Violent Cases
Les souvenirs de l'ancien ostéopathe d'Al Capone racontés à un jeune garçon.
Angleterre Auteurs britanniques Dark Horse Comics Enfance(s) Gangsters Iles Britanniques Neil Gaiman Photo et dessin
Le narrateur évoque un épisode de son enfance : sa rencontre avec un vieux médecin dont on disait qu'il avait été l'ostéopathe d'Al Capone. Venu pour faire soigner son épaule, démise accidentellement par son père, le jeune garçon sympathise avec le vieil homme, qui en vient à lui raconter diverses anecdotes sur Capone et l'époque de la Prohibition, quand les gangsters transportaient leurs armes dans des "étuis à violents". Capone et le gangstérisme dans les années 30 sont surtout un prétexte pour traiter de thèmes chers à Gaiman : l'enfance, le souvenir et la façon dont il se transforme ou s'efface au fil du temps.
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Date de parution | Janvier 1992 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Rétrospectivement - J'ai relu cette histoire après avoir terminé les 10 tomes de Sandman et force est de constater que ce premier comics de Neil Gaiman contient déjà plusieurs thèmes chers à cet auteur. En 1987, un éditeur anglais a l'intuition de confier le scénario d'un jeune anonyme à un illustrateur qui n'a encore rien réalisé : Neil Gaiman et Dave McKean font connaissance. L'histoire est bâtie autour de réminiscences d'un narrateur qui a l'apparence de Neil Gaiman. Il se souvient qu'un accident domestique avait amené son père à le faire triturer par un vieil ostéopathe. À partir de là, le narrateur entremêle ses discussions avec l'ostéopathe et ses souvenirs de fête d'anniversaire chez des enfants d'amis de ses parents... jusqu'à sa dernière rencontre avec ce vieil homme. Neil Gaiman nous convie à analyser l'effet des souvenirs d'enfance, leur nature fragmentaire et le merveilleux qui naît du manque de compréhension du monde des adultes (difficultés de reconnaître les liens de cause à effet). le lecteur assiste à la naissance d'un mythe dans un contexte très quotidien. Il contemple un enfant dont l'interprétation de la réalité est différente de celle de ses camarades. Il assiste à une petite révélation de ce qui se cache derrière les tours de passe-passe d'un magicien. Au fil des pages, Neil Gaiman parle du souvenir, des émotions qui lui sont liées, mais aussi en arrière plan d'un cheminement psychanalytique. Pour mettre en image ce récit ambitieux, il a eu la chance de croiser le chemin de Dave McKean qu'il retrouvera pour les couvertures de Sandman (réunies dans "Sandman: Dust covers", un incroyable voyage onirique) et pour quelques collaborations sortant de l'ordinaire telles que Le jour où j'ai échangé mon père contre deux poissons rouges, ou Des Loups dans les murs, et Signal / Bruit et Mr Punch. Dave McKean illustre ce récit introspectif avec des dessins déjà inventifs, avec quelques collages, des trames et quelques photographies d'objets. Sa créativité est à un niveau tel qu'il est possible pour le profane de distinguer les techniques qu'il emploie et de comprendre dans quel but il y a eu recours. Au final cette première collaboration entre ces 2 créateurs s'avère déjà très aboutie, tout en restant accessible. L'histoire constitue une interrogation sur la transfiguration des expériences de l'enfant par le prisme de la mémoire. La bande dessinée permet à cette histoire de provoquer des associations d'idées et de conjurer des sensations qu'un livre n'aurait pas pu faire. Cette lecture est à recommander aux delà du cercle des admirateurs de Gaiman et McKean.
Un dessin très beau – et plus généralement un « habillage graphique » original et attirant de MacKean, qui donne parfois un rendu proche du collage. J’aime bien ce style, jusque dans ses zones un peu floues, moins faciles à déchiffrer. Le scénario de Gaiman est lui aussi une sorte de collage. En effet, il mêle des sortes de souvenirs d’enfance, et des rêveries, des « reconstructions » plus ou moins fantasmées de la réalité, en laissant le lecteur faire la part des choses. Le rythme est un peu lent, il y a des longueurs, mais c’est une lecture rapide et agréable, qui effleure pas mal de sujets, et passe d’ambiances joyeuses d’anniversaires de gosses à la violence extrême d’Al Capone massacrant à coup de batte de base-ball quelques subordonnés tombés en disgrâce. De la même façon, lorsque l’humour s’invite, c’est souvent un humour teinté de noir, grinçant (voir le jeu de la chaise musicale lors d’un anniversaire). Ça n’est clairement pas un scénario assez fort pour marquer durablement, mais c’est une lecture originale et plaisante que j’ai appréciée.
Je n'arrive pas à intégrer le style de Neil Gaiman. J'entrevois de belles possibilités mais je n'accroche pas. Pourtant la narration est très fluide et j'aime bien le découpage de ces cases toujours astucieux et presque révolutionnaire. Les couleurs un peu bleutées ont également mon adhésion. C'est beau visuellement. Je crois que c'est l'histoire de ce petit garçon en visite chez l'ostéopathe d'Al Capone après que son père lui ait foulé le bras. Bref, je n'ai pas trop compris où l'auteur voulait en venir. C'est totalement flou dans mon esprit. C'est dommage car j'aurais voulu comprendre cette intrigue un peu étrange.
