Eve sur la balançoire - Conte cruel de Manhattan
Un roman graphique sensible pour évoquer une icône érotique de la Belle Époque, surnommée « la fille sur la balançoire de velours rouge ».
1900 - 1913 : Du début du XXe siècle aux prémices de la première guerre mondiale La BD au féminin New York Procès
Evelyn « Eve » Nesbit (1884-1967) est la première pin-up du XXe siècle, la première muse d’une société de consommation qui fabrique l’image d’une vedette pour la brûler ensuite. Adolescente, Eve est magnifique. Chaperonnée par une mère abusive qui exploite outrageusement ses charmes naturels, elle arrive à 16 ans à New York, une mégapole alors en pleine explosion économique. Très vite, sa beauté rayonnante est captée par les peintres, les photographes et les publicitaires de la Belle Époque. Mais l’ascension de la « vraie Eve américaine » – « the true American Eve », comme on l’avait qualifiée – est aussi fulgurante que le sera sa chute, sordide.
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Date de parution | 21 Septembre 2013 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Il m'a fallu quelques dizaines de pages avant de réaliser que cet album était la biographie d'une personne réelle. En effet, je ne connaissais rien de cette fameuse Evelyn « Eve » Nesbit et même après coup, j'estime qu'elle n'a pas dû grandement marquer l'Histoire. Le début de sa vie est intéressant mais passé un certain stade je dois dire que j'ai commencé à m'en désintéresser un peu. J'ai apprécié de découvrir le New York du tout début du 20e siècle, un New York fait de paillettes, de milliardaires et de constructions architecturales néo-gothiques ou mauresques. Un New York où la jeune Eve est "vendue" par sa mère comme modèle pour peintres et photographes puis comme égérie voire plus si affinités pour de riches bourgeois. C'est intéressant de voir comment la jeune fille voyait les choses avec un œil léger et naïf, sans réaliser pendant longtemps comment sa mère l'exploitait. Et à travers elle, on découvre des personnages étonnants de la haute société New-yorkaise, à savoir son amant architecte, riche et épicurien, et cet autre milliardaire obsessionnel et proche de la folie. J'ai aussi apprécié le graphisme qui ne manque pas d'âme et d'élégance. Les planches sont belles, soignées, et certaines cases en particulier sont très esthétiques, comme des peintures dans un style artistique rappelant justement le modernisme du début 20e siècle. L'album est donc beau et intéressant, mais aussi un peu longuet. Mon intérêt a légèrement décroché et je n'ai pas trouvé la fin palpitante.
Égérie, femme fatale, femme enfant, petite fille jamais grandit à l'ombre de sa mère castratrice ? Eve est tout cela à la fois et au bout du compte comme elle le dit, " J'ai toujours fait comme on m'a dit de faire". Tout cela n'est pas mal mais à mon sens un peu vain et superficiel. Ma note concerne plus le travail des auteurs qui arrivent à nous restituer une ambiance particulière, celle du New York mondain et en pleine expansion architecturale, également très active dans le domaine des arts et des lettres. Malgré cette exposition assez réaliste je n'ai pas réussi à accrocher à cette histoire et je n'ai pas éprouvé grand chose pour cette héroïne sautant de caprices en caprices. Ajoutons à cela un dessin assez "gras" avec des couleurs assez ternes et vous aurez compris que mon pas mal tire plutôt vers le bas.
