Le Château des étoiles
Diagonale 2015 : prix du meilleur album pour le premier tome. À la fin du XIXe siècle, la communauté scientifique pense l'espace fait d'éther, qui, utilisée comme énergie, permettrait d'explorer le ciel. 1868 – Marie Dulac, scientifique qui a consacré sa vie à la recherche de l'éther, s'élève en montgolfière pour ce qui doit être le vol du succès : elle atteindra l'éther... mais personne ne pourra en attester, elle ne survivra pas au vol. Seuls son mari, également professeur, et son fils Séraphin, restent détenteurs de ses recherches et de son savoir.
La Lune Les prix lecteurs BDTheque 2014 Mars Prix Diagonale/Victor-Rossel Science-Fiction, le best-of
Un an plus tard, Séraphin et son père reçoivent une mystérieuse lettre faisant allusion au carnet de la mère de Séraphin les invitant au château du roi de Bavière. Celui-ci, fou ou visionnaire, financera les recherches sur l'éther. En parallèle, Bismark, prince de la Prusse voisine, fera tout placer le royaume de Bavière sous sa tutelle. Dans ce 1er tome, Séraphin, son père et leurs alliés construiront l'éthernef et commenceront à percevoir les plans de Bismark.
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Date de parution | 24 Septembre 2014 |
Statut histoire |
Série en cours
7 tomes parus
Dernière parution :
Moins d'un an
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Les avis
Je me sens assez proche de l'avis de Canarde. Je ne suis jamais rentré dans ce mixte de Jules Verne et du Crépuscule des dieux. J'ai trouvé la lecture pesante et fastidieuse avec des passages scientifiques indigestes. Cela correspond assez bien au parti pris de coller à Jules Verne mais justement c'est la partie du romancier nantais que je n'aime pas. Je n'ai éprouvé aucune empathie ni pour Séraphin ni pour son entourage. De même je n'ai pas été séduit par le graphisme qui propose des planches trop chargées à mon goût. Je trouve que cela manque de tension et je n'ai jamais accroché à l'ambiance proposée. Cette lecture m'a très vite ennuyé dès le tome 1.
Décidément, Alex Alice sait produire des récits originaux, denses, bien menés et prenants. Le Château des étoiles est une belle oeuvre, pleine de personnalité et au scénario qui sort des sentiers battus tout en rendant hommage à l'aventure de science-fiction à l'ancienne du 19e siècle. Nous sommes en 1868, en France puis en Allemagne, à l'époque où le prussien Bismarck cherche à créer un empire germanique unifié et où la Bavière, encore indépendante, vivait sous le règne d'un roi romantique et rêveur. L'ambiance rappelle beaucoup celle des romans de Jules Verne avec une touche poétique et de l'humour en plus. Le graphisme m'a un peu surpris au départ. J'ai eu du mal à y reconnaître le style auquel Alex Alice m'a habitué. Le trait est maîtrisé mais parait légèrement lâché. Et surtout les couleurs, très lumineuses, dans des aquarelles presque pastel, sont assez étonnantes. J'avoue ne pas avoir trop aimé à ma découverte des toutes premières pages, mais je m'y suis tout à fait bien adapté en cours de lecture et au final j'aime beaucoup et cela se confirme encore plus dans le second cycle qui est plus orienté vers l'aventure et l'action. L'histoire, quant à elle, m'a vraiment plu par son originalité, sa densité et son côté non prévisible. C'est un chouette divertissement, dans un cadre très peu usité (quasiment jamais en fait, j'ai l'impression), avec de bons personnages, un bon rythme et une intrigue prenante. J'aime cette ambiance de rétro-SF à la Jules Verne ou Edgar Rice Burroughs, et j'aime la liberté que s'octroient l'auteur en n'hésitant pas à emporter ses héros de plus en plus loin dans l'Espace et dans l'envergure de leurs aventures. Qui plus est, l'histoire se scince en cycles relativement courts de deux à trois deux tomes seulement, ce qui permet à l'intrigue de ne pas se délayer et de rester dense et prenante. Très bien !
