Bloody Mary
En l'an 2012, Mary Malone dite "Bloody Mary", ancien membre d'un commando de tueurs de l'armée américaine, participe à la Troisième Guerre Mondiale en tant qu'agent secret. Elle a pour habitude d'endosser un habit de bonne sœur pour passer derrière les lignes ennemies.
Auteurs britanniques DC Comics Les petits éditeurs indépendants Vertigo
Depuis 1999, la Troisième Guerre Mondiale fait rage. Elle oppose l'Europe continentale, menée par la France et l'Allemagne, aux pays anglo-saxons. Chacun des deux camps a renoncé à l'utilisation massive d'armes atomiques ou bactériologiques : ils veulent pouvoir exploiter les terres qu'ils espèrent conquérir, et ne doivent donc pas les rendre inhabitables. Les avions et tanks ultraperfectionnés ont également dû être abandonnés : chaque fois qu'un camp inventait une nouvelle arme hi-tech, le camp adverse inventait la parade. Et donc, la guerre du futur ressemble aux précédentes : face-à-face dans des tranchées boueuses, de pauvres fantassins avec leur bite et leur couteau (et leur mitraillette aussi quand même, faut pas déconner) s'entretuent jusqu'à épuisement des stocks. Mais les deux camps étant de puissance à peu près égale sur ce terrain-là, la guerre s'éternise... En 2012, la guerre n'est toujours pas terminée. Mais l'un des deux camps pourrait finalement prendre un avantage décisif sur l'autre : en effet, le président européen Jérôme Rochelle se voit proposer par un terroriste, Anderton, d'acquérir une arme secrète redoutable, volée dans un labo de recherche secret, et qui transforme n'importe quel soldat en machine à tuer invincible. Mais le camp anglo- américain a eu vent de la chose et décide d'envoyer le meilleur agent disponible derrière les lignes ennemies pour empêcher la transaction. Cet agent, c'est "Bloody" Mary Malone, ancien membre d'un commando de tueurs d'élite, dont faisait également partie Anderton... Dans le 2ème épisode (jamais sorti en France pour cause de disparition des éditions Le Téméraire, mais disponible en V.O. chez Helix, un label de DC Comics), la guerre continue, mais le scénario se focalise cette fois sur un problème de politique interne aux États-Unis. Une secte s'est emparée de l'île de Manhattan. Son gourou affirme que l'Apocalypse est proche, et que seuls y survivront 44.000 nouveaux-nés qu'il engendrera lui-même en sautant une à une toutes les femmes de Manhattan... Les autorités demandent à Bloody Mary de s'infiltrer dans l'île et d'en reprendre le contrôle en neutralisant le gourou.
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Date de parution | Novembre 1997 |
Statut histoire | Une histoire par tome 1 tome paru |
Les avis
Tant qu'il y a de la vie, il faut préserver un symbole d'espoir. - Ce tome comprend la première minisérie mettant en scène le personnage de Bloody Mary (Mary Malone). Il s'agit d'une histoire indépendante de toute autre, comptant 4 épisodes. Elle est initialement parue en 1996/1997. Elle ont été écrite par Garth Ennis, dessinées et encrées par Carlos Ezquerra, avec une mise en couleurs réalisée par Matt Hollingsworth. En décembre 2012, une femme déguisée en nonne s'introduit dans la cathédrale Notre Dame de Paris pour abattre un prisonnier de sang-froid. Ce récit se déroule dans un futur (il a été écrit en 1996) où la troisième guerre mondiale est en cours. L'Europe est unifiée sous la présidence de Jérôme Rochelle, et grâce à une alliance franco-allemande. Une bombe atomique a été utilisée, et les grandes puissances se sont mises d'accord pour revenir à des armes plus conventionnelles afin qu'il reste quelque chose après la guerre. le commandement britannique dépêche Bloody Mary avec un escadron mené par le Major, à Amsterdam, pour capturer Anderton, un