La Machine Écureuil (The Squirrel machine)

Note: 2.5/5
(2.5/5 pour 4 avis)

Quand l’étrange côtoie le macabre … rêve ou réalité ?


Comix Fantagraphics Books Les petits éditeurs indépendants Trash [USA] - Nord Est

Une bourgade de la nouvelle-angleterre, au XIXe siecle. Edmund et William Torpor sont deux jeunes frères, l’un inventeur et l’autre musicien. Grâce à des technologies étranges et des carcasses animales, ils parviennent à créer de surprenants instruments de musique, qui vont s’avérer n’être pas du goût des villageois. Contraints de se dissimuler pour poursuivre leurs recherches, les deux garçons vont faire une découverte effrayante. Peut-être même devineront-ils le mystère de la Machine écureuil …

Scénario
Dessin
Traduction
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 23 Avril 2014
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série La Machine Écureuil © Ici Même 2014
Les notes
Note: 2.5/5
(2.5/5 pour 4 avis)
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20/06/2014 | Pierig
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L'avatar du posteur Noirdésir

Je vois à la lecture des avis précédents que cet album est loin de faire l’unanimité ! Et qu’il dérange, ou pour le moins déroute la plupart de ses – rares – lecteurs. Cela ne m’étonne pas trop, car ce n’est clairement pas une histoire conventionnelle, que ce soit dans le fond et la forme d’ailleurs. Je vais pourtant aller à contre-courant, car j’ai bien aimé ma lecture. J’avais acheté cet album immédiatement à sa sortie, sur un coup de tête – ou de cœur, mais c’est un peu la même chose, non ? Car, il faut commencer par ça, les éditions Ici Même ont fait un très beau travail éditorial. En effet, la couverture cartonnée épaisse, la belle couverture tout simplement, ainsi que la qualité du papier utilisé, c’est un bel écrin. Et un rapide feuilletage de l’intérieur, avec le dessin net, précis, et une imagerie surprenante (j’y reviendrai) m’avaient séduit, et poussé à acheter cette sorte d’ovni, que je savais m’être destiné. L’histoire en elle-même est difficile à résumer. Mais j’irai presque jusqu’à dire que ce n’est pas nécessaire. Et même qu’elle est secondaire – en tout cas pour moi. En effet, j’ai peut-être été séduit par ce qui a pu rebuter certains lecteurs, à savoir un imaginaire débordant, exubérant, impossible à appréhender rationnellement. Surtout, la vie de ces deux frères, au tournant des XIXème et XXème siècles aux Etats-Unis, qui construisent, vivent dans une sorte de monde parallèle (je ne sais si une quelconque allégorie s’est glissée dans cette histoire) est des plus intrigantes. Ils construisent des machines, à la fois poétiques et « horribles », pour faire de la musique à partir d’animaux – d’une jeune fille même, dont les corps sont découpés, remontés comme de vulgaires objets. Il y a là un arrière-plan surréaliste (proche de Bellmer pour son travail sur les poupées, ou même simplement par la succession d’images, l’assemblage de corps, d’objets aussi hétéroclites que surprenants, dans une ambiance « maldororienne » très noire) qui m’a plu. Publiée aux États-Unis par un éditeur curieux, Fantagraphics, cette « Machine écureuil » est une œuvre à ne pas mettre entre toutes les mains, certes, mais je suis très content qu’elle soit tombée entre les miennes. Même si elle en est éloignée par certains aspects, je la range dans la même catégorie – pour rester dans le domaine de la bande dessinée – que certaines œuvres de Charles Burns, de Stéphane Blanquet, de Benoît Preteseille ou de Dave Cooper, qui jouent elles aussi sur une poésie noire, sur l’étrange, sur une érotisation froide, sur le malaise et des corps difformes ou « triturés ».

22/04/2020 (modifier)
Par sloane
Note: 2/5
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Ouahhhhh! Amis de la psychanalyse, chantres de la poésie Lacanienne, exégètes de la pensée de Jung, adorateurs des délires morphiniques du beau Sigmund, ce one shot est fait pour vous. Les autres, passez votre chemin. Visuellement y a du boulot, pas désagréable d'ailleurs, avec un souci du détail dans les planches qui pourrait en faire rougir plus d'un. Hélas cela ne suffit pas. Un brin versé dans la psychiatrie de par ma profession et sans en être un fervent adepte, il me semble que je maîtrise quelques concepts de cette école de pensée. Mais là j'ai pas tout compris, ou plus exactement je n'ai pas compris ce que voulait nous prouver, démontrer l'auteur. Parfois il y a de gros sabots! J'attendais avec impatience l'apparition de la mère et vlan la voilà! En arrière plan vous aurez bien sûr noté l'image du père, mort, ancien militaire comme nous le montre son image dans un cadre. Bref, tous les poncifs sont au rendez vous. Nous aurons même droit à un poil d'inceste puisqu'un des frères couche avec la fille aux cochons qui si j'ai bien compris se trouve être au final, mais seulement au final, donc l'honneur est sauf, sa demi nièce ou je ne sais quoi. En fait on s'en fout un peu, l'important est que l'auteur est dans un pur exercice de style. J’espère en tout cas que la réalisation de cette BD lui a fait du bien. Pour moi après ma lecture je ne me sens ni mieux, ni plus mal, juste déçu, heureusement c'était un emprunt!

