Blotch

Note: 3.82/5
(3.82/5 pour 17 avis)

Angoulême 2000 : Alph-Art Humour. Après une série d'albums très artistiques, BLUTCH, le toujours jeune prodige de la bande dessinée, nous raconte cette fois l'histoire d'un artiste. Un vrai. Un immense. Le Talent ! En tout cas, c'est lui qui le proclame haut et fort quand il se présente… un certain Blotch !


Angoulême : récapitulatif des séries primées Blutch École supérieure des Arts décoratifs de Strasbourg

Après une série d'albums très artistiques, BLUTCH, le toujours jeune prodige de la bande dessinée, nous raconte cette fois l'histoire d'un artiste. Un vrai. Un immense. Le Talent ! En tout cas, c'est lui qui le proclame haut et fort quand il se présente… un certain Blotch ! En choisissant de parodier son propre nom et d'en affubler un personnage fat, vaniteux, mondain, détestable et aussi bouffi qu'il est dénué de génie, BLUTCH s'amuse comme un fou à nous faire partager la vie d'un journal qui ressemblerait étrangement à Fluide Glacial, mais entre les deux guerres. On y croise un certain Goutelette, le rédac'chef Delapiche, etc. Tout y est : décors, costumes, anecdotes historiques où, jusque dans les dialogues, on sent le style d'une époque, d'un état d'esprit, d'un humour cinglant que le dessin acéré de Blutch rend particulièrement direct et efficace. Texte : Fluide Glacial Alph'Art de l'humour à Angoulème.

Scénario
Dessin
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution Septembre 1999
Statut histoire Histoires courtes (Petites histoires) 2 tomes parus

