Sláine
Les exploits guerriers de Sláine Mac Roth, héros de la mythologie celtique connu comme le premier roi de l'Irlande.
2000 AD Auteurs britanniques Best of 1980-1989 Cimoc Dark Fantasy Futurs immanquables Les meilleurs comics Les petits éditeurs indépendants Mythologie celtique USA Magazine
Banni de sa tribu pour avoir goûté le premier à la jeune vierge qui était destinée au roi, Sláine Mac Roth revient parmi les siens quelques années plus tard pour revendiquer le titre de roi. Sláine a en effet été choisi par la Déesse-Terre Danu pour rétablir son pouvoir, contesté par les druides qui ne veulent pas d'une société matriarcale, et unifier le peuple celte face à la menace des Drunes menés par le Seigneur Étrange, un dieu mort-vivant, ancien serviteur de la Déesse-Terre. Pour accomplir son destin, Sláine doit devenir le nouveau Dieu Cornu, c'est-à-dire le roi des rois du peuple celte. Pour cela, il doit réunir les quatre Armes Sacrées des Celtes, chacune étant gardée par un roi différent. Plutôt que de les affronter pour leur prendre les Armes Sacrées, Sláine convainc les quatre rois de s'allier à sa tribu. Ainsi réunis, et bénéficiant des pouvoirs magiques conférés par la Déesse-Terre et de la force incroyable de Sláine (que son "spasme de furie" transforme en créature monstrueuse capable de faucher 50 hommes d'un seul coup de hache), les Celtes parviennent à vaincre les Drunes et l'ancien Dieu Cornu. Sous le règne de Sláine, le nouveau Dieu Cornu, les tribus celtes connaissent une période de paix et de plaisirs. Après 7 ans de règne, comme le veut la tradition celte, Sláine est mis à mort sous les yeux de son peuple lors d'un rituel. La Déesse-Terre ressuscite alors son champion pour l'envoyer vivre de nouvelles aventures à travers le temps. Pour Danu, Sláine va combattre les ennemis du peuple celte à différentes époques, prêtant main-forte à la reine Boudica contre les Romains ou à l'Écossais William Wallace contre les Anglais.
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Date de parution | Octobre 1989 |
Statut histoire | Série terminée (Réédition en cours) 11 tomes parus |
Les avis
Danu la déesse mère - Ce tome fait suite à Slaine the king (en VO). Il contient une histoire complète, initialement parue en épisodes dans le magazine 2000 AD (progs 626 à 635, 650 à 656, 662 à 664 et 688 à 698) en 1989/1990. le scénario est de Pat Mills, et les dessins de Simon Bisley. C'est le premier tome en couleurs des aventures de Sláine. À la fin du tome précédent, Sláine était couronné roi de sa tribu. Mais il lui restait encore à unifier les 4 tribus d'Irlande derrière un même chef pour lutter contre un envahisseur monstrueux, et ainsi libérer le pays de Tír na nÓg. La première séquence montre le nain Ukko, des années plus tard, en train d'écrire l'histoire de Sláine. Il évoque en une dizaine de pages ses aventures jusqu'alors, ainsi que les forces en place, de l'histoire personnelle de Sláine (sa relation avec Niamh, ses spasmes de déformation) aux déités (Danu la déesse mère et Lug le dieu solaire), en passant par les ennemis (Medb, Lord Weird Slough Feg, les seigneurs Drune, les fomorians) et leurs déités (Crom-Cruach, les dieux de Cythrawl), sans oublier la ferme des dragons. Contre l'avis de Cathbad (le prêtre de sa tribu), Sláine décide de rassembler les trésors des autres tribus. Il dispose déjà du Chaudron de Sang, il manque l'Épée d'argent lunaire de Gorias, la Lance incandescente du soleil de Finias et la Pierre sacrée du destin de Falias. Mais avant, il doit se présenter devant la déesse mère. Il entreprend une descente dans le Chaudron de Sang pour obtenir audience. Dans la postface, Pat Mills ironise sur le fait que Simon Bisley était un fan de Conan et qu'il était venu pour dessiner les aventures d'un barbare belliqueux et bagarreur. Il explique que la confrontation du point de vue de Bisley avec le sien a abouti à une histoire hors norme de Sláine. Effectivement lorsque Sláine s'empare de la Lance et que la Pierre se met à gémir, il est possible de repérer un sosie de Conan faisant une drôle de tête. Dès la scène d'introduction, le lecteur prend conscience que les auteurs sont passés au niveau supérieur. Pat Mills prend soin de créer un dispositif narratif qui présente ces aventures de Sláine dans un cadre mythologique, le vieux compagnon du héros écrivant