24/05/2015 (modifier)
Par Jetjet
Note: 1/5
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Avant toute chose, je me permets de rappeler ici que je suis plutôt friand de récits barrés et que les films de David Lynch autant que les œuvres de Charles Burns me font saliver dès qu’un nouveau titre de ces messieurs pointe son nez. La Machine Ecureuil, édité de façon très classieuse par l’éditeur Ici-Même aurait donc du être une madeleine de Proust non négligeable tant les thèmes abordés que le dessin rapportent aux deux monstres cités plus haut. Un noir et blanc de toute beauté vraiment très maitrisé, des inventions bizarres et loufoques et des portraits de personnages complètement dingues… mais la recette n’a hélas pas pris à mon plus grand désarroi… Mais au final ça parle de quoi ? Deux frères vivent en retrait dans une sombre masure, l’un est musicien, l’autre lui invente des machines à base d’animaux.. Forcément à l’image du désormais célèbre guide « Cruelty to Animals » édité par les Requins Marteaux, ça ne plait pas à beaucoup de monde lorsque les frangins exécutent un concert sanglant à l’aide de leurs bestioles… Et puis il y a cette mère omniprésente, cette jolie sauvageonne jumelle de celle du « Nom de la Rose » et ces labyrinthes cachés au fond de leur demeure…. Entre rêves et flashbacks, on perçoit très mal les intentions surement louables de l’auteur.. Il s’agit d’une expérience désagréable où le lecteur perd rapidement pied sans aucune logique et la trame ne va pas en s’améliorant au fil des pages…. Du coup cette succession d’images répugnantes, sensuelles (il y a pas mal de vignettes « freudiennes ») et ces longues pages détaillées où les héros déambulent sans but précis si ce n’est dans l’imaginaire débridé mais glauque de l’auteur ont vite fait de perturber à long terme. Charles Burns dans son Toxic se permet un exercice similaire tout en permettant à son lecteur de se raccrocher à une référence ou à un intérêt tout comme le fait David Lynch dans ses films. Sauf qu’ici il n’y a pas de rythme, pas d’attachement et aucune référence visiblement connu de votre rédacteur… Le pire est que ça peut se lire éventuellement mais avec un détachement de plus en plus important au point même de se contrefoutre royalement de l’issue finale d’autant plus qu’aucune véritable explication ne viendra ponctuer l’ensemble. C’est bien là où finalement on peut se rendre compte que la maitrise graphique importe peu. « Qu’importe le flacon pourvu qu’on ait l’ivresse » affirmait de Musset et ici c’est exactement l’effet contraire. Était ce voulu par l’auteur ? Probablement car la préface semble également aller dans ce sens prévenant le lecteur de la désagréable aventure sensorielle à venir. Sauf qu’au final je n’ai rien ressenti de globalement positif tout comme ce fameux livre « Trame : Le poids d'une tête coupée » en un peu moins désagréable grâce au dessin de qualité cette fois-ci mais c’est bien peu de choses finalement par rapport à ce que j’en attendais. Si quelqu’un peut m’éclairer également sur le pourquoi du comment de la fameuse « Machine Ecureuil » dont je n’ai rien saisi, je serais fort surpris de lire ici même les autres avis (si les gens ne sont pas rebutés pour autant) mais autant dire que je n’en conseille pas réellement l’acquisition. Une curiosité qu’une seconde lecture permettrait peut-être d’élucider certains mystères mais en ai-je réellement envie ? Non en tous cas pas avant un bon moment.

20/10/2014 (modifier)
Par Pierig
Note: 3/5
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Deux frères, l’un inventeur, l’autre musicien… une complémentarité idéale pour une symphonie hors norme ! Sauf quand ce n’est pas du goût de tout le monde… Le titre m’a intrigué et le trait m’a fait de l’œil. Il ne m’en fallait pas davantage. A la lecture, cet album déconcerte car on perd rapidement pied. Le réel et l’imaginaire se confondent dans des décors de machines mécaniques délirantes mâtinés d’un zeste de nécrophilie quelque peu dérangeant qui pourra en rendre certains nauséeux. Il y a quelque chose à la fois d’attirant et de repoussant dans cette histoire. Mais ça reste très particulier et le bon goût est ici bien absent. On se croirait dans un rêve où les événements s’enchaînent sans logique apparente. Pourtant, rien n’est gratuit (ou presque). L’album semble construit, réfléchi même, bien que j’en n’aie certainement pas perçu toutes les subtilités. Des questions demeurent… c’est quoi la machine écureuil ? A quoi elle sert ? Qui la contrôle ? Côté dessin, Hans allie précision et esthétisme dans une recherche poussée du détail. C’est fichtrement bien fichu. Comme quoi on peut faire l’apologie de l’abject avec classe … Bref, une curiosité digne de figurer dans un cabinet mais à ne pas mettre dans toutes les mains.

20/06/2014 (modifier)