Couverture de la série Blotch © Dargaud 1999
Les notes
Note: 3.82/5
(3.82/5 pour 17 avis)
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07/09/2002 | ArzaK
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Par Présence
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
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La modestie, c’est bon pour ceux dont le talent est modeste. - Il s'agit d'histoires courtes de cinq pages, mettant en scène Blotch, personnage fictif dessinateur de presse. Ces récits ont initialement été publiés dans le magazine Fluide Glacial, de 1998 à 2000. Parution initiale en album : Le roi de Paris (1999) et Blotch face à son destin (2000), puis d’une intégrale en 2009, rééditée en 2024. C’est l’œuvre de Blutch (Christian Hincker), scénario & dessin. Ce recueil comprend un peu plus d’une centaine de pages de bande dessinée, en noir & blanc. Blotch est attablé à la terrasse d’un café, avec trois autres artistes travaillant pour Fluide Glacial. Il pérore sur ses collègues : La petite Binette avec sa série Les Bidoches, il va se ramasser ! On prend pas les Français pour des ballots… Savez-vous ce qu‘on murmure à propos de ce bon Hugolo ? Tenez-vous bien… Eh bien, L’enfant du zoo, c’est lui ! C’est de l’autobiographie. ! Remarquez ! Avec cette dégaine, on l’imagine aisément sur la paille ! Ce pauvre Goutelette ! Le malheureux est complètement à côté de la plaque ! Il est fini ! Dans son esprit, Blotch voit ses collègues s’extasier sur lui : Insurpassable ! Un génie ! L’honneur de leur profession ! La nuit venue, Blotch, bien aviné, hèle deux passantes en leur criant qu’il va leur rendre hommage, en tout bien tout honneur. Le lendemain matin, madame Gerboix, sa logeuse, vient frapper à sa porte pour lui réclamer son arriéré de loyer, c’est-à-dire deux mois. Il promet de régler demain, dernier délai. Il téléphone à son journal pour demander une avance, en vain. Il demande à son meilleur ami de lui acheter une toile, mais l’autre en a déjà jusque dans sa salle de bains de ses toiles. Il essaye d’en vendre à des touristes sur la voie publique, sans succès. À dix-huit heures aux Puces, il finit par échanger son lot de toiles contre une unique autre, parce que le vendeur lui raconte que sous la peinture, il y aurait un Rembrandt ! Une autre journée, Blotch se réveille en piètre forme à midi, dans sa petite chambre. Il commence par tousser tout ce qu’il peut au-dessus du lavabo. Après une toilette de fond en comble, il est enfin présentable. Il entend un bruit dans le couloir et il va coller son œil au trou de la serrure. C’est Lucienne la fille de la concierge… À peine dix ans, cette dévergondée tente de l’exciter en se laissant glisser sur la rampe de l’escalier, la culotte relevée. Chaque matin, il la repère au froissement de son tablier. Chaque matin, elle se croit maligne parce qu’elle lui exhibe son derrière menu et frais. Enfin, il sort, avec un carton à dessin sous le bras, et il croise la fillette en bas de l’escalier qui le regarde passer effrontément. Il hait les enfants. Il se rend dans les bureaux du magazine Fluide Glacial : la rédaction est le lieu où se côtoient les grands esprits et les plus modestes. Monsieur Delapiche, leur éclairé rédacteur en chef, sort de son bureau et demande aux artistes présents de se conduire avec dignité, car il reçoit ce jour la visite d’un jeune dessinateur étranger, un sujet belge qui vient de Bruxelles. À son bureau, la secrétaire annonce l’arrivant : M. Rémi. Un homme bien mis, signant son nom avec style et classe… mais voilà que la première histoire en donne une idée bien différente. Le lecteur constate rapidement que cet ouvrage met en scène Blotch, un dessinateur de presse, dans le contexte des années 1930 en France, à Paris. Ce recueil se compose de vingt-et-une histoires de cinq pages chacune, autant de nouvelles, dont vingt consacrées à Blotch, et une à Georgette sa compagne. Il comprend qu’il se produit une forme de mise en abîme avec décalage, puisque Blotch soumet ses dessins à la revue Fluide Glacial, qui dans la réalité a été fondée en avril 1975, par Marcel Gotlib, Alexis (Dominique Vallet) et Jacques Diament. Cela le rend attentif à des consonnances similaires entre le nom de certains personnages et d’autres auteurs du magazine. Le Binette avec Les Bidoches apparaît comme une référence directe aux Bidochon de Binet. Ici, le rédacteur en chef s’appelle Monsieur Pierre Delapiche (peut-être un clin d’œil à Jean-Christophe Delpierre). En revanche, il ne fait pas de doute que le très chic, impressionnant et respectable Monsieur Marcel, fondateur du journal, rend hommage à Marcel Gotlib, même s’il n’y a aucune ressemblance physique. Le lecteur assidu de la revue Fluide Glacial pourra trouver d’autres clins d’œil et taquineries référentielles. Le lecteur novice en la matière ne se sentira pas exclus pour autant. Donc voici ce monsieur peut-être trente ans ou plus qui réalise des dessins comiques, à l’humour ringard, misogyne et raciste. S’il porte beau en public, habillé avec goût, la deuxième histoire offre de le voir au réveil, affalé dans son lit en pantalon et marcel, pas rasé, pas coiffé, pas lavé : le spectacle est consternant et affligeant. Dès la quatrième case, il est apprêté, et il apparaît comme un homme du monde, aux manières raffinées. Au cours de cette vingtaine d’histoires, il se montre arrogant, condescendant, méprisant, suffisant, raciste, envieux, pleutre, lâche, misogyne, maître-chanteur, rétrograde, réactionnaire, menteur, maltraitant, mauvais