Jaurès
Orateur hors-pair, grand humaniste et fondateur du journal L’Humanité, Jean Jaurès est une figure de proue du socialisme français dont le nom incarne pour beaucoup l’opposition à la guerre qui s’annonce en 1914. Alors que le monde est sous tension après l’assassinat de l’archiduc Ferdinand, Jaurès met tout son poids politique dans ce combat pour la paix et finit assassiné à l’aube de cette grande guerre qu’il redoutait. Cet engagement ultime est le point d’orgue d’une carrière politique au service des exclus et des persécutés commencée dans les années 1880 par un soutien enflammés aux mineurs grévistes de Carmaux. [Texte de l'éditeur]
1914 - 1918 : La Première Guerre Mondiale Biographies Ecole Supérieure des Arts Saint-Luc, Bruxelles Jean-David Morvan La BD au féminin Les panthéonisé-e-s
Le 28 juin 1914, l'assassinat de l'héritier du trône de l'empire d'Autriche-Hongrie enclenche un processus qui va conduire l'Europe, puis le monde, à la Première Guerre mondiale. Durant tout le mois de juillet, Jean Jaurès, directeur du journal L'Humanité, tribun socialiste et pacifiste convaincu, se lance de toutes ses forces dans une bataille d'opinion afin de préserver la paix malgré le nationalisme haineux et belliciste qui gagne les peuples européens. Le 31 juillet, au café du Croissant, Jaurès est abattu par un illuminé d'extrême-droite ; la France peut se lancer dans la guerre… L'album suit ce dernier combat d'un homme exceptionnel, au sommet de son talent politique, en rappelant les faits marquants de sa carrière par une série de flashbacks.
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Date de parution | 25 Juin 2014 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
04/07/2014
| Eric2Vzoul
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Les avis
Jaurès fait partie de ces « grands hommes » de l’histoire de France, dont le nom est très connu, beaucoup plus que sa réelle personnalité ou ses idées. Il n’y a qu’à voir avec quelle facilité ou hypocrisie certains hommes politiques (Sarkozy entre autres, mais il n’est pas le seul) se sont réclamés de lui, quand bien même ce serait pour promouvoir une politique aux antipodes des idées de Jaurès. Les auteurs ont choisi (ils s’en justifient dans le dossier qui clôt l’album) de centrer cet album sur les dernières semaines de sa vie, c’est-à-dire au moment où Jaurès va tenter de s’opposer à la guerre, jusqu’à son assassinat au début d’août 1914. Plusieurs flash-backs reviennent (aussi pour tenter de faire comprendre le geste de son meurtrier, catholique d’extrême droite et belliciste) sur des évènements et prises de positions antérieurs de Jaurès. Mais du coup la construction n’est pas toujours très claire, et cela alourdit un peu la lecture (et ne sert pas toujours la pensée de Jaurès). En effet, Jaurès est aussi un Dreyfusard, un des grands bonhommes du socialisme français et européen (j’aurais été curieux de voir comment il aurait réagi après la Révolution d’Octobre, lorsqu’il s’est agi au Congrès de Tours en 1920 de prendre position : aurait-il suivi la majorité qui quitta la SFIO pour fonder le PCF, avec son journal – L’Humanité – comme organe, comme le fera en Allemagne son ami Karl Liebnecht, ou serait-il resté avec les minoritaires dans la SFIO, ancêtre du Parti socialiste français ?). Bref, l’angle d’attaque, le moment mis en lumière est peut-être plus intéressant pour en faire un album, mais ce n’est pas forcément le moment le plus intéressant de la carrière de Jaurès (le défenseur des luttes des mineurs de Carmaux). Pour le reste, la narration est correcte – malgré les défauts mentionnés (flash-backs un peu lourds), mais pas emballante. Un peu comme le dessin d’ailleurs, que j’ai trouvé impersonnel. A lire éventuellement (en empruntant l’album), peut-être plus pour sentir les débats, les hypothèses qui auraient peut-être permis d’éviter la boucherie de 14-18, plus que pour cerner un homme, non réductible aux derniers mois de sa vie. Note réelle 2,5/5.
