Amère Russie
Une épopée rude et touchante à travers la Tchétchénie dévastée par la guerre.
Le Caucase Russie
A Moscou en Russie, une mère attends des nouvelles de son fils Volodia qui effectue son service militaire en Tchétchénie. Elle ne possède que quelques photographie de lui et son chien Milyi. Pour survivre elle vends des DVD dans le métro. Son mari alcoolique lui fait parvenir une photo de soldats russes prisonniers des tchétchènes. Son fils est parmi eux. Elle prends contact avec le photographe qui lui dit qu'un chef tchétchène à propose de libérer les soldats russes prisonnier si leur mères viennent elles même les chercher. La mère de Volodia et le chien de celui ci entreprennent le voyage en car jusqu'à Grozny. En cours de route elle trouve refuge dans un village tchétchène dans une maison ou des réfugiés de la guerre tentent de survivre. Pendant la nuit le village est attaqué par les russes. Au matin un jeune tchétchène emmène la mère de Volodia à la rencontre de Bassaïev. En chemin, elle rencontre une amazone de Bassaïev, guerrière d'élite de ses troupes. Au camp des tchétchènes elle rencontre enfin Bassaïev qui lui montre un prisonnier amis qui n'est pas son fils. Bassaïev souhaite les utiliser tous les deux pour négocier avec les russes et retrouver son propre fils.
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Date de parution | 04 Juin 2014 |
Statut histoire | Série terminée 2 tomes parus |
Les avis
Après avoir apprécié Camp Poutine, je me réjouissais de retrouver ce duo d'auteurs qui s'engage à nouveau sur une histoire russe. Cette fois, on se trouve au triste milieu de la première guerre de Tchétchénie, fin des années 90'. Ekatarineta, une russe assez âgée, décide par un courage aveugle de se rendre dans le territoire tchétchène pour retrouver son fils, après être restée sans nouvelles depuis des mois. Elle veut rencontrer Bassaïev, leader historique d'un groupe indépendantiste tchétchène, car elle a reçu l'information que les prisonniers russes seraient libérés si leur mère se présentait jusqu'à lui. On découvre l'horreur de la guerre à travers le parcours de cette femme et de son chien (un couteau suisse ce clébard). Les auteurs nous font un peu valser entre légèreté et désespoir grâce à des personnages assez extravagants et nerveux et bien sûr à cause de cette guerre barbare qui détruit des habitations, des soldats et des civils. L'histoire est romancée mais cela n'empêche pas d'y découvrir des informations clés sur les moyens utilisés par les différents camps : l'utilisation de la propagande, les violences faites aux prisonniers militaires, les attentats civils, la coopération avec des mercenaires, l'impuissance ou l'inexistence des organisations internationales, et j'en passe... C'était il y a 20 ans Scénaristiquement, ça se lit vite et bien, mais je n'ai pas été complètement conquis. Les annexes historiques du premier tome sont intéressantes mais en décalage avec le récit, comme si les amazones étaient le cœur de cette épisode. Sauf que Asia, une amazone de Bassaïev, ne m'a pas marqué plus que ça et son poids dans le récit est moindre. Le deuxième tome à Grozny fut plus intéressant encore, j'avais l'impression qu'il y avait un caractère plus historique et il nous était possible de tisser davantage de liens entre les personnages. Enfin le dessin me rappelle bien celui de Camp Poutine. Très vif et énergique avec des couleurs aux contrastes nettes, les scènes sont vivantes et dynamiques, permettant à tous ses personnages de s'exprimer fermement. Par rapport au sujet grave que porte le récit, je dirais que le dessin vient contrebalancer la triste noirceur pour le rendre accessible au plus grand nombre. A lire, cette BD donne envie d'en apprendre davantage sur cette région du monde sinistrée dont on ne reçoit que très peu d'informations par les médias conventionnels.
