Eva

Note: 3.26/5
(3.26/5 pour 23 avis)

Huis-clos angoissant dans une maison habitée par deux étranges personnages


Comès Handicap Jumeaux, jumelles Pantins & Marionnettes

Neige a une panne de voiture et entre dans une maison pour téléphoner à un garagiste. Elle est invitée à rester quelques jours par les habitants, un homme (Yves) et sa soeur (Eva) Cependant elle se rend vite compte qu'une étrange relation unit le frère et la soeur, et que la maison est imprégnée d'une atmosphère envoutante. Cependant, Neige est attirée par Yves et elle décide de prolonger son séjour. Automates qui parlent, chaussures tâchées de boue: la tension dans la maison monte jusqu'au dénouement, violent et imprévisible

Scénario
Dessin
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution Avril 1985
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Eva © Casterman 1985
Les notes
Note: 3.26/5
(3.26/5 pour 23 avis)
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03/09/2002 | Lalaith
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Par Présence
Note: 5/5
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Malsain !… Sain !… Ce sont des notions subjectives !… - Ce tome contient une histoire complète, indépendante de toute autre. Sa première édition date de 1985. L'histoire a fait l'objet d'une prépublication dans les numéros 72 à 78 du magazine (À suivre) en 1984. Elle a été réalisée par Didier Comès (1942-2013) pour le scénario et les dessins. Elle se développe sur soixante-dix-neuf pages en noir & blanc. La réédition de 2023 par Casterman comprend une introduction de trois pages, intitulée Éva ou l'éloge de la rupture, rédigée par Thierry Bellefroid, auteur d'une monographie sur ce bédéiste. À l'étage d'une belle demeure à l'écart de tout, une belle femme, Éva est assise immobile dans sa chaise roulante, dans une belle robe noire avec un profond décolleté qui laisse voir le début de ses auréoles, des bas résille, des chaussures à talon, un beau collier, une longue boucle d'oreille à gauche. Elle observe son frère Yves silencieusement. Celui-ci est train de lire assis dans fauteuil confortable. À l'extérieur, une jeune femme approche à pied. Elle monte les quelques marches du perron et pousse la porte d'entrée : celle-ci est ouverte. Elle pénètre dans le hall, avec son grand escalier qui mène à l'étage. Elle appelle : Y a-t-il quelqu'un ? À l'étage, Éva indique à son frère qu'il s'agit d'une voix de fille et elle le traite d'imbécile, l'accusant d'avoir encore oublié de fermer la porte d'entrée. Il se lève lui disant de ne pas s'inquiéter : il va voir. Il sort de la bibliothèque et se penche par-dessus la rambarde. Voyant la silhouette de Neige, il lui demande ce qu'elle veut. Neige s'excuse, sa voiture vient de tomber en panne : pourrait-elle téléphoner à un garagiste ? Yves descend les marches et répond qu'elle ne trouvera pas de garagiste qui acceptera de se déplacer à cette heure. Il veut bien l'aider en l'hébergeant jusqu'à demain, mais il doit auparavant en référer à sa sœur jumelle. Il remonte les marches en ajoutant qu'elle vit avec lui, et elle est gravement handicapée, elle ne sait plus marcher. De retour dans la bibliothèque, Yves suppose qu'Éva a entendu. Elle lui demande si Neige lui plaît. Il répond qu'il ne l'a pas bien vue, il fait sombre dans le hall, et puis cela ne l'intéresse pas. Il ajoute qu'ils ne peuvent pas laisser cette jeune femme toute seule dans la nuit. Elle répond qu'il fasse ce qu'il veut, mais s'il arrive quelque chose, il en sera responsable. Yves redescend au rez-de-chaussée et indique à Neige que sa sœur est d'accord. Il va lui montrer sa chambre. Une fois dans la chambre, il la prévient : l'appartement d'Éva se trouve à l'autre bout du couloir, elle doit éviter d'y aller car sa sœur déteste les intrus. Son caractère s'est aigri depuis son accident, aussi vaut-il mieux respecter son besoin de solitude. Un dernier conseil : elle se déplace en chaise roulante, si Neige la rencontre, elle doit se méfier car l'attitude d'Éva est parfois bizarre. Il sort, Neige referme la porte, se déshabille et se glisse nue dans les draps, pendant qu'à l'étage Yves déshabille sa sœur puis la serre dans ses bras. L’œuvre de ce bédéiste est passé à la postérité pour Silence (1980), Belette (1983) et Éva. Dans l'introduction, Bellefroid indique que cette BD se démarque des précédentes dans la mesure où elle ne met pas en scène le milieu rural des Ardennes en particulier. L'intrigue s'avère linéaire et simple : un huis-clos dans une grande demeure dotée d'un grand terrain, entre trois individus Éva et Yves qui sont jumeaux, et Neige, une jolie jeune femme dont la voiture est tombée en panne. le récit s'ouvre avec une planche muette dont la moitié supérieure se compose de deux bandes de quatre cases chacune, une suite de gros plans partant de la roue arrière de la chaise roulante pour remonter jusqu'au visage d'Éva. Le lecteur apprécie le noir et blanc, les contrastes afférents, le sens du cadrage et du plan de prise de vue. L'étrangère entre dans la maison dès la deuxième planche, et la tension est déjà palpable du fait des remarques décalées aux sous-entendus critiques de la femme handicapée, des réponses conciliantes de son frère, et de l'indépendance qui se devine chez Neige. L'artiste se focalise sur la représentation de quelques éléments structurants par case, avec une proportion significative de cases composées d'un gros plan sur le visage de l'interlocuteur en train de s'exprimer, et une représentation à la fois simplifiée et interprétative du visage, plutôt que réaliste. Le lecteur observe ce huis-clos, pas trop étouffant : les personnages passent d'une pièce à une autre, Neige sort dans le parc dès