre 2013
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Riche, pourquoi pas toi ? © Dargaud 2013
Les notes
Note: 3.6/5
(3.6/5 pour 5 avis)
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02/03/2014 | Sejy
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Par gruizzli
Note: 4/5
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On ne va pas se mentir, cet album va dans le sens de mes convictions politiques, ça me plait forcément d'avance ! Mais ce n'est pas la seule raison qui me fait apprécier cet album. Car avant tout, nous avons un réel travail d'adaptation de livre en BD, voir même plus précisément de recherches sociologiques en BD. Et c'est très franchement une très bonne chose, parce que ce genre de BD est une parfaite approche d'un sujet complexe qui nécessite du temps et de la réflexion, ici amenée de façon plus subtile et pour autant pas édulcorée. Marion Montaigne m'impressionne par sa capacité à synthétiser ce qu'elle a sous la main pour en faire une BD. Une vraie BD, dans le sens où ce n'est pas un banal support du texte chargé qui l'accompagne. Elle sait travailler une réelle mise en contexte de ses cases, de ses bulles, de sa présentation. C'est une recherche qui parait banale mais donne tout son poids à la vulgarisation. Parce que chacune de ses BD se lit plaisamment, émaillée de gags qui me font personnellement assez rire, le tout dans son style de dessin faussement brouillon, qui parvient à toujours rester clair et lisible. La BD nous parle de ce qu'est la richesse aujourd'hui, une question qui dépasse largement le simple argent, et démontre encore une fois que tout n'est que question de reproduction sociale et de famille. J'aime beaucoup ce que la BD intègre comme message, assez pertinent, mais aussi ce qu'elle indique sur notre monde. Bien sur, je suis déjà adhérent de ce qu'elle défend mais ça fait du bien de se l'entendre redire avec des arguments. Cette Bd est assez plaisante, instructive et didactique, éclairante sur la situation sociale actuelle. Lorsqu'on entends des présidents vanter la richesse et la réussite, voir des réseaux sociaux mettre en avant et glorifier ces mêmes traits, on ne peut qu'avoir envie de voir le message de cette BD être porté plus largement. C'est un excellent avertissement sur la question du mirage de l'argent, mais aussi le mythe du self-made men. Encore des illusions du capitalisme qui s'écroulent ...

28/10/2022 (modifier)
Par Ju
Note: 4/5
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Pour qui a fait un peu de sociologie, au lycée ou ailleurs, les noms de Monique Pinçon Charlo et et de Michel Pinçon sont familiers. Si je ne pouvais dire exactement la teneur de leurs propos, ça me disait quelque chose. Ces deux sociologues spécialistes des (très) riches, nous proposent ici, avec Marion Montaigne aux manettes, une vulgarisation de leurs études sur les classes dominantes, et sur leurs instruments de dominations. En gros, la bd nous explique pourquoi les riches sont riches, et surtout comment font-ils fructifier leurs richesses (de par leurs relations, leur capital culturel, etc.). La bd est assez didactique, on suit un couple de nouveaux riches, à qui les deux sociologues vont expliquer ce qu'est la richesse, et comment ils pourraient réagir avec cet argent. J'ai trouvé que c'était parfois un peu simpliste, expliqué à la va-vite, mais il y a de vraies bonnes explications, et ma lecture s'est révélée très intéressante. Il y a pas mal d'humour, et sur ce point il faut saluer le travail de Marion Montaigne. Elle arrive parfaitement à transmettre son message tout en y insérant beaucoup d'humour ; et cet humour ne nuit en rien au propos de la bd. Son dessin, que personnellement j'apprécie beaucoup, est rondouillard, doux et caricatural juste ce qu'il faut. La différence entre les "riches" et les autres est très bien dépeinte dans ces dessins, le côté hautain de certains personnages aussi. On sent que Marion Montaigne s'est amusée et a pris du plaisir à faire cette bd. J'en ai aussi pris à la lire. Une lecture plaisir, qui détend sans être inintéressante ou vaine. On apprend un peu, on réfléchit à la société actuelle et aux valeurs de la société, tout en se détendant.

