Blotch
Angoulême 2000 : Alph-Art Humour. Après une série d'albums très artistiques, BLUTCH, le toujours jeune prodige de la bande dessinée, nous raconte cette fois l'histoire d'un artiste. Un vrai. Un immense. Le Talent ! En tout cas, c'est lui qui le proclame haut et fort quand il se présente… un certain Blotch !
Angoulême : récapitulatif des séries primées Blutch École supérieure des Arts décoratifs de Strasbourg
Après une série d'albums très artistiques, BLUTCH, le toujours jeune prodige de la bande dessinée, nous raconte cette fois l'histoire d'un artiste. Un vrai. Un immense. Le Talent ! En tout cas, c'est lui qui le proclame haut et fort quand il se présente… un certain Blotch ! En choisissant de parodier son propre nom et d'en affubler un personnage fat, vaniteux, mondain, détestable et aussi bouffi qu'il est dénué de génie, BLUTCH s'amuse comme un fou à nous faire partager la vie d'un journal qui ressemblerait étrangement à Fluide Glacial, mais entre les deux guerres. On y croise un certain Goutelette, le rédac'chef Delapiche, etc. Tout y est : décors, costumes, anecdotes historiques où, jusque dans les dialogues, on sent le style d'une époque, d'un état d'esprit, d'un humour cinglant que le dessin acéré de Blutch rend particulièrement direct et efficace. Texte : Fluide Glacial Alph'Art de l'humour à Angoulème.
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Date de parution | Septembre 1999 |
Statut histoire | Histoires courtes (Petites histoires) 2 tomes parus |
Les avis
Blutch est un auteur très doué, mais dont l’œuvre, éclectique et parfois hermétique, ne m’a pas toujours accroché. Même si j’ai déjà beaucoup aimé certaines de ses productions (comme Le Petit Christian). Il est clair que « Blotch » fait partie de ses séries que je préfère. On y retrouve son dessin, vraiment chouette. Un Noir et Blanc bien utilisé, avec un trait gras, nerveux, allant à l’essentiel : c’est à la fois sobre et fort. Quant aux histoires courtes qui composent cette série, je les ai trouvées très réussies. Je l’ai lue dans l’intégrale, dont la couverture singe celle de certaines collections d’éditeurs de l’entre-deux guerre (Grasset ou Fasquelle), ce qui est judicieux. En effet, Blutch, qui présente ici son double, au milieu d’un journal Fluide Glacial au centre de l’intelligentsia des dessinateurs de presse, situe ses histoires dans les années 1930. Ses collègues de Fluide apparaissent avec des noms déformés mais transparents (y compris Gotlib, ici en patron guindé). Mais c’est surtout de lui-même que Blutch se moque. En effet, son double de papier est fat, prétentieux, plein d’une morgue injustifiée (il pète en effet bien plus haut que son cul !). C’est aussi un conservateur, voire un gros réactionnaire – qui ne cesse de vilipender la populace, les « rouges » (on est en plein Front populaire). C’est un fasciste, qui a un autre point commun avec Hitler (qu’il est loin de critiquer), car c’est aussi un peintre manqué, qui ressasse son amertume, son aigreur le poussant à dénigrer, jalouser les autres, en particulier un ancien condisciple des Beaux-arts, un certain Jean Bonnot, qui se trouve être son principal rival, illustrant le journal concurrent. Rien d’hilarant, mais tout est bien vu, drôle, juste. Pointent aussi certaines critiques du milieu artistique, et des compromissions acceptées par certains pour « réussir ». Bref, voilà une lecture plus que recommandée !
Blotch est un sale type, vichyste et collabo avant l’heure… et pourtant c’est un régal de suivre ses péripéties dans le Paris du Front Populaire. Réactionnaire et artiste raté, il est méprisant avec tous les nouveaux courants artistiques de son époque. Blotch n’est pas sans rappeler l’odieux Ignatius J. Reilly, antihéros de La Conjuration des imbéciles de John Kennedy Toole. J’ai trouvé ces histoires courtes savoureuses, adhérant totalement à l’humour si noir de Blutch. Le trait de ce dernier est remarquable, tout en esquisse, jouant habilement avec le noir et blanc. Au final, le seul reproche que je pourrais faire à l’auteur, c’est de ne pas avoir davantage développé sa (trop courte) série.