Cet album nous dépeint l’ascension sociale fulgurante autant qu’éphémère et artificielle d’une jeune femme qui est le jouet des hommes et de sa mère (monstre d’hypocrisie et de calcul !) dans le New York du début du XXème siècle. C’est tiré d’événements et de personnages ayant réellement existé. On y croise des magnats de l’industrie, des jeunes et plus anciennes fortunes, mais aussi les milieux artistiques, bref, toute une société plus ou moins en accord avec les règles de la morale. Et le destin d’Eve, devenue icone publicitaire (une des premières !) et « médiatique », la fabrication d’un « produit parfait » (pour lui-même par son riche amant et pour les publicités des entreprises) peut éclairer d’une lumière plus perçante certaines « stars » d’aujourd’hui… L’histoire se laisse lire (et le riche dossier en fin d’album resitue les événements et les principaux protagonistes – on peut d'ailleurs le lire avant l’album proprement dit). C’est un conte cruel. Le dessin est plutôt joli et original. Mais il ne m’a pas accroché et je ne l’ai pas toujours trouvé très clair.
Voici un récit historique tout en atmosphère. S’intéressant au parcours d’une des premières égéries de la publicité, l’auteure nous offre au passage un portait d’une époque dans son ensemble. On y découvre que finalement rien ne change en ce bas monde. Le dessin est assez particulier et ne sera pas du goût de tous. A titre personnel, j’ai aimé certaines planches autant que j’en ai trouvé d’autres très moyennes. Le dessin manque parfois de précision, certains visages sont parfois totalement ratés mais, a contrario, il possède une âme et excelle pour développer certaines ambiances. C’est particulier, très personnel, peut-être pas encore totalement maîtrisé mais c’est le genre d’artiste qui, à terme, peut attirer les lecteurs sur seule base de ce trait. Le fil du récit s’apparente parfois au roman graphique puisque l’on suit au jour le jour le parcours du personnage principal, une victime de l’image (la sienne comme celle des autres) pleine de contradictions, lâche ou bornée en fonction des circonstances, mal influencée et facilement influençable. Il y a, là derrière, une leçon de vie à retirer. L’art de l’auteure étant de nous rendre ce personnage attachant malgré ses défauts. Le suspense, lui, est créé par ces scènes de procès présentes dès le début du récit et dont on se demande longtemps à quel événement elles se rattachent. Enfin, aux côtés d’Eve, on retrouve quelques figures célèbres. L’histoire étant tirée d’événement réels et se déroulant principalement dans un univers très mondain, il n’est pas rare de croiser au détour d’une planche l’un ou l’autre personnage connu. Certains jouent même des rôles importants dans cette aventure. Pas mal du tout. Intéressant, original, historique et moderne à la fois.
J'ai bien aimé ce conte cruel qui nous dépeint la bourgeoisie new-yorkaise du début du XXème siècle. Une très jeune fille va devenir le jouet d'une mère possessive, d'un fils de famille dégénéré et d'un architecte de renom libertin sans scrupule. C'est tiré d'une histoire vraie qui est très peu connue de ce côté-ci de l'océan atlantique. C'est l'un des tout premiers grands scandales du XXème siècle que la presse écrite avait appelé "le crime du siècle" sur le toit du Madison Square Garden. En réalité, ce ne fut que le premier d'une longue série. Nous retrouvons avec plaisir l'auteur des Lettres d'Agathe pour un récit parfaitement maîtrisé et documenté. Le talent est là et j'ai pu le découvrir quant au choix de ses techniques qui varient selon les scènes. C'est le biopic de l'une des premières pin-up de l'histoire contemporaine. Il y a également l'essor de la ville de New-York à travers son architecture et sa puissance économique et culturelle. Bref, cette ville attire et vampirise ses victimes. On verra également poindre le débat entre la débauche et le retour des valeurs puritaines. On va rencontrer dans ce récit celui qui allait devenir un célèbre comédien à savoir John Barrymore, le grand-père de l'actrice Drew Barrymore. Il aura son rôle à jouer dans cette tragédie. Puis, il y a aura Stanford White, l'un des plus grand architectes de l'american renaissance. C'est surtout le personnage d'Eve qui va retenir notre attention car elle symbolise ce rêve américain qui peut se terminer en cauchemar. Oui, une déesse éphémère qui mourra dans l'anonymat. Sur fond de naissance du rêve américain, un trio infernal pour une bd à découvrir...
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