Errance en mer rouge
La corne d’Afrique… l’aventure… les pirates !
Mer Rouge et Corne de l'Afrique
Pour essayer de se distraire du souvenir lancinant de son épouse récemment décédée, Tom, un enseignant en arts plastiques dans la quarantaine, accepte un nouveau poste à Djibouti. Là, face au détroit de Bab-El-Mandeb - « la Porte des larmes » - qui a tant fasciné des générations d’artistes de toutes origines, Tom soudain submergé par des ambiances et des sensations nouvelles cesse peu à peu de se cramponner à son chagrin et se laisse happer par cet environnement inédit. Ses interventions bénévoles pour enseigner des rudiments de dessin aux orphelinats locaux et surtout sa rencontre avec Fred, un baroudeur excessif et illuminé installé de longue date à Djibouti, vont achever de le guérir de sa neurasthénie. Rapprochés par leur passion pour les grands écrivains de l’ailleurs comme Henry de Monfreid, le sulfureux vétéran de l’aventure en mer Rouge, ces deux hommes que tout semble opposer sympathisent. Et Tom se laisse convaincre d’accompagner Fred, trafiquant à ses heures, dans l’une de ses sorties pas vraiment légales en mer...
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Date de parution | 12 Mars 2014 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Au delà d'un récit somme toute assez banal, cette histoire nous entraîne sur les traces d'aventuriers et poètes qui ont forgé une partie de leur gloire ou de leur légende dans cette partie longtemps inconnue de l'Afrique et donc propice à de nombreux fantasmes. Plutôt que de cases, il faut parler ici d'images, de photos dessinées qui par le trait, la texture rendent un hommage appuyé à Henri de Monfreid, célèbre aventurier, mi pirate mi contrebandier et à Arthur Rimbaud qui vint voir si sous ces cieux les étoiles avaient aussi un doux frou frou. C'est très beau, un peu statique mais avec de belles couleurs ocres, mais il ne faut pas ici venir chercher un grand récit d'aventure avec les moult rebondissements inhérents au genre. A la frontière entre le carnet de voyage et le roman graphique, cet album possède une force de dépaysement notable. C'est comme un reportage de "National Geographic" où le décor est plus important que les hommes. Un emprunt est possible, pour rêver.
Manque un fil narratif construit. C'est très beau, les pages sont bien composées, un papier bouffant, de très belles couleurs dans un style carnet de croquis. Avec un trait rugueux comme si les images avaient été agrandies plutôt que réduites à l'édition. C'est instructif, sur le sujet des pirates au large de la Somalie (tiens, tiens c'est la deuxième BD qui parle de ce sujet cette année), ça étaie et nuance les points de vues déjà lus dans la plus classique Black Lord. Mais l'approche est beaucoup plus littéraire, elle replace les problèmes actuels dans une tradition ancienne, habitée par les écrits d'Henry de Monfreid. Par ailleurs, le déroulement de l'action n'est pas l'objet, la partie fictionnelle viens un peu comme un cheveu sur la soupe en deuxième partie, et c'est dommage pour les amateurs d'aventure.
Il s’agit d’une histoire vraie, celle d’un professeur d’art plastique qui perd sa compagne et qui part enseigner à Djibouti afin d’oublier la souffrance causée par son chagrin. Il va faire une rencontre qui va chambouler sa vie jusqu’ici bien tranquille. La Corne de l’Afrique est encore une de ces zones où tout est possible. Le célèbre poète Rimbaud a terminé sa vie en qualité de trafiquant. C’est dire ! On s’aperçoit qu’il n’aime pas trop son métier car la matière art plastique est plutôt boudée par les élèves au profit des mathématiques ou d’autres disciplines plus porteuses. Il est vrai qu’on se demande dans ces conditions pourquoi il a voulu enseigner. Mais bon, passons ! Au début, on est bouleversé avec lui à la perte d’un être cher. La fuite ou l’ouverture sur le monde peuvent-elles constituer un remède ? Sur la forme, c’est un bel objet à la manière d’un guide touristique avec des croquis sur les personnages rencontrés ou les lieux visités. Il y a un incontestable beau travail graphique. Sur la culture locale, on apprendra des choses mais pas des masses. Sur le fond, l’aventure restera assez classique et parfois même assez superficielle. On aura droit à une explication peu convaincante sur les origines de la piraterie en Somalie. Oui, en effet, les puissances occidentales n’auraient pas hésité à profiter du chaos du pays afin dexploiter les richesses de l’espace maritime. Oui, c’est encore nous les vilains exploiteurs. Heureusement que je ne gobe pas tout ce que je lis… En conclusion et contre toute attente, j’ai plutôt aimé cette oeuvre qui oscille entre le carnet de voyage et le thriller géopolitique.
Cet album a un petit côté trompeur. Au début on pourrait penser qu’il s’agit d’un documentaire. Le début de l’histoire (un homme qui part s’installer à Djibouti), une mise en page qui sort des sentiers battu avec des croquis se mêlant aux cases traditionnelles ou encore la présence de photos sur certaines pages… Mais ce n’est pas ça, ou pas que ça. Car il y a bien une histoire fictive et romancée qui vient s’ajouter aux éléments basés sur les faits réels de la trame de départ. Ce mélange est ma foi plutôt réussi. On est partagé entre ce côté documentaire qui permet la découverte d’un pays, ses coutumes et son mode de vie. Et de l’autre une histoire tendance polar également inspirée de fait réels puisqu’elle met en scène les fameux pirates somaliens dont on entend régulièrement parler aux informations. Le mix est équilibré et agréable autant pour le côté documentaire que pour le côté fictif. 120 pages lues d’une traite, même si je ne me suis pas spécialement attaché aux protagonistes. Je n’ai pas non plus trop été sensible aux souffrances et aux interrogations du héros mais cela n’empêche pas de passer un bon moment avec cet album.
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