Panthers in the hole
Activistes et membres des Black Panthers, Robert Hillary King, Albert Woodfox et Herman Wallace se sont engagés pour la défense de leurs droits humains au sein même de leur centre de détention dit d’Angola, en Louisiane.
Amnesty International Documentaires La Boite à Bulles Les petits éditeurs indépendants Prisons Racisme, fascisme Une histoire de famille [USA] - Dixie, le Sud-Est des USA
Activistes et membres des Black Panthers, Robert Hillary King, Albert Woodfox et Herman Wallace se sont engagés pour la défense de leurs droits humains au sein même de leur centre de détention dit d’Angola, en Louisiane. Placés à l’isolement en 1972 après avoir été – a priori – injustement accusés du meurtre d'un gardien du pénitencier, le plus "chanceux" des trois, Robert King a été libéré en 2001. Herman Wallace aura, lui, peu profité de sa liberté puisqu’il est décédé le 4 octobre 2013, soit 3 jours à peine après sa remise en liberté. Quant à Albert Woodfox, il reste encore détenu… Inspiré entre autres par le témoignage direct de Robert King (que les auteurs ont rencontré), Panthers in the hole reprend l'histoire de ces hommes pour en faire un récit poignant sur la ségrégation raciale aux États-Unis et sur l’inhumanité des conditions d’incarcération imposées à nombre de détenus, aux États-Unis… et ailleurs dans le monde. Texte : Editeur.
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Date de parution | 15 Mai 2014 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Un album engagé, partisan, sans doute. Mais salutaire et qui laisse un goût amer après l’avoir refermé. Si l’on est depuis longtemps au courant des moyens iniques employés dans les années 1960 -1970 par le FBI (sous la coupe du « grand défenseur de la démocratie » Hoover) contre les opposants politiques, et en particulier les Black Panthers, il est toujours bon de le rappeler. Et de signaler que les victimes du racisme, de la guerre sociale, et de l’anti communisme primaire continuent de croupir en prison depuis des décennies (le Lakota Peltier est lui aussi incarcéré depuis les années 1970 suite à des procès iniques). La façon dont se sont déroulés les procès des trois hommes que nous suivons ici pourrait presque prêter à sourire, tant on pense à une caricature grotesque, mais non – et hélas de nombreuses enquêtes indépendantes montrent régulièrement qu’être pauvre et Noir aux États-Unis entraîne régulièrement des erreurs judiciaires ou des condamnations surdimensionnées pour des suspects peu ou mal défendus. Le pire est ensuite à venir, puisque cet album nous décrit la réalité de certaines prisons, qui n’ont pas grand-chose à envier aux camps du goulag soviétique : travaux forcés, humiliation s’apparentant à de la torture ou du viol (les multiples « palpations anales » par exemple). Le système américain garantit une toute puissance à certaines personnes, comme le directeur de la prison d’Angola, qui, au nom de ses préjugés racistes, religieux, pétri de bonne conscience, n’est pas si éloigné que ça de Rudolf Höss. Avoir survécu des dizaines d’années à un processus de destruction systématique est un exploit, et le principal témoin intervenant (l’un des « trois d’Angola ») a montré une force de caractère hors du commun. Que n’ont pas eu tous ceux qui ont été broyés par cette machine qu’on croirait d’un autre temps et d’autres lieux. Ce genre d’album devrait ouvrir les yeux de beaucoup, car comment un pays qui se dit démocratique peut tolérer – voire encourager dans certains états – de telles pratiques ? Une lecture bouleversante à recommander. Mon seul bémol vient des notes en bas de pages, franchement minuscules et difficiles à déchiffrer.
C'est un documentaire choc que nous proposent David et Bruno Cénou. J'avais déjà apprécié David dans son très bon Un Juste qui piochait dans les archives de sa famille pour nous relater une histoire (vraie) de justice et d'humanité sous l'Occupation. Dans "Panthers in the hole" ces deux thèmes sont encore centraux dans le récit des Cénou. Sous le patronage d’Amnesty International les auteurs nous relatent l'histoire ahurissante des "3 d'Angola". Ahurissante car cela ne se déroule pas dans une dictature brune ou rouge mais bien dans le "Land of Free" entre 1972 et 2016. Autant dire que la couleur des Administrations n'a eu que peu d'effet sur le déroulement des événements. Que les Black Panthers furent l'ennemi 1 vers 1970 avec une véritable guerre menée par le FBI, cela est rentré dans l'histoire. Mais un tel acharnement sur trois hommes dont les appuis politiques avaient disparu depuis longtemps laisse incrédule. D'une certaine manière cela montre aussi la puissance de la justice locale, de la séparation des pouvoirs et sa limite quand elle est pervertie par des notions interprétées de façon personnelle et très discutable. En effet si le discours du directeur Cain (le travail, la moralité et la confiance) est audible pour la réinsertion des délinquants, sa violence, son sadisme, son racisme et le non-contrôle de son autorité sont inacceptables dans un pays comme les USA. Bien sûr on pourrait objecter que le scénario est uniquement à charge contre les institutions pénitentiaires de Louisiane mais les faits dévoilés sont tellement crédibles que l'on suit aisément les auteurs même si nous ne disposons pas de tous les éléments du dossier des trois hommes. Le graphisme en N&B de David Cénou porte bien le récit. Le trait est efficace et précis et apporte son appui à une mise en scène assez compliquée puisqu'il faut suivre les trois destins en parallèles. J'ai trouvé cette lecture très intéressante pour qui aime penser les notions de justice et de droit dans des contextes sociaux et raciaux difficiles.