ses mémoires, relatant des faits inscrits dans L Histoire. Dès cette scène, les images de Bisley transportent le lecteur dans un ailleurs d'une rare densité, d'une rare intensité. Il a réalisé ces pages à la peinture, mêlant plusieurs techniques, laissant les couleurs transcrire les émotions des personnages. C'est ainsi qu'apparaît un vieux nain, au visage ridé, à l'expression lasse, à la silhouette voutée, dans des teintes sombres d'un rouge incandescent. le lecteur ressent avec force cette atmosphère alourdie par la mort qui se rapproche, et la nostalgie du temps passé. Dès la deuxième page, les couleurs sont plus vives pour évoquer les aventures de Sláine. Dès la deuxième page, le lecteur constate la démesure des images conçues par Bisley. Les guerriers ont des corps de culturiste, la chair est prise de soubresauts violents sous l'effet du spasme de déformation, les armures sont ouvragées à la déraison. Bisley rend hommage à Frank Frazetta et à Richard Corben, tout en conservant une exagération qui lui est propre. Très rapidement le lecteur comprend que les dessins de Bisley ne doivent pas être pris dans un premier degré purement figuratif, mais dans un second degré teinté d'expressionisme. Cette approche graphique est en parfaite harmonie avec le récit de Pat Mills. Pour ce quatrième tome des aventures de Sláine, il a décidé d'embrasser pleinement la mythologie celte, délaissant les aventures spatio-temporelles précédentes. Il va piocher dans le Lebor Gabála Érenn (entre autres) en le débarrassant de sa réécriture catholique, pour développer une vision de la cosmogonie et de la société celtiques assez personnelle. C'est ainsi que dans la première partie, Sláine a une discussion de 8 pages avec Danu, exposant la suprématie de cette déesse, et donc la prééminence de la composante féminine dans la société celte, recréant à sa sauce le stéréotype du héros viril et triomphateur. Mills relativise la toute puissance de la virilité masculine, en ne lui accordant que la seconde place derrière la fécondité féminine, symbole de la terre nourricière. Cela ne diminue en rien les hauts faits guerriers de Sláine, la violence des combats, la force des coups, mais cela les place dans une autre perspective. D'un côté, le lecteur découvre une trame très classique de récit d'heroic-fantasy, avec tribus se battant contre un envahisseur monstrueux, aidé par des sorciers souhaitant la destruction de la race humaine. de l'autre côté, il plonge dans des coutumes et des rites d'une culture particulière (les celtes d'Irlande), et il voit d'un oeil neuf ces récits gorgés de testostérone, assujettis à une déesse participant à l'ordre de l'univers. Simon Bisey fait feu de tout bois tout au long du récit, hypnotisant le lecteur avec des visions dépassant les stéréotypes propres aux récits de barbares, refusant de reproduire les clichés visuels des histoires de Conan et consort, s'émancipant d'une représentation purement figurative, pour donner son interprétation de l'histoire. Sláine se coiffait à la mode celte, en sculptant ses cheveux en pointe ; Bisley lui fait des pointes évoquant le hérisson, certainement impossible à réaliser dans la réalité, mais parfaitement représentatives du piquant du personnage. Sláine porte une ceinture destinée à l'aider à supporter les spasmes de déformation ; Bisley en fait une énorme ceinture qui l'empêcherait de se pencher dans la vie de tous les jours, mais qui figure avec force l'énergie qu'elle doit contenir. Sláine rencontre la déesse Danu, Bisley n'en fait pas une frêle jeune fille taille mannequin, mais une femme épanouie. Un dragon prend part au combat ; Bisley n'essaye même pas de le naturaliser, c'est un monstre gigantesque aux dents innombrables et acérées, avec des griffes d'une taille démesurée. Loin d'assaillir le lecteur par une exagération constante, ces images le transportent dans un monde fantasmé, avec une grande cohérence interne, aux saveurs relevées. De son côté, Pat Mills semble avoir fait des efforts pour éviter les ellipses brutales dont il est coutumier, ainsi que les ruptures de ton sans concession du fait de transitions inexistantes. le dispositif d'Ukko narrant l'histoire des décennies plus tard apporte les transitions nécessaires d'une partie du récit à l'autre, et fournit des respirations humoristiques bienvenues, sans casser