Le dessin d’Alex Alice est vraiment très bon. Différent de ce que je connais de lui (Le Troisième Testament), mais réellement beau, avec une palette de couleurs plus apaisée. Le visuel est déjà un chouette atout pour cette série. Série qui puise à plusieurs sources. D’abord les nombreux clins d’œil/hommages à Jules Verne (la couverture déjà), à Méliès ou, pour citer des références plus récentes, à l’univers de Miyazaki ou au cycle lunaire de De Cape et de Crocs. Et le choix de l’année 1869 pour le grand départ dans l’espace de Séraphin et de ses compagnons, un siècle exactement avant l’alunissage d’Amstrong et Aldrin, est aussi plus qu’un clin d’œil. Dans ces années 1860 de l’apogée de la première révolution industrielle, au moment où l’Allemagne se construit dans la douleur sous la férule de la Prusse, avec des personnages comme Ludwig de Bavière, et sa cousine Sissi (qu’Alice a quand même fait ressembler quelque peu à Romy Schneider, non ?), Alex Alice a trouvé matière à construire une intrigue mêlant espionnage, guerres européennes, inventeurs de génie et roi fou et poète. Un bonne touche steampunk habille le tout, pour le plaisir des yeux, mais aussi de l’imagination du lecteur, prêt à oublier le possible pour accepter le probable, et se laisser porter par une histoire aux petits oignons. Le deuxième tome est plus proche de Méliès que de Verne, avec une aventure dans l’espace et sur la Lune, avec peut-être moins de péripéties et plus d’onirisme. En tout cas, Alice arrive à nous captiver, à nous faire croire l’incroyable, avec une histoire simple et de beaux dessins, et un Louis II qui trouve enfin le château de ses rêves. Un cycle se finit, mais Alex Alice veut nous emmener plus loin dans son voyage, vers Mars. J’en serai. ******************************* Le cycle suivant (tomes 3 et 4) se déroule essentiellement sur Mars. Le dessin y est toujours très beau, et la colorisation, plus pastelle, plus sobre que ce que fait d'habitude Alice, habille très bien ce récit. Quant à l'intrigue, elle alterne les moments très rythmés (les tensions internationales entre la Prusse et Bavière et France s'invitent hors de la Terre) et d'autres plus contemplatifs (par exemple lorsque Séraphin cherche à ramener la Princesse vers les siens), ces derniers n'étant pas exempts de longueurs. C'est plus inégal donc, mais l'histoire est encore captivante, basculant vers une uchronie que confirme le cycle suivant. En effet, avec le tome 5, on retrouve la Terre et ses turpitudes diplomatiques, au milieu desquelles nos aventuriers de l'espace (essentiellement des gamins - Hans jouant un rôle comique, accentué par le fait qu'il est l'un des rares personnages n'ayant pas des traits du visages très réalistes) cherchent à sauver, pèle-mêle, la paix sur Mars (menacée par l'expansion prussienne), voire en Europe (où Napoléon III voit du coup son règne rallongé de quelques années), à retrouver la mère de Séraphin, voire son père, ou le roi de Bavière, etc. Il y a peut-être là moins de magie et de surprises que dans le premier cycle, mais c'est encore bien fichu, et cela tient en haleine le lecteur. Il va juste falloir conclure correctement, en évitant les rallonges inutiles.
