Les Vieux Fourneaux

Note: 3.88/5
(3.88/5 pour 33 avis)

Angoulême 2015 : Prix du public Cultura 2014 : Prix des Libraires de bande dessinée Vous êtes la pire génération de l'histoire de l'humanité !


Angoulême : récapitulatif des séries primées Les prix lecteurs BDTheque 2014 Prix des Libraires de Bande Dessinée Troisième âge

Pierrot, Mimile et Antoine, trois septuagénaires, amis d'enfance, ont bien compris que vieillir est le seul moyen connu de ne pas mourir. Une comédie sociale aux parfums de lutte des classes et de choc des générations, qui commence sur les chapeaux de roues par un road-movie vers la Toscane, au cours duquel Antoine va tenter de montrer qu'il n'y a pas d'âge pour commettre un crime passionnel.

Scénario
Dessin
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 10 Avril 2014
Statut histoire Série en cours 8 tomes parus
Dernière parution : Moins d'un an

Couverture de la série Les Vieux Fourneaux © Dargaud 2014
Les notes
Note: 3.88/5
(3.88/5 pour 33 avis)
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13/04/2014 | jurin
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Par Blue Boy
Note: 4/5
L'avatar du posteur Blue Boy

t.1 : Ceux qui restent Dans cette comédie à la fois légère et subversive, Lupano, scénariste très en vue depuis plusieurs années, nous démontre avec jubilation que le troisième âge n’est pas l’antichambre de la mort, loin s’en faut, avec des personnages hauts en couleur. Tout d’abord, il y a Pierrot, le plus déjanté, vieil anar à l’esprit de révolte intact malgré sa vue défaillante, qui prend un malin plaisir à perturber les soirées branchées et autres cocktails mondains, de préférence en compagnie de son groupe d’action « Ni yeux ni maître ». « C’est ça ou moisir du bulbe. » explique-t-il en guise d’excuse. Puis Antoine, l’ancien syndicaliste déprimé par la mort de sa femme Lucette mais dont la hargne anti patronale va vite se révéler plus virulente que jamais lorsqu’il apprendra que cette dernière a flirté de son vivant avec le PDG de sa boîte… Le troisième compère se prénomme Mimile. Sous son air jovial et bon vivant, il cache un passé de baroudeur globe-trotter, « seul blanc à avoir joué première ligne de rugby aux Îles Samoa ». Il y a enfin la jeune et jolie Sophie, artiste altermondialiste et nièce d’Antoine, portrait craché de sa tante jeune. Malgré son statut de femme enceinte, elle ne se débinera pas lorsqu’il sera question d’accompagner les vieux potes de tonton pour empêcher ce dernier de commettre l’irréparable en voulant buter son ancien patron. Ces papys flingueurs n’ont pas leur langue dans leur poche, et ils auraient bien tort, avec des dialogues qui dynamitent et dispersent avec une telle pétulance – l’esprit d’Audiard n’est pas bien loin… Sur le thème de l’adultère posthume, le scénario, en plus d’être original, est assez bien ficelé pour ce premier épisode en guise de – très bonne – mise en bouche. Pour ce qui est du dessin, Cauuet s’inspire avec virtuosité d’une certaine BD franco-belge semi-réaliste orientée « comique » : postures dynamiques, bouilles expressives, jeunes femmes bien « bidochées », enceintes ou pas (on ne pouvait pas non plus mettre que des vieux en scène…), et ça fonctionne à merveille. Et l’air de rien, ils sont rafraîchissants ces anciens et pourraient en remontrer à bien des « d’jeuns » de notre époque formatée par le rêve marketé et illusoire d’un paradis high-tech. De manière significative, nos héros chenus feraient presque une déprime en constatant que le trésor caché à proximité de la cabane de leur enfance n’a toujours pas été découvert… drôle d’époque où les enfants naissent avec des tablettes dans les mains tout en croyant que les poissons sont carrés et les vaches des animaux exotiques. Pour autant, les auteurs ne tombent pas dans le piège du « c’était mieux avant » en procédant à un rééquilibrage par l’entremise de la jeune Sophie au tempérament sanguin. Car si elle les aime bien, ces vieux « flibustiers », elle en veut aux ainés dans leur ensemble de n’avoir pas su ou pas voulu prévenir les problèmes du monde actuel, refilant le fardeau aux jeunes générations avec une insouciance consternante. La scène de la rencontre avec le groupe de retraités sur l’aire d’autoroute est parlante, si comique soit-elle dans son exagération. En somme, sous les apparences d’une joyeuse farce, les auteurs utilisent leurs personnages pour