Détectives
Herik Hanna met en scène les enquêteurs du remarqué Sept détectives. Le concept : Un album, un crime, un détective.
Détectives privés La BD au féminin Whodunit
1918. Au lendemain de la guerre, dans le sympathique village de Sweet Cove, tout respire la douceur de vivre. Ah, Sweet Cove... ses jardins bien entretenus, ses salons de thé aux doux parfums de gâteaux chauds... C'est pourtant ici que va frapper un mystérieux assassin botté, l'occasion rêvée pour une célèbre institutrice retraitée de s'adonner à son sport préféré : mener l'enquête. Texte : éditeur.
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Date de parution | 07 Mai 2014 |
Statut histoire | Une histoire par tome (série terminée) 7 tomes parus |
Les avis
Détectives est une série de sept one-shots illustrant chacun une enquête des Sept détectives réunis dans l'album éponyme, qui forme le cross-over [que d'anglicismes inélégants dans cette phrase !] fondateur de leur univers. Les récits peuvent se lire indépendamment les uns des autres (ils ne sont d'ailleurs pas numérotés, ainsi que le signale Erik dans un précédent avis), mais ils semblent peu à peu converger vers un point d'orgue final. D'ailleurs, le cinquième, consacré à Frédérick Abstraight, fait référence au premier opus dont Miss Crumble est l'héroïne. Le sixième, centré sur John Eaton reprend aussi des personnages entrevus dans ces deux albums. Les intrigues policières démontrent une érudition certaine de la part du scénariste, mais restent dans l'ensemble d'un grand classicisme. Je trouve aussi que l'ensemble est un peu inégal d'un album à l'autre. Cela tient sans doute aux grandes figures de la littérature policière qui sont pastichés par Herik Hanna ; toutes ne m'inspirent pas la même sympathie. • Miss Crumble Miss Crumble est une Miss Marple à forte poitrine, qui s'éloigne de son modèle agatha-christien et aurait été revue par Tom Sharpe (lisez le génial Mêlée ouverte au Zoulouland), maniant l'humour grinçant et le tromblon. L'intrigue se déroule dans un charmant petit village britannique, où ça dézingue sec entre les séances de jardinage et l'heure du thé. Le récit est un peu trop verbeux, plutôt convenu, mais agréable à lire. • Richard Monrœ Avec Richard Monrœ, on navigue entre le Philip Marlowe de Raymond Chandler et le Sam Spade de Dashiell Hammett. Je ne suis pas fan des personnages de détectives américains cabotins à la Humphrey Bogart. L'histoire est bien construite, mais je me suis un peu ennuyé dans cet univers lié à la jet-set hollywoodienne. Le dessin aux décors trop épurés ne m'a pas convaincu. • Ernest Patisson Ernest Patisson nous ramène à Agatha Christie, puisqu'il est un clone suisse d'Hercule Poirot, aussi horripilant que son modèle. La multiplication des accents circonflexes dans ses phylactères, censée traduire son accent traînant devient vite exaspérante. L'intrigue se déroule dans un manoir perdu sur un île écossaise, classique mais assez bien menée. • Martin Bec Martin Bec est le Français de l'équipe, inspiré du Jules Maigret de Simenon. L'enquête assez classique tire profit des talents du commissaire pour les contacts humains et de sa capacité à obtenir les aveux par la bonhommie et la potée aux lentilles. • Frédérick Abstraight Je ne vois pas à quel héros littéraire Frédérick Abstraight fait référence ☻. Alcoolique et opiomane, « la honte de toute la police britannique » se trouve obligé d'enquêter à bord d'un train bloqué par une congère, comme dans Le Crime de l'Orient-Express. Toute l'originalité de l'album tient dans le caractère détaché et suicidaire du personnage. Du coup, c'est mon album préféré. ☻ Don Lope me précise qu'il s'agit d'un personnage réel, l'inspecteur Frederick Abberline, qui échoua à arrêter Jack L'Éventreur en 1888. Il tient le premier rôle dans l'album From Hell. • John Eaton John Eaton n'est pas à proprement parler un détective, puisqu'il est l'avatar du docteur Watson. C'est en tant que médecin qu'on lui demande d'intervenir dans un sinistre asile pénitentiaire où sont enfermés quelques uns des pires assassins psychopathes du Royaume-Uni. Cet opus échappe quelque peu au schéma du whodunit qui préside à la série, mais réserve quelques surprises. Bien écrite, l'histoire soulève nombre de questions, dont certaines restent en suspens et devront être résolues dans le dernier album, consacré à Nathan Else… Au niveau du dessin, la série réussit à conserver un unité de style malgré le fait que chaque album soit dessiné par un illustrateur différent. Les personnages sont un peu raides dans leurs mouvements, les décors souvent sommaires et noyés par les coloristes dans un clair obscur agaçant. Pas mauvais dans l'ensemble, mais ce n'est pas mon style préféré. Une mention spéciale toutefois pour Ceyles qui dessine l'album consacré à Ernest Patisson. En résumé, je conseillerais cette série aux inconditionnels des Éditions du Masque ; je crains que les autres ne s'ennuient quelque peu.
