Rouge comme la neige

Note: 3.67/5
(3.67/5 pour 12 avis)

États-Unis, 1896. Dans une petite ville du Colorado, on s’apprête à juger un homme soupçonné d’enlèvements d’enfants, Buck MacFly.


1872 - 1899 : de la IIIe république à la fin du XIXe siècle Bichromie [USA] - Rocky Mountains States - Les Rocheuses

Une femme venue en ville assister au jugement avec son fils adolescent Sean, la veuve MacKinley, fait évader MacFly, persuadée qu’il possède des informations sur sa fille Abby dont elle est sans nouvelles depuis sa disparition soudaine il y a six ans Pièges, faux-semblants, coups de théâtre : rien ni personne, dans cette histoire âpre et violente, ne semble finalement conforme à ce qu’il semblait être…

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 23 Avril 2014
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Rouge comme la neige © Casterman 2014
Les notes
Note: 3.67/5
(3.67/5 pour 12 avis)
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27/04/2014 | jurin
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L'avatar du posteur bamiléké

J'ai beaucoup aimé la lecture de cette série. Christian de Metter nous propose un scénario bien construit et maitrisé de bout en bout. L'auteur introduit beaucoup de psychologie dans un thriller aux allures de western (à moins que ce ne soit le contraire). Avec le massacre de Wounded Knee revisité en arrière-plan de la trame principale, de Metter prend plaisir à nous balader sur les passés opaques des différents intervenants. Dans la première partie du récit, l'auteur distille les indices contradictoires pour designer les bons et les méchants. Ainsi le revolver ou le fusil passe de main en main sans que l'on sache qui va l'utiliser de façon malveillante. Après la révélation du passé, la patate chaude de la culpabilité poursuit son chemin contre toute attente. Cela permet un rebondissement psychologique inattendu pour clore la série par une chute qui évite la mièvrerie. Le dessin au crayon est très efficace dans la dynamique des gestuelles et des expressivités. Les décors sont plus esquissés que détaillés mais l'ambiance des Rocheuses est rendue paradoxalement dans un genre de confinement qui convient bien à l'esprit d'enfermement qui parcours le récit (ferme, prison, grotte...). J'y ai trouvé une clé pour interpréter le final. Une bonne lecture récréative très bien construite.

14/06/2024 (modifier)
Par Gaston
Note: 3/5
L'avatar du posteur Gaston

Pour cet album, De Metter à change sa technique de dessin et je dois avouer que je préfère ce style à ce qu'il fait habituellement. Certaines cases sont très belles. Sinon, le scénario est un western atypique loin des codes habituels. L'histoire est un peu lente et c'est pour cette raison que je ne donne que trois étoiles parce que si le début et le dernier tiers de l'album m'ont captivé, je dois dire que le gros du milieu m'a laissé indifférent. Je pense que l'auteur voulait créer une ambiance et cette ambiance ne m'a pas vraiment touché. Je suis toutefois un peu déçu car certaines notes me laissaient espérer que j'allais adorer, mais cela reste une bonne lecture si on aime le genre.

13/08/2015 (modifier)
Par sloane
Note: 3/5
L'avatar du posteur sloane

J'avoue avoir été un peu déçu à l'issue de ma lecture, les critiques du site me laissaient augurer de quelque chose d'autre. En fait je crois que ce à quoi j'ai eu du mal à me faire c'est le rythme de l'histoire. Si cela n'est pas déplaisant en soi de prendre son temps et permet de porter attention aux planches pourquoi pas.Mais justement c'est là que le bat blesse, le ton sépia utilisé ne m'a pas accroché. Il n'en reste pas moins que l'ensemble est agréable et le scénario bien tricoté et le tout se laisse lire sans véritable déplaisir. D'accord avec un avis précédent, un je ne sais quoi fait de cette BD plutôt un roman graphique et même si les codes sont respectés nous sommes très loin des Blueberry et consorts. A découvrir.