mieux mettre en lumière et dénoncer les dérives de notre monde où les valeurs humaines semblent chaque jour céder un peu plus de terrain au profit d’un conformisme déshumanisant. Il reste que ces portraits plein de tendresse sont à la fois touchants et tonifiants, un peu dans le même esprit que Les Petits ruisseaux de Rabaté, petit bijou de la BD séniorisante. ---------------------- t.2 : Bonnie and Pierrot On notera une moindre truculence des dialogues par rapport au premier épisode, mais compensée par quelques scènes tout à fait savoureuses (si l’on peut dire, car la scène de « l’attentat gériatrique » au meeting de Jean-François Coppé peut donner des haut-le-cœur) et franchement hilarantes. Et désormais, vous ne réagirez peut-être plus tout à fait de la même manière quand vous demanderez une baguette à votre boulanger et qu’il vous proposera de choisir entre quinze sortes… Avec ce deuxième volet au titre en forme de clin d’œil aux gangsters Bonnie and Clyde, Lupano réussit parfaitement à pointer du doigt les travers de notre époque consumériste et individualiste, où le jeunisme TGV finit par contaminer tous les domaines de la société en poussant au talus les déambulateurs de nos anciens. Ces « vieux fourneaux » pourraient se contenter de venger leur génération à la manière d’une Tatie Danielle, mais dans leur élan aussi altruiste que rageur, englobent les exclus et les opprimés tous âges confondus. C’est également un plaisir de retrouver le très efficace trait « franco-belge » de Cauuet et ses tronches expressives. Si la vieillesse vous inquiète, et que cette inquiétude est accentuée par un sentiment de révolte vis-à-vis de ce monde de brutes, voyez la vie du bon côté et fourbissez vos armes avec ces « Vieux Fourneaux ». Une véritable mine d’or pour votre âme d’insoumis, laquelle pourra inspirer vos opérations commando d’aujourd’hui et plus particulièrement de demain, à un âge où on vous commencerez à passer pour inoffensif, où on vous considérera comme un débris incontinent, charge pour la société pour les uns ou vieil aigri anti-jeune incapable de changer le monde pour les autres. Le tout dans la joie et la bonne humeur, ce qui ne gâche rien. ------------------ t.3 : Celui qui part Dès l’introduction, on comprend vite que nos vieux briscards n’ont pas l’intention de rendre les armes de leurs jeunes années rebelles ! Ils seraient même là pour durer, et plutôt que de briser leur pipe, ils semblent bien déterminés à la fumer jusqu’au bout… Ce tome 3 commence avec l’interpellation de Pierrot, affublé d’un magnifique costume d’abeille, alors qu’il vient de commettre avec ses potes un « attentat au miel » contre les producteurs de pesticides… Pourtant, la roue tourne et nos vioques préférés, qui se plaisent souvent à donner des leçons, vont à leur tour en recevoir une de la nièce d’Antoine, et pas piquée des vers, en particulier ceux qui les attendent avec impatience au fond du trou pour une joyeuse ripaille… Et c’est d’une vieille voisine recluse et bougonne que viendra la tempête, un « ange de la vengeance » dénommée Berthe. Par la voix de la nièce qui a sympathisé avec cette dernière, on apprendra que les trois vieux copains sont loin d’être des enfants de chœur et n’ont pas toujours été héroïques comme pourrait le laisser penser la BD depuis le premier tome… Sophie, en marionnettiste de profession, va leur rafraîchir la mémoire en leur contant cet épisode peu glorieux du village dont ils furent les principaux protagonistes durant la seconde guerre mondiale… Pour ce troisième volet, c’est donc un sujet grave (les représailles post-collaboration) qui est abordé mais le ton humoristique reste le même, preuve que l’on peut discuter de tout sans imposer pour autant une chape de plomb comme le voudrait la bienséance. Et c’est entre autres sur ce point précis qu’on perçoit l’intelligence des auteurs, qui parviennent à inclure un sujet sérieux dans un cadre burlesque sans en retirer la portée morale. A ce titre, la scène finale est très parlante. ----------------------- t.4 : La Magicienne Le projet d’extension de la firme pharmaceutique Garan-Servier était pourtant bien parti, mais c’était sans compter sur un petit insecte menacé d’extinction au nom évocateur – et malicieux dans ce contexte : la Magicienne dentelée. Cette magicienne va à elle seule attirer un climat révolutionnaire dans le paisible village du Sud-ouest