Alex Alice a décidément beaucoup de talent. J'avais vraiment adoré Siegfried qui partait sur une base mythologique mais ici, nous sommes en présence d'une uchronie digne de Jules Verne, entre réalité et fiction voire presque magique... La bd est vraiment proche d'un 5/5 mais je regrette toutefois les réactions parfois un peu étranges des personnages (j'entends par là qu'elles ne sont pas toujours naturelles et on a parfois une sensation de deus ex machina). Malgré cela, les dessins sont toujours aussi enchanteurs et l'univers est très bien représenté, les designs sont originaux et l'aventure est très agréable à suivre. Je n'ai lu "que" les 4 premiers tomes mais j'entends bien lire le 5ème dès que possible. Bref, une très bonne aventure, bien menée et intelligente! 4.5/5
Super lecture des 5 premiers tomes ! C’est léger, aérien, nostalgique de l’époque Jules Verne et mêlé de merveilleux. Sans jeu de mots, il y a quelque chose d’éthéré qui flotte dans l’air lorsqu’on lit cette bd, j’avais l’impression d’avoir pris de l’hélium ;-) Super de se replonger dans cette époque napoléonienne, prussienne, de machines à vapeur, de montgolfières avec un nouvel ingrédient magique : l’éther ! Des protagonistes adolescents avec leurs faiblesses, qui murissent au fil de l’histoire ; par exemple Séraphin personnage central n’est pas le jeune homme fort parfait et n’a pas forcément le dernier mot lors d’une lutte, du coup la bd n’est pas trop lisse et ne fait pas trop super héros, c’est agréable. Un univers plein de magie foisonnant d’idées novatrices et originales. Au niveau dessin, j’ai particulièrement aimé la faune, la flore et les êtres féériques martiens. Un des personnages principaux, Hans, n’est pas dessiné de façon réaliste comme les autres, mais a plus une bouille comique de dessin animé à la Miyazaki, ça aussi j’ai trouvé que c’était fort, c’est introduire une différence qui ajoute au tout et qui si elle n’avait pas été là aurait aussi donné une bd trop lisse ; introduire une différence (qui peut paraître comme un défaut) dans un ensemble cohérent peut paradoxalement le renforcer (comme dans les structures cristallines) et là c’est le cas. J’ai trouvé tous les dégradés de couleurs magnifiques. Je lirais avec beaucoup d’intérêt la nouvelle série parallèle Les Chimères de Vénus scénarisée par l’excellent Alain Ayroles.
A l'occasion de la récente sortie de l'excellent tome 5, je me suis refait toute cette saga, et décidément, qu'est-ce que c'est bon !!! Tout est complètement génial, dans Le Château des étoiles. Le dessin est somptueux, typique de la patte graphique unique (oui, ça fait beaucoup de "-ique", il y a comme un hic) d'Alex Alice, et la colorisation à la fois chaleureuse et un peu voilée, le met parfaitement en valeur. Je trouve que chaque planche est un enchantement et on a envie de s'y plonger totalement pour toujours mieux goûter l'univers fascinant que l'auteur/dessinateur a imaginé pour nous. Fascinant, cet univers l'est bel et bien. J'ai toujours adoré le genre steampunk et le XIXe siècle : c'est dire à quel point cette saga est faite pour moi. Dans la plus grande lignée d'un Jules Verne, Alex Alice met donc en scène un XIXe siècle qui, au fil des tomes, va s'émanciper peu à peu de la réalité historique, pour devenir un véritable univers parallèle façonné par le progrès scientifique, qu'on découvre avec des yeux toujours de plus en plus grands. D'ailleurs, c'est ma seule déception (pour l'instant) du tome 5 : le retour dans un Paris complètement modifié par la science est une idée de génie, mais malheureusement pas assez exploitée, encore. On