27/03/2015 (modifier)
Par Spooky
Note: 2/5
L'avatar du posteur Spooky

Il s'agit peut-être là de l'album de Christian de Metter que j'ai le moins apprécié. Parce qu'il sort de son genre habituel, le polar/thriller peut-être ? Mais je pense qu'il y a aussi d'autres raisons. Bien sûr, on n'est pas dans un western classique, de Metter en détourne les codes pour y mettre sa patte, on s'approche d'ailleurs un peu plus du thriller. Mais j'ai senti une sorte de faux rythme dans le récit, qui m'a fait un peu perdre l'attention que je pouvais y porter. Il y a aussi le fait que l'auteur a choisi de changer de technique pour l'occasion, passant a priori à du fusain, avec des ambiances ocres. Si le choix peut se comprendre, l'exécution n'est pas tout à fait à la hauteur, j'ai eu l'impression que de Metter n'était pas au mieux de sa forme, j'ai même trouvé certaines planches un peu laides... Au final, une déception nette.

18/01/2015 (modifier)
L'avatar du posteur Agecanonix

Mon intérêt pour le western m'a bien-sûr attiré vers cette Bd, mais j'avoue que le traitement graphique m'a d'abord surpris. Je n'imaginais pas un western sous cette forme, car dans mon esprit longtemps nourri au biberon du western à la Blueberry ou Comanche, c'est pas ainsi qu'un western doit être dessiné, je n'y suis pas habitué ; il m'a donc fallu faire un effort pour l'accepter. Faisant abstraction de ce détail, le dessin apparaît étrange, mais cette sorte de crayonné en sépia se révèle assez joli, c'est du dessin spontané, sans encrage, un peu comme un premier jet mais avec une certaine élégance qui peut donner de belles images, comme celle de cette rue d'Ouray page 12. Ce procédé graphique a aussi un inconvénient : certaines images à l'inverse, sont assez laides ou peu esthétiques. Au niveau de l'histoire, c'est un western d'atmosphère, avec une certaine lenteur que le grand nombre de pages permet, on est en plein dans le crépusculaire grand teint avec tous les codes du genre et les ingrédients : bandits crasseux, shérif répugnant, poursuite dans la neige, décor désolé des Rocheuses, procès truqué, tension palpable et latente, et quête initiatique du jeune garçon... le tout est plutôt contemplatif mais pas assez poussé pour faire naître une véritable émotion. Le flashback sur Wounded Knee renvoie à ce massacre innommable que des générations d'Indiens portent en eux comme une blessure qui ne pourra jamais se refermer ; cet épisode tristement célèbre contribue à faire de la nation américaine un monstre assoiffé de sang et tueur d'Indien, et particulièrement des militaires de ce temps des brutes épaisses irresponsables et racistes, honte sur eux ! Le final est assez surprenant, et l'épilogue explique tout. C'est pas le genre de Bd que je lis très souvent, un western certes, mais traité en roman graphique et avec un dessin complètement atypique au genre ; je n'en suis pas friand, mais la lecture ne fut pas désagréable.