où réside Antoine, avec l’implantation d’une ZAD sous les fenêtres des bâtiments ultramodernes de la multinationale. Malgré son passé de syndicaliste, Antoine apparaît ici comme la voix discordante, car il se réjouit curieusement du projet pharaonique de Garan-Servier, arguant que cela créerait des emplois dans la région et pestant contre ces « rastaquouères » de zadistes. Un prétexte des auteurs pour ne pas faire ressembler leurs « Vieux Fourneaux » à un porte voix de l’extrême-gauche tendance écolo ? A moins que cela ne soit qu’un simple parti pris objectif permettant de prendre en compte toutes les opinions… car en fin de compte, Antoine est un naïf qui reste attachant, convaincu comme beaucoup d’autres pourraient l'être, par le discours démagogique d’une entreprise cynique. Et les faits lui donneront bien évidemment tort... Grâce au talent des deux auteurs, Cauuet pour le pinceau et Lupano pour la plume, le lecteur aura droit à quelques trouvailles, tant graphiques que scénaristiques. Comme toujours, l’histoire est émaillée de « punchlines » truculentes qui sont un peu la marque de fabrique de la série. Le trait franquinien reste toujours aussi alerte, à l’image de nos héros octos bouillonnants, dont le plus excentrique reste Pierrot, débarquant dans la ZAD telle un météore dans un vieil autobus bringuebalant, rempli de ses frères et sœurs d’armes, tous hauts en couleurs. Ce volet évoque immanquablement une bataille de longue haleine – celle qui, hasard du calendrier, vient de prendre fin à Notre Dame des Landes. Et c’est bien le point fort de cette série vibrionnante, centrée autour de vieux briscards du troisième âge mais en prise directe avec l’actualité, qu’elle soit politique, économique, sociale ou technologique. Une série de son temps, comme son nom ne l’indique pas. Et tout en subversion habile sous une tonalité burlesque et bon enfant. ------------------ t.8 : Graines de voyous « Graines de voyous » va plutôt se révéler comme une parenthèse un peu nostalgique, où les préoccupations liées au monde actuel vont être mis un peu en sourdine, une fois n’est pas coutume, si ce n’est le cagnard qui s’est abattu sur la charmante cité de Montcoeur. Parce qu’il faut le rappeler, même si cette bande dessinée a des « anciens » pour héros, cela ne l’empêche pas d’être plutôt ancrée dans le réel, avec à chaque fois un message politique sur l’écologie ou les excès du capitalisme, distillé habilement par Lupano (j’entends par là, sans que cela soit insistant au point d’être pesant), car c’est avant tout la bonne humeur et le rire qui dominent dans cette série. Ce tome 8 est inauguré en fanfare de façon hilarante par Pierrot, le plus turbulent du trio, qui va se retrouver avec un bracelet électronique à la cheville après une embrouille dans la cafète d’une gare provoquée par un QR Code contrariant ses besoins en caféine ! Il y aura aussi cette ex-nonne missionnaire en Afrique, qui n’est autre que la sœur du précité et va débouler à l’improviste, donnant lieu à des scènes tout aussi cocasses. Mais l’axe principal de cet épisode sera la fête organisée dans le village par Sophie en hommage à sa grand-mère Lucette, fondatrice du théâtre itinérant du Loup en slip*. L’événement aura lieu dans le corps de ferme gentiment mis à disposition de M. Civrac, producteur de pommes bien connu dans le village, mais celui-ci semble avoir une idée derrière la tête, alors que remontent les souvenirs et les frustrations mal digérées. Lui aussi était amoureux de Lucette, tout comme son principal concurrent à l’époque, Antoine, qui captiva finalement le cœur de la belle… Aurait-il donc des comptes à régler ? Le dessin vif de Paul Cauuet est toujours efficace pour mettre en images les facéties de ces trois irréductibles papys ô combien attachants. Le rythme narratif reste enlevé à l’instar des tomes précédents. Même s’il n’est pas le plus marquant de la série, ce « Graines de voyous » reste du même tonneau et procure un moment de réconfort en cette époque qui part en vrille. Sous ses aspects de divertissement grand public, cette série, tout en racontant une longue, très loooongue histoire d’amitié, recèle des valeurs humanistes et une éthique qui la mettent en phase avec son temps. Et tout ça en laissant la possibilité de se bidonner… D’ailleurs, il faudrait sans doute songer un jour à faire rembourser ce type d’ouvrage par la sécurité sociale.