perdant, ingrat, obséquieux, complaisant, traître, perfide, fourbe, imbu de sa personne, etc. Heureusement qu’il n’y a que vingt histoires qui lui soient consacrées… Son langage corporel est l’avenant avec une moue parfaite quand il dénigre la personne à qui il s’adresse ou qu’il se montre servile avec un autre. À quelques reprises, il perd toute contenance et s’emporte, son visage devenant alors un masque grimaçant et hideux. Le lecteur peut voir à sa posture que Blotch souffre quand il travaille pour produire un dessin à la ligne raffinée, tout en étant assez pauvre visuellement. En découvrant le caractère de Blotch et ses failles morales, le lecteur se dit que les autres personnages ne pourront qu’apparaître sous un bon jour. Les deux premiers collègues attablés avec lui boivent ses paroles, se délectant des ragots et des jugements négatifs. Sa logeuse donne l’impression de très bien savoir que son locataire ne pourra pas la payer, tout en étant sans état d’âme, même sa fille d’à peine dix ans semble nourrir des pensées méchantes. Son éternel rival, Jean Bonnot, distille moins de fiel, tout en étant prêt à en découdre avec Blotch. Le rédacteur en chef et le président de Fluide Glacial affichent la morgue de leur classe sociale. Il faut attendre la huitième histoire pour faire connaissance avec Nora Foster, une comédienne réellement admirative du travail de Jean Bonnot. Puis vient Arthur, un trompettiste de jazz afro-américain déclarant son admiration pour le dessinateur, et encore Georgette la compagne de Blotch. L’auteur met en scène avec conviction et art les personnages de cette comédie humaine, leur insufflant vie et plausibilité, sans rien cacher de leurs défauts et de leur mesquinerie morale. Blutch réalise des cases chargées en traits de texture et d’ombrage, épaississant son trait pour les scènes nocturnes (l’assassinat du poète Saint Chamoux au couteau), recourant à de solides aplats pour le noir des costumes des messieurs lors d’une soirée. Ainsi les cases apparaissent chargées avec une sensation quasi tactile. Le lecteur voit qu’il ne s’agit pas d’un artifice pour donner l’impression de dessins denses. L’artiste représente soigneusement les tenues vestimentaires, en veillant à ce qu’elles soient conformes à l’époque, sans oublier les couvre-chefs de ces messieurs. Il plante le décor pour chaque scène avec des accessoires également d’époque, et des arrière-plans réguliers. Ainsi le lecteur se retrouve attablé à la terrasse d’un café parisien, dans un minuscule appartement parisien d’un quartier populaire, dans les bureaux de Fluide Glacial, à la réception ou dans le somptueux bureau du rédacteur en chef, assis sur un banc au bois de nuit, à baguenauder dans les rues de Montmartre, à manifester sur un grand boulevard, au théâtre, dans l’appartement chargé de Balthazar Léandru à la décoration exotique et hétéroclite, dans un club de jazz, dans un atelier d’artiste, dans un stade pour assister à un match de boxe, à regarder une opérette, à visiter l’atelier d’impression des éditions Cornélius, dans la chambre à coucher de l’appartement de Georgette, etc. Rapidement, le lecteur prend goût à la forme d’humour qui se dégage du caractère et du comportement de Blotch, sans pour autant se mettre à le mépriser, parce qu’il ne souhaite pas se rabaisser à son niveau. Il se rend progressivement compte que le dispositif de mise en abîme produit son effet. Chaque nouvelle s’ouvre avec une case de la largeur de la page dans laquelle Blotch signe son nom en grosses lettres sur une toile vierge, avec dans un cartouche, un bref texte dans lequel il chante lui-même ses louanges de façon dithyrambique et démesurée. À mesure des nouvelles, l’auteur gagne en confiance pour ces introductions, parvenant à des sommets d’autosatisfaction. Par exemple : À la mort de Victor Hugo, j’avais un an. Quelle perte pour le grand homme : il ne m’aura pas connu. Le lecteur peut voir dans la mise en scène d’un artiste au talent médiocre vantant sans cesse ses propres mérites, une parodie de l’auteur lui-même, exposant ainsi les tentations de se griser de son succès (relatif ou réel), de gonfler son importance, et de croire à ses propres boniments pour assurer son autopromotion. Dans le même temps, personne n’est dupe dans l’entourage de Blotch. La mise en avant de soi-même fait partie des conventions sociales admises dans son milieu et personne n’y ajoute foi. Il est également possible de percevoir une fibre morale, dans la mesure où le comportement de Blotch ne lui permet que de faire du sur-place social, voire ne le préserve pas toujours de redescendre à un état de dénuement pécunier. Bien mal acquis ne profite jamais. Le lecteur ne plaint pas Blotch au vu de sa personnalité peu reluisante, mais il ne souhaite pas non plus sa déchéance, reconnaissant en lui ses propres tendances à des penchants avilissants. Le portrait d’un artiste imbu de lui-même, au talent très relatif, au comportement méprisable. Une mise en abîme du métier d’humoriste bédéiste pour Fluide Glacial. Une parodie des années 1930 à Paris. Il y a de tout cela, avec une narration visuelle tactile, des personnages jouant la comédie sociale avec des attitudes empruntées. Un regard brut sur la gente humaine mesquine et peu reluisante. Il y a de tout cela dans cette vingtaine d’histoires courtes de cinq pages chacune, et aussi beaucoup d’humanité, le lecteur ne pouvant pas s’empêcher de ressentir de l’empathie pour Blotch, malgré tous ses défauts.

