Cru Bourgeois
Dans une grande villa bourgeoise, le personnel s'active pour le mariage de la fille aînée. Mais qu'est-ce qu'on fait quand le père de la mariée meurt la veille de la noce où l'on attend du monde, et qu'en plus on n'est pas chez le commun des mortels?
Echo des Savanes Ecole nationale supérieure des Arts décoratifs
Dans une grande villa bourgeoise, le personnel s'active pour le mariage de la fille aînée. Mais qu'est-ce qu'on fait quand le père de la mariée meurt la veille de la noce où l'on attend du monde, et qu'en plus on n'est pas chez le commun des mortels? Martin Veyron nous revient et nous offre une vision satirique et décalée de cette drôle de classe sociale qu'est la bourgeoisie...
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Date de parution | 29 Octobre 1998 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Je peux dire que j'ai découvert cette Bd en la lisant dans les numéros de l'Echo des Savanes que je possède et où elle parut en 1998, car je l'avais zappée étrangement il y a 20 ans. Et pourtant j'aime bien les univers de branchitude instaurés par Veyron, même si son Bernard Lermite m'horripilait au plus haut point en tant que personnage, la faune qui servait de fond était bien captée par Veyron, c'est ce qui m'intéressait. Tout comme son dessin que j'ai toujours apprécié malgré un aspect bizarre de "mal fini" avec des proportions souvent déformées. Or ici, on n'est plus dans les années 80 mais à la fin des années 90, et que ce soit dans la faune parisienne des 80's ou dans un univers de grande bourgeoisie rempli de clichés et de figures imposées, Veyron n'a pas varié dans sa méthode d'épinglage des caractères, on est dans une farce vaudevillesque assez moderne qui mélange plein de références. A première vue, ça m'a rappelé les noces dans le film Rencontre avec Joe Black, avec Brad Pitt et Anthony Hopkins, mais les situations abracadabrantes, les quiproquos, les actions gaguesques et cette espèce de folie frénétique qui agite les personnages peuvent rappeler des vaudevilles comme Oscar, dans un style que j'appelle "portes qui claquent", c'est très théâtral et c'est ce qui amène le sourire sur cette bande, car on ne peut pas dire qu'on rigole à gorge déployée, il y a juste des situations très amusantes qui par leur ton incongru ou par leur aspect insolite provoquent un amusement et un joyeux bordel dans cette grande batisse. Les personnages sont nombreux mais aucun n'est attachant ou sympathique, ils sont juste là pour servir à caricaturer une classe sociale qu'on aime railler. Voila donc, c'est une Bd que je n'attendais pas, la preuve c'est que je ne l'avais pas lue à l'époque dans l'Echo alors que je lisais les autres bandes de Veyron, c'est une bonne découverte alors qu'elle n'est ni transcendante ni inoubliable, mais elle m'a intéressé pour les multiples aspects que j'ai évoqués. Le dessin est légèrement différent, je préférais celui vu sur L'Amour Propre (Ne le reste ...) plus maîtrisé, ici on dirait que Veyron semble fébrile, mais ça reste quand même très correct.
Martin Veyron cherche souvent à faire passer dans ses séries un peu de l’air du temps, à s’immiscer dans les « débats de société ». Ici, l’organisation d’un mariage entre une jeune femme issue d’une famille de la très grande bourgeoisie et un jeune homme qui ne l’est pas, est prétexte à une charge contre les préventions de caste de cette « bourgeoisie ». Cette grande bourgeoisie – et ses défauts – sont incarnés par le père de la mariée – sorte de sosie de Giscard –, véritable tyran chez lui (avec sa femme et ses nombreuses filles), odieux personnage ne songeant qu’à faire fructifier ses actions en bourse, et d’un mépris abjecte pour ceux qui ne sont pas de sa classe. L’arrivée du père du marié va dérégler l’organisation quasi militaire de ce mariage – c’est un homme qui paraît aux antipodes du bourgeois évoqué plus haut (même s’il va s’avérer un peu plus coincé que prévisible par la suite). L’arrivée de ce trublion, la mort brutal du « méchant » (et le sort réservé à son cadavre), ainsi que divers quiproquos de boulevard (on n’est pas loin de la pièce « Oscar » parfois) vont faire partir en vrille ce mariage. Il y a quelques moments savoureux dans cet album, mais aussi des défauts. D’abord le dessin de Veyron est brouillon (et globalement pas franchement réussi), avec quelques erreurs (lorsque les personnages sont penchés, montent un escalier par exemple). Ensuite, à vouloir en faire trop avec ce bourgeois coincé et abjecte, il rend moins crédible sa critique des préventions de classe (ou alors il aurait fallu en faire un gros salaud, plus machiavélique). Bref, une sorte de caricature qui peine à trouver le bon angle d’attaque. Mais cela se laisse lire quand même agréablement.