18/06/2014 (MAJ le 27/12/2024) (modifier)
Par Maric
Note: 4/5 Coups de coeur expiré

Bon j’ai 68 ans, je n’ai lu que les 2 premiers empruntés à la bibliothèque communale d’Etterbeek et j’adore. Je souris avec beaucoup de plaisir et j’ai hâte d’aller emprunter les bd suivantes. Plein de clins d’œil sympas aussi bien du passé que du présent. Le dessin caricatural faut aimer, mais je m’y suis habituée. L’humour j’aime vraiment bien.... Le dessin d’ambiance est précis et reflète vraiment les décors d’une époque, celle de ma jeunesse...

25/11/2024 (modifier)
L'avatar du posteur Balai à Chiotte

Les bd abordant quelques problématiques actuelles ne sont pas légions, du moins c'est une des premières que je découvre qui va en ce sens et qui pousse à la réflexion. Alors certes, parfois cela paraît manichéen (pour reprendre les termes de mes prédécesseurs), ça ne retranscrit pas parfaitement la réalité mais ça à le mérite d'éveiller les consciences, d'ouvrir les yeux et de comprendre qu'effectivement l'or ne pousse pas sur les arbres, que les lobby pharmaceutiques ne sont pas là pour votre bien être, que les droits dont nous jouissons ne sont pas sortis de terre comme une patate en automne mais qu'ils résultent d'une lutte acharnée entre travailleurs et patrons, que bon nombre d'écosystèmes sont bafoués pour une montagne de deniers, etc... Ça c'est la réalité, ne tient qu'à vous, lecteur, de compléter cet influx avec d'autres bouquins. Je ne parle même pas des "problématiques" sociales, lié à l'enfance, le rôle de parent, l'envie de se réaliser dans un monde qui nous conditionne, etc... bref une belle oeuvre vouée à déclencher une pagaille entre nos neurones alanguis. Si les personnages peuvent paraître caricaturaux, ce n'est pas tant un défaut, ils représentent à merveille les badauds peuplant notre petite planète et créent des interactions tout bonnement splendides entre les générations, les milieux de vies, etc... Évidement c'est excessivement bien amené avec de l'humour, des personnages attachants et un dessins caricaturales qui colle parfaitement au récit. Enfin une lecture un minimum engagé en toute légèreté... non mais quelle prouesse ! Chapeau bas à ce duo qui a réussi un coup de maître avec ces 6 premiers albums.

13/05/2024 (modifier)
L'avatar du posteur Smart Move

En toute sincérité, j'ai beaucoup de mal avec cette série. J'ai lu les trois premiers tomes au moment de leur sortie et, même si le dessin m'a beaucoup plu et que les histoires se sont avérées amusantes, je trouve que la série en soit enfonce énormément de portes ouvertes et, d'une certaine façon cumule toute une série de clichés plus ou moins avérés sur, en vrac : les vieux, les jeunes, les anarchistes, les grands méchants capitalistes, les bobos, les enfants... Si les premiers tomes ne me sont pas particulièrement restés en mémoire (et de fait, je n'en ferai pas la chronique ici), j'ai lu récemment le dernier album en date, dont voici mon avis, pas si négatif que ça malgré tout ! Tome 7- Chauds comme le climat Dans ce tome intitulé Chauds comme le Climat, on retrouve une nouvelle fois les personnages de Pierrot, Antoine et Mimile, trois seniors, bien loin d'être séniles et qui, une fois de plus, jouent les observateurs cyniques et un peu poil à gratter d'une société pleine de contradictions. Il y est cette fois-ci question de vivre ensemble, de migration, d’incendies inexpliqués et de piques à brochette. Il y a beaucoup d'éléments dans cette histoire, que les auteurs parviennent, comme à leur habitude gèrent avec énormément d'humour d'humanité et une pointe de dénonciation. Si les enjeux sont, de nouveaux, un peu entendus (voire prévisibles), les personnages secondaires sont truculents (mention spéciale à la vieille Berthe et à sa fourche ravageuse !)