02/02/2025 (modifier)
L'avatar du posteur Noirdésir

Blutch est un auteur très doué, mais dont l’œuvre, éclectique et parfois hermétique, ne m’a pas toujours accroché. Même si j’ai déjà beaucoup aimé certaines de ses productions (comme Le Petit Christian). Il est clair que « Blotch » fait partie de ses séries que je préfère. On y retrouve son dessin, vraiment chouette. Un Noir et Blanc bien utilisé, avec un trait gras, nerveux, allant à l’essentiel : c’est à la fois sobre et fort. Quant aux histoires courtes qui composent cette série, je les ai trouvées très réussies. Je l’ai lue dans l’intégrale, dont la couverture singe celle de certaines collections d’éditeurs de l’entre-deux guerre (Grasset ou Fasquelle), ce qui est judicieux. En effet, Blutch, qui présente ici son double, au milieu d’un journal Fluide Glacial au centre de l’intelligentsia des dessinateurs de presse, situe ses histoires dans les années 1930. Ses collègues de Fluide apparaissent avec des noms déformés mais transparents (y compris Gotlib, ici en patron guindé). Mais c’est surtout de lui-même que Blutch se moque. En effet, son double de papier est fat, prétentieux, plein d’une morgue injustifiée (il pète en effet bien plus haut que son cul !). C’est aussi un conservateur, voire un gros réactionnaire – qui ne cesse de vilipender la populace, les « rouges » (on est en plein Front populaire). C’est un fasciste, qui a un autre point commun avec Hitler (qu’il est loin de critiquer), car c’est aussi un peintre manqué, qui ressasse son amertume, son aigreur le poussant à dénigrer, jalouser les autres, en particulier un ancien condisciple des Beaux-arts, un certain Jean Bonnot, qui se trouve être son principal rival, illustrant le journal concurrent. Rien d’hilarant, mais tout est bien vu, drôle, juste. Pointent aussi certaines critiques du milieu artistique, et des compromissions acceptées par certains pour « réussir ». Bref, voilà une lecture plus que recommandée !

19/01/2021 (modifier)
Par Jérem
Note: 4/5

Blotch est un sale type, vichyste et collabo avant l’heure… et pourtant c’est un régal de suivre ses péripéties dans le Paris du Front Populaire. Réactionnaire et artiste raté, il est méprisant avec tous les nouveaux courants artistiques de son époque. Blotch n’est pas sans rappeler l’odieux Ignatius J. Reilly, antihéros de La Conjuration des imbéciles de John Kennedy Toole. J’ai trouvé ces histoires courtes savoureuses, adhérant totalement à l’humour si noir de Blutch. Le trait de ce dernier est remarquable, tout en esquisse, jouant habilement avec le noir et blanc. Au final, le seul reproche que je pourrais faire à l’auteur, c’est de ne pas avoir davantage développé sa (trop courte) série.