individu qui s'apprête à vendre une arme bactériologique appelée Blood Dragon au plus offrant. À l'origine, cette minisérie est parue dans la branche éditoriale Helix (1996/1998) de DC Comics, spécialisée dans les histoires de science-fiction et qui a publié une douzaine de série (dont le début de Transmetropolitan de Warren Ellis & Darick Robertson). Lorsqu'il commence la première histoire, le lecteur ressent comme une réminiscence du magazine hebdomadaire 2000 AD britannique. Il faut dire que Garth Ennis y commencé sa carrière, et que Carlos Ezqerra est l'un des co-créateurs de Judge Dredd. En outre, le scénariste raconte ici une histoire du futur par anticipation (menant de 1996 à 2012), en 5 pages, pour atteindre un futur dystopique. Ce sentiment se trouve renforcé du fait que cette guerre mondiale trouve son origine en Europe. Néanmoins Ennis prend bien soin de faire du caporal Mary Malone une américaine pour caresser son lectorat potentiel dans le sens du poil. Cette touche britannique se retrouve dans les expressions du Major et de ses hommes, fortement émaillées de termes britanniques, plus ou moins faciles à comprendre en fonction de la familiarité du lecteur avec l'argot anglais et le vocabulaire militaire. Ennis ajoute une couche d'eurocentrisme en plaçant le premier affrontement d'envergue à Amsterdam, et en installant le siège du nouveau gouvernement européen au Vatican. Il se recentrera sur coeur de cible avec le deuxième récit (inédit en VF) qui se déroule à New York. Ce récit s'inscrit plutôt dans le registre de l'anticipation que celui de la science-fiction. En effet le futur que décrit Garth Ennis n'est pas si éloigné que ça (une quinzaine d'années dans le futur de la période où il a été écrit) et il n'introduit que deux événements sortis de son imagination : la guerre débutée en 1999 et l'arme bactériologique appelée Blood Dragon. Avec le recul, le motif choisi par Ennis pour servir de prétexte à la guerre laisse un goût amer car il est toujours d'actualité : l'immigration, et la volonté de conserver les ressources et les richesses d'un pays pour ses "vrais habitants". Il donne moins de détail sur Blood Dragon, malgré ses propriétés fantastiques (un petit peu plus dans le deuxième récit où il essaye d'expliquer le processus de fonctionnement qui permet à un individu en bénéficiant de rester en vie, même avec le corps criblé de balles). En termes d'intrigue, Garth Ennis lance son personnage principal avec une équipe de soldats britanniques à la poursuite d'un individu qui détient une arme formidable. le récit est linéaire, allant de confrontation en confrontation, avec une poignée de retours en arrière pour exposer l'origine du conflit, ainsi que l'histoire personnelle de Mary Malone. Garth Ennis consacre un peu de temps à insuffler de la personnalité à Mary Malone. Il a pris le parti de choisir une femme au mitan de sa vie, le Major et elle évoquant son âge, à savoir 40. Il la développe comme une combattante aguerrie se lassant de consacrer sa vie à tuer des êtres humains, mais refusant de lâcher prise sur sa vengeance. Sans être une étude de caractère, ces séquences donnent assez de consistance à Mary Malone pour qu'elle ne soit pas un simple cliché du baroudeur endurci plus fort que tout le monde, affrontement après affrontement. En face d'elle les autres personnages ne sont pas très développés. Garth Ennis joue une forme d'humour décalé ou en creux avec le Major. Il apparaît comme un soldat endurci, compétent, avec des années d'expérience acquises sur les champs de bataille. Au cours du premier récit, il rencontre une personne de son passé, et le scénariste s'en sert pour introduire une touche d'humour sur le registre de la farce. le mode d'expression