09/05/2024 (modifier)
L'avatar du posteur bamiléké

C'est avec amusement que j'ai découvert cette série devenue célèbre presque instantanément. J'y retrouve un petit air provoc de pieds nickelés contemporains avec leur carte vermeille sur une face et rouge sur l'autre. Lupano servi par l'excellent dessin caricatural de Cauuet propose tout un catalogue de ses indignations politiques, écologiques ou sociétales. C'est souvent très drôle même si j'ai certaines réserves sur certains passages un peu simplistes ou réducteurs à mon goût. Il faut reconnaitre l'originalité du parti pris scénaristique ce qui est déjà une réussite artistique. La difficulté de l'entreprise est de trouver une thématique nouvelle qui maintienne la cohérence de la série et la cohérence psy des personnages. C'est bien réussi sur les premiers opus (infidélité, Algérie, sauterelle ou migrants) mais j'ai senti un manque de renouvellement dans l'humour proposé. De plus je trouve que la vision proposée via les prises de positions de Pierrot est assez manichéenne (les méchantes entreprises pharma, un classique ! la méchante mondialisation encore un classique ainsi qu'une image terne de la police). Ce cher Pierrot qui se drape des couleurs de l'URSS pas forcément un grand modèle d'état de droit démocratique. Toutefois la construction et la mise en scène est si bonne qu'elle fait passer ce genre de réserves. (Enfin pas toujours, lol). Une mention au personnage de Sophie très touchante et qui fait le contrepoint apaisé des trois troublions. Le graphisme humoristique soutient parfaitement l'esprit du récit. C'est très dynamique et propose beaucoup de situations amusantes. Les ambiances spatiales et temporelles sont bien travaillées avec une mise en couleur agréable. Une série originale mais qui perd sur la durée.

02/02/2024 (modifier)
Par Philippe
Note: 5/5 Coups de coeur expiré

Le duo Wilfrid Lupano et Paul Cauuet nous offre un chef d'oeuvre à chaque nouveau "Vieux fourneaux". Des scénarios bien ficelés, des dialogues auquel il serait impensable d'enlever un mot, des personnages irrésistibles dont on aimerait se faire des amis et un dessin fabuleusement précis et inventif. J'attend toujours impatiemment le nouvel opus, mais hésite un peu à le lire car après il faut encore attendre. Mais surtout, ne changez rien, prenez votre temps et continuez à faire vivre vos héros du quotidien et à dénoncer la bêtise et les injustices de toutes sortes. A lire absolument ! ! !

13/02/2023 (modifier)
Par Benjie
Note: 4/5
L'avatar du posteur Benjie

Fan des scénarios de Lupano, j’y suis allée en confiance… Son regard sur notre société, des histoires attachantes, des personnages au caractère ciselé, bref : je pars avec un a priori plus que favorable. Dès le premier tome, j’ai aimé. La série commence par une crémation. Mise en ambiance. Antoine vient de perdre sa femme et ces deux amis Mimile et Pierre ne vont pas le laisser tomber. Mais voilà qu’Antoine décide d’aller rendre visite à un ancien amant de sa femme en Sicile. N’arrivant pas à lui faire entendre raison, ses deux amis accompagnés de Sophie, la petite fille de la défunte, et enceinte de sept mois, se lancent à sa poursuite. Il faut dire qu’Antoine est parti avec son fusil… Commence alors un road trip au cours duquel la cohabitation entre Mimile, Pierrot et Sophie ne va pas être de tout repos. Sophie, jeune femme à la conscience citoyenne affirmée balance à ses ainés tout ce qu’elle a sur le cœur en matière de responsabilité de leur génération : "Vous êtes inconséquents, rétrogrades, bigots, vous avez sacrifié la planète, affamé le Tiers-Monde ! En 80 ans, vous avez fait disparaître la quasi-totalité des espèces vivantes, vous avez épuisé les ressources, bouffé tous les poissons ! ... » Et c’est très drôle ! Ces personnages touchants, aux caractères bien affirmés – Pierrot est un militant anar, Mimile ancien joueur de rugby ne veut pas admettre que les années ont passé et que physiquement, il en a pris un coup et Antoine, empêtré dans des histoires familiales compliquées et pour lesquelles qui ne veut pas admettre sa part de responsabilités – à la mauvaise fois évidente et aux répliques croustillantes, sont le sujet des albums. Le dessin de Cauet met super bien les personnages en valeur en accentuant à l’envi leurs expressions et leur humeur. Mon enthousiasme a un peu faibli en milieu de série, le dernier tome m’a redonné l’envie de continuer.