le lendemain matin pour se promener, puis ressort avec le garagiste Monsieur Linou pour aller voir sa voiture, pour un jeu de séduction entre elle et Yves, dans des pages et des cases plus aérées, ou les zones blanches prédominent sur les noires. Pour autant, le lecteur ressent bien la sensation d'oppression de ce genre de récit. La superbe couverture de l'édition de 2023 met en avant la chaise roulante, les bas résille, le vernis des chaussures, tout en dissimulant le visage d'Éva. Les huit cases de la moitié supérieure de la première page s'attardent sur des détails en gros plan, d'un côté comme une forme de fétichisme, de l'autre laissant la charge au lecteur de se faire une image complète en prenant du recul. Neige perçoit la forme de la demeure en ombre chinoise de nuit, avec une contre-plongée qui la rend très imposante. Les aplats de noir occupent une surface plus importante que les blancs dans la majorité des cases, soit avec des zones franches, soit avec des contours biscornus, introduisant une sensation à la fois pesante, à la fois déstabilisante en fonction des contours plutôt ronds ou plutôt anguleux. En effet en tant directeur de la photographie, l'artiste pousse la composition des cases parfois jusqu'à occulter les éléments de décors en arrière-plan au profit d'aplats de noir géométriques, venant encadrer les personnes, ou occupant tout le fond de case pour une tête ressortant alors avec un effet sinistre, ou partageant le fond en deux zones la silhouette ou le visage des personnages étant alors comme présent pour partie dans l'obscurité pour partie dans la lumière. En fonction de la séquence, du moment, l'artiste ajuste son niveau de représentation entre de nombreux détails ou une approche minimaliste. Par exemple lorsqu'Yves ouvre la porte de la chambre de Neige, le lecteur peut voir le lit, la fenêtre, un fauteuil, une commode avec un vase, deux tableaux, la lampe de chevet avec son abat-jour, une plante verte, tout ça dans une seule case. Lorsqu'elle ouvre la porte de la cuisine, il peut voir Yves debout avec la cafetière à la main, le carrelage sur le mur du plan de travail, les placards au mur, la cuisinière, des ustensiles de cuisine accrochés au mur, une corbeille de fruits, des pots, la table, des chaises, des verres, le beurrier, etc., tout ça également dans une seule case. Par opposition, quand Yves fait visiter son atelier à Neige, la première bande de quatre cases appartient au registre conceptuel, presqu'abstrait, avec uniquement des rectangles noirs, et des contours blancs. Durant cette séquence de huit pages, l'arrière-plan de chaque case ne comprend aucun élément représenté ou dessiné, uniquement des jeux de formes noires en rectangles, en trapèze, et de compléments en blancs. Cette mise en scène a pour effet de focaliser le regard du lecteur sur les visages, et de le faire s'interroger sur ce contient cet atelier, sur ce qu'il peut recéler, peut-être de dangereux. En tout cas, c'est préoccupant, voire inquiétant. Le dispositif narratif s'avère simple : un homme, deux femmes, une tension palpable, pour partie sexuelle. La situation d'Éva peut évoquer celle de l'handicapé qui dépend d'un proche, en l'occurrence son frère, pour les gestes de tous les jours, limité en mobilité et ayant développé une capacité d'observation importante. Il peut aussi faire penser à Fenêtre sur cour (1963) d'Alfred Hitchcock (1899-1980), ou encore à Qu'est-il arrivé à Baby Jane ? (1962, What Ever Happened to Baby Jane?) de Robert Aldrich (1918-1983), avec Bette Davis (1908-1989) & Joan Crawford (1904-1977). En fonction de sa culture, le lecteur peut également identifier le visage caractéristique de Klaus Nomi (1944-1983), Marlene Dietrich (1901-1992) dans L'ange bleu (1930), de Josef von Sternberg (1894-1969). À un moment, Neige regarde la télévision et elle reconnaît Harpie (1979), court métrage réalisé par Raoul Servais (1928-2023). Une case utilise la vue depuis l'intérieur du canon d'un pistolet, typique du générique des films de James Bond. Comme l'écrit le préfacier : Il n'est pas nécessaire de connaître ces références pour apprécier la lecture. Il continue : Comès narre son récit à l'aide d'une grammaire très cinématographique, ce qui lui permet de rendre au cinéma tout ce que celui-ci lui a donné. Selon sa sensibilité, le lecteur peut anticiper une partie des révélations du récit, l'auteur donnant assez d'indices pour comprendre ce qui se joue réellement entre Éva et Yves, ainsi que le déséquilibre introduit par Neige dans leur relation. Il relève la fluctuation des rapports de force, qui domine la situation quand, et il apprécie que Neige dispose d'un solide caractère qui évite qu'elle n'endosse le rôle de victime sans défense. Il comprend que les compétences d'Yves en matière d'automates servent l'intrigue, et il ressent qu'elles introduisent aussi une métaphore sur son rapport aux êtres humains, ainsi que sur les relations entre individus, certains en manipulant d'autres. En plus des thèmes cités dans l'introduction (gémellité, bisexualité, identité sexuelle, érotisme), les interactions saines ou malsaines (des notions subjectives comme le fait remarquer Yves à Neige) entre ces trois personnes jouent sur le déni de réalité, sur le désir de possession et de contrôle de l'autre, sur l'emprise. Une jeune femme forcée par une panne de voiture, de passer la nuit sous le toit de jumeaux, dont une personne à mobilité réduite en fauteuil roulant. Une narration visuelle sophistiquée, avec des plans de prise de vue et de cadrages savamment composés, mettant à profit des classiques du cinéma. Une tension engendrée par un suspense psychologique. Une intrigue vénéneuse qui n'a rien perdu de sa toxicité.