07/12/2014 (modifier)
L'avatar du posteur Noirdésir

Les albums de Christian de Metter que j’avais lus jusqu’ici étaient des polars ou des thrillers, et je vois qu’il est capable de très bien réussir à dépeindre d’autres ambiances (même si cet album peut aussi se lire comme un polar). Mais aussi qu’il est capable de passer des huis-clos et autres espaces confinés aux grands espaces des contreforts des Montagnes Rocheuses. C’est vraiment une réussite graphique ! Un très beau dessin, de très beaux crayonnés, sur des tons sépia et gris surtout, le sang maculant de rouge ce fond sombre, tout en donnant un sens au titre de l’album. Le travail de de Metter est aussi très bien mis en valeur par le travail éditorial : couverture et papier épais, un bel écrin pour cet album d’environ 110 pages (le prix s’en ressent d’ailleurs, mais faut-il compter quand on aime ?). Quant au scénario, il mêle une trame policière (évasion d’un détenu, recherche d’un enfant disparu…) à un western assez classique quoique se situant dans une période tardive (l’action se déroule en 1896, à part quelques flash-back en 1890). L’intrigue est bien menée, l’auteur prenant le temps de la développer. Du calme plus que de la lenteur, pour une histoire dont je vous recommande la lecture. Petit bémol toutefois. Qualifier Wounded Knee de bataille (même si c’est ainsi que les journaux et l’histoire officielle l’ont classée) est plus qu’abusif. Il s’agit plus précisément d’un massacre, perpétré par le 7ème régiment de cavalerie revanchard (celui-là même qui avait été anéanti par les Lakotas et les Cheyennes une quinzaine d’années auparavant sur la Little Big Horn). Ce massacre plus ou moins prémédité (l’administration US et le Bureau des affaires indiennes redoutaient les débordements liés aux Ghost Dancers) ainsi que l’assassinat de Sitting Bull (présent à la Little Big Horn) au même moment mettent « officiellement » fin aux guerres indiennes et au mythe de la « frontier ». Bon, de toute façon, ce point n’est pas central dans l’album ! Ceci étant dit, c’est vraiment une belle réussite à saluer. En espérant qu’elle en appellera d’autres !

24/11/2014 (modifier)
Par Erik
Note: 5/5
L'avatar du posteur Erik

Encore une fois, je suis scotché par ce que je viens de lire. Cet auteur à savoir Christian de Metter s’est véritablement bonifié avec les années pour accomplir des œuvres totalement remarquables aussi bien sur un plan graphique que sur le plan scénaristique. C’est assez rare pour le souligner dans la profession s’agissant d’un auteur complet. Il signe là l’un de ses plus beaux albums en démontrant richesse et tout son potentiel. Il fallait quand même le faire après son fameux Shutter Island. En effet, la lecture m’a procuré un plaisir tenace et constant de bout en bout. Le récit n’est pas linéaire car des surprises sont éparpillées jusqu’à la dernière case. J’ai rarement été aussi satisfait et enthousiaste à la fin de ma lecture. C’est riche et agréable à lire grâce à un contenu maîtrisé et intelligent. Bref, on se délecte même sur le dessin : puissant et envoutant. Que dire également de cette mise en page de toute beauté ? On va suivre le parcours de cette mère de famille, veuve de surcroît, qui est prête à tout pour retrouver sa fille disparue il y a près de 6 ans dans le Colorado. Il n’y aura pas de grand démarquage par rapport aux autres œuvres mais une maîtrise dans le scénario cohérent avec des personnages bien campés psychologiquement. L’immersion dans le western est réussie à bien des égards. Sans faute également pour une édition de qualité. On est royalement servi par un grand format où les couleurs sont éclatantes (voir ce rouge écarlate qui ressort sur la neige blanche). On ne se moque pas du client. On cèdera alors assez facilement à la sirène du commerce pour un nouveau joyau dans votre collection. Un résultat bluffant et sidérant. Voilà ce qu’est véritablement l’excellence. Un polar sur fond de western plus que sympa. Sublime !

20/11/2014 (modifier)
Par Canarde
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
L'avatar du posteur Canarde