l'ambiance du récit. Son travail de recherche sur les mythes et légendes celtiques transparaît dans chaque scène, sans parasiter le récit, sans le transformer en un cours didactique. Ses personnages disposent tous d'une personnalité affirmée et de motivations réelles, sans recours à un altruisme peu vraisemblable. Si vraiment il fallait trouver des défauts dans ce récit, il serait possible de regretter les motivations trop basiques des ennemis et les rappels un peu trop lapidaires sur des éléments apparus dans les tomes précédents (pas d'explication sur l'importance ou la fonction du harnais de déformation, l'importance donnée aux dragons apparus dans le tome précédent, à commencer par Knucker). Mais ces éléments passent à l'arrière plan, balayés par le comportement truculent d'Ukko, la joie de vivre communicative de Sláine, sa vitalité, et la force du récit. Dans sa préface, Pat Mills ne prend pas de gant et énonce son point de vue sans ambages. Pour lui, "Horned god" est un récit d'exception grâce à la force de la vision de Bisley, et l'ambition thématique du récit. Il estime que la série ne retrouvera cette grandeur qu'avec l'arrivée de Clint Langley dans Geste des invasions. Effectivement, cette histoire bénéficie de la complémentarité et de l'osmose entre scénariste et dessinateur, tous les deux au summum de leur art. À eux deux, ils rejettent toutes les conventions propres à ce type de récit, pour transfigurer ce récit de genre (généralement à destination exclusive d'adolescents mâles) pour en faire une oeuvre littéraire abordant la nécessité de donner la première place aux femmes dans la société, une provocation d'une ampleur inouïe dans un récit de barbares tranchant des têtes à qui mieux-mieux. Malgré le départ de Simon Bisley, Pat Mills a continué d'écrire les aventures de Sláine dans Tueur de démon, illustré par Glenn Fabry, Greg Staples et Dermot Power.
J’ai lu l’intégralité de la série, à savoir les onze tomes, et mon ressenti est largement différent de celui des autres posteurs. Sláine m’a dans son ensemble vraiment ennuyé. Je n’ai jamais été emporté par la fibre épique que les auteurs ont tenté d’instituer. La narration, particulièrement datée, est polluée par le recours trop fréquent à une voix off lourde, souvent inutile et redondante avec l’action. De même, le choix d’alléger le récit avec un humour décalé (horriblement lourdingue), incarné par le nain chroniqueur Ukko, est aussi étrange que pénible. Enfin, les très nombreuses scènes de batailles sont souvent interminables, peu dynamiques et par là même ennuyeuses. Néanmoins certains éléments m’ont plu et m’empêchent de mettre la note minimum. L’univers celtique / mythologique est convaincant et immersif. Les dessins, en dépit de leur grande inégalité (on navigue entre le bâclé et le sublime) collent bien à l’atmosphère du récit tout en proposant un rendu visuel singulier et bien identifié. Le cycle du Trésor des Anglais, de très loin le meilleur, relève un peu le niveau général. Sláine est une série très décevante, loin de la saga incontournable que l’on m’avait plusieurs fois vantée.
Je n'ai pu lire que les 6 premiers tomes, la bibliothèque n'ayant pas les autres à dispo. On se retrouve au coeur des âges farouches où règne la magie et où la légende est réalité...on se croirait mais oui... c'est de la fantasy dans le style de Conan, très bestiale, plus sauvage, avec cependant l'aspect celtique en plus, le celtique britannique (puisque ce comics est fait par des Anglais) différent du celtique breton. Il y a aussi un érotisme un peu plus prononcé, un fantastique très marqué, avec plein de démons, le tout servi par des mises en page démentielles et sublimé par la beauté formelle du graphisme ; il faut dire que le dessin de Simon Bisley est fabuleux pour un comics de ce calibre, même s'il est parfois bizarre avec ces crayonnés surprenants. Le scénario est de Pat Mills, il n'est donc pas étonnant de penser qu'il a pu s'inspirer de "Slaine" pour créer Requiem, Chevalier Vampire avec Ledroit. C'est une série qui pourrait paraître bourrin par sa violence brute, mais ça s'avère finalement assez complexe, avec une exploration d'un univers riche et bien structuré ; même le héros n'est pas la grosse brute dégénérée à grosse hache qu'on pourrait croire. Bref, une série qui remue les tripes autant que le cerveau.
