Le Playboy
Le Canadien Chester Brown évoque sa jeunesse, marquée par sa relation obsessionnelle avec le magazine "Playboy".
Auteurs canadiens Autobiographie Comix Drawn & Quarterly Les petits éditeurs indépendants
Chester a 15 ans lorsqu'en 1975, il achète son premier "Playboy" en tremblant de peur. Après s'être ciré le pingouin à la santé d'une playmate, il se débarrasse du magazine. Deux mois plus tard, il achète un nouveau numéro de "Playboy", dont il se débarrassera également... Les mois et les années passent, Chester continue d'acheter régulièrement "Playboy" jusqu'à en posséder une véritable collection mais, par périodes, il les jette avec dégoût... puis finit par regretter son geste et s'en racheter une cargaison chez un bouquiniste.
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Date de parution | Octobre 2001 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Pulsion masculine - Il s'agit d'une histoire complète et indépendante de toute autre, en noir & blanc, écrite et dessinée par Chester Brown. Elle a été sérialisée dans "Yummy Fur" 21 à 23, parus en 1990. La bibliographie de Chester Brown est la suivante : (1) le petit homme, (2) Ed the happy clown (en anglais, inédit en français en 2013), (3) "Le Playboy", (4) Je ne t'ai jamais aimé, (5) Louis Riel, (6) Vingt-trois prostituées. L'histoire débute le 23 mai 1975 à Chateauguay dans la banlieue de Montréal, où a grandit Chester Brown. Il se représente sous la forme d'un petit diablotin avec les ailes et un short qui va commenter chaque scène. Ce petit diablotin indique que le jeune Chester est âgé de 15 ans et qu'il assiste à la messe, en ayant à l'esprit le numéro de Playboy qu'il est en train de décider d'acheter après l'office. À la fin de la messe, il se rend à vélo à la supérette la plus éloignée pour l'acheter (pour éviter d'être vu par quelqu'un qui le connaîtrait). En sortant il croise des voisins et fait de son mieux pour dissimuler la nature de son achat. Il rentre chez lui et profite de l'absence des autres pour aller se masturber dans sa chambre. Il lui reste alors à cacher le magazine. La suite de ce récit autobiographique relate l'évolution de ses achats et de l'utilisation du magazine jusqu'en 1990. le tome s'achève avec une postface d'une vingtaine de pages de l'auteur commentant les modifications qu'il a apportées pour la présente édition (avec la reprographie des cases supprimées), ainsi que certaines précisions sur ce qu'il avait souhaité exprimer, et l'état actuel de son usage des magazines de charme et pornographiques. Dans la postface, Chester Brown confirme que cette histoire autobiographique a été composée et construite pour aborder le thème de son rapport à la pornographie, par le biais de sa lecture du magazine Playboy. le style graphique de Brown est assez épuré avec une apparence de dessins d'amateur qui induit une forme de distanciation avec une forme de naïveté visuelle. de ce fait les quelques dessins de photographies de Playmates sont dépourvus de toute forme d'érotisme. Par opposition les scènes de masturbation en sont d'autant plus choquantes dans leur coté prosaïque et presque déplacées par contraste entre ce qui est montré (jusqu'à la tâche de sperme par terme) et le dessin simple et spontané, sans fioritures. En effet Brown se montre le plus honnête possible quant à son usage de la pornographie. Suivant son parti pris, il ne décortique pas ses processus mentaux lorsqu'il se livre à l'onanisme, mais il montre comment il le fait (une posture originale qui a interpellée d'autres lecteurs jusqu'à Peter Bagge qui a été jusqu'à la baptiser la "Chester", authentique). Il ne s'agit pas pour Brown de jouer à choquer en enfilant des scènes de masturbation, mais de montrer à 3 reprises la finalité de son achat. Cette approche concrète de cette pratique lui permet également de montrer le dégout plus ou moins fort qui suit, issu de la culpabilité. À nouveau, Brown préfère le sous-entendu que la psychologie de comptoir. Il ne se lance pas dans une explication de l'existence de cette culpabilité, il ne décrit pas ses processus mentaux (il n'évoque pas l'incidence de son éducation religieuse). Il établit son ressenti. Ses réactions montrent d'ailleurs que ce sentiment est plus complexe que la simple culpabilité, et qu'il s'agit peut-être plus de la perte de repère générée lorsque l'individu brave un interdit sociétal ou moral. Cela ne devient de la culpabilité que lorsqu'il risque d'avoir à se justifier auprès d'autrui, en particulier face à sa copine Kris. En ça Chester Brown est un auteur incroyable qui avec une économie de moyens réussit à mettre en scène sa propre vie, en mettant en lumière des sentiments et des sensations