19/02/2014 (modifier)
Par montane
Note: 4/5
L'avatar du posteur montane

Que les choses soient bien claires. A la fin de la lecture de cet album, le lecteur sera animé de différents sentiments à l'égard du personnage de BLOTCH, mais la sympathie n'en fera certainement pas partie. Le personnage est laid et prétentieux. Misogyne et raciste. Réactionnaire et nationaliste. Imbu de sa personne et pratiquant un humour franchouillard des plus douteux. Fort avec les faibles, faible avec les forts, condescendant et courtisant. BLOTCH est tout cela à la fois. BLOTCH c'est la France des années 30, celle de DRUMONT et BRASILLACH qui vomit la "gangrène communiste" et le Front Populaire. Le personnage de BLUTCH incarne à la fois tout cela. Dessinateur de presse, il gagne sa vie en réalisant des dessins de presse pour le journal...Fluide Glacial! Des dessins à l'humour plus que douteux, qui relèvent d'un humour graveleux et grivois, et qui ignorent donc la finesse. Confrontés à l'émergence du mouvement cubiste, et à la naissance du jazz, BLOTCH rejette sans embages ces mouvements artistiques pourtant majeurs, dont aucun ne trouve grâce à ces yeux. Trop dégénérés, pas assez Français en somme. Critiqués par ses contemporains, BLOTCH ne doute jamais de son génie. La remise en cause: très peu pour lui! On vous l'a dit BLOTCH fait l'unanimité contre lui. Avec un talent d'écriture réel, BLUTCH, nous décrit la vie de ce personnage des années 30 au travers de différents petites histoires parues initialement dans Fluide Glacial (le vrai), réalisées en noir et blanc. Un vrai succès que cet album qui indique bien pourquoi BLUTCH fait partie des auteurs majeurs de la BD Française de ces 15 dernières années.

24/04/2013 (modifier)
Par Spooky
Note: 3/5
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C'est drôle, ça ,pas de doute. Mais pas hilarant, Blutch donne ici dans le pince-sans-rire, prenant comme personnage principal un caricaturiste imbu de lui-même, proposant une mise en abyme drolatique. J'ai particulièrement apprécié, dans le second épisode, l'intrigue filée où Blotch décide de quitter Fluide glacial puis y revient, la queue entre les jambes. Ce personnage, cependant, ne se remettra jamais en question ; le genre de personne que j'abhorre dans la vie réelle. C'est donc très drôle de le voir se faire ramasser quand même. Je ne suis pas super fan de son graphisme, mais force est de reconnaître qu'il fonctionne bien, et même s'il fait abstraction de nombreux décors, ce sont ses personnages qui comptent et il sait les faire vivre.

04/09/2011 (modifier)
Par Erik
Note: 4/5
L'avatar du posteur Erik

J'ai toujours été très critique envers Blutch jusqu'à présent. Le Petit Christian ne m'avait guère convaincu. Pour autant, cela foisonnait d'idées intéressantes. Peplum m'avait même surpris assez positivement. Il faut reconnaître qu'il y a véritablement de l'originalité et de l'inventivité dans son oeuvre. Blotch m'a littéralement convaincu. J'avais des craintes car Fluide glacial n'a jamais été parmi mes lectures préférées contrairement à la majorité des lecteurs. Et puis, je faisais un petit blocage sur le graphisme de l'auteur. Pourtant, je suis parvenu à apprécier véritablement un trait qui parvient à donner de l'expressivité à ses personnages. Les dialogues sont exquis avec un personnage central qu'on adore détester. Le dessin se marie à merveille avec l'ambiance d'un Paris des années 30. C'est un album de qualité qui évoque les bd populaires d'antan. Je reconnais enfin à cet auteur un immense talent.