a quelques très beaux plans de Paris sillonné par les dirigeables et autres machines volantes, mais ça reste une toile de fond. Du côté du scénario, là aussi, c'est du tout bon : les personnages sont très attachants et ont des motivations qui nous permettent de ressentir une véritable empathie avec eux. Scientifiques désireux de prouver leurs hypothèses, héros prêts à tout pour sauver la mémoire de leur mère (ou épouse), jeux de pouvoirs de puissants qui veulent exploiter la science à leur profit... C'est du classique, mais c'est terriblement efficace. On veut vraiment suivre tous les personnages (même les méchants) jusqu'au bout de leur quête pour voir où celle-ci va les mener, et le plus beau, c'est que, quand Alice brise le mystère et qu'on touche enfin au but (provisoire, bien sûr, la saga n'étant pas fini), on n'est jamais déçu. Chacun des tomes de l'intégrale (c'est-à-dire des albums cartonnés) témoigne d'une densité narrative exemplaire, qui fait qu'à chaque fois, on en a clairement pour son argent. Les évolutions des personnages sont très intéressantes à suivre, et le contexte historique permet à Alex Alice de renforcer la cohérence interne de son univers. En effet, j'aime beaucoup la manière qu'a l'auteur d'introduire des personnages historiques au sein du récit, même en les déformant quelque peu, mais en leur donnant toujours un rôle secondaire dans l'intrigue. Cela lui permet de ne pas aller trop loin dans la distorsion de la réalité, tout en ayant les coudées franches (plus que si ces figures historiques avaient été les héros). Le Château des étoiles revêt grâce à cela une dimension géopolitique vraiment captivante, qui décolle carrément avec l'arrivée de Napoléon III dans le tome 5. Je préfère ce côté géopolitique à l'aspect plus ésotérique sur la quête de l'origine de l'univers, même si je suis curieux de voir comment l'auteur va faire se terminer cette quête. D'ailleurs, dans la manière de mener son récit, Alex Alice est très bon pour toujours trouver LA péripétie qui relance parfaitement l'intrigue au moment où celle-ci commence à s'appesantir. Dans chacun des tomes, on se demande un peu si l'auteur saura rebondir sur tel ou tel élément, et toujours, il y arrive à merveille. Avec ça, comme dans Siegfried, Alex Alice démontre dans cette saga une maîtrise incroyable du grand spectacle. Qu'il s'agisse de la découverte de la face cachée de la Lune, de l'exploration de Mars (bénéficiant d'un suspense qui est un modèle du genre) ou d'une poursuite dans les airs de Paris (bel hommage à Notre-Dame, au passage), l'auteur/dessinateur nous prouve à chaque fois qu'il a un véritable talent pour mettre en scène l'action et la restituer dans toute sa grandeur. En cela, Le Château des étoiles constitue sans nul doute un véritable blockbuster de la bande dessinée, et un des plus beaux ! Bref, j'aurais toujours beaucoup de choses à dire sur cette saga culte ! Je lui reconnais certes quelques légers défauts ici et là. Notamment, l'intrigue devient parfois un peu trop difficile à suivre, on ne sait plus trop où on en est, mais dans l'ensemble, ça se suit quand même bien. Quelques décrochages au niveau du rythme sont à noter aussi, mais c'est souvent très passager. En ce qui me concerne, ça ne m'a pas empêché d'accrocher dès la 1re page du premier tome et de ne plus lâcher les tomes successifs jusqu'à la dernière page du dernier sorti. Finalement, le seul gros défaut de cette saga, c'est l'attente interminable qu'on subit entre deux tomes... Heureusement, on peut toujours lire et relire chacun des tomes de cette saga épique et poétique sans se lasser !