universels. À partir de là, le lecteur (masculin) peut alors comparer sa propre expérience et son propre ressenti par rapport à son usage de la pornographie. La lectrice peut avoir accès à une représentation honnête de la force de la pulsion sexuelle chez l'individu de sexe mâle. En effectuant son travail de composition, Chester Brown a trouvé des solutions naturelles pour évoquer les différentes facettes de sa relation avec ce magazine. Il ne s'agit pas d'une fascination aveugle, et il y a eu une réflexion qu'il sait exposer par le biais des dialogues, ou des commentaires du petit diablotin Chester adulte. Dans l'épilogue, il évoque la parution de la première partie de l'histoire dans "Yummy Fur", avec Mark Askwith. Ce dernier indique qu'il n'a jamais acheté Playboy, mais qu'il se souvient de la première Playmate qu'il a vu dans un numéro qu'on lui avait prêté, et du décor en arrière plan. Brown est alors capable de lui citer le nom de cette femme et le numéro du magazine, à partir de la description du décor. le lecteur constate ainsi le degré d'implication et d'investissement affectif de Brown vis-à-vis de ces photographies de femme. Les commentaires du diablotin permettent aussi de comprendre qu'en fonction de ses réactions physiologiques, Brown a pu établir des échelles de critères physiques quant à celles qui lui plaisent plus. Cela aboutit à un questionnement sur la formation des goûts sexuels par le biais de la pornographie, leur formatage, mais aussi leur pluralité. Dans la postface, il élargit le contexte en relatant son usage d'autres sources de pornographie (le magazine Penthouse, puis les vidéos). D'une certaine manière, l'apparition de Carrie et Sky (des voisines de Chester) rappelle qu'il a également consacré "I never liked you" à la formation du sentiment amoureux (formant ainsi un diptyque avec ce volume consacré à la pulsion sexuelle). "Le Playboy" est un récit où la masturbation est représentée à l'opposé de la sexualité en tant que performance physique. Du fait de la force polémique du sujet, le lecteur peut ne porter aucune attention au travail de construction et de représentation du récit. Outre l'élégance habile avec laquelle il sait mettre en scène ses sentiments sans explications pesantes, il y a ces dessins d'apparence un peu fruste. Ce choix esthétique s'observe avec les bordures des cases qui ne sont pas tracées à la règle, mais à main levée, et irrégulière. Il y a également la disposition des cases collées sur la page sans respecter un positionnement rigoureux en ligne ou en colonne. Elles sont littéralement collées car Brown les dessine une par une sur des bouts de papier indépendant, et les agence ensuite sur la page. Cela a pour effet de donner plus d'importance à chaque image, de la rendre plus indépendante, ainsi le lecteur y accorde plus d'attention. C'est une façon qui sort de l'ordinaire pour influer sur la vitesse de lecture. Chaque image devient ainsi une composition réfléchie où chaque trait a été pesé pour ce qu'il apporte comme signification. Brown entraîne le lecteur dans sa vision du monde avec des personnages filiformes, et des arbres au développement torturé. Avec "Le Playboy", Chester Brown évoque avec une franchise rafraîchissante son usage du magazine Playboy sur plus d'une décennie à la fois en tant qu'excitant visuel, et en tant que transgression d'un tabou. Pour les lecteurs ce thème leur renverra à leur propre expérience, leurs propres choix et les difficultés psychiques auxquels ils ont pu être confrontés. Pour les lectrices, il s'agira d'une illustration sensible de la force de la pulsion sexuelle masculine.
C’est le premier album de Chester Brown que je lis, et ça n’est pas une réussite me concernant. Le dessin est simple, mais plutôt efficace et agréable, avec une mise en page très aérée (j’ai lu la version d’origine publiée chez les canadiens des 400 coups, et ne sais ce que Cornélius a modifié dans son édition plus récente). Mais la lecture a quand même été sans saveur. Je reconnais que l’auteur dresse de lui un portrait sans concession, un peu comme peut le faire un auteur comme Joe Matt : une vision crue de ses pulsions intimes, ici les premiers émois sexuels, les séances de masturbation autour des photos dénudées dans Playboy. Mais Brown n’ajoute pas grand-chose (humour, noirceur, malaise, analyse socio, que sais-je) pour faire sortir ce récit (très vite lu cela-dit) d’un quelconque assez insipide. Et ça se termine en plus assez brutalement ! Une entrée en matière décevante dans l’œuvre de cet auteur en tout cas. Je lirai à l’occasion Ed the happy clown, qui me fait de l’œil depuis pas mal de temps, mais la lecture de ce « Playboy » m’a quand même un peu refroidi.
