Clandestino - Un reportage d'Hubert Paris, envoyé spécial
Habitué des enquêtes satiriques, le dessinateur de presse Aurel nous montre une autre facette de son talent avec cette fiction politique et sociale basée sur des faits réels issus de plusieurs reportages qu’il a effectué aux côtés de journalistes tel que Pierre Daum du Monde Diplomatique. Une plongée sans concession dans les dessous de l’immigration clandestine racontée à hauteur d’homme…
BD Reportage et journalisme d'investigation Documentaires Espagne Maghreb Réfugiés et Immigration clandestine
Hubert Paris, journaliste au magazine américain Struggle, se rend en Algérie dans le cadre d’un reportage sur les migrants clandestins à travers le monde. Faussement flegmatique, se laissant porter par ses rencontres et ses découvertes, il découvre les accords internationaux, les fonctionnaires peu respectueux de leur rôle social, le recrutement de main d’œuvre clandestine et bon marché. Il rencontre également les « harragas », candidats à la traversée et suit leur périple afin de témoigner de leur histoire. Texte : Editeur
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Date de parution | 05 Mars 2014 |
Statut histoire | Une histoire par tome 1 tome paru |
Les avis
J'ai lu cette BD à la suite des 3 vies d'Arminé que j'ai beaucoup aimé, mais sur ce coup là, je suis un peu embarrassé. Tout d'abord, je dois dire que j'aime le dessin d'Aurel. C'est lui qui m'a fait craqué pour les 3 vies d'Arminé. C'est lui également qui a contribué à rendre ma lecture de Clandestino très agréable, si toutefois agréable est le terme qui convient étant donné le sujet. Quel boulot ! Je m'arrêtais sur chaque case dont certaines sont littéralement des clichés (au sens photographique) vivants. Bon, allez ! C'est décidé : Aurel est mon nouveau dessinateur préféré ! Et puis j'aime la manière dont cette enquête est menée. Pas vraiment journaliste, Hubert Paris se laisse conduire par les rencontres aléatoires qu'il fait. J'aime bien. Ça donne un mélange de docu et de récit vécu. Les personnages ont une chair. Il y a des moments très sensibles qui nous permettent de toucher du doigt certaines problématiques. Et puis mine de rien, là au milieu, on découvre que sous couvert d'humanitaire, les autorités orchestrent ce carnaval funeste, notamment en ce qui concerne le fameux site d'El Ejido en Espagne. On a même peine à croire ce qu'on est en train de lire... Enfin, j'aime l'histoire de Rachid et Magyd. Pas leur histoire qui est tragique, mais disons plutôt la manière dont les choses se bouclent, scénaristiquement parlant. Alors qu'est-ce qui m'empêche de mettre une meilleure note ? Ben déjà, j'ai trouvé que c'était trop court. On a à peine le temps de se mettre dedans que c'est déjà fini. Peut-être suis-je trop gourmand, mais j'aurais aimé en savoir un peu plus sur Omar, par exemple. En l'état, on a l'impression qu'Hubert arrive en Algérie, que des pistes s'ouvrent, béantes, qu'il rencontre Rachid et son cousin, qu'il abandonne les "pistes béantes", arrive en Espagne, retrouve les deux hommes, et voilà c'est fini. Frustrant. Ensuite, je ne vois pas trop l'utilité de certaines scènes, notamment celles où Hubert envoie ou reçoit des mails. Ca n'apporte rien à l'histoire si ce n'est l'impression que le scénario cafouille un peu. Enfin, je trouve la fin un peu déplacée. On ne sait plus si c'est l'histoire de la vie sentimentale d'Hubert qu'on vient finalement de suivre alors qu'au départ ce n'était clairement pas le sujet. En gros, il se réveille chez la belle Maria, en Espagne, après une nuit qu'on imagine passée à ne pas jouer au scrabble, puis appelle la belle Djamila, restée en Algérie, qu'il a bien essayé de courtiser (c'était même à deux doigts, si j'ose dire) pour lui donner des nouvelles de son frangin. Et plus si affinité ? Bon, j'exagère. On peut parfaitement lier l'utile et l'agréable, et je ne voudrais pas faire mon "barbu". Mais tout de même, on a presque l'impression que notre homme a mené cette enquête juste pour pouvoir pécho. J'essaye de me dire que l'amour est enfant de bohème, qu'il n'a jamais jamais connu de loi et tout, qu'il faut bien que les corps exultent... Mais du coup, comme la BD est trop courte d'une part, et que ça s'arrête comme ça d'autre part, je n'arrive pas à me défaire de cette sensation un peu poisseuse qu'au fond, le sort de ces types n'est pas si important, que le principal est quand même de tirer sa crampe. Dommage parce que le dessin, houlala !
Pas complétement un documentaire, pas du tout une fiction, cet album aborde avec brio le sujet de l’immigration clandestine. On suit les investigations d’un jeune journaliste qui part sur le terrain à la rencontre de maghrébins prêts à tout pour tenter leur chance en Europe. Tout, c’est à dire traverser dans une barque surchargée qui a toutes les chances de couler ou s’accrocher sur l’essieu d’un camion, avec une issue guère plus prometteuse. A travers l’avancée de l’enquête on découvre tout un tas de choses qui donnent vraiment à réfléchir. D’abord les conditions de vie dans leur pays, là pas trop de surprise, ça ne fait pas rêver. Par contre on en apprend pas mal sur un système de traite des êtres humains dans le sud de l’Espagne. Ca fait assez froid dans le dos, tout ça pour manger des fraises en hiver dans le reste de l’Europe… gloups. Le ton de ce docu-fiction est très juste et très prenant, l’album se lit d’une traite. On n’a pas le coté lourd qu’on pourrait avoir dans un banal documentaire qui donnerait des chiffres et des statistiques. C’est pas le propos, on suit à travers cette histoire plus ou moins fictive ce qu’il se passe d’un bout à l’autre de la chaine. Et ça marche, on s’intéresse au destin des différents protagonistes et on apprend des choses intéressantes sur le sujet. L’objectif de cet album est parfaitement atteint. Bravo.
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