Pas forcément simple pour moi de noter cette série, car j’ai l’impression de ne pas du tout être le public visé. Pour moi, ça s’adresse plutôt à un public enfant/ado (ce que je ne suis plus) et adepte de SF (ce que je n’ai jamais été). AInsi, il y a des passages qui m’ont assez franchement ennuyés, comme les explications sur les “pouvoirs” de l’éther, ou les explications de la lune et (surtout) de Mars. Mon problème, c’est que, de un, j’ai du mal à trouver ça intéressant, et de deux, les explications sont un peu tirées par les cheveux et il y a pas mal d’incohérences. Mais attention, le récit tient franchement la route pour de la SF. Je dis juste que j’ai du mal à entrer dedans. J’aime bien l’idée de “rêver” à ce qu’il peut y avoir sur la lune ou sur Mars, mais là je trouve qu’on élude un peu cet aspect pour beaucoup se concentrer sur les aspects techniques, et en premier lieu ce fameux éther. Reste que l’histoire est plutôt intéressante, bien racontée, avec pas mal de rebondissements. Ca manque un peu d’originalité dans les personnages et dans la structure (rebondissements, liens entre les personnages etc.) mais ça marche. Les trois enfants qui sont les personnages principaux sont plutôt sympas à suivre, même si ils sont un peu caricaturaux. Séraphin est le type même du jeune héros un peu rêveur, courageux et naïf, qui sait toujours tout sur tout. Hans, lui est le personnage comique du lot. Il n’a pas énormément de profondeur et peut être un peu lourd, mais il ne m’a pas plus dérangé que ça. Sophie, enfin, est un peu le leader. J’aime bien ce personnage, je trouve que c’est un personnage fort et indépendant, dommage qu’elle soit autant attaché à son fichu roi et lui voue un respect sans borne. Roi dont le personnage, soit dit en passant, ne m’a pas du tout convaincu. La relation entre Sophie et Séraphin est un peu cousue de fil blanc, mais c’est assez bien mené, encore une fois pas lourd du tout, et je dirais même que j’ai plutôt pris plaisir à voir l’évolution de leur relation. Reste le dessin. Je ne sais pas trop comment le décrire. Oufissime? Méga trop beau? Incroyablement beau gosse? Ca dépote la compote? Blague à part, j’ai trouvé ça très très beau. Les décors, les personnages, la colorisation, le découpage. Tout est parfait. Vraiment parfait. Je trouve que ça fait un peu enfantin, tant dans les couleurs que le design des persos, et donc que ça colle bien au propos, vu qu’on a des personnages principaux jeunes. Bref, le dessin, c’est du 5/5. Reste à savoir comment ça va évoluer. J’avoue que je ne suis pas emballé par la fin du tome 4, et donc je ne suis pas trop impatient de connaître la suite. Je pense que cette série ne devrait pas trop s’éterniser, car elle risquerait de me lasser à force.
Ai-je le droit de faire entendre une note discordante dans ce magnifique concert de louanges rendus à Alex Alice pour sa nouvelle production ? Allons, je m'octroie ce droit ! Car oui, je n'ai pas été comblé par la nouvelle série du sieur Alice, en tout cas pour les deux premiers tomes que j'ai en ma possession. Car si j'admire les qualités d'une telle œuvre, je dois bien dire que je n'ai pas été happé au même point que tout le monde. Les raisons sont purement personnelles, et ne font en rien une argumentation à charge de l'auteur. D'ailleurs ma note est le reflet de cela : je ne le considère pas comme mauvais, je suis juste un peu plus rude dans mon avis. Déjà, il y a quelques points que j'ai trouvé étrange, notamment le visage de Hans qui jure complètement avec le reste -et avec le style de l'auteur aussi-, accentuant son côté "double amusant". Mais du coup, cela rend le personnage très prévisible et un peu casse-pied. D'ailleurs je trouve dommage que les personnages soient assez archétypaux, mais j'espère que le deuxième cycle approfondira cela. J'ai par contre beaucoup aimé l'ambiance du récit et la façon dont Alice se réapproprie les codes du genre pour les moderniser. Et dans le genre, le scénario est plutôt bon, donnant envie de découvrir le deuxième cycle. Le dessin est sublime, comme à chaque fois avec cet auteur. J'ai adoré la façon dont il représentait les machines, mais aussi la surface de la lune à sa manière. C'est toujours un régal pour les yeux, et j'ai regretté plus d'une fois de devoir regarder des cases bien trop petites pour apprécier toutes les subtilités. C'est une série que j'ai bien aimée, qui a plusieurs points forts, mais dont je n'ai toujours pas acheté le deuxième cycle et que je tarde à finir. Je ne sais pas exactement pourquoi, mais je pense qu'il ne s'agit tout simplement pas d'une série qui m'a particulièrement marqué. On se lancera quand même dans la suite, un jour ....