Je ne connais que vaguement la vie de Jaurès et j'ai lu cette bande dessinée car je voulais en apprendre d'avantage sur sa vie. Malheureusement, les auteurs parlent surtout de son opposition à sa guerre et le reste de sa vie est montré de manière plutôt superficielle. En plus, la chronologie est dans un désordre totale ce qui ne facilite pas la lecture. En plus, Jaurès était probablement un bon orateur, mais là lire ses discours en bande dessinée devient vite ennuyeux. Il faut dire que le dessin n'a aucune âme et ne donne pas envie de lire la bande dessinée. Si j'avais aimé le dessin peut-être que le scénario m'aurait captivé.
Normalement, je n'avais pas prévu de lire cet album, mais le hasard me l'a permis ; le sujet en effet ne m'attirait pas, et ce à quoi je m'attendais s'avère exact : la lecture se révèle vite pénible à cause d'un texte trop abondant qui se décline en des discours interminables prononcés par le célèbre tribun. Le discours politique et social est fort, mais c'est trop ardu à lire, même si ça éclaire la politique socialiste, la vraie de cette époque. C'est sans doute instructif, mais j'ai vite décroché en survolant des passages, et du coup, il y a peut-être des trucs que je n'ai pas entièrement capté. C'est pourquoi je met l'option d'achat car il y aura sûrement des gens plus réceptifs que moi sur ces événements. J'aurais pourtant voulu en savoir plus sur Jaurès qui incarne selon moi les vraies valeurs du socialisme, celui qui défend les classes ouvrières et améliore le social, et non celui d'aujourd'hui qui est celui d'une gauche caviar qui ne pense qu'à ses intérêts et à se remplir les poches le temps d'un mandat. D'après ce que j'ai vu, les grandes étapes du combat de Jaurès sont présentes dans cet album (l'appui des grévistes de Carmaux, le parti adopté pour Dreyfus, le fameux discours du Pré Saint-Gervais, l'apologie du pacifisme pour empêcher le conflit avec l'Allemagne, l'assassinat au Café du Croissant...), et le dessin reproduit assez bien tout cela (d'après des photos célèbres), même si ces grandes étapes sont comme dans beaucoup d'autres Bd, exposées dans un désordre chronologique. Le dossier de fin d'album éclaircit le tout et fait comprendre que Jaurès reste un grand monsieur aux combats nobles, et que la nation française a su l'honorer à sa juste mesure (quelle ville en France n'a pas sa place ou son boulevard Jean Jaurès ?). Une lecture difficile mais que je ne regrette pas.
C'était intéressant de voir une bd sur Jaurès, un homme politique de gauche qui a véritablement ancré le socialisme dans la République coupant court à tout versement dans une dictature ou une anarchie. On va le suivre à un moment charnière de sa vie où il a tenté de mettre fin au premier conflit mondial qui fit tant de morts. Il va malheureusement payer le prix de son pacifisme. On se rend compte que malgré le fait qu'il n'a pas été aux commandes du pays, il a profondément bouleversé l'échiquier politique en influençant certaines lois comme celle de la séparation de l'Eglise et de l'Etat en 1905. Ce fut véritablement un très grand orateur qui aurait fait des merveilles s'il avait vécu de nos jours. Il manque incontestablement un homme de cette ampleur à notre pays. Pacifiste, humaniste et républicain dans l'âme: voilà ce qu'on peut retenir de lui. Malheureusement, cette bd va se cantonner à un académisme de base qui ne rendra pas très vivant le propos. On est noyé sous les dialogues formant de grandes tirades. La fluidité du récit en prendra un sacré coup. L'ennui guette vite. Jaurès aurait sans doute mérité mieux. Le tout reste tout de même assez instructif grâce à un dossier historique à la fin de l'ouvrage.