05/12/2024 (modifier)
Par Solo
Note: 3/5
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En résumé : 3/5. J'ai aimé cette BD et Comès est un grand auteur. Mais je ressens un peu moins de tout dans cette histoire. Eva est un poil "facile" (si j'ose dire...), dans le sens où l'auteur reste avec ce qu'il sait faire : ça fait toujours plaisir, c'est homogène et fidèle avec l'ensemble de ses récits (je me limite pour le moment à Silence et la Belette) mais ça stagne un peu pour créer du nouveau. Dessin, pour moi, extra-ordinaire avec ces visages androgynes, toujours pareil ça me plait : le jeu d'ombre et lumière, les plans, le minimalisme (encore plus prononcé dans Eva peut-être ?)... Tout ce côté mystique et inquiétant me happe sans difficulté. Le résultat est assez bluffant et on devine que Comès a du s'éduquer à coup de films d'Hitchcock pour en venir à nous proposer ce style et cette ambiance, ça fait plaisir. Je note que, cette-fois, Comès a cherché une beauté disons plus...conventionnelle sur ces personnages! Et ça sera là la seule différence notoire, car les traits restent similaires aux autres BD du même auteur. Je trouve ça un peu décevant car le dessin évolue timidement Scénario très bien mené sans qu'il y ait d'actions, ce qui semble être une des marques de Comès. L'environnement change et l'ambiance reste la même : adieu la campagne glauque et isolée (cf. Silence + La Belette), bonjour le manoir glauque et isolé. J'imagine que certains lecteurs malins et visionnaires ont pu être ou seront déçus pour avoir deviné le dénouement, car il y a quelques appels du pied peu discrets. Personnellement j'ai quasiment rien vu venir, donc j'suis content du choc ressenti à la fin! Donc, pour ceux qui connaissent déjà Comès, à part l'environnement et la beauté des personnages qui donnent quelques changements dans la forme, il n'y aura pas de surprise dans le fond. Et pour ceux qui ne connaissent pas Comès et qui démarreraient par Eva, ça serait dommage de s'arrêter en si bon chemin...alors lisez au moins Silence pour affirmer définitivement votre esprit critique envers cet auteur!