Une lecture assez tétanisante que celle-ci. Oh bien sûr, je n'ai pas attendu cet album pour savoir que les prisons américaines regorgeaient de personnes innocentes pour certaines, accusées et condamnées à tort pour d'autres. Mais nous avons là une, ou plutôt trois histoires symptomatiques, qui illustrent bien l'basurdité du système pénal américain. Alors pour le coup, il s'agit de trois personnes de couleur, qui plus est activistes des Black Panthers, mais le récit n'appuie pas vraiment sur ces faits, bien que l'atmosphère raciste du sud des Etats-Unis soit en partie à l'origine des ennuis de nos trois condamnés. Le récit réussit ce tour de force de rester sobre, d'éviter la passion et l'aveuglement. les deux auteurs ont su garder la tête froide, et traiter le sujet avec le recul nécessaire. Du coup on se retrouve avec une histoire qui, bien qu'expressément dramatique, se refuse à verser dans le pathos, se montrant factuelle autant que possible. Et rappelons que si la Louisiane n' pas aboli la peine de mort, le sort de ces hommes aurait aussi pu être tout autre... Je suis un peu plus dubitatif sur le dessin. Réalisé en niveaux de noir, il réussit à installer des ambiances très agréables, malgré le peu de possibilités qu'offre le milieu carcéral décrit dans l'histoire. Mais il y a parfois un peu de laisser-aller sur des morphologies, ce qui indique un niveau amateur par endroits. Mais l'ensemble est tout de même plutôt réussi, et permet de donner une belle note à ce one-shot qui comporte en outre de nombreux bonus récapitulant les faits et ce qui les entoiure, comme le soutien unique qui entoure dles "Trois d'Angola".
3.5 Un bon documentaire sur le sort de trois noirs américains membres des Black Panthers qui se sont retrouvés en prison durant des années. C'est très intéressant et j'aime comment les auteurs ne les montrent pas comme des petits anges qui n'ont rien fait de mal. Le personnage principal, Robert King, était un délinquant, mais il a fait de la prison pour des crimes qu'il n'avait pas commis (il dit lui même qu'il ne sait pas fait prendre pour ce qu'il a fait et qu'on le condamne pour ce qu'il n'a pas fait!) et cela ne justifie pas de passés des années dans des conditions horribles et la société n'a pas fait grand chose pour le remettre dans le droit chemin. Il y a beaucoup de texte et cela ne m'a pas dérangé sauf que je trouve que cela manque un peu d'émotion. Je savais que ce que vivent ses gens est injustes, mais la narration ne me donnait pas envie de pleurer. Le dessin est plutôt bon.
Cet ouvrage est diablement intéressant, et nous raconte le calvaire de 3 militants au sein du parti des Black Panther, emprisonnés pour attaques à main armée. Mais voilà, les faits sont flous, les preuves sont fragiles voire fabriquées, et surtout les conditions d’emprisonnement terribles. Les « 3 d’Angola » vont militer pendant toute leur vie pour l’amélioration des conditions de vie pénitentiaires, et attirer l’attention du monde entier sur leur cause (dont celle d'Amnesty International, coéditeur de cet album). Le ton est bien évidement engagé, et les auteurs se sont clairement documentés (voir mini dossier en fin d’album). La réalisation est réussie. Ce genre d’exercice documentaire est toujours un peu casse gueule, mais les auteurs évitent les pièges habituels, même si certaines planches sont un poil chargées textuellement, et la narration trop factuelle et académique (cela manque d’émotion tout ça !). La réalisation graphique, elle, est superbe (voir planches dans la galerie). Un album engagé et passionnant, qui vous donnera envie d’en savoir plus sur le sujet.
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