Une série sympathique sur une mère Russe qui veut retrouver son fils prisonnier en Tchétchénie. Le conflit Russe-Tchétchénie est un sujet peu présent en BD et c'est intéressant de voir comme les auteurs montrent les horreurs de la guerre. On voit toute la tragédie de cette guerre, mais il y a aussi un peu d'humour et des personnages hauts en couleurs qui font en sorte que l'oeuvre n'est jamais totalement sombre. C'est remplis de dialogues savoureux ! La narration est fluide et c'est remplis de rebondissement. C'est une histoire divertissante avec en prime un dossier très éducatif à la fin du premier tome. Il manque juste quelque chose pour que je trouve cette œuvre vraiment immanquable.
En lisant le résumé de l'histoire en 4ème de couverture, cette Bd n'avait rien de réjouissant, mais au final je l'ai appréciée car je suis très mal informé sur cette guerre en Tchétchénie, et ce que j'y ai appris est édifiant et instructif, grâce aussi à un cahier documentaire en fin de tome 1. J'ai le sentiment que les auteurs se sont sacrément documentés sur ce conflit car le rendu est d'un réalisme poussé, partout on voit la désolation, la misère, la précarité des habitants tchétchènes qui vivent dans des immeubles vétustes, lézardés ou à moitié éventrés par les bombes. C'est une aventure humaine au coeur d'un contexte donné, de l'historique contemporain qui est criant de vérité, avec en toile de fond le fait que la Tchétchénie est clairement une épine dans le pied de l'Etat moscovite dirigé par Eltsine puis Poutine qui en font un objectif politique. Les différents personnages que rencontre Ekatarineta sont des archétypes de différents protagonistes dans cette guerre, le ton est délétère et sans joie, seul le petit chien apporte de la fantaisie. L'approche du scénariste est subtile car il montre à travers l'odyssée en territoire hostile d'une mère prête à tout pour délivrer son enfant, un pays en déliquescence et complètement déconstruit, en brassant par petites touches le décor, l'arrière-plan politique, ethnique et culturel de cette guerre. Il souligne les rancunes séculaires qui empoisonnent l'imaginaire collectif des 2 côtés des bélligérants, et les propagandes qui répandent dans l'opinion publique les pires légendes et les pires rumeurs, notamment à propos des fameuses "amazones". La vision adoptée est assez sombre et pessimiste, mais pas trop non plus, juste ce qu'il faut pour instruire, car Ekatarineta parvient tout de même à conserver sa part d'humanité en restant étrangère au conflit et surtout à la haine qui lie les 2 populations. Le dessin n'est pas exceptionnel mais suffisamment vif et expressif pour un tel récit, il convient parfaitement, et certaines images sont saisissantes. Bref voici un docu-fiction amer mais captivant.
Voilà le premier tome d'un diptyque qui risque fort de faire parler de lui. Pendant la guerre en Tchétchénie, à Moscou une mère survit en vendant des DVD dans le métro. Sans nouvelles de son fils, Volodia, militaire en Tchétchénie elle voit un jour son nom sur une liste de prisonniers. Dans le même temps le général Bassaïev, chef des tchétchènes, annonce qu'il relâchera ses prisonniers si leurs mères viennent les chercher. Démunie, sans argent, elle entreprend le voyage accompagnée de son petit chien. Cette histoire est prenante, elle nous décrit un conflit peu évoqué dans le monde de la BD et le fait sans manichéisme. Elle nous montre simplement l'absurdité de la guerre, la misère qui s'abat sur les populations civiles et en même temps la quête d'une mère qui veut retrouver son fils à tout prix. Avec une dose d'inconscience totale elle décide de partir sur les routes au mépris du danger. D'ailleurs en est-elle consciente ? Par petites touches non dénuées d'humour les auteurs nous montrent la vie, la quête de cette femme que rien ne peut détourner de son but. Au cours de son voyage elle rencontre différents protagonistes qui sont plus que des