Celui qui n'existait plus
Rodolphe et Georges Van Linthout nous emmènent sur les routes américaines dans un road movie existentiel.
Crise de la quarantaine Road movie Rodolphe
Norman Jones, Américain de 40 ans, a une femme, deux enfants et un job qui rapporte. Il rêve d'une nouvelle chance, d'un nouveau départ. Le matin du 11 septembre 2001, il ne se rend pas au bureau, préférant paresser au lit avec sa maîtresse, et échappe ainsi à une mort certaine dans l'attentat du World Trade Center. Pour tous, il est mort. Alors pourquoi ne pas en profiter pour disparaître pour de bon, tout lâcher, partir à l'aventure et commencer cette nouvelle vie dont il rêve ?
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Date de parution | 19 Mars 2014 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Combien de fois des personnes veulent-elles disparaître et tout recommencer à zéro ? Personnellement, ce n’est pas trop mon truc mais je peux comprendre que certains souhaitent changer de vie et que cela puisse donner lieu à un bon scénario. Ici cependant, le scénariste a cru bon de quasiment déflorer le sujet dans les dix premières pages. Quelle idée de faire un flash-back en espérant donner du rythme à une histoire qui n’en a pas besoin - bien au contraire puisque quasiment tous les éléments du final se trouvent au début ? D’autre part, comment le héros, cadre supérieur dans une grosse boîte américaine, peut-il être assez stupide pour espérer refaire une nouvelle vie avec seulement 78$ en poche, sans aucunes pièces d’identité et sans même un projet ? Comment peut-on imaginer qu’un tel personnage soit si naïf et si insouciant qu’il aurait oublié du jour au lendemain que l’Amérique sans argent est un enfer. La déchéance du héros aurait pu être amenée d’une manière plus crédible. Si au moins le héros avait été un adolescent ou un junkie, on aurait pu comprendre… Bref, l’histoire est assez banale, mal amenée, peu crédible et, surtout, elle perd son suspens rapidement avec ce retour en arrière dans la narration qui enlève toute surprise finale.
Le scénario de Rodolphe part d’une idée simple : un homme qui se pose pas mal de questions existentielles, insatisfait de la vie qu’il mène, profite du chaos provoqué par les attentats du 11 septembre 2001 – bien qu’absent, il était censé se trouver dans les tours écroulées. C’est ainsi qu’il décide brusquement de couper les ponts avec sa famille, son boulot, ses connaissances, de se faire passer pour mort et de recommencer sa vie. L’album se laisse lire sans problème, la narration est fluide (et le dessin de Linthout est agréable, efficace, et use de beaux dégradés de gris). Mais voilà, l’ensemble m’a semblé trop linéaire, trop « facile », sans la profondeur suffisante (au niveau de l’intrigue, mais aussi de la personnalité des personnages) pour m’accrocher davantage. Et la chute, pour surprenante et ironique qu’elle se présente, se laisse deviner trop longtemps à l’avance (en cela le court chapitre introductif est sans doute de trop, voire est une erreur). A noter que Glénat a récemment réédité l’album, avec une nouvelle couverture, un fil marque page, etc. Rodolphe est chouchouté par son éditeur (mais on ne va pas se plaindre du beau boulot d’un éditeur !).
Une lecture fluide, un dessin très plaisant, voilà un one shot qui se lit d'une traite. Le seul gros problème à mon sens c'est qu'au bout de deux trois pages on sait comment tout cela va finir. Non pas que j'attendais un happy end ou à l'inverse un truc un peu gore, mais il est vraiment dommage de casser l'ambiance d'entrée de jeu. Si l'on fait abstraction de tout ça, c'est pas facile!, nous avons donc un road movie assez classique avec les figures un peu habituelles du genre, les gentils qui réchauffent notre pauvre gars, qui lui payent un coup, lui offrent à manger, un bain, un lit et de l'autre côté les vilains qui lui tapent dessus, le volent etc.. Au final des évènements pas forcément drôles mais assez convenus. Au final une BD dont ne se dégage pas trop d'émotion, l'on ne se sent pas en véritable empathie avec le personnage principal. Il faut sans doute préférer un emprunt que l'achat.
Si cet album est agréable à lire, il n’en constitue pas moins une petite déception à mes yeux. Il est vrai que j’avais beaucoup aimé la précédente collaboration entre Rodolphe et Van Linthout (« Mojo ») et que j’attendais donc beaucoup de cet album. Ici encore, les auteurs nous proposent de suivre la trajectoire d’un personnage atypique. Celui-ci se prend la crise de la quarantaine en pleine tronche et lorsqu’un événement providentiel (pour lui) lui permet de disparaitre, il en profite pour tout quitter et errer en quête de lui-même. C’est donc à une sorte de road-movie auquel on a droit, une manière comme une autre de traverser les USA et d’en tirer quelques images d’Epinal (comme la route 66 et ses camionneurs). Le personnage central m’est apparu intéressant mais aussi très prévisible. Il y a un manque de relance et de surprises dans le fil du récit qui est la principale cause d’ennui chez moi. Attention ! Ca se lit bien, l’écriture est fluide et j’ai voulu suivre l’itinéraire du gaillard jusqu’à son terme mais, voilà, il manquait ce petit quelque chose en plus pour sortir le récit de l’ordinaire. Par ailleurs, dès le début de l’histoire, les auteurs nous donnent les clés du ‘grand final’. Un final qui, du coup, n’a pas constitué une surprise à mes yeux. Reste le dessin au lavis de Van Linthout, très bon dans son ensemble. Et comme ce dessinateur est un dingue de l’Amérique, on ressent son plaisir à illustrer cette histoire. Voilà, c’est pas mal mais quand même un cran en dessous par rapport à mes attentes. Le prix de l'objet fait que je n'en conseille pas spécialement l'achat, mais l'album vaut certainement le coup d'œil.
Road movie agréable où l’on suit Norman Jones, 40 ans, directeur adjoint qui rompt complètement avec sa vie antérieure. Déprimé et dégouté, il sillonne les États-Unis pensant trouver un nouvel équilibre. Une histoire écrite par Rodolphe scénariste de L'Autre Monde, Kenya, Trent et bien d’autres albums connus. Une histoire pas très originale, mais la lecture est agréable, la bd se lit rapidement sans réelle passion mais toujours avec intérêt car Norman Jones ne fait pas dans la demi-mesure, passer de directeur à SDF procure pas mal de soucis et demande un caractère assez bien trempé. Georges Van Linthout, dessinateur que je ne connaissais pas, fait ici un travail remarquable, son dessin noir et blanc délavé est magnifique. Trois étoiles pour une BD sans prétention mais qui manque parfois de crédibilité.
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