Que les choses soient bien claires. A la fin de la lecture de cet album, le lecteur sera animé de différents sentiments à l'égard du personnage de BLOTCH, mais la sympathie n'en fera certainement pas partie. Le personnage est laid et prétentieux. Misogyne et raciste. Réactionnaire et nationaliste. Imbu de sa personne et pratiquant un humour franchouillard des plus douteux. Fort avec les faibles, faible avec les forts, condescendant et courtisant. BLOTCH est tout cela à la fois. BLOTCH c'est la France des années 30, celle de DRUMONT et BRASILLACH qui vomit la "gangrène communiste" et le Front Populaire. Le personnage de BLUTCH incarne à la fois tout cela. Dessinateur de presse, il gagne sa vie en réalisant des dessins de presse pour le journal...Fluide Glacial! Des dessins à l'humour plus que douteux, qui relèvent d'un humour graveleux et grivois, et qui ignorent donc la finesse. Confrontés à l'émergence du mouvement cubiste, et à la naissance du jazz, BLOTCH rejette sans embages ces mouvements artistiques pourtant majeurs, dont aucun ne trouve grâce à ces yeux. Trop dégénérés, pas assez Français en somme. Critiqués par ses contemporains, BLOTCH ne doute jamais de son génie. La remise en cause: très peu pour lui! On vous l'a dit BLOTCH fait l'unanimité contre lui. Avec un talent d'écriture réel, BLUTCH, nous décrit la vie de ce personnage des années 30 au travers de différents petites histoires parues initialement dans Fluide Glacial (le vrai), réalisées en noir et blanc. Un vrai succès que cet album qui indique bien pourquoi BLUTCH fait partie des auteurs majeurs de la BD Française de ces 15 dernières années.
C'est drôle, ça ,pas de doute. Mais pas hilarant, Blutch donne ici dans le pince-sans-rire, prenant comme personnage principal un caricaturiste imbu de lui-même, proposant une mise en abyme drolatique. J'ai particulièrement apprécié, dans le second épisode, l'intrigue filée où Blotch décide de quitter Fluide glacial puis y revient, la queue entre les jambes. Ce personnage, cependant, ne se remettra jamais en question ; le genre de personne que j'abhorre dans la vie réelle. C'est donc très drôle de le voir se faire ramasser quand même. Je ne suis pas super fan de son graphisme, mais force est de reconnaître qu'il fonctionne bien, et même s'il fait abstraction de nombreux décors, ce sont ses personnages qui comptent et il sait les faire vivre.
J'ai toujours été très critique envers Blutch jusqu'à présent. Le Petit Christian ne m'avait guère convaincu. Pour autant, cela foisonnait d'idées intéressantes. Peplum m'avait même surpris assez positivement. Il faut reconnaître qu'il y a véritablement de l'originalité et de l'inventivité dans son oeuvre. Blotch m'a littéralement convaincu. J'avais des craintes car Fluide glacial n'a jamais été parmi mes lectures préférées contrairement à la majorité des lecteurs. Et puis, je faisais un petit blocage sur le graphisme de l'auteur. Pourtant, je suis parvenu à apprécier véritablement un trait qui parvient à donner de l'expressivité à ses personnages. Les dialogues sont exquis avec un personnage central qu'on adore détester. Le dessin se marie à merveille avec l'ambiance d'un Paris des années 30. C'est un album de qualité qui évoque les bd populaires d'antan. Je reconnais enfin à cet auteur un immense talent.
C’est vraiment très drôle, bien qu’assez cynique. Blotch, vous l’aurez compris est une référence à l’auteur de ce livre Blutch. D’ailleurs, celui-ci croise au sein de son journal quelques uns des talents de Fluide Glacial, comme le célèbre Larssinet, ou Gouttelette (Gaudelette) et même le père historique du journal un certain « M. Marcel » ! Mais vous l’aurez compris, tous sont employés à contre-emploi et représentent cette France contre-révolutionnaire, antidreyfusarde, hostile à Blum et aux congés payés. Blotch, imbu de lui-même affronte dans des démonstrations graphiques et par dessins interposés : Jean Bonnot son pire ennemi, héraut de la révolution Bolchévik. Les saynètes s’enchaînent de manière cohérente et on rit beaucoup. J’aime beaucoup l’histoire où Blotch prend sous son aile un jeune dessinateur pour finalement le piller de ses idées. Quant au dessin, c’est du Blutch, donc c’est magnifique ; mais enfin, là je suis fan, donc, peu objectif.