22/07/2011 (modifier)
Par JAMES RED
Note: 4/5
L'avatar du posteur JAMES RED

C’est vraiment très drôle, bien qu’assez cynique. Blotch, vous l’aurez compris est une référence à l’auteur de ce livre Blutch. D’ailleurs, celui-ci croise au sein de son journal quelques uns des talents de Fluide Glacial, comme le célèbre Larssinet, ou Gouttelette (Gaudelette) et même le père historique du journal un certain « M. Marcel » ! Mais vous l’aurez compris, tous sont employés à contre-emploi et représentent cette France contre-révolutionnaire, antidreyfusarde, hostile à Blum et aux congés payés. Blotch, imbu de lui-même affronte dans des démonstrations graphiques et par dessins interposés : Jean Bonnot son pire ennemi, héraut de la révolution Bolchévik. Les saynètes s’enchaînent de manière cohérente et on rit beaucoup. J’aime beaucoup l’histoire où Blotch prend sous son aile un jeune dessinateur pour finalement le piller de ses idées. Quant au dessin, c’est du Blutch, donc c’est magnifique ; mais enfin, là je suis fan, donc, peu objectif.

26/02/2010 (modifier)
Par GiZeus
Note: 3/5

Tiens un auteur dont j'avais beaucoup entendu parler. Premier jugement sur Blutch, et ce sur le premier tome Le Roi de Paris. Il est amusant de constater que Blutch se sert de son nom pour nous décrire un anti-héros assez réussi. A travers les diverses histoires courtes, on pourra apprécier le grand sens parodique de l'auteur qui n'hésitera pas à faire de son homonyme un homme hautain, méprisant, lâche, fourbe, cupide, lèche-bottes et dont l'opinion qu'il se fait de lui est encore plus haute que la tour de Babel. Les histoires mettent en scène le plus souvent des dessinateurs de presse ou des artistes de tous horizons, et l'on pourra croiser à travers ces derniers d'autres dessinateurs célèbres tels Hergé ou Goossens. La confrontation entre ce monde hautain et fermé du dessin de presse et celui du monde de l'art en général amènera des histoires au ton assez grinçant, et où la plupart du temps les personnages sont victimes des railleries des autres. C'est sympathique, ça fait sourire mais ce n'est pas hilarant. Certes les dialogues sont bien travaillés, mais il leur manque une certaine spontanéité pour faire entièrement mouche. Quant au dessin, on le sent très nerveux, et un seul clin d'oeil suffit pour distinguer l'attitude d'un personnage. Vraiment fort sur ce point, même si esthétiquement parlant ce n'est pas ma tasse de thé sans être désagréable. Au final une BD sympathique qui change de l'humour trop gentil des séries commerciales.

25/02/2010 (modifier)
Par Ems
Note: 3/5

Après la lecture des 2 tomes. "Blotch" n'est pas le type de BD proprement commerciale. Il faut aller au delà des préjugés pour découvrir son potentiel. La première chose qui marque, c'est le dessin N&B. Il est nerveux, efficace et avec une vrai personnalité. On l'adopte très rapidement. Les petites histoires sont plaisantes avec un humour grinçant. Les personnages sont récurrents. Blutch fait une sorte de satire de son métier mais surtout de lui même. Certes, l'époque est différente, les noms sont fictifs. Mais les idées sont contemporaines. Je reproche quand même à cette série une sorte de redondance dans les histoires. Il n'y a pas assez de renouvellement et j'ai eu l'impression de parfois tourner en rond. Je suis quand même convaincu par ces 2 tomes.

13/09/2009 (modifier)
Par Gaston
Note: 4/5
L'avatar du posteur Gaston

Dans la catégorie anti-héros antipathique, Blotch a une bonne position. Il possède tous les défauts du bourgeois français des années 30 : raciste, considère Hitler comme un excellent rempart contre les communistes, méprise toute forme nouvelle d'art, déteste les pauvres... Bref, c'est pas le genre de type que je voudrais avoir comme ami. Le dessin de Blutch est absolument superbe. Il crée une atmosphère particulière à l’histoire. J'avoue que je n'ai pas beaucoup ri en lisant les deux tomes, mais pour moi le rire n'est pas ce qu'il y a de plus important dans cette série. Ce que j'ai surtout aimé c'est voir Blotch faire son faux-cul et montrer les préjugés qu'il a envers les gens qui ne sont pas du même monde que lui.

19/07/2009 (modifier)