Wilbur et Mimosa

Je me suis pris d'affection pour la collection Vedette, cette série d'albums souples du Lombard, dans les années 70, qui exhumait des petites pépites du journal Tintin, parfois complètement oubliées. C'est le cas, notamment, de Wilbur et Mimosa, de Guilmard et Hubuc. Disons-le tout de suite, rien de transcendant dans cette série, mais pour qui aime le style léger et insouciant du franco-belge des années 60, c'est tout-à-fait délicieux ! Le pitch est classique : à l'aube du XXe siècle, une histoire de grand rallye international avec un participant de chaque nationalité dans des véhicules conçus par les participants. Si l'influence du Tour du monde en 80 jours est clairement revendiquée par les auteurs de la bande dessinée, on pense aussi à La Grande Course autour du monde de Blake Edwards pour la dimension humoristique. Pitch classique, donc, mais extrêmement prometteur, qui ne va malheureusement pas au bout de ses promesses. En effet, au lieu de nous faire voyager en s'amusant des clichés de chaque pays, le format 32 pages empêche Hubuc de se lâcher autant qu'il l'aurait voulu et que l'aurait fait un Goscinny. On se retrouve donc avec quelque chose de relativement convenu, finalement plus proche des 4 as et le rallye olympique. Il y a de bons gags, il y a un scénario, mais vu le potentiel, il y avait moyen de faire largement mieux. Cela dit, en l'état, Wilbur et Mimosa n'ennuie jamais, de par la qualité de son dessin, typique du franco-belge humoristique de ces années-là, et de son scénario, qui multiplie les gags avec un certain brio, ne tombant jamais dans la routine barbante qu'on aurait pu redouter. Même si certains sont déjà vus, la plupart des gags sont plutôt drôles et fonctionnent bien, s'appuyant sur des personnages hauts en couleur. Ils sont aidés en cela par le trait de Pierre Guilmard, arrondi, solide et efficace. Ainsi, la BD de Pierre Guilmard et Hubuc ne surprend jamais complètement, mais crée un réel plaisir de lecture pour qui aime se replonger dans cette atmosphère du journal Tintin, dont la flamme est bien entretenue ici.

20/02/2021 (modifier)

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J'ai vu récemment ce petit album souple de 30 planches dans une bourse de collectionneurs, et ça m'a rappelé mes jeunes années de bambin lorsque j'avais lu cette histoire dans le journal Tintin en 1969. C'est une éphémère création de Guilmard, juste après sa reprise de Chlorophylle, mais il est plus connu chez les lecteurs du journal pour Les Frères Bross. Cette petite bande ne connaîtra que 2 uniques aventures (dont une non parue en album allez savoir pourquoi : le Casque de Moulfried, en 1970), mais elle sera beaucoup moins désopilante que les Bross, même si elle était prometteuse, et finalement sacrifiée à d'autres créations de l'auteur. Elle était une sorte de clin d'oeil à Philéas Fogg, héros de Jules Verne, et rappelait un peu les grands exploits du début de siècle concernant les traversées en avion ou les courses automobiles, et dont Hollywood a fait 2 films fameux : la Grande Course autour du monde, et Ces Merveilleux fous volants...Ce récit écrit par Hubuc s'en inspire peut-être car le scénariste jonche ce rallye d'obstacles mais surtout il insuffle un ton humoristique typique des bandes de Guilmard, surtout destinée à un jeune public mais capable d'être lue encore par un adulte qui a envie de se détendre. C'est là la seule prétention de cette petite série pour qu'elle ne soit pas oubliée.

05/04/2014 (modifier)

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