En refermant cet album, j'ai été surpris de voir que c'était édité en 1998. Ce dessin somme toute affreux il faut bien le dire et l'ambiance dégagée par ce scénario très cucul m'invitaient à donner au moins 10 ans de plus à cet album. Et je suis encore plus surpris de voir qu'il a eu un prix au festival d'Angoulême... Nous sommes dans une famille aisée. Il s'agit d'un pur vaudeville grandiloquent avec une histoire de mariage entre deux personnes qui ne semblent manifester aucune attirance. Ajoutez un médecin qui s'intéresse à la future, un père débarquant avec sa jeune blonde qui ne laisse pas indifférent le marié. Mais ce dernier ne dirait pas non à une des sœurs de sa promise. Les couleurs sont horribles, à moitié délavées, le dessin particulièrement pour les personnages - nombreux et tous aussi invraisemblables - est laid. Les quelques femmes sexy jetées en pâture à l'œil du lecteur sont vraiment ratées. Et puis il y a des aberrations comme le marié qui était allé jouer dans le charbon qui devient de plus en plus noir de case en case. Ou encore des découpages d'action tellement elliptiques surtout à la fin qu'il faut relire pour comprendre la scène. Bref, on peut éviter.
La note serait même plus proche du 1,5/5. Si je voulais être lapidaire, je dirais "con de bout en bout". Mais je vais tenter de développer. Je n'aime pas l'humour de Martin Veyron. En tout cas dans cet album. Le vaudeville est un exercice difficile, qui nécessite une très bonne maîtrise des situations pour s'exprimer totalement. Or là, force est de constater que les situations sont plutôt mal amenées, qu'elles ne tiennent pas vraiment debout, que la vigueur n'est pas au rendez-vous. Quant au dessin, il manque cruellement de spontanéité, d'imagination. Même si l'aspect "photocopie" de la femme et des filles Blanc-Manger se justifie par le cliché bourgeois, on a du mal à s'y attacher, à les distinguer... Alors, et malgré sa publication récente (1998 ), j'ose le dire, Cru bourgeois est une BD moisie, un phasque phylactérin.
Je l'ai déjà dit, je n'aime pas le dessin de Veyron. Je trouve que les femmes qu'il dessine se ressemblent toutes d'albums en albums (et sont d'ailleurs plutôt moches), que les visages de ses personnages sont tout juste bons et que leurs expressions sont souvent en décalage avec l'histoire et leurs paroles, que les décors sont assez vides ou sinon plutôt ratés, qu'il y a nombre d'erreurs de perspective et d'anatomie, qu'il dessine des voitures franchement louches et que les couleurs sont mièvres. Autant dire que visuellement, je n'aime pas franchement cette BD. Quant à l'histoire, c'est un pur vaudeville à la française. En cela, finalement, c'est assez original dans le monde de la BD. Alors comme au théatre, c'est une suite de rebondissements, de situations incongrues, de malentendus, de secrets de polichinelle, de confusion de plus en plus intense avec de plus en plus de personnages qui interagissent au fur et à mesure, etc... Et alors que ce n'est pas trop mon genre, surtout en BD, j'ai trouvé que ce n'était pas si mal, parfois même marrant. J'aime bien certains personnages, comme le père de la mariée qui est ultra-strict et râleur, ou le frère de celui-ci, ancien prêtre chez les Papous qui a gardé la façon de vivre et de parler de ce peuple cannibale. J'ai donc lu cette histoire théatrale avec un certain plaisir, à part peut-être pour les quelques toutes dernières pages de l'histoire qui m'ont semblé un peu rapides et presque bâclés, comme si l'auteur avait voulu raconter la fin à toutes vitesses, avec pas mal d'ellipses et peu d'interêt finalement, histoire d'en finir avec une histoire qu'il ne savait comment bien achever.
Le dessin de Veyron on l'aime ou pas. Moi il me plait bien et toujours adapté à ses scénarios. Ce one shot à un scénario très simple mais plein d'humour. Le genre "humour" ne me transcende pas trop dans le monde de la BD, mais là, ce one-shot me donne la banane de la première à la dernière page.
Un bon cru que cet album unique. La fable est drôle et caustique. Pour la critique sociale, on repassera, ce n'est qu'un beau ramassis de clichés. Mais qu'est-ce que c'est drôle! Le dessin de Veyron est très bon, les couleurs belles, enfin un album d'humour qui ne vaut pas que par son scénario.
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