Jean Jaurès est toujours vivant ! La nouvelle collection "Ils ont fait l'Histoire" des éditions Glénat met en valeur la vie de quelques grandes figures historiques (toutes liées à l'Histoire de France pour l'instant). Elle s'est largement focalisée sur des figures de souverains ou de chefs de guerre et cet album consacré à Jean Jaurès constitue une exception. Depuis son assassinat, Jaurès est devenu la figure tutélaire de la gauche française, mais au fil des ans, la droite s'est aussi ralliée à cette personnalité, non pour ses idées, mais pour l'exemplarité de son engagement politique. À quelques jours du centenaire de sa mort, cet album tombe à pic pour rappeler l'importance de cet engagement. Car Jaurès incarne la politique dans ce qu'elle a de plus noble. En ces temps où le personnel politique navigue entre veulerie et autosatisfaction, il n'est pas vain de rappeler que la Res Publica peut avoir des serviteurs exemplaires. Engagé dans la défense acharnée de la République au moment où elle doit encore s'imposer face à la clique des monarchistes et bonapartistes, Jaurès se convertit au socialisme et se fait le défenseur des travailleurs exploités en soutenant les mineurs de Carmaux. Refusant l'injustice, il s'engage dans la défense de Dreyfus. Il combat le cléricalisme réactionnaire au moment de la loi de Séparation. Et au cours des dernières années de sa vie, il s'engage dans un combat contre la guerre qui s'annonce, en essayant de réunir les socialistes européens autour du pacifisme. Formidable orateur, faisant vibrer les foules et trembler ses adversaires politiques, il reste pourtant modeste, tout à sa conviction que les politiciens sont au service de leurs idées, de la République et des citoyens qui les ont élus. Fondateur et premier directeur du journal L'Humanité, Jaurès multiplie les tribunes enflammées pour essayer de convaincre les peuples de l'ineptie d'un conflit dont il pressent qu'il sera effroyablement meurtrier. Son assassinat, perpétré par un crétin nationaliste, est aussi la mort du pacifisme. Dès le lendemain, la France décrète la mobilisation générale ; trois jours plus tard, elle entre en guerre contre l'Allemagne. La lecture de cet album demande quelques efforts d'attention. Nous suivons Jaurès au cours de ses dernières semaines, alors qu'il se démène pour essayer de convaincre les peuples et les dirigeants de la nécessité de refuser la guerre, tandis qu'une série de flashbacks permet de rappeler les temps forts de sa carrière politique. L'œuvre du personnage est bien expliquée grâce à des extraits choisis de ses discours et écrits que les auteurs mettent en scène. L'ensemble pourrait être lourd car Jaurès est très bavard, mais les scénaristes ont su trancher et ne conserver que les passages les plus marquants. Le lecteur doit néanmoins se concentrer pour suivre des raisonnements qui n'ont rien de superficiels. Contrairement à ses successeurs actuels, Jaurès considère que ses interlocuteurs ne sont pas des imbéciles et sa parole qui ne fait aucune concession au simplicisme. Le récit est servi avec brio par le dessin de Rey Macutay qui s'inspire de l'iconographie de l'époque (couvertures de magazines, photographies, caricatures…). Jaurès vit vraiment sous la plume du dessinateur qui a parfaitement su combler les vides entre les images célèbres de la “belle époque”. Les images figent les scènes exactement comme sur les photographies en noir et blanc de ce début de XXe siècle, dont l'ambiance est de ce fait parfaitement rendue. Jaurès est donc un album pédagogique qui rend hommage à un grand monsieur. Ce n'est pas un récit divertissant, mais on se sent moins bête après l'avoir lu. Et ça, c'est plutôt rare ! Je lui donne la note de 3,5+ / 5.
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