Il faut savoir qu'au moment où j'écris cet avis j'ai lu les 3 premiers tomes, le 4ème doit arriver normalement d'ici 1 à 2 semaines dans les librairie près de chez moi, je serai donc peut-être amené à modifier mon avis au fur et à mesure des nouvelles sorties de tomes. Histoire (14/20) Lorsque je lis une BD, mon premier réflexe est d'essayer de me situer dans le temps et l'espace, comme je pense la plupart des lecteurs. Ici l'histoire est au premier abord assez déroutante car elle est difficilement situable dans notre temporalité, c'est si je puis dire de la vraie science fiction, énormément d'éléments nous font penser à un une temporalité située dans les 19-20ème siècle mais en réalité cela n'est pas le cas car tout y est abouti de manière différente. En somme l’histoire de cette bande dessinée saura vous déboussoler à souhait et vous plonger dans un univers complètement nouveau pour ne vous laisser qu'un fin fil conducteur pouvant vous ramener a la réalité. C'est simple, efficace et bien mené, une touche d'ancien mais sur un fond futuriste, de la conquête spatiale menée par des vaisseaux aux allures d’aéronef/vaisseaux spatiaux, de la politique, des méchants, des gentils, une pointe de fantaisie. Fièrement affichée sur ma bibliothèque. Dialogue et personnages (14/20) Des échanges légers et bien écrits, que dire de plus ce n'est pas magistral, mais c'est pas mal foutu. Les caractères et styles sont bien différenciés, une ambiance globale vraiment chouette est créée par les protagonistes. Graphisme (15/20) Que dire, c'est, je l’avoue, en grande partie pour ça que j'ai commencé la série, magnifique, c'est léger, soigné, précis et fantaisiste. Le choix des couleurs et aussi osé que réussi, le style graphique est vraiment unique, ces couleurs pastel rendent ma lecture et l'observation des vignettes très agréable et reposante pour les yeux. J'ai vraiment passé un bon moment devant ces magnifiques dessins, c'est vraiment un régal visuel. Couverture (17/20) Une couverture vraiment sympa qui met tout de suite dans le ton graphique de l'oeuvre, elle se différencie totalement des autres couverture plus classiques et donne un chouette rendu dans la bibliothèque pour les collectionneurs. Note globale (15/20) Une série que je conseille vraiment aux amateurs de beaux dessins et de nouvelles expériences.
"Le Château des étoiles", voilà une histoire que Jules Verne aurait certainement très appréciée, lui qui a émerveillé bon nombre de petits et grands avec ses récits imaginaires décomplexés. Une sorte de Voyage au centre de la Terre inversée, direction la conquête de l’espace au moyen de cette substance qu’on appelle l’éther et dont serait composé le vide spatial et qu’une grande majorité de scientifiques du XIXème siècle croyaient réelle. Partir du principe que dans cette époque de révolution industrielle on découvre l’existence de l’éther et que des nations colonisatrices telles que la Prusse de Bismarck vont tenter de s'approprier cette découverte, c’est le parti pris de cette nouvelle grande aventure signée Alex Alice. Une histoire qui n’est pas tout à fait ce qu’on peut nommer comme une uchronie car Alice s’amuse à incorporer à son récit fictif des éléments historiques véridiques ainsi que des personnages ayant bien existé. Ainsi on verra apparaître furtivement le compositeur Richard Wagner, l’architecte royal Christian Jank chargé de réaliser la structure de l’astronef, Élisabeth « Sissi » impératrice d’Autriche, et dans un rôle de premier plan le roi Ludwig de Bavière. La passion de ce dernier pour les contes et le mythe du Graal et des chevaliers de la table ronde sont tout à fait authentiques. De même que le château