Punk Rock et mobile homes (Punk Rock and trailer parks)
Avec ses personnages baroques, ses dialogues et situations rocambolesques, Punk Rock et mobile homes est à mourir de rire, tout en étant un véritable documentaire sur la scène punk des années 1980, telle que Backderf l’a lui-même connue dans sa jeunesse.
Cà et Là Comix Le Rock Les petits éditeurs indépendants Musique Punk [USA] - Middle West
Situé au début des années 1980, dans la banlieue d’Akron, une ville de la Rust Belt frappée par la crise économique, Punk Rock et mobile homes est une comédie déjantée dans le milieu de la musique punk. Le personnage principal, Otto Pizcok, dit « Le Baron », est en terminale et vit dans le parc de mobile-homes appartenant à son grand-oncle. Gros balèze féru du Seigneur des Anneaux à la personnalité un peu borderline, il est à la fois admiré et incompris de ses camarades de classe. Grand fan de musique punk, il fréquente assidûment The Bank, la principale salle de concerts punk d’Akron, alors appelée « The New Liverpool ». Grâce à son impressionnant aplomb, Otto parvient a se débarrasser de son image de nerd pour devenir le guide/roadie de sommités du Punk telles que Joe Strummer ou les Ramones. Il devient même chanteur, et parvient à ses fins avec la gent féminine, mais il finit par péter les plombs en plein concert et, comble de l’horreur, se retrouve seul à l’approche du bal de fin d’année. Texte : Editeur.
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Date de parution | 14 Février 2014 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Décidément, Derf Backderf a l'art de me faire rire à travers ses BD, autant qu'il sait faire pleurer. Dans la droite lignée de toutes ses autres oeuvres (ce qui semble logique puisqu'il s'agit de son premier roman graphique), "Punk Rock et mobile homes" est un ouvrage sur l'adolescence, le lycée, les atypiques, la musique. Les thèmes chers à l'auteur se retrouvent ici encore, avec ce personnage central qui évoque plusieurs autre protagonistes que j'ai pu voir dans ses BD. Le Baron, nom que s'est donné un étudiant étrange, fan de Tolkien et plutôt barré dans son genre, traverse le récit au son des musiques punk qui l'émaillent. On retrouve les groupes emblématiques de ces années-là, dans l'ambiance autant que dans les thématiques. C'est la petite ville de la Rust Belt, les avenirs sombres, le lycée violent, les luttes entre jeunes ... L'ambiance de ces lycées n'a visiblement pas changé, avec une certaine propension au harcèlement (malheureusement toujours d'actualité). Et par dessus ça, l'affirmation d'un jeune homme issu de basse condition. Ce que j'aime chez l'auteur, c'est qu'il ne se contente pas de l'histoire banale et classique du lycée, l'ambiance et les copains. Il relie ça à d'autres thématiques tout aussi importantes, comme la question de la crise dans ces anciennes cités industrielles, les malades mentaux, l'ambiance de caravanes dans lesquelles des gens vivent à l'année, ou même l'oncle alcoolique qui se révèle finalement investi d'une certaine personnalité juste avant la fin. Derf Backderf ne se prive pas de brouiller les pistes sur les personnages, certains réservant de sacrées surprises avec l'avancée du récit. Déjà Otto, dit Le Baron, puisqu'il agit d'une façon bien souvent déconcertante, mélange de jeune très banal et d'un rôle plus mature, assez lucide sur la réalité de son monde. Mais le casting n'est pas en reste et transpire les anecdotes vécues. C'est surtout une galerie de personnages étranges qui donne corps à ce récit, chacun semblant plus taré l'un que l'autre. L'intérêt principal de cette BD, pour moi, c'est l'humour. Il est assené par grandes claques dans la gueule du lecteur, avec ces moments hallucinants et surréalistes mais en même temps terriblement drôle. Je ne me suis pas remis de la session de sac sur la tête, tellement inattendue. J'ai aussi adoré l'ambiance qui s'en dégage, mélange de souvenirs de jeunesse mais aussi d'une période de nouveauté musicale qui explose les codes. C'est le début du punk rock, de l'ambiance fuck le système et des audaces sur scène. Le dessin de Backderf correspond tout à fait à ce qu'il faut attendre de ce genre de récit, avec ses personnages très longilignes et aux tronches impayables. C'est un poil moins maitrisé que ce qu'il fait dans d'autres récits du genre, mais je ne peux qu'approuver. J'aime beaucoup cet auteur, il me le rends bien volume après volume. Franchement, j'ai hâte de continuer à le lire !