Tiens un auteur dont j'avais beaucoup entendu parler. Premier jugement sur Blutch, et ce sur le premier tome Le Roi de Paris. Il est amusant de constater que Blutch se sert de son nom pour nous décrire un anti-héros assez réussi. A travers les diverses histoires courtes, on pourra apprécier le grand sens parodique de l'auteur qui n'hésitera pas à faire de son homonyme un homme hautain, méprisant, lâche, fourbe, cupide, lèche-bottes et dont l'opinion qu'il se fait de lui est encore plus haute que la tour de Babel. Les histoires mettent en scène le plus souvent des dessinateurs de presse ou des artistes de tous horizons, et l'on pourra croiser à travers ces derniers d'autres dessinateurs célèbres tels Hergé ou Goossens. La confrontation entre ce monde hautain et fermé du dessin de presse et celui du monde de l'art en général amènera des histoires au ton assez grinçant, et où la plupart du temps les personnages sont victimes des railleries des autres. C'est sympathique, ça fait sourire mais ce n'est pas hilarant. Certes les dialogues sont bien travaillés, mais il leur manque une certaine spontanéité pour faire entièrement mouche. Quant au dessin, on le sent très nerveux, et un seul clin d'oeil suffit pour distinguer l'attitude d'un personnage. Vraiment fort sur ce point, même si esthétiquement parlant ce n'est pas ma tasse de thé sans être désagréable. Au final une BD sympathique qui change de l'humour trop gentil des séries commerciales.
Après la lecture des 2 tomes. "Blotch" n'est pas le type de BD proprement commerciale. Il faut aller au delà des préjugés pour découvrir son potentiel. La première chose qui marque, c'est le dessin N&B. Il est nerveux, efficace et avec une vrai personnalité. On l'adopte très rapidement. Les petites histoires sont plaisantes avec un humour grinçant. Les personnages sont récurrents. Blutch fait une sorte de satire de son métier mais surtout de lui même. Certes, l'époque est différente, les noms sont fictifs. Mais les idées sont contemporaines. Je reproche quand même à cette série une sorte de redondance dans les histoires. Il n'y a pas assez de renouvellement et j'ai eu l'impression de parfois tourner en rond. Je suis quand même convaincu par ces 2 tomes.
Dans la catégorie anti-héros antipathique, Blotch a une bonne position. Il possède tous les défauts du bourgeois français des années 30 : raciste, considère Hitler comme un excellent rempart contre les communistes, méprise toute forme nouvelle d'art, déteste les pauvres... Bref, c'est pas le genre de type que je voudrais avoir comme ami. Le dessin de Blutch est absolument superbe. Il crée une atmosphère particulière à l’histoire. J'avoue que je n'ai pas beaucoup ri en lisant les deux tomes, mais pour moi le rire n'est pas ce qu'il y a de plus important dans cette série. Ce que j'ai surtout aimé c'est voir Blotch faire son faux-cul et montrer les préjugés qu'il a envers les gens qui ne sont pas du même monde que lui.
Blotch, voilà un personnage immédiatement séduisant malgré sa personnalité détestable ! C’est un artiste, le plus grand de tous, du moins se plait-il à le croire. Il ne donne que peu de crédit aux autres êtres humains et se voue entièrement à sa carrière : faire des crobards pour Fluide Glacial. Les gags de Blutch pour ce personnage sont souvent très bons, il y en a naturellement des plus faibles mais dans l’ensemble c’est souvent vraiment marrant. Ca m’a arraché beaucoup de sourires en tout cas. Blotch est un personnage génial, et l’auteur a su tirer parti de toutes ses facettes. Le meilleur, c’est le texte. Rien que les petits textes d’introduction aux gags sont géniaux. C’est Blotch qui parle de lui-même, et ça vaut franchement le coup ! Ensuite il y a les dialogues, huppés et bourgeois à souhait. Le tout est souvent irrésistible. Les dessins de Blutch servent à merveille cet univers. C’est un plaisir de voir toute la haute société dessinée de façon amusante. Blotch en particulier a une bouille et un physique qui situent immédiatement le personnage. Malgré tous ses défauts, on se met vite à l’apprécier. Blutch est un auteur que je ne connais malheureusement pas beaucoup, et ce genre d’album me donne envie d’en lire plus. J’ai donc trouvé cette série très drôle, les gags marchent pour la plupart et les dessins sont réussis et appropriés. On peut ne pas aimer ce style de graphisme, mais il faut au moins l’essayer ! En tout cas, Blotch fait pour moi partie des albums à avoir si l’on veut se constituer une belle collection Fluide Glacial.
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