du major en fait un individu qui se démarque des militaires américains, mais qui s'apparente à un personnage classique des récits de guerre britanniques. L'ennemi à abattre du premier récit reste à l'état de dispositif narratif, sans personnalité réelle. Garth Ennis intègre quelques réflexions dans ses intrigues sur les territoires neutres en temps de guerre, sur les arrangements entre gouvernements, sur le développement d'une arme bactériologique, sur la fin qui justifie les moyens et (pour le deuxième récit) sur la propension des êtres humains à accepter de suivre un chef politique ou un guide spirituel en lui faisant confiance, en reprenant l'axiome de Joseph Goebbels : Plus le mensonge est gros, plus il passe. Plus souvent il est répété, plus le peuple le croit. Le lecteur constate que Matt Hollingsworth a opté pour des teintes sombres et grises. Cela lui confère une ambiance terne, en cohérence avec ces environnements ordinaires où chacun se regarde comme un ennemi potentiel, sans joie. Pour ces récits, Carlos Ezquerra a pris le parti de dessins réalistes, avec des textures marquées par des petits traits secs. Par rapport à ses travaux ultérieurs, ces petits traits restent encore dans un registre concret, en soulignant les formes, les plis des vêtements, les marques sur les visages. Ils ne sont pas encore devenus plus systématiques, et plus conceptuels. Dans ces pages, l'artiste s'implique pour décrire avec détail cette réalité. le lecteur peut détailler les uniformes, les accessoires qui y sont associés, la texture des étoffes et de la peau, les différentes formes de visage, les différents types de coiffure, etc. Les personnages ont tous une apparence et une morphologie spécifiques. Même si le scénario ne développe pas leur psychologie, les dessins montrent des êtres humains différenciés, avec une forte personnalité graphique. L'effort consenti pour les environnements est de même nature : les représenter de manière concrète. Néanmoins pour cette dimension des dessins, la qualité est plus fluctuante. Ezquerra peut réaliser des cases très impressionnantes comme l'intérieur d'un bar, ou d'une cave avec des barriques de vin, un chalet en pleine montagne. Il peut aussi s'arranger pour que les personnages occupent le premier plan, jusqu'à remplir 90% de la case, permettant ainsi d'éviter de dessiner des arrière-plans, et donnant l'impression que la scène pourrait se passer n'importe où. Cette histoire est sympathique à lire, et la personnalité de Garth Ennis y transparaît pour partie. Carlos Ezquerra effectue un travail de professionnel, un peu moins rugueux que ce qu'il fait dans 2000 AD. Elle souffre d'une intrigue un peu légère, d'un goût prononcé d'alternative light à 2000 AD, et du fait que la science-fiction n'est pas le terrain de jeu de prédilection d'Ennis.
2.5 Une série moyenne de Garth Ennis qui pourtant contient des idées intéressantes. Le monde qu'il a créé est original et aussi un peu crédible. J'aime bien aussi certains personnages secondaires et le mélange entre le sérieux et l'humour fonctionne bien. Il y a tout de même deux défauts qui ont fait en sorte que je trouve qu'au final cette mini-série est un honnête divertissement sans plus. La première est que l’héroïne m'a laissé indifférent. Bon c'est sympa de voir pour une fois une héroïne qui ne soit pas sexy, mais elle me laisse indifférent. Je ne la déteste pas, mais je ne l'aime pas non plus. La seconde est que la fin est vraiment précipitée et lorsque je l'ai lue j'ai eu l'impression d'avoir lu un beau gâchis parce que cet univers avait beaucoup de potentiel pour un récit qui durerait quelques tomes. De ce que je comprends, il y a eu au moins une suite qui n'est toujours pas parue en français. Dommage.