17/03/2021 (modifier)
Par jul
Note: 3/5

J'ai lu cette bd de Comes avec un réel plaisir. Même s'il y a pas mal de choses bancales ou plutôt que l'on a affaire à tous les défauts ou étrangetés typiques de cet auteur, il se dégage une beauté anxiogène et étrange assez savoureuse. La référence à Psychose est assez écrasante. Et puis également à l'esthétique new-wave "neo romantique" des années 80 ": On voit le chanteur Klaus Nomi, les 2 petits automates me font penser à ceux de 'Blade Runner' (pareil pour le look général d'Eva ou de certains automates qui ressemblent à Rachel, la jolie et triste androïde du film de Ridley Scott). C'est clairement ancré dans l'esthétique new wave très datée des années 80. Mais en même temps ce style était déjà présent dans "Silence" (version campagnarde). Donc pour moi, Comes fait partie intégrante de ce mouvement. Ensuite on pourrait reprocher au récit un aspect un peu trop artificiel et caricatural, usant des codes du fantastique et du thriller avec de gros sabots. Ce n'est pas totalement faux. On retrouve les archétypes du suspense gothique (faux semblant,twist final, visages blancs froids et imperturbables). Et puis les automates qui parlent et bougent tels de vrais humains, ce n'est absolument pas crédible. Mais encore une fois cela fait partie style de Comes. D'où la renommée de cet auteur. Ce noir et blanc ultra contrasté, géométrique, avec ces visages blafards androgynes et flippants, c'est sa marque de fabrique. Donc pour conclure, mon œuvre préférée après "Silence". Devant "La belette" et "la maison ou rêvent les arbres" qui m'avaient un peu déçu. 3.5

18/01/2019 (modifier)
L'avatar du posteur Noirdésir

Etrange histoire que celle-ci, dans laquelle il ne se passe pas grand choses – ceci n’étant pas forcément une critique ! C’est que c’est avant tout une histoire d’ambiance, dans un quasi huis-clos oppressant. Neige, sa voiture en panne, est accueillie dans leur grande maison par un frère et sa sœur (jumeaux). Un début à la « Scoubidou », mais cela s’en éloigne assez vite, le mystère faisant monter la tension et les questionnements – de Neige et du lecteur dans la foulée. Cela se lit relativement vite malgré la centaine de pages, car les dialogues sont généralement courts et beaucoup de cases sont muettes. Comès arrive à instiller peu à peu de la gêne, un soupçon d’érotisme et du suspens, même si l’on devine bien avant la fin la réalité de la situation d’Yves et d’Eva, les jumeaux. La chute ultime est, elle, plutôt bien réussie. Le dessin de Comès utilise comme d’habitude un beau Noir et Blanc, bien tranché, comme le sont les figures des personnages, taillées au cordeau, anguleuses (je ne suis pas trop fan de cela). Idem pour le jeu des ombres à l’intérieur de la maison, certaines cases relevant presque d’un exercice de style – le plus souvent réussi. Au final, on a là un album intéressant, même si je ne sais pas si j’aurais envie d’y revenir.

29/04/2017 (modifier)
Par DamBDfan
Note: 4/5
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Un drame psychologique agréable qui ravira les amateurs d’étrange, de mystère et de suspense Hitchcockien. Nul doute d’ailleurs que Comès ait été influencé par le maître Hitchcock pour l’élaboration de son œuvre tant les différents clins d’œil abondent le récit. Pour ma part, ça été un plaisir et j’ai été conquis dès la première page grâce aux superbes dessins en noir et blanc qui restituent parfaitement cette ambiance oppressante et glauque. Même si au final l’histoire reste classique, on passe un excellent moment de lecture que je conseille. La fin est flippante et très réussie.

26/09/2013 (modifier)
Par Blue Boy
Note: 4/5
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Une fois encore, Comès parvient à nous emporter dans son univers unique et étrange, avec cette histoire qui rappelle par bien des aspects « Psychose » de Hitchcock. L'élégante ligne claire et ses fameux aplats noirs font le reste. Le scénario allie jusqu’au bout efficacité et fluidité. Même si j’avais préféré La Belette et Silence, cette BD reste d’un très bon niveau et je l’ai lue avec plaisir. L’auteur semble décidément à l’aise avec ce type de récit où, comme à chaque fois, les apparences masquent jalousement de lourds secrets.