Une belle BD, sur une thématique assez proche de celle de La Comédie Tragique ou La Tragédie Comique de Mr. Punch, autre œuvre des mêmes auteurs que j’avais tout simplement adorée. Mais là j’ai un peu moins accroché. La faute au dessin surtout, que je trouve toujours beau, mais beaucoup moins impressionnant que dans Mr. Punch. Les couleurs sont beaucoup plus ternes… difficile de se contenter de ce « presque » noir et blanc après l’explosion de couleurs que j’avais tant adorée dans Mr.Punch. L’histoire, elle, est assez hermétique au premier abord. J’avais d’ailleurs lu cette BD l’année dernière, et j’étais complètement passé à coté. Plutôt que de l’aviser très négativement, j’ai préféré attendre quelques mois, pour une relecture cette fois un peu plus fructueuse. La façon dont Neil Gaiman retranscrit la vision enfantine est quand même très forte, et j’ai souvent rigolé ou été fasciné. Sa description du jeu des chaises musicales à un anniversaire est tout simplement hilarante, et la façon dont il mélange souvenirs réels et fantasmes d’enfant rêveur est vraiment ingénieuse, et fonctionne à merveille. Au final une BD un peu hermétique donc, mais très originale, que les fans des deux auteurs devraient apprécier. Je ne mets « que » 3/5 parce que j’avais mis 4/5 à Mr. Punch, œuvre que j’ai quand même préférée. Mais je conseille quand même la lecture !
Il m'est difficile de dire mieux qu'Alan Moore sur cette BD : "Une part de souvenirs enfantins, une part de reconstruction d'un passé violent, une part de réflexion sur la magie qui s'échappe des souvenirs remémorés, Violent Cases évoque des souvenirs inhabituels d'une manière inhabituelle." Le dessin de Dave McKean y est très beau. Oui, ce dessin est spécial. C'est une sorte de patchwork de nombreuses expressions graphiques : croquis au crayon, aquarelles, noir et blanc réalistes, flous photo-réalistes, dessins sans profondeur et dessins en "relief" sur une même case, le tout dans une palette chromatique entre le gris et le bleu avec quelques rares touches de rouge délavé. Le dessin de Violent Cases est moins hermétique que dans d'autres oeuvres de McKean, mais il restera assez fermé à ceux qui apprécient peu les graphismes d'artistes à part. En ce qui me concerne, même si je n'apprécie pas toujours de lire une histoire ainsi représentée, je trouve ce dessin très beau et impressionnant à bien des moments. L'histoire, maintenant, comme souvent chez Neil Gaiman qui finalement est un romancier avant tout, est assez bavarde. Les dessins de McKean ne sont parfois que des images évocatrices de ce texte assez conséquent. Mais le récit n'en est pas moins fluide et, une fois de plus, nettement moins hermétique que d'autres oeuvres de ces auteurs. Malgré cette fluidité, je me suis longtemps demandé où ce récit allait me mener. L'histoire est assez intéressante, le récit fait ressortir d'une merveilleuse manière la façon dont s'articulent les souvenirs et visions du passé dans la mémoire de celui qui n'est plus un enfant, mais le récit peine à décoller pendant de nombreuses pages. Ce n'est qu'à la fin, lorsqu'une part de magie des souvenirs fait son apparition, que j'ai commencé à ressentir une vraie émotion, un véritable intérêt, sans pour autant finir totalement convaincu. C'est un bel ouvrage, une histoire très originale et au ressenti indéniablement particulier et assez évocateur sur la fin, mais elle ne se suffit pas à elle-même à mes yeux et je doute la relire, tout comme je doute qu'elle marque vraiment mon esprit.
Décidément, j'ai du mal à accrocher aux scénars de Gaiman... Que ce soit Black Orchid, The Last Temptation ou Mr. Punch, à chaque fois, je reste sur ma faim. Faudra que j'essaie un de ses romans un jour. Le travail graphique de son éternel acolyte Dave McKean me semble, en revanche, plus intéressant. Son style, qui mélange différentes techniques (crayonnés, fusains, acrylique, collages, photos...), est pour le moins original (même s'il rappelle un peu celui de Sienkiewicz, dont McKean est un fan avoué), et très inhabituel dans le monde des comics, et même dans le monde de la BD en général. Cela dit, ce n'est pas très accrocheur et ça rebute pas mal de monde : la plupart des gens qui l'ouvrent par curiosité la reposent après l'avoir feuilletée trois secondes...
Un dessin et une mise en page de Mc Kean magnifiques. Ce n'est certes pas toujours très attirant pour le grand public mais personnellement, je trouve son style fort et beau. Certaines scènes sont absolument géniales. Le scénario de Gaiman, s'il est intéressant est malheureusement un peu abscon à la première lecture. Rien n'est incompréhensible d'un point de vue factuel mais on a un peu du mal à comprendre le sens qui unit certains évênements. A la deuxième lecture, cela s'éclaircit, on s'aperçoit même qu'il s'agit d'un très bon scénario (d'une grande oeuvre dit Alan Moore qui signe la préface). Je serais peut-être moins enthousiaste qu'Alan Moore mais force est de constater que de l'originalité, cet album en possède. Les deux auteurs n'ont pas choisi la facilité.
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