Je ne vois pas ce qu'on peut demander de plus à une BD. Le scénario de ce western est sur le mode tragique, sans rebondissements incessants, juste le drame et rien que lui, et tout à son service, dans un déroulement implacable. Contrairement à Shutter Island, où l'angoisse absurde mène le bal, et où, de mon point de vue, on n'a pas vraiment de prise, puisque la situation est totalement insensée, ici au contraire, chaque situation découle d'une précédente, qui n'a rien d'impossible, voire qui est défendable par chacune des parties. C'est aussi un drame qui met en jeu des inquiétudes intemporelles (la filiation, le mensonge, le pouvoir de l'argent...) ce qui lui donne une portée qui ne vieillira pas. Ce scénario cohérent est servi par un dessin au crayon, extrêmement fin dans les visages, ce qui permet de ressentir très précisément les nuances de l'expression des personnages.(des expressions qui peuvent être le reflet de la pensée, ou au contraire un art de la dissimulation de celle-ci) Cette finesse en noir et blanc, associée à une certaine lenteur, remarquée par d'autres lecteurs, contribue à rappeler les films de John Ford. (évidement c'est plutôt une référence de vieillard, mais qu'à cela ne tienne...) Les décors sont, eux, traité avec une certaine rugosité, des hachures grossières au crayon gras, des trames en surimpression, et un fond doux, façon papier jauni. Les traces de rouge n'apportent rien mais elle ne nuisent pas non plus à la force de l'assemblage. J'insiste encore sur la précision des expressions, leur beauté tragique mais aussi leur duplicité ou leur candeur (tout le contraire de Servitudes, par exemple, aussi en noir et blanc, mais avec des statues de sels à la place des personnages) C'est vraiment un bijou de compréhension de "l'âme humaine". C'est peut-être un cliché, mais le cliché, c'est ce qui nous est commun.

17/06/2014 (modifier)
Par Tomeke
Note: 3/5

Et bien j’ai été un peu déçu par ce nouvel album de Christian De Metter. Cela reste une bonne lecture mais elle n’atteint pas, au niveau de son intrigue, la puissance de Shutter Island. Pourtant, ce one-shot présente des qualités indéniables : le récit, plutôt moderne, est développé dans un contexte western, quelques rebondissements sont bien dosés, les personnages sont bien développés et l’approche graphique est au top. Franchement, c’est un style qui me plaît même s’il souffre sur quelques plans d’immobilisme. Sinon, c’est beau, parfois brumeux ou nerveux sur certaines planches. La colorisation, souvent en monochromie, étonne quand du sang est présenté en rouge vif. Alors pourquoi cette légère déception ? Parce que, malgré ces qualités, j’ai trouvé l’ensemble du récit assez plat. Je n’ai pas réussi à m’émouvoir ou à m’emballer sur le destin de cette mère et de son fils. Un bon récit donc, qui mérite d’être lu mais pour lequel je ne perçois pas comme indispensable l’achat.

22/05/2014 (modifier)
Par herve
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
L'avatar du posteur herve

Avec Rouge comme la neige , Christian de Metter nous offre un véritable polar digne des meilleurs auteurs du genre, sur fonds d'histoire indienne (avec l'évocation de la bataille de Wounded Knee). En situant l'action en hiver 1896, dans le Colorado, le dessinateur de Metter, cette fois-ci, se permet le luxe de livrer aux amateurs de Western un ouvrage magnifique. Entre le crayonné (surtout pour les flash-back) et le dessin, les planches sont d'une beauté incroyable. On ressent à la fois la magie des grands espaces et le désespoir de Mme Mackinley, partie à la recherche de sa fille Abby, enlevée dans de mystérieuses circonstances. Mais ce qui fait la force de cette histoire, ce sont les rebondissements riches et nombreux qui font de ce one shot un ouvrage remarquable. En outre, cette histoire est fort bien construite avec un scénario parfaitement huilé : la dernière partie "6 ans plus tôt" renvoie aux premières pages de l'album (page 11, notamment, avec l'apparition d'un personnage qui pourrait paraître insignifiant) Enfin, le titre choisi "Rouge comme la neige" reflète parfaitement l'ambiance de l'album aux planches monochromes, sauf lorsque le sang coule (où le rouge ressort des planches). Un excellent album qui mérite d'être lu mais aussi relu tant l'album est riche sur de nombreux points. A noter que cet ouvrage est présenté sur 110 pages, dans un grand format, et sur un papier de qualité. Bref du bel ouvrage. Avec Shutter Island, Christian de Metter signe là son meilleur album, à mon avis.

04/05/2014 (modifier)