Le Jardin d'Emile Bravo
Recueil de récits d'Emile Bravo publiés dans diverses revues.
Requins marteaux
Emile Bravo sait faire rire. En parodiant des personnages célèbres, ou plus simplement en s'inspirant du quotidien.
Scénario | |
Dessin | |
Editeur
/
Collection
|
|
Genre
/
Public
/
Type
|
|
Date de parution | 19 Février 2014 |
Statut histoire | Histoires courtes 1 tome paru |
Les avis
Ma cacabane au fond du jardin. Avec un titre de bédé aussi banal qu’un roman d’Alexandre, « Le Jardin » avait peu de chance d’exister aux yeux d’un bédéphile lambda. Ce « recueil de récits oubliés » est pourtant une découverte aussi inattendue qu’extraordinaire. Si toutes les historiettes ne tiennent pas nécessairement le haut du pavé, aucune ne démérite et quelques récits sont sidérants de concision et d’émotion retenue. Leurs contenus se passent de mots et s’expriment totalement par l’image. Ainsi de « Paris juin 1945 » paru initialement dans Comix 2000, l’album aux deux mille pages muettes édité par L’Association, collectif d’auteurs indépendants. Un déporté juif revient des camps de la mort et retrouve son appartement parisien occupé par un nouveau propriétaire qui se justifie en lui montrant ses titres. L’homme en pyjama rayé ne récrimine pas mais glisse son doigt derrière le miroir du salon pour en extraire une photographie de sa famille décimée. La derrière image briserait le cœur de n’importe qui en possédant un. La parodie de Blake & Mortimer en Swartz et Totenheimer parue en 2002 dans la défunte revue Ferraille n’est pas seulement grinçante à outrance, elle situe parfaitement bien l’œuvre d’Emile Bravo dans la droite raie de la ligne claire à travers laquelle Edgar Pierre Jacobs s’est lui-même illustré. Seulement là où Jacobs faisait ronronner ses deux gugusses aussi héroïques qu’inaltérables, Sir Francis Blake et Philip Mortimer, Emile Bravo les métamorphose en sbires patentés de la Solution finale. Alors que cela ne gaze plus trop pour Herr doktor Totenheimer confronté au doute, l’inflexible mais débonnaire Franzeskus Swartz le remet sur les rails rectilignes de l’idéologie nazie. La prouesse narrative est ensuite obtenue haut la main par « Young America ». Le récit en huit planches d’un jeune joueur de base-ball promis à toutes les joies de sa future belle vie américaine est totalement chamboulé en plein milieu. Les cases se répètent à l’identique dès le début de la cinquième planche mais les dialogues sont diamétralement opposés. Le résultat obtenu est du meilleur effet. L’album est cohérent de bout en bout. Les running gags sont réussis avec les lapins sauteurs ou encore la 4e de couverture répondant à la page de titre. Continuateur corrosif du trait épuré initié par Hergé, Emile Bravo est un auteur discret mais percutant qui se place du côté des rieurs à panache.
3.5 J'aime bien ce que fait Émile Bravo et j'étais content de lire des histoires que je n'avais jamais lues de lui (hormis l'histoire tirée de Bye-Bye Bush). J'ai trouvé le résultat plutôt bon. J'avais peur de lire des histoires courtes qui s'oublient vite et ce ne fut pas le cas. Certes, c'est moins développé que ses longues histoires, mais cela reste amusant. Bravo se moque de plusieurs sujets de société et ça m'a bien fait rire même si cela manque parfois de subtilité. J'adore surtout son hommage à Gaston Lagaffe qui montre le célèbre gaffeur dans la peau d'un businessman ! Le dessin de Bravo est toujours aussi personnel, dynamique et agréable à l’œil. Les couleurs sont toujours bien choisies.
J'ai beaucoup moins aimé cette lecture que l'avis précédent. Je ne sais pas à quoi cela tient, étant donné que le tout est pareil à ce que j'ai déjà lu de Emile Bravo, aussi bien son dessin toujours aussi plaisant et parfois en désaccord avec le propos (notamment les histoires graveleuses ou politiquement incorrectes). En fait, ça tient plutôt aux histoires, sympathiques mais sans grand intérêt à mon goût. Souvent arrêtées trop vite, même si les hommages et le clin d'oeil sont intéressants. Et puis, plus d'une fois j'ai eu une sensation de coquille un peu vide. Il manque un truc pour que ce soit réellement intéressant. Emile Bravo exploite différentes veines, notamment les histoires sur la violence et la guerre, thème qu'il affectionne particulièrement, et parfois il donne une impression de déjà vu dans son propos. Au final, la BD est intéressante, mais je n'ai que peu accroché. Ca ne vaut pas les longs récits de l'auteur, bien plus intéressants. A réserver aux fans, et je conseille une première lecture pour vous faire une idée. Personnellement, bien qu'adorant l'auteur, je n'ai pas aimé.
Les Requins Marteaux ont encore fait ici de la bel ouvrage, en regroupant dans un emballage classieux (couverture et papier épais) un ensemble de récits intitulé Le jardin d’Emile Bravo. Jardin pas si secret que ça d’ailleurs, puisque reprenant des récits publiés précédemment dans diverses revues (chez Spirou, Ferraille, Pilote, l’Association, etc…). Quelques affiches ou projets d’affiches complètent le recueil. On y retrouve le style graphique habituel d’Emile Bravo, à la fois classique et original, et qui a déjà fait merveille avec ses aventures épatantes de Jules ou Les Sept Ours Nains entre autres. Alternent le Noir et Blanc et la couleur (du sépia aux couleurs tapantes comme sur la couverture). Pour ce qui est des histoires je les ai quasiment toutes aimées, et presque toujours trouvées drôles. On y trouve quelques parodies de personnages comme Gaston (presque une hérésie, il est adulte, presque vieux, rangé et raisonnable !) ou Blake et Mortimer dans une version néo nazie. Un humour généralement tout public, mise à part une histoire plus longue – et réussie ! – publiée dans Spoutnik, dans laquelle Bravo utilise un procédé déjà employé ailleurs (par Lécroart par exemple) consistant à reprendre les mêmes cases en modifiant les textes : le langage de la deuxième version est alors nettement plus graveleux ! Même si j’ai moins apprécié la dernière histoire, j’ai trouvé l’ensemble très bon. Le ramage est au niveau du plumage donc, pour revenir sur la qualité du travail de l’éditeur (même si quelques fautes d’orthographe se sont glissées dans cette dernière histoire – décidément…). Le seul bémol concerne le prix, relativement élevé. Ce qui ne m’a pas empêché de l’acheter. Quand on aime, on ne compte pas…
Site réalisé avec CodeIgniter, jQuery, Bootstrap, fancyBox, Open Iconic, typeahead.js, Google Charts, Google Maps, echo
Copyright © 2001 - 2024 BDTheque | Contact | Les cookies sur le site | Les stats du site