faire-valoir, leurs histoires venant étoffer le récit dans le contexte d'un pays en guerre. Des amazones du titre, nous n'en découvrons qu'une à la fin de ce tome, implacable guerrière au service de Bassaïev. Fin de tome qui nous prouve si besoin en était que la barbarie est de tous les camps. Au service de cette histoire, un dessin plaisant. A noter la présence du petit chien de Volodia qui tout au long de l'histoire dédramatise l'ambiance par ses facéties. J'attends le tome 2 avec impatience. Majoration après sortie du tome 2 Je crois bien que je vais conserver ma note initiale. La cause principale, une tension dramatique qui monte crescendo. Alors oui cette mère courage force le respect par sa volonté, la puissance de son caractère et son acharnement à retrouver coûte que coûte son fils dont on apprend ici qu'il est aux mains des Russes. Dans cet opus l'action se déroule essentiellement à Grozny qui se prête avec facilité au titre de ville martyre. Outre les bombardements quotidiens qu'elle subit, elle est en proie aux différentes factions qui tentent de la défendre ; mercenaires alliés des Russes, djihadistes de tous poils, collabos et bien sûr quelques snipers "courageux" qui font la guerre depuis leurs fenêtres. C'est dans cette ambiance délétère que notre mère courageuse tente de retrouver son fils. A mon sens cette histoire, outre l'originalité de son contexte, peu abordé en BD, possède le mérite de porter un éclairage sur des évènements finalement assez récents de notre histoire, qui plus est peu éloignée de nos contrées. Comme l'on peut s'en rendre compte les choses ne sont ni noires ni blanches, ce qui par contre reste universelle, c'est la barbarie. Seul petit bémol, un manque de clarté concernant ce fils disparu travaillant dans un centre de transit ou de détention et qui tourne casaque de façon bien pratique à la vue d'une chienne qui met bas. Le dessin semi réaliste est toujours aussi efficace. Une saine lecture qui porte un éclairage différent sur des évènements trop ignorés par nos médias.
J'attendais la sortie du tome 2, sortie un peu rapprochée, pour m'attacher à la lecture de ce diptyque. Contrairement à ce que laisse entendre le titre, le récit ne se déroule pas en Rusie, mais en Tchétchénie, où une mère se rend pour retrouver son fils prisonnier de guerre. Bien évidemment tout ne va pas se passer comme elle l'espère, et la Tchétchénie est un pays troublé. Avec Aurélien Ducoudray il ne fallait pas s'attendre à un récit classique. Son passé d'ancien grand reporter lui permet d'écrire ses histoires comme des reportages, et même si cette fois-ci il s'est appuyé sur un reportage vu à la télévision, la rigueur historique semble présente, même si on voit l'Histoire par le petit bout de la lorgnette. Et comme souvent avec ce scénariste, l'humour est plutôt présent, discret, permettant de souffler un peu dans une histoire quand même pas simple à gérer. A ses côtés Anlor prouve qu'elle fait partie de ces dessinatrices solides, à l'aise dans toutes les situations ou presque, son dessin très expressif se mariant à merveille avec le ton grave teinté d'humour du récit. Une belle réussite, dévorée en peu de temps.
Le livre se lit très facilement et très vite (ce n'est pas très verbeux), mais l'histoire s'oublie tout aussi vite. Il n'y a rien d'émotionnellement fort dans la façon de raconter l'histoire, à mon grand regret (et au contraire de ce que j'ai pu lire parfois sur les forums). Malgré un dessin plutôt accrocheur (oui, là aussi je vais à l'encontre de pas mal de lecteurs qui n'aiment pas le dessin), je n'ai pas du tout été happé par l'histoire du fait de la narration vraiment trop brouillonne : ellipses trop elliptiques, transitions manquantes... Dommage, il y avait pourtant matière. J'ai d'ailleurs tellement été déçu que j'ai ramené mon exemplaire chez mon revendeur, ce qui m'arrive très rarement.
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