17/11/2009 (modifier)

Eva, album de Comes, auteur indépendant et particulier de la production des bulles, avait une très jolie couverture dans son édition originelle. Du beau matériel comme souvent chez Casterman. Dès le début le trait est traditionnel pour du Comes, noir et blanc, très contrasté, très travaillé et très dur. Comme d’habitude aussi une ambiance un peu ésotérique, ou l’on ne sait pas vraiment ce qui est réel, ce qui est fiction, ce qui est rêve… Le scénario est celui d’un mauvais film : le coup de la panne de voiture, un couple qui propose d’accueillir la jolie femme bloquée et çà dérape sensuellement ! Et puis tout cela est joliment dessiné, l’érotique est suggéré plus que couché sur les planches. Ce qui marque alors c’est cette relation trouble des occupants, ces personnages qui prennent vie, cette violence sourde cachée… Tout parait étrange sans que l’on puisse comprendre les sources de tout ceci. On se laisse tout de même prendre au scénario et l’on cherche toujours un peu plus loin. On suppute, on attend. La relation de domination, la beauté, le handicap, le plaisir, le désir, le défendu… : tout cela est développé dans sa dimension passionnelle charnelle pour notre plus grand plaisir. Voyeurs ? Non même pas, le lecteur n’est pas positionné dans ce registre comme il le serait dans des scénarios érotiques similaires. Et puis vient ce final, dans toute sa brutalité développée en réalité depuis le début, et là on se rend compte que d’autres thèmes viennent renforcer ceux déjà perçus : fétichisme, mort, double personnalité… tout ceci vient à la relecture permettre de nouvelles découvertes sur les planches. Bref cette histoire est à lire puis à relire pour en voir toutes les nuances et les subtilités. C’est ce qui vaudra une place dans la collection, que la première lecture seule ne justifie pas. Pourtant cet album n’est vraiment pas le meilleur de Comes tant l’histoire met du temps et tourne autour d’un huis clos assez malsain. Mais le thème lui-même l’implique. Ceci dit les relectures sont tout de même moins agréables après la seconde. Ce qui ne vaudra qu’un 3 à cet album.

26/03/2009 (modifier)
L'avatar du posteur Mac Arthur

Un scénario franchement inspiré de Psychose est très bien illustré par Comès. L’ambiance est malsaine à souhait et le trait épais et sombre de l’auteur sied à merveille à ce genre de récit. Malheureusement, le scénario n’est pas vraiment original et la fin devient rapidement prévisible. Et si les rebondissements ne manquent pas, les clichés non plus. Un album à ne retenir que pour son ambiance, très réussie. Mais je préfère d’autres œuvres de l’auteur, à commencer par Silence. Bof.

26/03/2009 (modifier)
Par Gaston
Note: 3/5
L'avatar du posteur Gaston

Je suis en train de découvrir plusieurs œuvres de ce grand poète de Comès. Après La Belette, voici le deuxième one-shot que je lis de lui. C'est pas mal du tout et l'ambiance présente dans la maison me rappelle Psychose, le chef d'œuvre d'Alfred Hitchcock. D'ailleurs, plusieurs éléments présents dans Eva sont tirés du film. Attention ! Je n'accuse pas Comès d'avoir fait un plagiat. Je pense plutôt qu'il a voulu faire un hommage à l'un des meilleurs films à suspense de l'histoire du cinéma. Ça ne me dérange pas, mais ça pourrait être gênant pour ceux qui ont vu le film car ils pourraient deviner la fin pendant la lecture. C'est d'ailleurs ce qui m'est arrivé. Je n'ai pas deviné parce que j'ai vu le film, mais parce que l'héroïne, Neige, dit, plus précisément à la dernière case de la page 44, une phrase qui aurait pu être anodine, mais qui m'a fait comprendre, avec les éléments mis par Comès dans les 43 premières pages, la clé du mystère. Ma lecture a donc été gâchée par cette phrase et c'est pour cela que je ne mets que 3/5 alors qu’il aurait mérité mieux. J'ai bien aimé l'ambiance et la psychologie des personnages qui sont bien montrés et décrits.

31/03/2008 (modifier)
Par cac
Note: 3/5
L'avatar du posteur cac

Album de Comès intéressant. On peut se perdre dans les 2 personnages de jumeaux et la fin est aussi étonnante qu'invraisemblable. Une ambiance à la Psycho dans une grande maison perdue dans les champs. Sauf que Comès pense beaucoup plus au sexe qu'Hitchcock, environ toutes les 3 pages et demie, dans des relations pas très saines. Le dessin est bon avec les têtes de personnages si caractéristiques de l'auteur.

14/04/2007 (modifier)