28/05/2019 (modifier)
Par Erik
Note: 3/5
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J'ai tout d'abord bien aimé cette démarche émanant d'un couple de sociologues sur les riches. Ils sont les auteurs d'une quinzaine de bouquins sur ce sujet passionnant. Il est vrai que je me suis toujours demandé pourquoi il y avait des gens riches et des gens pauvres sur notre planète et de tout temps. Accessoirement, d'autres questions : les riches sont-ils réellement utiles car ils font vivre économiquement la société et donc il ne faut pas les faire fuir à l'étranger ? Les pauvres le sont-ils parce qu'ils sont paresseux et peu entreprenants ? Bref, quand on naît du bon côté, cela peut présenter de sacrés avantages pour la suite de l'existence au-delà de toute méritocratie. Je trouve que les auteurs posent des questions en articulant des chapitres: à partit de combien on est riche ? Qui sont les ultra-riches ? etc... Cependant, ils ne répondent pas vraiment à ces question. Ils tentent de nous donner des exemples avec une mise en scène plutôt humoristique. A vrai dire, ils nous exposent leur travaux avec une certaine finesse et un dessin qui s'ajustent parfaitement. Si on n'a pas toutes les réponses, ce n'est pas bien grave car cela va pousser à avoir certaines réflexions sur le sujet et sans doute changer notre regard sur ce milieu aisé comme par exemple sur la solidarité, l'organisation et la mobilisation. Après tout, ils ont une sacré influence sur la société et sur le destin politique d'un pays malgré le fait qu'ils soient en minorité. Découvrir le monde des riches et leurs codes, c'est bien l'objet de cette oeuvre.

03/12/2016 (modifier)
L'avatar du posteur Noirdésir

J’avais découvert Marion Montaigne avec son Tu mourras moins bête, dont j’avais apprécié le premier tome, tout en étant plus sceptique sur le second. Je reste un peu sur cette impression mitigée après la lecture de « Riche pourquoi pas toi ? ». En effet, on retrouve là aussi une sorte de démonstration rigolote, une volonté de démonter, de démontrer en amusant le lecteur. C’est donc drôle, parfois, certes, mais pas toujours, loin de là, et c’est un peu lourd à force. Le dessin lui aussi est plus adapté à une consommation à petite dose, sur un blog. Mais bon, ça se laisse lire quand même ! Surtout que le sujet m’intéresse. Mais là aussi je reste sur ma faim. En effet, étant donné le média utilisé et la place finalement restreinte laissée à l’argumentation, le travail de Monique Pinçon-Charlot et de Michel Pinçon est ici survolé. L’album est par contre un bon digest, mais je vous recommande d’aller voir plus en profondeur leurs travaux (en utilisant la bibliographie de leurs publications insérée en fin de volume). J’ai été beaucoup plus captivé par la lecture de leurs livres que par cet album en fait. Note réelle 3,5/5.

27/06/2014 (modifier)
Par Sejy
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
L'avatar du posteur Sejy