Backderf se passionne visiblement pour les personnages hors norme, franchement atypiques et quelque peu dérangés – voire dérangeants. Il ancre toujours ses histoires dans une certaine banalité, lors du passage de l’adolescence à l’âge adulte (même s’il n’atteint jamais la force d’un Charles Burns – ni sa beauté graphique, mais c’est une autre chose, lorsqu’il décrit la jeunesse américaine), avec une narration très personnelle et un dessin lui aussi reconnaissable (plein de défauts et un peu minimaliste, mais qui s’avère efficace et colle bien à son style). Après avoir découvert son ancien camarade devenu tueur en série dans Mon ami Dahmer, c’est ici un vantard farfelu, « Le Baron », qui traverse cet album de ses saillies et de son look provocateurs (mais on est ici beaucoup moins dans le documentaire). Le Baron est quand même un type qui enregistre ses pets réalisés lors de moments marquants (et arrive à convaincre des stars du punk d’en faire autant) !, lorsqu’il ne cite pas Tolkien ou ne parle pas de lui à la troisième personne. Quelques moments poilant ponctuent cette histoire. Quand le Baron aide certains camarades à reluquer ou draguer certaines filles du lycée par exemple, ou lors de rencontres et discussions « destroy » avec quelques groupes de la scène punk ou rock alternatif. Avec un papy qui roule en tondeuse et quelques scènes légèrement déjantées, le décor de cette histoire lui donne un air entrainant. Ça se laisse lire facilement.
Je voulais absolument lire ce one-shot car Backderf est devenu un des mes auteurs de comics préférés. J'aime bien son dessin underground et la façon dont il raconte ses histoires remplies de personnages peu ordinaires et d'anecdotes intéressantes. Je fus un peu déçu car si c'est une bonne lecture, ce n'est pas aussi bon que les deux autres livres de l'auteur que j'ai lus. Peut-être que j'en attendais trop, mais il faut dire que le punk et le rock ne sont pas des musiques qui m'attirent et je ne connaissais même pas la plupart des groupes cités ou qui font une apparition. Le sujet est moins passionnant pour moi que l'adolescence d'un futur tueur en série. Le gros de l'intrigue tourne autour du personnage du Baron, un type un peu étrange et un peu con parfois, mais au final sympathique. Comme dans les autres oeuvres de l'auteur, on a droit à un mélange de fiction et de souvenirs réelles. On croise des beaux cas sociaux et l'humour de l'auteur m'a souvent bien fait rire. C'est une lecture agréable si on aime ce genre de mélange entre la fiction et le documentaire.