Tout d'abord, je tiens à préciser que je n'ai pour l'instant lu que les deux premiers tomes (et oui, je n'ai pas encore pu trouver les autres). Ce que j'ai surtout aimé dans Slaine, outre le dessin superbe, c'est le fait que cette série soit bien plus intelligente qu'il n'y parait de prime abord. L'univers est en effet très recherché et original et le scénario est loin d'être centré sur la violence du personnage principal, comme on pourrait le présager en le voyant ou en regardant la couverture. Bien sûr, étant fan de mythologie j'étais une cible privilégiée pour cette bd mais je pense malgré tout qu'elle restera agréable à lire pour tout le monde. Les interventions du nain sont assez espacées pour ne pas devenir gênantes (à la différence des robots de la caste des méta-barons par exemple), et l'histoire de Slaine nous entraîne dans une formidable aventure. Edition après lecture de 5 tomes: Même avis!
Pour tout dire j’ai vraiment aimé cette série. C'est une série en plusieurs cycles sur la mythologie celtique, on voyage dans le temps au début du moyen age. Tous les thèmes y sont traités (invasion romaine, l’avancée du christianisme sur l’île de grande Bretagne etc.), sans oublier le mythe arthurien. A signaler à chaque cycle un dessinateur différent ; mes préférences iront pour les 2 premiers cycles. Dans l’ensemble "Slàine" reste une œuvre plus que convenable avec son héros ni trop blanc ni trop noir, et une touche d’humour est apportée par le nain Ukko, souffre douleur de notre héros. Je conseil "Slàine" pour les fans de mythologie celtique bien barbare et ses hordes de démon en tout genre.
T1-T4 Visuellement c’est vraiment superbe, le dessin de Bisley est d’une qualité très rare pour cette saga celte revue à la sauce heroic fantasy. Mais le scénario est bien moins superficiel qu’on pourrait le croire à la vue de cette esthétique si alléchante. Il faut dire que ce n’est pas dans les habitudes de Mills. Son héros Slaine est une sorte d’incongruité, un roi barbare (qui porte bien son nom) avec des idées du 3ème millénaire APJC. Et de tout cela se dégagent des petites morales écologistes et féministes ; ou une tentative de faire réfléchir les hommes et de considérer les choses autrement. Il y a aussi une tentative d’humour, mais on ne peut pourtant pas dire qu’on se fende la poire, et cette série ne pourra jamais être classée dans la catégorie humour. Mais elle est tout de même à lire, rien que pour le plaisir des yeux. T5-T7 Slaine voyage dans l’espace et le temps pour se faire le héros de différentes causes celtes et continuer ses aventures ; sans se départir de son regard féministe, écologiste et critique envers les religions du livre (habilement comparées à celles qui les ont précédé). Au dessin, les successeurs de Simon Bisley reprennent le même style graphique, et nous gratifient même de quelques cases vraiment superbes à la perspective saisissante.
La meilleure réalisation de Bisley à ce jour (je ne reconnais que les 4 premiers albums dans cette critique). Un style d'une grande audace graphique, allant du très léché modelé aux coups de pinceaux bruts en passant par des crayonnés apparents, et l'harmonie est au rendez-vous. Et le dessin, énergique, vivant, s'améliore sans cesse. Bien sûr la vision celte est interprétée à l'américaine, mais on sent le travail de fond, et les ambiances crépusculaires et rocailleuses de Bisley rendent les péripéties de Slaine crédibles quant à l'univers, rempli de magie, de divinités primales et de barbarisme. Un petit bémol: les personnages, bons ou mauvais, ont souvent un rictus "sarcastique" qui ne se justifie pas vraiment, sorte de tic gratuit du dessinateur.