Très chère Marion, C’est en groupie de la première heure, tout acquis à votre cause (vous permettez que je vous vouvoie ?), que je saisis la plume et mon indignation : mais qu’est-ce que c’est que ce binz !? Quelle est cette dernière lubie ? En ces temps allègres, dispensant les chaussettes où noyer notre moral au rythme des jours de pluie et des périodes de crise, oser titiller ce sacro-saint tabou français : l’argent ? Et plus précisément, dans un pseudo plaidoyer de l’opulence, s’autoriser une visite guidée des ghettos du gotha, humaniser les grands bourgeois ou s’amuser des enjeux et des rites de la gente épicière, légitimant le self-made-man, à coeur d’apprivoiser les loups de Wall Street. Allons, allons Marion ! Si je vous sais gré de votre talentueuse et bidonnante démystification de l’empire des sciences, si votre patronyme suppose des prédispositions aux réflexions abstraites et compliquées, l’économie, la sociologie, on laisse ça aux gens sérieux ! À moins que… Bien sûr, vous ne faites jamais rien comme tout le monde. Théoriser, terroriser par la bulle n’est pas votre rayon ! Loin du discours, vous préférez la méthode : illustrer par l’exemple, conjecturer par l’expérimentation en dénichant la bénédiction de sommités authentiques qui octroient le recul, la légitimité pour claquer les planches en autant de tubes à essai, réalistes, impayables, pertinentes et impertinentes. Deux sociologues reconnus donc, caricaturés en hilarants faire-valoir tendance monomaniaques et pendus aux basques empiriques d’un gugusse (Philippe pour les intimes) emprunté à la vie courante (et au rayon bd de la fnouc). Un petit tour de passe-passe pour influencer les voies hasardeuses du jeu ; vous faites plonger le héros dans un océan de fortune. Frais batelier sur les cours tumultueux de l’élite monétaire et découvreur explorant les finitudes de la richesse, apprenti corsaire initié aux joies décadentes du kidnappage de l’art puis aux traumatismes de la violence symbolique, armateur novice cultivant la disposition à spéculer sur le malheur ou sous-marinier hagard brutalement immergé dans les eaux sourdes d’un décorum auto protecteur, le culte de l’entre-soi… Le rêve dénaturé en cauchemar charrie un flot d’interrogations existentielles, essentielles pour notre néo rupin qui va apprendre ce qu’il en coûte. Un farfouillage de tous les champs du possible, préoccupant, néanmoins très drôle, délicieusement illustré et habile jusqu’à ne plus faire douter que les moins nantis ignorent assurément leur bonheur (les pauvres !) ; remise en question rafraîchissante de la méritocratie ponctuée de grincements de dents et d’une conclusion politiques qui laisseront trahir un engagement, une certaine orientation idéologique. Mais chut, Marion, je crois bien que l’on nous observe… L’exposé est séduisant. Et il n’est pas déraisonnable que l’on se questionne : alors riche, pourquoi pas moi ? Dans un élan hypocrite, je rétorquerais : pour ne pas risquer de devenir ce sombre connard qui méprisera le monde. Si j’aspire à plus d’honnêteté, les voies s’ouvrant à moi se révèlent peu viables : se découvrir un subit et tendre penchant pour l'aristocratie helvète la plus agée restant à fiancer, faire cavalièrement joujou avec son pilou pilou, juste le temps imposé pour se voir olographié sur testament, et, ipso facto valider l’usufruit en préméditant un accident de vieillesse définitif, assurément regrettable, mais pécuniairement lénifiant. Non. Inconcevable (… de vivre en Suisse j’entends). Ou, peut-être, à l’instar de sieur Philippe, tenter de décrocher la timbale au Loto, au Keno ou à l’Eurocouillon, enfin n’importe quel vendeur d’espoir folklorique à la mode présumant le bonheur dans votre sagacité à coller le nombre adéquat de petites croix dans de trop nombreuses cases. J’ai testé : les boules !… Il ne resterait plus alors qu’à m’extraire les appendices palmaires du fondement pour turbiner plus, accessoirement palper plus, et (mais c’est hors de question !), dans cette naïveté collégiale grotesque, m’abaisser ainsi à sucer la couleuvre d’un intérimaire du 55 Faubourg-Saint-Honoré (je dérape…). Bof… En définitive Marion, je m’en bats le découvert. Riche, je le suis tant. De fous rires, de la bonne humeur, du génie rare de clown pédagogue dont tu uses (finalement on se dit « tu » hein ?) pour me faire cogiter, me peindre en travers du visage cette drôle de grimace exhibant impudiquement mes plombages. Avant, pendant et après. Captivé par tes réflexions, régalé de mon nouveau kit « S.O.S. Socio pour les nuls » décapant, soudain contenté de ma classe sociale et prêt à tout avaler dans cette dure lutte (déjà je n’ai plus honte de prêter si sobrement l’esgourde aux tristesses de Chopin, en slip espadrilles, vautré comme un mollusque sur le canapé tout en me grattouillant mélodieusement les - tuuuuuut -, ou, lors des jours fêtards prodiguant le foie gras, à déployer cette noblesse, labélisée gros babouin, pour me bâfrer l'équivalent de trois plaques de marbre bourrées entre deux pitoyables tartines de pain rassis…). Serait-ce l’effet miraculeux de ton trait lâché, éloquent dans ses griffonnages mâtinés d’un je-m’en-foutisme si désopilant ?... Euh, sinon, tu as déjà pris des cours ? Je châtie gentiment (mais si ! Je le kiffe ton dessin !), car j’aime. Vraiment ! Du fond du cœur, des sens (du fond de la bourse aussi), je te remercie pour ces instants de plaisirs persistants. À jouer ainsi, virtuose, le pamphlet raisonnable, l’étude vulgarisée épargnée du vulgaire, distillée par la diablerie, l’ubiquité d’un humour ravageur, tu entres définitivement dans le panthéon de mes auteurs chéris. Et, par cette déclaration d’amour mal déguisée, pourrais-je me dédouaner de cette compulsion cafouilleuse à transcrire mon enthousiasme ? Pardonneras-tu les nombreuses bêtises d’un blabla claudiquant qui, je l’espère, ne fera pas sourire que moi ? (au cas où, je te joins une demande en épousailles et les copies de mes derniers bulletins de salaire…) Bises P.-S. Quand tu la croiseras, embrasse aussi la prof Moustache pour moi.

02/03/2014 (modifier)