Décidément, il semble que Backderf ait une attirance pour les personnages marginaux et décalés. Après Mon ami Dahmer, où il évoquait un camarade de classe qui devait par la suite devenir un célèbre serial killer, le dessinateur américain nous fait revivre, à travers ce « Baron », personnage fictif et déjanté, la période glorieuse (pour qui est fan de rock évidemment, car pour les évangélistes pudibonds et autres timbrés de Dieu, c’était une véritable malédiction) où la ville d’Akron se fit connaître autrement que comme capitale mondiale du caoutchouc, à savoir comme une pépinière de talents punk rock (Devo et Chrissie Hynde des Pretenders étant ses représentants les plus connus). La ville a vu défiler à The Bank (salle mythique dédiée à cette scène musicale) nombre de groupes et artistes emblématiques de ces années comme The Clash, Klaus Nomi, The Ramones, Ian Dury and the Blockheads… Mais ce qui s’imposait alors comme une contre-culture ne plaisait pas à tout le monde, loin s’en faut. Les gardiens de la morale veillaient au grain, et n’hésitaient pas à surveiller les concerts et à interpeler violemment les artistes se livrant à des actes « inconvenants », voir notamment le passage édifiant (et drôle malgré tout) avec Wendy O.Williams and the Plasmatics. Tirés de faits réels et de souvenirs personnels de Backderf, « Punk Rock et Mobile Homes » se veut aussi et surtout une évocation joyeuse et foutraque, qui rappelle par bien des aspects Les Fabuleux Freak Brothers, avec ce sympathique Baron qui au départ n’avait pas toutes les cartes en main pour se sortir d’un milieu sordide (sa famille vivait chichement dans un parc de mobile homes, avec pour seule distraction la télé et la picole), mais parvint à se distinguer par sa personnalité baroque et son aplomb hors du commun. De façon surprenante, l’auteur renforce par son graphisme vertical si particulier le côté hilarant de l’histoire, alors qu’il lui conférait une touche vaguement inquiétante dans Mon ami Dahmer. On ne peut pas dire que ce soit joli - d’ailleurs Backderf s’en moque bien de faire joli - mais c’est stylé et soigné, et au final on se dit que ces personnages rectangulaires pas trop sexys collent parfaitement à cet univers de contre-culture. A lire pour se payer une bonne tranche de rigolade rock, d’un rire libérateur après le rire jaune de l’opus précédent, même si selon moi ce dernier se place tout de même au dessus.
J'ai découvert Derf Backderf, l'an dernier avec son album Mon ami Dahmer qui m'avait déjà beaucoup impressionné, tant par son originalité graphique que par son sujet. C'est à l'occasion du dernier festival d'Angoulême que j'ai eu la chance de le rencontrer par hasard sur le stand des éditions "Ça et Là", car je ne savais pas qu'il venait. Je suis donc content de cette rencontre et d'avoir pu observer le premier auteur à faire ses dédicaces debout ! J'ai même cru qu'il était en train de plier bagages, mais non :) Grand amateur de musique et de rock, cet album était juste ce qu'il me fallait pour me replonger dans l'univers déjanté de l'auteur. Et ce fut tout sauf une déception ! Si la mise en place du récit est un peu surprenante au premier abord, avec peut être certaines longueurs, une fois rentré dedans et installé, l'album nous propulse sur un rythme au tempo d'enfer ! Ajoutez à cela des personnages complètement loufoques qui vont croiser des légendes du rock indé des années 80' et vous réalisez alors que vous avez entre les mains un petit bijou qu'on a pas envie de lacher ! Le dessin de Derf Backderf est égal à celui que j'avais découvert dans Mon ami Dahmer ; tout de noir et blanc, avec un style qui pourrait s'apparenter à du Crumb, mais avec une touche toute personnelle qui se reconnaît au premier coup d’œil. En tout cas il colle parfaitement à son histoire déjantée sur le rock de ces années, tout en y instillant un regard acéré sur la société américaine de ces années. Un album brillant et bien barré qui ne pourra que plaire aux amateurs de ces années de légende pour le rock punk, et qui devrait également toucher un public plus large et curieux.
Je trouve que cette phrase de l’éditeur résume parfaitement cet album : « Avec ses personnages baroques, ses dialogues et situations rocambolesques, Punk Rock et mobile homes est à mourir de rire, tout en étant un véritable documentaire sur la scène punk des années 1980 ». Le style graphique et narratif est typique du comics américain underground, avec ses dessins noir et blanc à la Robert Crumb et un ton définitivement déjanté et irrévérencieux. Certaines situations sont hilarantes, alors que d’autres sont beaucoup plus poignantes et représentatives d’une région, d’une époque. Un bouquin immanquable pour les amateurs de comix indé !
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