Tout à fait d'accord avec l'avis de Cassidy, j'ai même eu du mal à me retenir de la classer en culte, car "Slaine" est un des très rares travaux fignolés de Bisley en bd, avec quelques "Judge Dredd" et bien sûr "LOBO" (qui lui devient trop bâclé à la fin). Cette série n'existe d'ailleurs pour moi que par les quatre premiers volumes, le reste, même s'il est de bonne facture, perd de qualité en dessin et en qualité de scénario. Car l'histoire du premier roi celte offre un terrain rêvé à une belle histoire, et le traitement de Bisley en est époustouflant... J'ai du mal à trouver aussi beau en BD... Digne héritier des Corben et surtout, à mon avis, de Frazetta, son trait est réaliste tout en étant excessif, les femmes sont belles et ont des formes généreuses, les hommes sont musculeux et fiers, les méchants charismatiques (mention spéciale à Balor et son Oeil Mauvais). Franchement, vu le prix des albums, je ne conseille que les quatre premiers, même si je ne déteste pas Glenn Fabbry.
Une série malheureusement épuisée, mais intéressante à plus d'un titre. D'abord, les dessins, signés par différents auteurs, sont très réussis. Ça commence fort avec Simon Bisley, sorte d'héritier (certaines mauvaises langues disent "pâle copieur") de Corben, pour les 4 premiers tomes. Puis Glenn Fabry prend le relais dans le volume 5. Aaaaaah, Glenn Fabry ! C'est le peintre qui a signé, entre autres, toutes les couvertures de Preacher. Il ne s'est que très très rarement attaqué à l'intérieur même des BD, et c'est dommage parce qu'il est doué, ce gars. Toujours est-il qu'il passe très rapidement la main à un autre illustrateur. Puis divers noms moins prestigieux se succèdent sur la série ; je vos avoue que je ne les aime pas tous autant, et que dans l'ensemble ils se contentent de copier, avec une certaine habileté, les styles très particuliers imposés par Bisley et Fabry, mais ça reste d'un bon niveau jusqu'au bout. Bref, graphiquement parlant, "Sláine" est beau et original. Autre atout de poids, le charismatique personnage de Sláine, qui est plus complexe qu'il n'y paraît. De prime abord, c'est un bon bourrin violent et macho, qui aime les belles gonzesses à gros seins et les bonnes bastons à grosse hache, mais c'est aussi un homme qui lutte au service d'une femme contre l'ordre établi, pour le rétablissement d'une société matriarcale (alors que les druides veulent reléguer les femmes et la Déesse-Terre au second plan), plus juste ("à partir de maintenant, c'est la loi qui sera au service des gens, et non l'inverse"), plus proche de la nature... Il préfère négocier avec ses rivaux pour obtenir leur soutien plutôt que d'unir les tribus par la force. Il ne veut pas devenir roi par simple soif de pouvoir, mais pour créer un monde de paix et de plaisirs. Bref, ce n'est pas le barbare-type des histoires d'heroic fantasy classiques, même si ses aventures sont pleines de grandes batailles épiques et très sanglantes. En troisième lieu, il y a l'humour. Je ne vous dis pas qu'on se bidonne comme un malade à longueur de pages, mais il y a quelques passages bien marrants, notamment grâce au personnage d'Ukko, le fidèle compagnon de Sláine, un nain pleutre, menteur, voleur et libidineux. L'humour est d'ailleurs une qualité très importante aux yeux de Danu, la Déesse-Terre, qui recommande aux siens de ne pas prendre la vie trop au sérieux. Et pour en finir avec les qualités de la série, "Sláine" constitue une introduction à la mythologie et à la culture celtiques plus fun que les discours du Dr. Gull dans From Hell ou qu'un gros bouquin sérieux sur le sujet. Évidemment, c'est adapté à la sauce "comic de divertissement", mais on apprend deux- trois p'tits trucs intéressants. Une petite critique, quand même : la seconde partie de la série, celle où Sláine traverses les âges pour combattre aux côtés d'autres héros légendaires comme William "Braveheart" Wallace est un peu moins intéressantes que les 4 premiers tomes. Ça reste une très chouette série.
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