Bon il est gentil Chester Brown de nous raconter sa vie, mais de là à nous raconter l'épisode où, adolescent, il découvre les revues porno, ça marche 5 minutes. Pas sur un album entier... Parce que là, nous raconter qu'il a acheté tel magazine à telle époque, qu'il s'est masturbé dessus et qu'ensuite il l'a caché, c'est d'une banalité grandiose, mais surtout d'un inintérêt affligeant... Comme je le dis, cela aurait pu passer dans une histoire relative à son éducation sentimentale, sa construction affective, ses expériences sexuelles... Après, ça reste correctement raconté, mais... sans passion, de façon un peu trop clinique, un peu comme si Brown racontait la vie d'un autre... Vite lu, vite oublié...
2.5 Tout comme Je ne t'ai jamais aimé, je suis mitigé face à cet album. Tout d'abord, je me reconnais un peu plus ici dans Brown que dans son autre album autobiographique. Je n'ai jamais acheté Playboy quand j'étais adolescent et depuis que je suis en âge de pouvoir l'acheter, je ne le fais pas parce que j'ai peur que quelqu'un que je connaisse me voie ou comment le ou la vendeuse va me regarder. Et puis je suis un peu paranoïaque et donc je comprends la peur que ressent l'auteur après avoir lu Playboy et qui a peur que quelqu'un le découvre. Toutefois, je trouve que le scénario est un peu trop léger. C'est pratiquement les mêmes choses qui reviennent encore et encore. J'ai l'impression que la moitié de l'album est une répétition des mêmes thèmes avec des variantes (par exemple, une fois Brown croise des voisins après avoir acheté le magazine et une autre fois il y a carrément des ados de son école et dans les deux cas il a peur de se faire prendre) et donc que c’est un peu inutile. Cela se laisse lire, mais c’est pas un truc que j’achèterai ou relirai.
L'auteur dépeint des scènes qu'on ne montre pas : en cela, on lui attribue un caractère courageux. C'est presque un visionnaire selon certains qui n'hésitent pas à crier au génie ! Il accentue le côté honteux à la chose ce qui en devient maladif comme une réelle addiction. Bref, on aura compris que cette fréquentation de la pornographie à l'adolescence a considérablement influencé sa vie d'adulte et notamment sa capacité de relation avec les femmes. Si j'ai bien compris, il foire ses relations car il a lu Playboy en étant jeune... C'est bien trop facile et réducteur à mon avis. Nous avons là une oeuvre qui n'est pas drôle et qui semble trop légère dans l'évocation même de la découverte de la pornographie. On retiendra surtout l'énorme culpabilité d'avoir osé voir une playmate à 15 ans. En même temps, sous forme d'un angelot, il commentera avec un regard plus acerbe et amer les scènes de son adolescence. Un récit, voire une auto-critique entre pulsion et culpabilité dont le sujet m'indiffère un peu. En réalité, cela m'agace d'imaginer une sexualité sans sentimentalité. Je suis dès lors à mille lieux de la pensée d'un tel auteur qui a certes du talent. En effet, je n'ai pas la capacité à l'adhésion à son mode de fonctionnement.
Note approximative : 2.5/5 Pour apprécier cet album, il faut véritablement apprécier les récits intimistes. Car c'est vraiment dans l'intime que nous rentrons ici, voire même dans la catharsis. On dirait en effet que l'auteur veut exorciser ses hontes en dévoilant à la face du monde sa relation avec le magazine playboy, ses masturbations et la honte et le dégoût de soi qui en résulte. Le récit, c'est donc celui du premier achat honteux et caché d'un magazine playboy par le jeune Chester Brown quand il avait quinze ans. Comment il le convoite en secret, va l'acheter en cachette, en... use, puis s'en débarrasse avant d'en récupérer des bouts etc. Puis c'est le récit de ses achats suivants et de l'intérêt manifeste qu'il porta pendant plusieurs années à ce magazines et à ses femmes nues, allant jusqu'à faire et refaire sa collection, s'en débarrassant aussi régulièrement, oscillant entre honte et désir assumé. Pas d'autre ambition dans ce scénario que de nous dévoiler une intimité d'ordinaire cachée voire rejetée par tout un chacun. Et cela peut franchement ennuyer le lecteur, voire le rebuter ou l'indifférer. Seule la curiosité et un léger voyeurisme sont les véritables motivations que j'ai moi-même ressenties à découvrir ainsi les vices cachés d'un auteur québécois. D'autant que le graphisme, sobre et assez inexpressif, n'est pas des plus attrayants même si je lui trouve un certain charme, notamment dans sa mise en page pleine de personnalité. Dans tous les cas, ce n'est pas une BD que j'achèterai mais sa lecture peut intéresser les amateurs de récits intimes.