où se déroule la grande majorité de l’intrigue n’est ni plus ni moins que le château de Neuschwanstein qui est un des mes préférés dans le monde. Il est majestueusement dépeint ici aussi bien à l’extérieur qu’à l’intérieur. Quel talent de la part de l’auteur ! Il sait comment vendre du rêve (plus que celui de Disneyland qui est lui aussi inspiré de Neuschwanstein pour la petite anecdote). Pour en revenir à la BD, on peut dire que j’ai pris mon pied pour faire court. Pour la version longue, j’ai trouvé cette BD très intéressante également pour les lecteurs fans d’Alex Alice. On arrive à déceler des points communs dans chacune de ses œuvres. Je soupçonne Alice d’avoir un gros faible pour les jolies rousses, après Elisabeth d’Elsénor dans Le Troisième Testament et la Walkyrie dans Siegfried, c’est la ravissante Sophie qui reprend le flambeau. C’est même un combo de rouquine si on y ajoute Claire Dulac et Sissi impératrice. D’ailleurs en parlant de Sissi, la ressemblance physique du duo très proche Sissi-Ludwig est quasi similaire à celle du couple la Walkyrie et Siegfried, comme si ces derniers étaient de lointains ascendants aux deux autres. Je ne sais pas si c’est voulu ou non mais je suis très tenté de le croire, c’est très cool et ça apporte une certaine profondeur. C’est comme si les œuvres d’Alice étaient imprégnées d’une continuité, l’histoire comme un éternel recommencement. Même le cadre est identique, la mythologie germanique face à la romantique Bavière. L’histoire de cet « intégrale 1 » se veut plus qu’introductive car elle fait aussi la part belle à l’action et les complots de couloirs. L’auteur fait monter la pression petit à petit et cela devrait atteindre son point culminant dans le deuxième intégrale. C’est un peu l’équivalent d’un Objectif Lune chez Tintin. Le dessin est majestueux comme je l’ai dit plus haut, tout en esquisse, on peut utiliser n’importe quel superlatif juste pour dire que c’est du grand art. Alice s’essaye pour la première fois à la couleur directe et je pense qu’on peut dire que le pari est gagné, on en prend plein les mirettes. Alors, y a-t-il tout de même quelques défauts ? Personnellement rien ne m’a dérangé, si, aller, quelques situations ne paraissent pas très crédibles mais à partir du moment où on envisage la théorie de l’éther comme crédible on fait un peu fi de la crédibilité, place à la magie (ce qui est paradoxal vu que le récit se repose beaucoup sur la science). Le physique de Hans et son aspect « cartoonesque » peut décontenancer plus d’un lecteur car il apparaît en plus assez tardivement dans l’histoire mais cela ne m’a moi pas dérangé car il apporte une caution humoristique enfantine. Le Nibelung Mime avait déjà un peu le même rôle dans Siegfried avec un rôle plus sarcastique. J’y vois là une volonté de plaire aux enfants car cette série peut tout aussi bien s’adresser à un public adulte (le langage scientifique n’est pas à la porté de tout le monde), ou de grands enfants. L’esprit « julesvernien » est donc respecté. En attendant les prochaines aventures de Séraphin et ses amis chevaliers de l’éther, je souhaite à ce premier volume de conquérir les étagères des bédéphiles. Le Château des étoiles – 2ème diptyque – 3ème année Les Chevaliers de Mars ! Les plus impatients peuvent d’ores et déjà embarquer à bord de la suite. Deux mois avant la sortie de la gazette numéro 7, Rue de Sèvres sort un coffret comprenant ladite gazette plus un almanach calendrier de belle facture avec des hommages de grands artistes, plus la maquette du Cygne des étoiles à monter soi-même pour ceux qui ont gardé leur âme d’enfant. La 2ème année mettait en scène l’alunissage de nos aventuriers, leur