J'ai eu beaucoup de mal avec cette série qui reprend le concept de Sept détectives. En effet, nous retrouvons pour chaque tome un des détectives de ce one-shot. Encore une fois, c'est très élaboré et il y a une certaine richesse intellectuelle. Cependant, il manque singulièrement une espèce de fluidité dans les scènes. C'est parfois trop bavard au point de nous saouler. A noter que l'action des Sept détectives se passe en 1920. Le premier tome est consacré à Miss Crumble dont l'action se situe en 1918. Le second est dévolu à Richard Monroe en 1935. Bref, il va falloir voyager dans le temps. On ne peut pas dire que c'est un spin-off. On peut lire les albums de manière totalement indépendante. On notera également qu'ils ne sont pas numérotés. Ces enquêtes sont suffisamment bien construites pour nous dévoiler le mystère aux toutes dernières pages. Il manque juste le fait de tenir le lecteur en haleine. J'ai toutefois une légère préférence pour l'inspecteur français du 4ème tome à savoir Martin Bec.
Un one shot inspiré par Miss Marple ! Ouais sauf que moi quand j'ai ouvert cet album sur les avis de notre site chéri, je me suis dit que j'allais retrouver les ambiances de ces vieilles séries ou films anglais ou la Miss en question tapait facile dans les 80 balais sans un pet de jeu mais avec des jolies petites rides de mamies qu'on a envie de bizouiller parce qu'elles sentent la pomme, la vieille eau de cologne, la vraie, celle que Napoléon vidait dans ses bottes chaque matin; Bref retrouver une vraie mamie anglaise sachant préparer les scones et les petits gâteaux finement nappés à la marmelade d'orange. Ici Miss Marple se nomme Miss Crumble, et celle-ci n'a plus rien à voir avec ce que l'imaginaire cinématographique ou télévisuel nous a proposé. Miss Crumble ne fait pas instit' à la retraite, à de gros poumons, au delà du pigeonnant, candidate idéale du forum du Vendredi. Mais je m'égare et revenons au fond et à la forme. Sur la forme pas grand chose à dire avec un dessin plutôt sympa ; et non les filles je ne fais pas que m'attarder sur les courbes de la sus-dite héroïne; tout cela est plutôt bien fait avec un trait qui m'a furieusement rappelé le travail de Looki sur La Belle et la Bête. Quant au fond il est vrai qu'il faut s'accrocher un brin. Comme dans les romans de Miss Christie dont ce one shot s'inspire il y a foultitude de personnages, au demeurant fort bien campés dans l'esprit de la tradition. Humour so british, situations faussement joviales où autour d'un tea time des monstruosités sont échangées ; non vraiment, cet opus est un petit régal même si notre héroïne est loin des canons représentatifs habituels de l'original. Une intrigue bien construite qui n'est pas si commune que cela, car enfin ne soyons pas bégueule. Personnellement je conseille l'achat de cet album pour les amoureux de Miss Christie, une autre Miss Marple, et une atmosphère "so british". A ma connaissance aucun lecteur n'a jeté cet album en cours de lecture, essayez et, passées les 15 premières pages, c'est que du "fun".
Au milieu des nombreux one shot de la fameuse collection « 7 », Herik Hanna avait scénarisé 7 détectives. Cette nouvelle série reprend les personnages qu’il avait imaginés pour l’occasion et il leur consacre un album et une enquête à chacun. Première étape avec Miss Crumble inspiré par la Miss Marple d’Agatha Christie. L’action prend place dans son petit quartier anglais, un comté paisible où il ne se passe habituellement pas grand-chose en dehors des après-midi thé avec les voisines. Mais tout cela va être bousculé par une série de meurtres sordides liés au retour du comte, porté disparu à la guerre. Et notre enquêtrice en herbe aura un rôle prépondérant à jouer dans la traque du coupable. L’ambiance british est plutôt bien rendue, notamment par le dessin. Les personnages sont assez riches et fouillés, on rentre plutôt bien dans cette histoire. Il y a quelques tentatives pour amener des petites touches d’humour dans certaines répliques, et globalement ça marche pas mal. Par contre l’enquête en elle-même manque de palpitant. C’est assez classique dans les mécanismes et le déroulement est trop linéaire : De nouveaux crimes sont commis, la police tourne en rond autour des mêmes suspects, alors qu’on peut se douter que ça ressemble à de la fausse piste. Il n’y a pas vraiment de progression des investigations. Les acteurs semblent subir les évènements sans avancer de leur côté. On ne voit pas le cheminement des déductions de Miss Crumble, on ne le ressent pas non plus, même suggéré. Elle a un rôle un peu bizarre, qui semble trop consultatif. Et hop tout est précipité dans l’épilogue, elle avait tout vu, tout deviné. Et on nous livre une explication certes détaillée et surprenante, mais un peu longue et surtout difficile à avaler tant le changement de caractère de la personne concernée parait gros. Au final, ce premier tome est pas trop mal, mais il manque un petit quelque chose à cette enquête, dans la construction et l’équilibre du récit, qui aurait donné quelque chose de plus palpitant. Tome 2 Deuxième étape avec Richard Monroe. J'ai légèrement préféré ce 2e tome. J'ai bien aimé la construction du récit dont une grande partie est racontée sous forme d'interrogatoire. Le récit est assez dynamique, le cynisme du personnage plutôt bien vu. J'ai bien aimé la technique qui consiste à incruster des visages pour savoir qui parle en voix off. Surprenant au début, cela s'avère en fait très efficace. En ce qui concerne l'enquête, elle est assez prenante dans toute la partie où le détective raconte les déductions et le cheminement qui l'ont conduit là où il est. La transition entre la fin de l'interrogatoire et le retour au présent est peut-être le passage un peu moins réussi. Je n'ai pas trop compris pourquoi il y avait 2 versions différentes de l'histoire. La fin est plus conventionnelle et moins surprenante mais elle tient bien la route. Au final, j'ai bien accroché à la partie principale (l'interrogatoire qui raconte l'enquête) et comme cela représente les deux gros tiers de l'album j'ai passé un bon moment avec le second tome.