Je viens de me rendre compte que Chester Brown est également l'auteur de "Louis Riel", je n'avais pas fait le rapprochement tant le style et le dessin sont différents. Il est clair que ça ne raconte pas du tout la même chose. Le playboy n'évoque pas la vie dissolue de playboy de l'auteur, mais l'achat compulsif d'un célèbre magazine par Chester Brown. C'est de l'autobiographie pure et dure, tel jour de mai 1975, j'avais 15 ans, je suis allé acheter Playboy en tendant fébrilement mon billet de 5 dollars et en rentrant je me suis masturbé sur la playmate du mois. Bon à la rigueur. Mais ce qui est très étonnant c'est ce désir suivi de dégoût qui pousse Chester à se débarrasser du magazine aussitôt de différentes façons, parfois en gardant les pages les plus intéressantes. Et ensuite il regrette et rachète des numéros qu'il avait déjà, s'intéresse aussi aux articles et pas qu'aux photos... Il devient complètement paranoïaque se disant que tout le monde le surveille et dans les faits il l'écrit lui-même rien ne s'est jamais produit, aucune remarque de quiconque sur cette lecture "honteuse". Je trouve cela assez courageux d'évoquer un tel sujet. J'aimerai bien connaître les relations de ses proches suite à cette lecture qui est un aveu qu'il fait à travers une bande dessinée de faits personnels dont il n'avait sûrement jamais parlé avec aucun d'eux. Les extraits de critique en 4ème de couverture sont assez décalés. "Brown met le doigt sur les sujets les plus périlleux qui, de certaines fonctions biologiques aux préjugés raciaux, constituent les assises des religions et des civilisations". Quand même. Il est vrai que c'est assez cru ces scènes de branlette. Brown avoue un certain racisme car il n'aime pas une playmate noire. Mais bon ce n'est pas un traité de théologie qu'on tient là. C'est une bande dessinée qu'on lit en 20 minutes dans son RER. Deuxième cas : "l'oeuvre courageuse de Brown montre comment la fréquentation de la pornographie a influencé la vie adulte de l'auteur et sa capacité de relation avec les femmes". Déjà Playboy reste très gentillet comme lecture, et l'aspect réel et l'influence directe que ça peut avoir sur la vie du Brown adulte est très légèrement décrit dans l'épilogue où il demande toujours dans son côté parano à sa petite amie actuelle si elle a déjà trouvé un de ses Playboy dans la poubelle... On lit en tout cas le puritanisme hérité de l'éducation de Brown qui s'attache à lui pour ces petites "lectures" futiles même à plus de 30 ans.
Ah. J’avais déjà lu (et pas aimé) «Je ne t’ai jamais aimé» du même auteur, mais là c’est en quelque sorte pire : le ton est toujours aussi apparemment détaché, dénué de sentiments, et il se passe toujours aussi peu de choses. Un aspect du livre est sa narration par démon interposé : Chester ne dit rien, ne pense rien, c’est son démon qui commente les scènes, ce qui ajoute encore au détachement de l’histoire, et donc du lecteur. Mais le plus évident, c’est probablement l’aspect «recensement» : l’auteur a acheté tel Playboy à telle date, il s’est masturbé tant de fois devant la playmate du mois, il a arraché telles pages, a enterré, brûlé, mangé (je plaisante…) le magazine, puis à telle date il l’a racheté, puis rejeté, puis reracheté… Bref, soyons clairs, non seulement c’est saoûlant, mais surtout c’est simplement et complètement inintéressant.
Autant j'avais réussi à accrocher doucement à Je ne t'ai jamais aimé du même auteur, autant cet album me laisse profondément indifférente. Ce style sobre qui avait dû faire l'unanimité à la sortie de son premier ouvrage semble dès le second être emprunt de facilité et de redondances en tout genre. Le sujet, la manière dont il est traité : "je vous parle de quelque chose de tabou mais pas trop" est vraiment très à la mode dans les nouveaux comics, et cette recette m'emmerde vite. Autant elle peut être efficace lorsqu'il s'agit de situations plus intéressantes, autant elle peut être franchement risible et considérée comme du véritable grattage de nombril dans cet album-ci.
Alors là, je dis non !! Cassidy, tu as vraiment des gouts bizarres !!! Tu casses Pilules bleues et pas celle-la ?? Dans le genre gnangnan, on fait pas mieux ! Le pauvre petit gars qui se cache pour lire ses revues pornos... Pathétique... Y'a vraiment rien dans cette BD, c'est même pas drôle... Tu dis souvent, c'est une bd de fille, alors la ca doit etre une bd de mec... Un aspect documentaire sur les ados mâles de 15 ans qu'il me dit... alalalala... (véridique en plus !!). La je dis NONSK !!! A vous de vous faire une idée, mais franchement, je le repete haut et fort ! Cassidy !!! T'es fou ou quoi ????
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