exploration et la révélation des mystères de l’astre. La tonalité enfantine du premier livre perdait peu à peu de son innocence pour rentrer davantage dans le mythe arthurien avec cet émouvant adieu du roi Ludwig à Séraphin qui lui fît promettre de partager la connaissance de l’éther pour le bien des peuples, tel le roi Arthur désignant Perceval comme son meilleur disciple et successeur, avant de partir pour Avalon d’où il ne revint jamais. Et ainsi une fois revenu sur Terre, ce deuxième chapitre se concluait sur un formidable message d’espoir, de tolérance et d’appel à la fraternité entre les peuples. Si je lui trouvais des allures d’Objectif Lune au tout début de l'aventure, Les Chevaliers de Mars débute sous des auspices dignes de L’Île Noire. L'intrigue prend pour cadre celui d’une Bretagne idyllique et campagnarde avec beaucoup de dessins représentants Océan, phare, plage, village typique du coin… dans une ambiance inquiétante où les personnages cherchent à se faire peur. Il se murmure de sombres rumeurs dans les tavernes parmi les pedzouilles mal débourrés dont certains auraient aperçu un albatros monstrueusement géant (ces derniers n’ayant jamais entendu parler de l’éthernef). Et lorsque se ne sont pas ces béotiens, c’est cet indécrottable trouillard d’Hans qui s’y colle, croyant dur comme fer à ces légendes celtes. Au premier plan, nos champions vont être forcés de sortir de leur retraite : le père de Séraphin a disparu, ses modèles paternels disparaissent les uns après les autres, et le doute commence à s’installer dans son esprit, d’autant plus que les relations avec ses frères chevaliers n’est pas au beau-fixe. Le temps joue contre eux car si la publication des plans de l’éthernef a permis dans un premier temps de couper l’herbe sous le pied de Bismark, ce vampire assoiffé de conquête et qui s’imagine bien tel le dieu de la guerre, n’a pas dit son dernier mot et Mars pourrait bien être la clé de voûte ouvrant la voie à la conquête de toute la galaxie ! Admiratif des graphismes des deux premiers tomes, la suite demeure du même tonneau. Alex Alice nous offre des compositions qui laissent d’abord médusé puis rêveur : il n’y a pas de mot pour décrire le fog londonien et ce plan sur Big Ben en contre-plongée, ou cette vision fantasmagorique de Mars la rouge surplombant cette petite île de Bretagne entourée d’une eau bleue sombre où nos héros se sont installés. Grand enfant ou vieil amateur nostalgique d’Edgar Rice Burroughs, Les Chevaliers de Mars constitue un événement à suivre et à ne surtout pas manquer. Mise à jour 04/07/2018 4ème année - Fin du deuxième diptyque Le Château des étoiles, 2ème diptyque, gazette n°12, c'est déjà fini ! Que le temps passe... on ne voit pas nos héros Séraphin, Sophie et Hans grandirent et pourtant il y a de légères nuances dans les traits faciaux, un brin plus adolescent, moins enfantins qu'aux débuts... et que d'aventures parcourus, que de dangers mortels évités ! Ces Chevaliers de Mars a tenu toutes ses promesses, c'était digne du grand Edgar Rice Burroughs. Alex Alice délaisse dans sa deuxième partie l'action pour davantage d'exploration mais comme encore 12 gazettes sont prévus à la programmation, un petit temps peut faire du bien. Je retiens surtout l'aspect graphique parce que c'est... whoua, il n'y a juste pas de mot pour décrire ces visuels époustouflants en grand format. C'est du niveau Miyazaki quoi. Avec cette série Alice rentre dans la cour des grands, des très grands (il y était déjà selon moi mais là, il n'y a plus de doute possible). Désormais, la guerre des mondes est déclarée. Vivement la suite !
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