Je n'ai pas lu Sept détectives (mais si j'en ai l'occasion, je le ferai) mais cela ne gêne pas pour lire cette nouvelle série qui met en scène de manière totalement indépendante une enquête de chacun de ces fameux détectives. Au menu, des transpositions d'enquêteurs célèbres, avec successivement une copie de Miss Marple, de Philippe Marlowe, de Sherlock Holmes ou encore d'Hercule Poirot. Et du coup, les décors de chaque album sont bien différents puisqu'on peut sauter d'une Angleterre Victorienne pour le premier tome mettant en scène Miss Crumble aux USA des années 30 pour le second mettant en scène Richard Monroe. A chaque fois, ce sont des enquêtes bien dans leur époque qui sont mises en scène. Pour ce qui concerne les deux premiers tomes, nous avons en effet un scénario type "meurtres au château" pour l'ambiance Agatha Christie, et un récit mêlant espionnage, élimination et sombres complots pour l'ambiance polar noir américain. Les personnages sont plutôt bons, les enquêteurs eux-mêmes attirant la palme de la sympathie pour leurs personnalités fortes et parfois originales. Les auteurs s'autorisent en outre plusieurs touches d'humour assez bien venues. Nous avons un dessinateur différent pour chaque tome. J'ai beaucoup aimé le style graphique de Sylvain Guinebaud pour le premier tome. Très maîtrisé, dynamique et doté d'une bonne mise en scène, il m'a charmé. Je regrette une toute petite chose, les expressions des bouches qui sont parfois un peu trop répétitives. Quant à la colorisation, j'aurais aimé qu'elle soit un peu moins terne et monochrome, mais elle sait se faire élégante. Le style de Nicolas Sure pour le second tome est nettement plus épuré et son trait plus anguleux. A la comparaison, j'aime un peu moins. Mais pris indépendamment, c'est un dessin de qualité, efficace et agréable. Malgré ces qualités, je ne suis pas complètement tombé sous le charme de cette série. Il y a d'abord un aspect un peu trop verbeux. Cela permet des intrigues denses et complexes, allant bien dans le sens d'enquêtes policières à résoudre, mais cela alourdit un peu la narration et le rythme du récit. En outre, le langage soutenu du premier tome sonne parfois un peu artificiel, notamment lors des premiers dialogues de Miss Crumble. Les enquêtes en elles-mêmes sont plaisantes mais pas captivantes non plus. Leur contexte et leurs situations ne sortent pas vraiment des sentiers battus. Et même si le final des deux tomes réserve quelques surprises, il n'y a rien qui m'ait vraiment étonné. A l'inverse, j'ai même été un peu déçu car les révélations de l'enquête ne tenaient pas toujours la route. J'y ai senti quelques incohérences ou facilités qui ne m'ont pas convaincu. Il est facile de passer outre et d'apprécier simplement le plaisir de l'enquête et l'ambiance mais j'aurais aimé être davantage charmé ou enthousiasmé par la logique des enquêtes et des stratagèmes criminels.
Tout-à fait d'accord avec Pol, la construction pêche, alors que le dessin et certains moments, sont réussis. Comme un assemblage de bons sketches. La poitrine légèrement encombrante de miss Crumble, le choix des patronymes, la grosse dame qui ne passe pas par le portillon, la rigueur rhétorique du notaire, bref pleins de trouvailles amusantes qui auraient pu faire mouche, mais il manque quelque chose.... Par ailleurs, les dialogues exagèrent parfois dans le langage soutenu, si bien que c'est un peu pesant pour nos oreilles de 2014. Coté dessin: une très belle couleur variée mais pas criarde, avec des tissus et des papiers peints notamment qui rendent parfaitement l'ambiance bourgeoise. Un trait plein d'aisance, toujours accompagné d'une ombre bien dimensionnée. Bref je surveillerai le dessinateur et la coloriste, des fois qu'il tombent sur un scénariste à leur mesure...
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