Lysistrata
Lysistrata, Athénienne aussi rusée qu'audacieuse, convainc les femmes de toutes les cités grecques de déclencher et de poursuivre une grève totale du sexe, jusqu'à ce que les hommes reviennent à la raison et cessent le combat !
Au temps de la Grèce Antique Auteurs allemands Gays et lesbiennes
Adaptation libre et libérée d'Aristophane dont la pièce originelle met en scène des femmes qui se révoltent contre la domination des hommes, et prennent le pouvoir, ce qui entraîne des allusions, plus ou moins explicites, aux Amazones et forcément au lesbianisme.
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Date de parution | 07 Août 1992 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Il fallait bien une femme pour aviser cette fable adaptée de la pièce d'Aristophane où les femmes font la grêve du sexe, espérant arrêter la guerre.... La variante homosexuelle masculine de cette pièce de l'antiquité proposée par König en 1992, imagine un groupuscule de gays qui profite de la situation de manque des troupes pour "convertir" les soldats à l'homosexualité, mais rassurez-vous : à la fin, dans les deux versions, tout redevient comme avant ! Je n'arrive pas à décider si c'est la pièce d'Aristophane qui m'agace déjà au départ, ou si l'idée de König qui en rajoute une couche fait déborder le vase... Mais en tout cas, Lysistrata (littéralement qui défait la guerre) , l'instigatrice de cette révolte, est bien entendue Lesbienne dans la version de König, et c'est ce qui fait capoter l'affaire parce que elle ne souffre pas particulièrement de la situation, alors que les autres femmes en souffrent. Pour le reste, J'ai lu rapidement l'album, sans désagrément, il y a un petit coté Bidochons (un couple vient voir la pièce et cela pourrait tout-à-fait être Robert et Raymonde) et un autre Brétecher, dans le vocabulaire et les regards. C'est en noir et blanc, au trait : économie de moyen. Donc ça se lit bien, on sourit, mais en fait de pièce classique on assiste plutôt à un remix des années 80 (l'auteur avait 20 ans en 1980). Ça mériterait une remise à jour 2025, post metoo...
Eeeet voui ! Il le fait encore ! M'enfin : qui d'autre est capable de pondre un truc pareil ?! Alors je ne possède aucune culture classique (antique ou autre, sinon un peu de mythologie Grecque (Ulysse reVIEENt...!), mais cette culbute dans l'Histoire via une pièce de théâtre détournée, c'est véritablement à mettre au programme de l'éducation nationale -au moins, ce sera rigolo ! Utilisant à nouveau son artifice du stupre Homosexuel masculin comme liant universel des masses viriles (!!) -et donc socialement dominantes-, Ralf König nous plonge dans un imbroglio socio-politique où, une fois encore, la sensualité l'emporte sur tout le reste. Politique, morale et patriotisme, ainsi que bien d'autres valeurs "construites", sont balayés par un irrésistible raz de marée libidineux quand trois petits cochons se mêlent de détourner le plan -excellent !- ourdi par les épouses pour obliger leurs maris à un cessez-le-feu -bien improbable, d'ailleurs, tant ils sont récalcitrants à abandonner leurs habitudes, aussi vaines et sanglantes soient-elles. Car c'est bien à un affrontement de pouvoir auquel on assiste -entre les genres !- ; et, une fois encore, les impératifs sociaux prédominent sur la raison et le bien-être. Les femelles veulent être des épouses avant tout, aussi limité et dégradant que soit réduit leur rôle par les mâles qui, eux, préfèrent garder leur pouvoir totalitaire ainsi que leurs certitudes, quitte à vivre dans la frustration et/ou se faire trucider sur le champs de bataille. L'auteur continue sa brillantissime démonstration de la puissance subversive de la sexualité réprimée quand elle est brutalement libérée : une révolution. Et, entre parenthèses, une leçon pour les auteurs de Pornographie -surtout occidentale- qui continuent à patauger dans le "consensuel réactionnaire" -voire l'auto-répression !- en ignorant la véritable puissance de l’outil qu'ils manipulent... Propos extrêmement difficile à explorer et exposer tant il est délicat d'établir un équilibre rigoureux entre le fond et la forme, sous peine d'être assimilé à une simple provocation des interdits en vogue. Mais Ralf König y arrive à nouveau, prouvant encore une fois la clarté de sa vision quant à son sujet de référence -nous !-, et son immense talent de conteur en parvenant à nous faire croire à cette fable tant ses personnages vibrent de réalité, dans leurs dialogues si précis comme dans leurs actes -ceux-ci en complète opposition de leurs volontés ! Fidèles miroirs de nos craintes et de nos espoirs les plus simples et naturels, ils nous amènent au bout de leur représentation -triomphale !- grâce, aussi et surtout, à l'humour imparable de leur auteur, véritable gage d'intelligence.
König se lance dans l’adaptation du théâtre grec classique ! Dans la reconstitution historique de la Grèce de la fin du Vème siècle avant Jésus-Christ !? Quezako ? Bon, qu’on se rassure – ou que l’on s’inquiète, c’est selon ! – si l’on reconnait bien les bases historiques (l’action se passe durant la guerre de Péloponnèse opposant Sparte à Athènes et ses alliés), et si formellement on est dans une représentation théâtrale d’une pièce d’Aristophane, König va ajouter sa petite touche (qui se développe dans la seconde moitié de l’album), à savoir l’homosexualité masculine. Car pour le reste, le côté farce jouant sur un absurde malin est déjà présent dans la pièce d’Aristophane, qui présente une « grève » des femmes, pour forcer leurs hommes à arrêter de faire la guerre. Les Hippies n’ont rien inventé avec leur « faites l’amour pas la guerre », le slogan serait plutôt ici « si vous continuez à faire la guerre vous ne ferez plus l’amour ». C’est raconté de façon savoureuse par König, avec anachronismes amusants, passages assez drôles dans le public entre chaque nouvel acte. Et puis, en plein désarroi face à la grève des relations sexuelles de la part de leurs femmes, quelques homosexuels de la cité arrivent à proposer une compensation originale sur laquelle appuie König. Cette « guerre des sexes » offre une lecture agréable, plaisante et recommandable, König s’étant bien emparé de son sujet et de l’œuvre originale. Note réelle 3,5/5.
Cette bande-dessinée est tout bonnement géniale. C'est celle de Ralf König que je préfère avec La Capote qui tue. Je conseille particulièrement à ceux qui voudrait découvrir Ralf König de commencer par cette bande-dessinée. Elle est moins trash et plus accessible que d'autres œuvres de cet auteur. C'est nettement moins vulgaire et homo-centré que le reste de sa production tout en demeurant hilarant. L'idée de départ, que Ralf König emprunte à la pièce du même nom dont cette bd est un hommage et un supplément plus qu'une parodie, est géniale, les Athéniennes menées par Lysistrata, sorte de gourou féministe, en ont plein le cul que leurs Athéniens de maris passent leur temps à se foutre sur la gueule avec les Spartiates, décident une grève du sexe jusqu'à que les époux rangent leurs armes. L'élément qu'ajoute König à la pièce d'origine est l'homosexualité. Les maris ne résistent pas longtemps à cette grève et vont donc chercher consolation ailleurs... Les femmes font également des expériences entre-elles etc. C'est vraiment à mourir de rire et réjouissant et je le répète encore c'est accessible à tous homo comme hétéro contrairement à d'autres Ralf König dont le public est plus restreint. Là y a vraiment aucun malaise à avoir, c'est que du plaisir.
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