07/02/2021 (modifier)
Par pol
Note: 3/5
L'avatar du posteur pol

Lupano est clairement devenu un de mes scénaristes préférés et il démontre ici une nouvelle fois tout son talent. L'histoire est bonne, les dialogues sont bons, l’humour est là et le dessin est au diapason, je ne vois pas quoi demander de plus. La force de cette série, c'est ses situations et ses dialogues percutants. Notre équipée de petits vieux est merveilleuse et leurs frasques font mouche à chaque fois. Il y a une multitude de détails, de jeux de mots, de mises en scène qui sont autant d'occasions de sourire voire même de rire franchement. Je me suis régalé dans le tome 2 avec toutes les actions menées par le fameux collectif "ni yeux ni maître". C'est vraiment drôle toutes les conneries que leur font faire les auteurs. Mamie Fanfan qui apprend le hacking moi ça me fait vraiment marrer ! Le dessin est hyper adapté à ce genre d'histoire et contribue terriblement bien à l'humour. Par exemple, la voiture de Pierrot, enfin le "bolide" de Pierrot a trop un bon look avec toutes ses fientes de pigeons sur le pare brise, et quand elle arrive dans un virage à vive allure, le dessin me fait rire à lui tout seul. Les personnages sont attachants et c'est avec plaisir qu'on achète chaque nouveau tome qui sort. Et malheureusement la série a dit tout ce qu'elle avait dire au 4e tome. Le 5e est lui assez décevant, mais que dire du 6e ? J'ai simplement trouvé ça mauvais. Je ne suis pas rentré dans l'histoire, impossible de croire une seconde à ce voyage en Amazonie (prétexte mal mis en scène pour parler déforestation et pollution), ou à cette pièce de théâtre invraisemblable. J'ai du rigoler 2 fois. Même les colères incessantes de Pierrot deviennent pénibles. C'est du déjà vu dans les premiers tomes, et ça n'a plus le charme des débuts, hélas. Je baisse ma note et je vais passer mon tour pour les tomes suivants.

08/11/2014 (MAJ le 13/12/2020) (modifier)
Par Yann135
Note: 4/5
L'avatar du posteur Yann135

Les vieux fourneaux débarquent innocemment en 2014. Le succès est immédiat. Et cela ne passe pas inaperçu ! Wilfrid Lupano et Paul Cauuet reçoivent un Fauve d'Angoulême prix du public Cultura 2015 ! Pas mal comme entrée en matière ! Le premier exemplaire de la série a dépassé le million d’exemplaires vendus ! Alors pourquoi un tel succès ? Tout d’abord des personnages avec des personnalités ciselées au couteau qui font merveilles. Wilfrid Lupano admet qu’il s’est inspiré pour les personnages d’Antoine, d’Emile et de Pierrot, de ceux des philosophes Edgar Morin et Michel Serres et du diplomate Stéphane Hessel. Les dialogues sont truculents, à la Michel Audiard ! On ne s’ennuie pas une seconde. Une lecture plaisir à l’état pur. La série s’adresse aux enfants comme aux adultes. Mais oui, vous pouvez refiler votre BD à vos gamins. Ils vont adorer ! Bien évidemment le cinéma s’est emparé de ce succès, pour sortir un film en 2018 sous la houlette de Christophe Duthuron avec Pierre Richard, Eddy Mitchell et Roland Giraud. Bien ça, que les spectateurs qui sont allés voir le film, passent d’abord par la case BD. La mort rôde et elle se glisse dans les différents albums. Pas sûr que nos trois petits vieux puissent perdurer encore pendant de nombreux albums. Malgré ce destin inévitable, longue vie aux vieux fourneaux. Rien à rajouter. Juste à lire, relire ou à découvrir. Cocktail réussi avec comme ingrédients beaucoup de sensibilité, et d’humour, une dose de sarcasme et un zest de personnages déjantées très attachants. Pas besoin de sortir un défibrillateur pour faire battre mon petit cœur … j’adore !

26/05/2020 (modifier)
L'avatar du posteur Malolinolou

Tout a été dit dans les nombreux commentaires déjà publiés. Ceci est mon premier avis et il en sera de même pour les suivants, ce sera bref, je dirai si j'ai apprécié ou pas et pourquoi. Après chacun a une perception différente, j'entre dans l'âge des séniors ! A ceux qui pensent que les vieux sont décatis et ralentis, cette série est un formidable coup de poing ! Toujours vifs d'esprit et prêts au plus grosses "bêtises" tout en ayant un regard lucide sur le monde actuel, ces amis de toujours vont secouer vos idées reçues sur les anciens ! Derrière l'humour, il y a un très gros travail pour restituer cette ambiance de fraicheur dans le scénario et les textes (Lupano), les dessins surtout axés sur les attitudes des personnages et des situations (Cauuet) et les couleurs la plupart du temps claires, jamais agressives (Maffre). A lire ou à offrir mais surtout à partager !

07/01/2020 (modifier)