L'Enfer en bouteille (Binzume no Jigoku)
Quatre nouvelles aux tons variés composent ce recueil où l’on retrouve l’érotisme, l’élégance et l’humour très noir de Maruo Suehiro, ainsi que les obsessions pour le surréalisme ou l’expressionnisme allemand du maître de l’ero-guro.
Enterbrain Ero-Guro Garo (Editeur Seirindo) Seinen
Seuls survivants d’un naufrage, un frère et une sœur échouent sur une île isolée ; la tentation de Saint-Antoine se rejoue à travers les malheurs d’un abbé bienveillant ; au soir de sa vie, un masseur aveugle et avaricieux cache sa fortune d’une étrange façon ; une jeune fille et son frère handicapé tentent de survivre sans ressources dans le Japon d’avant-guerre. Après avoir adapté à plusieurs reprises l’œuvre de Ranpo Edogawa (L’Île panorama, La Chenille, Ranpo Panorama), Maruo poursuit son exploration d’œuvres majeures de la littérature japonaise moderne, en reprenant L’Enfer en bouteille, un des récits les plus célèbres de Kyûsaku Yumeno.
Scénario | |
Dessin | |
Traduction | |
Editeur
|
|
Genre
/
Public
/
Type
|
|
Date de parution | 22 Janvier 2014 |
Statut histoire | Histoires courtes 1 tome paru |
Les avis
Maruo est un des rares auteurs de manga que je suis régulièrement, qui m’intéresse au point de ne pas craindre d’y retrouver ce que je n’apprécie pas dans le manga (séries à rallonge, expression des émotions surjouée, dessin peu travaillé, etc.). J’ai retrouvé ici son trait fin très classique, clair, très lisible : efficace et agréable en somme. C’est plus sur les histoires regroupées dans ce recueil que je suis resté sur ma faim. En tout cas sur la première (la plus longue, qui donne son titre à l’ensemble), dans lesquelles je ne retrouvais pas forcément ce qui m’attire chez lui, à savoir cet Ero-Guro, mélange d’érotisme et de macabre. Cela vient sans doute des œuvres d’origine (il adapte ici des textes d’autres auteurs japonais), plus en retenue. Mais les trois suivantes sont plus intéressantes. L’intrigue n’est jamais passionnante, mais dans chacune de ces histoires il y a des choses qui m’interpellent. Au niveau graphique pour la Tentation de Saint Antoine, dans laquelle Maruo reconnait son goût pour les peintres surréalistes Max Ernst et Salvador Dali (plusieurs cases reprennent d’ailleurs des parties de tableaux de Dali), ou alors au niveau d’un érotisme plus marqué, accompagné d’un certain malaise dans les deux dernières. Un recueil inégal et pas forcément extraordinaire. Mais on y retrouve certaines des obsessions de Maruo, et les amateurs comme moi peuvent y trouver de quoi se contenter.
L’Enfer en bouteille est une série de nouvelles réalisées par un mangaka repéré en son temps par Moebius. On a droit d’ailleurs à une préface de ce dernier dans un message qu’il avait jadis réalisé. Il regrettait que ce mangaka ne soit pas publié en France car on gagnerait à connaître son œuvre. Voici qui est chose faite. 4 nouvelles par conséquent composent ce recueil : l’Enfer en bouteille qui donne son nom au titre, la Tentation de Saint-Antoine, les Gâteaux de riz de la fortune, Pauvre grande-sœur. Ces récits sont empruntés à la littérature classique nippone. Il est vrai que graphiquement, c’est très beau. L’influence de l’auteur s’exerce à partir de célèbres tableaux occidentaux. En même temps, il peut revenir sur quelque chose de plus classique et même de plus réaliste. Bref, il dispose d’une palette assez intéressante. Sur le plan scénaristique, certaines des nouvelles seront assez tristes comme celle de la pauvre sœur en charge d’un frère handicapé qui sera obligé de vendre son corps pour subsister. Les Gâteaux de riz de la fortune est également assez sordide. Pour autant, il y a comme une sorte de fascination qui s’exerce pleinement à l’image de l’Enfer en bouteille.
Site réalisé avec CodeIgniter, jQuery, Bootstrap, fancyBox, Open Iconic, typeahead.js, Google Charts, Google Maps, echo
Copyright © 2001 - 2024 BDTheque | Contact | Les cookies sur le site | Les stats du site