Si ‘Bloody Mary’ n’est certes pas un des chefs d’œuvre de l’histoire de la bande dessinée, cet album n’en demeure pas moins distrayant. Le dessin est correct. Le scénario satisfaisant, quoique le récit soit peut-être trop court et la chute quelque peu précipitée. J’ai passé un moment de lecture satisfaisant, même si je dois bien avouer que j’oublierai sans doute assez vite ce récit. Bref, à ne conseiller donc qu’à ceux qui n’ont pas des attentes démesurées…
Il faut certes voir les petits défauts de cette bd, mais il faut savoir relativiser aussi, ce livre est trouvable dans toutes les braderies de livre entre 2 et 5 € et à ce prix la elle vaut réellement le coup. C'est du pur Garth Ennis, on aime ou pas. Récit d'anticipation (2012) mêlé au fantastique, le récit de cet ouvrage sans être très original est plus qu'efficace à mon goût. On suit un personnage fantasque (une nonne aux méthodes expéditives), dans un contexte de politique fiction bien trouvé : En 1999 nous nous sommes tous retrouvés en guerre, cette fois l'alliance franco-germanique dominait la communauté européenne qui avait profité de sa formidable influence financière a la fin des années 90 pour devenir une super-puissance allant de Moscou à Madrid et d'Istanbul à Oslo. Seul la Grande Bretagne ne souhaitant pas devenir européenne refusa de rejoindre la coalition et se rapproche de l'amérique. Suite a une monté de la paranoïa et un contexte de haine raciale la guerre se déclenche... Le personnage de Mary se voit alors confier une mission de la plus haute importance au sujet de "nouvelles armes" que l'ennemi s'apprêterait à acquérir et surtout à utiliser. Les dessins de Carlos Ezquerra sont fidèles à son style, et à mon goût de qualité. La mise en couleur de Matt Hollingsworth est sans génie mais plus qu'honorable. Le scénario de Garth Ennis est relativement stéréotypé mais efficace. Le Gros défaut de Bloody Mary est qu'a ma connaissance il n'y a qu'un volume publié en français, ce volume se suffit à lui-même, l'histoire a une fin mais j'aurais apprécié de voir paraître une suite.
Si le thème de la bonne soeur n'est pas mal du tout, son traitement manque un peu de subtilité. Garth Ennis sait raconter avec brio des histoires totalement folles mais il n'est pas, il est vrai, un modèle de finesse. Si cette histoire de Bloody Mary, la seule disponible en France, est assez réussie du point de vue du scénario, c'est peut-être un peu trop dense au niveau du déroulement, il y a certainement trop d'action, le rythme est assez frénétique, cela donne à cette aventure une petite lourdeur, difficile à digérer. Comme dans quasiment toutes les histoires qu'il a écrite avant de rejoindre Marvel, Ennis créé des personnages originaux et attachants, ici Mary est un personnage intéressant, à la psychologie relativement développée, au vu de la brièveté de l'histoire. Prix du déjanté au méchant de service, un tueur psychotique carburant aux grands crus, répondant au doux sobriquet de cuveur, un français... En bon dialoguiste, Garth Ennis use de son talent et utilise par ce biais son humour si particulier. Carlos Ezquerra qui a travaillé quelques fois avec Garth Ennis, a un trait travaillé, ses dessins sont plutôt agréables, son style est assez particulier pour être immédiatement identifiable. Un bilan mitigé pour cette BD, si les qualités l'emportent d'une courte tête, elle n'est pas pour autant indispensable. Pas de quoi remuer ciel et terre pour la dénicher... à moins bien sûr d'être un fanatique complet de Garth Ennis. JJJ
La toile de fond est intéressante et à peu près crédible. Le choix d'une héroïne austère, quadragénaire et habillée en bonne sœur est original à une époque où la mode est aux petites pépées sexy, court vêtues, aux seins énormes. L'humour, sans être au premier plan, est bien présent, comme presque toujours avec Garth Ennis, ici grâce à des personnages comme le major anglais amnésique qui se réjouit de la guerre ou le gourou obsédé sexuel. Les dessins sont bien foutus, même si ceux qui ont déjà lu des BD illustrées par Ezquerra risquent de leur trouver un petit air de déjà-vu (il dessine des trognes pas possibles à ses personnages, mais il a tendance à se répéter un peu). Les scénars, bien que reposant sur des idées invraisemblables dignes des nanars de S-F à la Ed Wood (les grosses limaces mutantes qui transforment les soldats en zombies invincibles, par exemple), sont pas mal foutus. Les dialogues sont bons (mais pas toujours bien traduits). Mais malgré tous ces bons ingrédients, la sauce ne prend pas complètement... "Bloody Mary" se lit sans ennui aucun, certes, mais sans réelle passion non plus, hélas...
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